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Ce dernier effort n'a pu nous arrêter un moment. Nous
nous sommes jetés sur cette troupe qui, malgré un feu bien
nourri,
a été rompue et précipitée fatalement sur le point le
plus difficile du ravin de l'Isser. Une pente assez rapide
aboutit à un rocher taillé presque à pic à 3o ou 4o pieds
au-dessus de la plage. C'est là qu'un carnage horrible com
mence et se poursuit malgré mes efforts. Pour échapper à
une mort certaine, ces malheureux se précipitent en bas du
rocher, s'assomment ou se mutilent d'une manière affreuse.
Bientôt cette dernière ressource leur est enlevée : des chas
seurs et des voltigeurs trouvent un passage et pénètrent
dans le lit de la rivière, ils sont cernés de toute part,
et les
Douairs peuvent assouvir leur horrible passion de couper
des têtes ! Cependant,
à force de cris et de coups de plat de
sabre, je parviens à sauver i3o hommes de l'infanterie régu
lière. Je vais les envoyer en France. Je
crois'
que c'est entrer
dans une bonne voie; l'humanité et la politique en seront
également satisfaites. Ces Arabes prendront en France des
mœurs et des idées qui pourront fructifier en Afrique.
Grand nombre de fusils français donnés à Abd el Kader
au temps où il était notre allié sont restés en notre pouvoir.
Indépendamment des armes des tués et des prisonniers,
beaucoup
de soldats avaient jeté leur fusil pour se glisser
dans des rochers où ils avaient besoin de leurs deux mains.
Nos Douairs, qui font argent de tout, étaient porteurs cha
cun d'une, deux et trois têtes et trois ou quatre fusils. Je
leur ai donné tout l'argent que je possédais,
qu'il faut honorer leurs trophées;
car c'est ainsi
mais je leur ai dit que
c'était pour les prisonniers et non pas pour les têtes, qu'à
l'avenir je- n'en paierais aucune.
La cavalerie avait lâchement abandonné son infanterie et
s'était enfuie
vers la Tafna. Je l'aperçus faire mine de se
rallier au bout du plateau avant de descendre sur la rivière.
Je marchai à elle avec les
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léger, 47°
et 23°
et l'artillerie,
laissant à la cavalerie le soin de poursuivre les restes de
l'infanterie et les Kabyles. Cette cavalerie ne m'attendit pas;