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enfin approché, mais le nombre de ses cavaliers soi-disant
détachés pour apporter les réponses grossissait à chaque ins
tant! et formait groupe auprès de la tour et du lieu de la
conférence.
Celle-ci commença très bien, des salutations, des compli
ments et des poignées de main furent échangées; quelques
petits cadeaux furent faits, et Ainiziane, avec l'apparence de
la meilleure foi, parlait de son désir* de la paix qu'arrêtait
seulement la crainte des M'zaïa (langage qui lui est familier)
quand le capitaine Blangini s'aperçoit que les cavaliers ara
bes, sans doute après un signal donné, s'approchent peu à
peu et finissent par entourer le commandant; il en fait l'ob
servation et leur fait signe de s'arrêter. Il n'était plus temps
Une décharge à bout portant est faite, le commandant abattu
d'un coup de tromblon tiré par derrière et de plusieurs balles
dans la poitrine, tombe de cheval sans vie, l'interprète
Taboni est atteint est tombe de même, Médani est blessé.
MM. Fournier et Blangini s'en tirent comme par miracle, et
le premier est jeté à bas de son cheval et terrassé à coups
de crosse.,
La compagnie franche est en un clin d'oeil sur le lieu de
cette horrible scène, les six chasseurs à cheval volent aussi
au secours, mais les Arabes assassins étaient déjà loin, lais
sant les deux cadavres sur le carreau et emmenant les deux
chevaux qui s'étaient sauvés de leur côté.
Quelques coups de canon tirés de la maison crénelée et du
fort Rapatel portèrent juste au milieu des fuyards qui ont
dû perdre du monde. Cette catastrophe pouvait causer de
plus grands malheurs, l'exaspération de la garnison était à
son comble. Il était à craindre qu'elle ne se portât à de san
glantes représailles contre les Maures bougiotes et les Kabyles
employés par le génie : la sagesse et la fermeté du nouveau
commandant supérieur ont prévenu toute espèce de ven
geance extra-légale. Les Maures ont été mis aux arrêts et
gardés à vue dans leurs maisons, les Kabyles ont été déposés
dans le fort Abd el Kader; on pourra les échanger contre les