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de l'eau, je restais 2 heures ou je couchais et, malgré cela, à
2 jours d'Oran, j'ai dû renvoyer près de 3oo hommes qui
ne pouvaient plus marcher par une cause ou par une autre.
Depuis, mes cacolets et mes chameaux se sont encore cou
verts de soldats et d'officiers. Les nouveaux régiments sont
détestables pour faire celle guerre; ils ne deviennent bons
qu'après s'être épurés de près de moitié de leur monde. Le
17e
léger en est là; entré il y
a sept mois en Afrique avec
1.600 et tant d'hommes, il n'en a pas 900 dans le rang,
mais ces 900 sont bons. Il faut convenir que l'apprentissage
est un peu cher.
Parmi les nouveaux régiments, le
24e
été le plus mécontent. Il a été très démoralisé;
est celui dont j'ai
c'était pres
que du désespoir. Quatre hommes se sont suicidés dans une
marche de 4 lieues et il a fourni autant que tous les autres
aux cacolets et aux chameaux. Cette maladie venait d'en
haut. Le corps d'officiers était en très grande partie mécon
tent d'avoir été réembarqué immédiatement après jRon
retour de Corse. On exhalait hautement ses plaintes; on
s'apitoyait sur le sort du soldat,
et l'on prétendait que l'on
n'avait jamais vu mener des troupes d'une manière aussi
dure, lorsque dans tous les autres régiments on convient
que jamais on n'a été conduit avec autant de (soins et
d'abondance. 'Comparons cela, disent-ils,
avec l'expédition
de Mascara où nous avons manqué de vivres pendant cinq
jours. (C'est une brigade seulement, les autres n'ont man
qué que deux ou trois jours).
Le colonel du
24°
est un homme faible, peu propre à cette
guerre. Il se bornait à faire de longs soupirs et ne cherchait
nullement à relever le moral. Le lieutenant-colonel est faible
aussi et par-dessus cela, il est frondeur et grognard. Ce
ne sont pas des hommes comme cela qu'il faut pour cette
guerre. Il faut des jeunes gens ayant de l'ardeur et de
l'avenir.
J'ai dû m'occuper sérieusement du moral du 24*. J'ai
réuni les officiers, je les ai harangués en présence des sol
dats; j'ai discuté leurs plaintes à haute voix; je leur ai