209837 T 2.pdf

— — 74
Des groupes considérables de Kabyles débouchèrent dans
l'après-midi du 6 des vallées qui avoisinent le camp, mais ils
se retirèrent sans avoir rien entrepris. On pense qu'ils vou
laient tenter un coup de main, mais qu'ils manquèrent de
résolution en remarquant la vigilance et la bonne conte
nance de nos troupes.
Le n, cinq chasseurs envoyés en reconnaissance tombè
rent au milieu d'un parti de cavaliers. Malgré la promptitude
avec laquelle ils furent secourus, quatre d'entr'eux ont été
blessés, deux sont morts au bout de quelques heures. Un che
val a été tué et trois ont été pris. Un cavalier ennemi resta
sur le champ de bataille.
M. le général Létang avait donné l'ordre de faire rentrer
à Oran le petit détachement de chasseurs laissé au camp de
la. Tafna et qui ne pouvait y être d'aucune utilité. Si cet
ordre avait été exécuté en entier, l'imprudente reconnais
sance du
11°
n'aurait pas eu lieu. M. le chef de bataillon du
génie Perreau en a été blâmé,
et il a reçu des instructions
précises sur les mesures qu'il doit prendre pour garantir ses
détachements et ses corvées contre les surprises et les embus
cades de l'ennemi. Au surplus, les travaux du camp de la
Tafna étant très avancés, cet officier supérieur pourra ren
trer à Oran pour y reprendre la direction de son service et
un lieutenant-colonel d'infanterie le remplacera dans le com
mandement du camp dont la garnison sera peu à peu réduite
au nombre d'hommes nécessaire pour la garde et pour la
défense des ouvrages.
Sur tous les points, c'est à une imprudence incurable qu'il
faut attribuer les événements malheureux, qu'aucune recom.
mandation,
qu'aucune précaution de l'autorité ne peut pré
venir. Une nouvelle et triste preuve de cette assertion vient
d'être donnée à Arzew il y a peu de jours.
Le 1 1 août, le commandant du stationnaire descendit avec
quarante hommes pour ramasser les boulets qui avaient
porté jusqu'à terre dans un récent exercice à feu. Il paraît
aussi que les officiers avaient des projets de chasse. Le capi-