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trofs bataillons aux ordres du colonel Combes sur la route
du Telgat et je vins camper avec mon convoi de 5oo cha
meaux et 3oo mulets à quelque distance derrière lui. A
2 heures du matin, Combes quitta son camp sans bruit et
par un sentier à gauche, il fut occuper à deux lieues et
demie de là le col de Seba-Chiouch. Je m'y dirigeai une
heure après. Le convoi et le reste de la division s'y dirigè
rent. Le col n'était pas gardé, mais 4 ou 5oo hommes des
Beni-Amer y arrivaient par l'autre versant. Il était trop tard;
à 7 heures, tout mon convoi avait passé et nous descendions
vers l'Isser. Abd el Kader était trop loin pour s'opposer à
notre marche. La rivière fut franchie tranquillement et je
campai sur la rive gauche, fort satisfait d'avoir passé la
chaîne de montagnes sans combat (i).
Abd el Kader, instruit enfin de ma marche, se rapprocha
de moi. A 3 heures après-midi, i.5oo à 2.000 chevaux aux
ordres de son lieutenant Ben Nouna, défilèrent en vue de
mon camp, sur la rive droite de l'Isser, et vinrent camper
à demi-lieue sur ma gauche. Le gros des forces remonta la
rive gauche de l'Isser et vint camper à une lieue sur ma
droite. Je jugeai que cette manœuvre avait pour but de
m'enfermer le lendemain matin dans le profond ravin de
la Sikkak que je devais passer deux fois pour me rendre à
Tlemcen. Je fis une reconnaissance pour chercher une autre
route/ mais toutes présentaient des difficultés, soit pour le
combat, soit pour le convoi. Je me décidai à franchir la Sik
kak et je quittai mon camp à 3 heures du matin dans le
double objet de passer le premier ravin et d'être plus près
de Tlemcen avant d'être attaqué, afin d'y jeter mon convoi
et de reprendre l'offensive dès que je serais débarrassé de cet
énorme empêchement.
J'annonçai cette résolution aux troupes : « Vous serez
attaquées, leur dis-je, demain pendant votre marche. Vous
(1) Ce résultat ne pouvait être obtenu qu'en renonçant aux charret-,
tes et à l'artillerie roulante.