Mémoires historiques, tome premier - Investigaciones Históricas ...
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SE-MA TS’IEN — <strong>Mémoires</strong> Historiques, <strong>tome</strong> <strong>premier</strong> 104<br />
constellation particulière qui indiquait l’équinoxe du printemps ; voyez sur ce sujet Legge,<br />
Chinese Classics, t. III, p. 19.<br />
01. (181) Le peuple sort des maisons où il s’était tenu renfermé durant l’hiver et il se répand<br />
dans les champs pour les labourer.<br />
01. (182) Les animaux viennent d’avoir des petits et sont occupés à les nourrir. Le Chou king<br />
écrit, au lieu du mot wei=petit que nous trouvons dans Se-ma Ts’ien, le mot wei=queue ; si on<br />
adopte la leçon du Chou-king, il faut la considérer comme étant une image très grossière et<br />
traduire wei par « copuler ». C’est l’interprétation de M. Legge. Mais la leçon des <strong>Mémoires</strong><br />
<strong>historiques</strong> ne demande pas qu’on force ainsi le sens d’un mot et paraît préférable ; elle est<br />
adoptée par la plupart des critiques chinois (H. T. K. K., chap. CCCXC, p. 13 v°).<br />
01. (183) K’ong Ngan-kouo explique nan kiao comme le lieu où l’été et le printemps se<br />
touchent (kiao) ; mais le sud symbolise l’été seul et non le rapport de l’été et du printemps ;<br />
d’ailleurs les trois autres points cardinaux sont désignés par des noms de lieu ; c’est pourquoi<br />
Se-ma Tcheng considère nan kiao comme un nom de lieu et fait de kiao une abréviation de<br />
Kiao-tche. Nous avons dit plus haut (n. 150) que l’empire de Tchoan-hiu passait pour s’être<br />
étendu jusqu’au Kiao-tche, c’est-à-dire jusqu’au Tonkin actuel. — Le troisième des Hi réside<br />
dans le sud et préside à l’été. Tcheng K’ang tch’eng fait observer avec raison qu’après les<br />
mots nan kiao devaient se trouver les trois mots yue ming tou. Ce membre de phrase est<br />
nécessaire en effet pour rétablir le parallélisme qui est manifeste dans tout ce passage.<br />
Le second des Hi demeure à l’est, dans le lieu appelée vallée du Soleil levant ;<br />
Le second des Ho demeure à l’ouest, dans le lieu appelé vallée de l’Obscurité ;<br />
Le troisième des Ho demeure au nord, dans le lieu appelé la Sombre Résidence ;<br />
Il faut donc une quatrième phrase ainsi conçue :<br />
Le troisième des Hi demeure au sud, dans le lieu appelé la Claire Résidence.<br />
01. (184) Se-ma Tcheng montre que la leçon du Chou king préconisée par K’ong Ngankouo<br />
est obscure et embarrassée. — D’une manière générale, si l’on veut bien se rapporter à<br />
ce que nous avons dit de la constitution du texte du Chou king dans notre introduction, on<br />
verra que nous n’avons aucune raison de préférer a priori le texte traditionnel du Chou king à<br />
celui que nous donne Se-ma Ts’ien, puisque Se-ma Ts’ien écrivit avant l’établissement de ce<br />
texte traditionnel.<br />
01. (185) C’est en été que les semences plantées par les laboureurs atteignent leur entier<br />
développement. A côté de cette interprétation, il faut citer l’opinion de Tcheng K’ang-tch’eng<br />
qui croit voir dans cette phrase l’indication qu’on observait l’extrême limite atteinte par<br />
l’ombre de la tige du cadran solaire ; mais rien n’autorise une théorie aussi alambiquée.<br />
01. (186) Le jour le plus long est le solstice d’été. — Il n’y a pas à proprement parler de<br />
constellation ho ; le mot ho signifie feu, et comme l’élément feu correspond au sud et par<br />
suite à l’été, on appelle constellations feu celles qui culminent au moment du solstice d’été ;<br />
on donne plus spécialement ce nom, parmi les sept constellations qui occupent la région du<br />
ciel symbolisée par le dragon, aux deux constellations centrales qui sont [] et [].<br />
01. (187) En été, le peuple se répand en toujours plus grand nombre dans les champs ; même<br />
les enfants et les vieillards sortent des maisons.<br />
01. (188) D’après Tcheng K’ang-tch’eng, le mot ne signifierait pas changer, mais aurait son<br />
sens propre de cuir, peau : les plumes et les poils se faisant rares, on voit la peau qui est<br />
dessous.<br />
01. (189) L’équinoxe d’automne est indiqué par la nuit de longueur moyenne et l’équinoxe du<br />
printemps par le jour de longueur moyenne. Le printemps correspond en effet au principe<br />
yang que symbolise le jour, et l’automne correspond au principe yn que symbolise la nuit.