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a deux journées de marche de différence et en allant à Oran
par diverses routes on bat en même temps le pays. Quand
on va chercher des vivres à la Tafna,
on se met dans un
cul-de-sac en dehors de toutes les opérations et on perd au
moins six jours. Ce poste ne serait d'une grande utilité que
dans le cas où l'on voudrait opérer vers Trara, Nedroma et
les frontières de Maroc. Il faut ajouter à ces inconvénients
son mauvais port qui ne permet d'embarquer et de débar
quer que pendant 5 ou 6 mois de l'année et pendant cet
espace de temps seulement par une très belle mer. Le ter
rain qui enveloppe l'embarcadère est fait de manière qu'il a
fallu multiplier les ouvrages soit pour couvrir l'embarca
dère du port et des magasins,
soit pour s'assurer des eaux
de la Tafna et l'on ne peut estimer à moins de 8oo à
i.ooo hommes la garnison nécessaire pour garder ce poste
avec quelque sûreté. Je pense qu'il serait préférable que
cette force fût disponible pour aider à parcourir le pays.
On l'a placé là pour avoir, dit-on, des communications
régulières avec Tlemcen,
mais il est évident que ces com
munications ne peuvent avoir lieu d'une manière utile que
lorsqu'une colonne de 5 à 6.000 hommes servira d'intermé
diaire entre les deux et je ne conseillerai jamais même avec
une paix profonde de faire partir d'un point à l'autre un
convoi avec 3 ou 4oo hommes. J'aimerais mieux dans ce
cas expédier un convoi par les gens du pays sans aucune
escorte française; nous n'en sommes point encore là.
De ces réflexions, je conclus que si l'effectif de l'armée
d'Oran ne s'élève pas à 10 ou 12.000 hommes, il ne faut pas
hésiter un seul instant à évacuer la Tafna. S'il est porté au-
dessous de 8.000 hommes, il faut aussi évacuer Tlemcen.
11 faut s'établir dans le pays de telle sorte que dans l'un ou
l'autre cas,
on ait une colonne de 4 à 5. 000 hommes pour
parcourir le pays; car ce n'est qu'en le- parcourant qu'on
peut le soumettre et non par des postes retranchés qui para
lysent des troupes et ne sont qu'un corps inerte qui atteste
la faiblesse plutôt que la force puisque l'on n'ose pas fran
chir l'enceinte fortifiée.