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espace de temps, j'en ai la conviction. D'un coup d'œil, on
voit que dans la seconde hypothèse il y a moins de dépen
ses que dans la première et que le succès n'est pas douteux
pourvu que les affaires soient bien conduites.
Je ne préjugerai point ici les résultats définitifs en ce qui
touche les avantages que la France peut retirer de cette
conquête, je ne traite que la question de la guerre el dans
cette limite je dis que le Gouvernement et les Chambres ne
peuvent, sans manquer à un de leurs devoirs les plus sacrés,
tarder davantage à prendre un parti bien tranché. Je dirais
presque qu'il y a crime à ne pas le faire, car en restant plus
longtemps dans cette voie d'incertitudes el de demi-moyens,
d'absence de tout plan arrêté, on dépense le sang et l'or de
la France sans gloire et sans profil. On ne peut pas laisser
plus longtemps une partie notable de l'armée française dans
cette triste situation. On serait responsable des hommes qui
périssent tous les jours sur ce sol brûlant et dans ces petits
combats multipliés qui n'aboutissent à rien.
On doit être enfin assez éclairé pour prendre un parti. Je
n'hésite point à dire qu'il vaut mieux évacuer l'Afrique sur
le champ que de continuer la guerre et l'occupation comme
on le fait. Au point où vous en êtes avec les indigènes, il
n'y a plus de moyen terme possible; la guerre est invétérée;
on ne peut plus la terminer que par la force des armes.
Pour y parvenir sûrement, promptement, économiquement,
il ne faut pas moins de 45 à 5o.ooo hommes. Si la France
veut conserver l'Afrique,
voilà les conditions du succès; si
elle ne sait pas se décider à faire cet effort vigoureux, indis
pensable, qu'on abandonne le pays le plus tôt possible.
Occuper seulement quelques points de la côte serait un rôle
indigne d'une grande nation; nous serions d'abord le jouet
des Arabes et bientôt la risée de l'Europe. Nous dépense
rions moins chaque année sans doute,
dépense,
mais cette moindre
multipliée par le nombre des années et considérée
dans son inutilité serait plus onéreuse pour la France. Je le
répète,
suite.
mieux vaut mille fois abandonner le pays tout de