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quinze jours de vivres. C'est la seule considération qui mi
lite en faveur du poste de la Tafna, mais je pense qu'elle
ne doit pas l'emporter sur les inconvénients résultant du
danger de la mer, de la privation pour les colonnes actives
de 1.000 hommes qu'il faut indispensablement pour garder
les ouvrages de la Tafna, des complications de l'administra
tion générale et des subsistances.
J'observe, en outre, que, si le poste de Tlemcen ne peut
être approvisionné que par Bachgoun, s'il ne peut pas
vivre dans le pays au moyen de l'influence que nous don
nera une colonne expéditionnaire qui doit être souvent en
mouvement, il faut renoncer à cette occupation. Approvi
sionner ce poste par la Tafna est une chose difficile par les
considérations que j'ai déjà fait valoir,
auxquelles on pou
vait en ajouter bien d'autres. Ainsi il faudrait faire de la
Tafna une véritable place de guerre,
sins, des logements de toute nature;
construire des maga
mais le plus grand de
tous les inconvénients serait d'être liés dans les opérations
(qui doivent être presque vagabondes), par la nécessité
d'escorter des convois qui seraient le point de mire de nos
ennemis et attireraient tôt ou tard sur cette ligne constante
d'opérations la concentration de tous nos adversaires et par
suite peut-être un échec capital. Je suis bien convaincu
qu'en se promenant dans le pays, tantôt sur un point, tan
tôt sur un autre avec une colonne de 5.ooo hommes bien
constitués, c'est-à-dire avec 4-ooo hommes d'infanterie bien
allégée et composée de bons marcheurs,
12 obusiers de montagne, on peut passer partout,
1.000 chevaux et
se rendre
maître du pays et en chasser Abd el Kader. Alors il ne sera
plus nécessaire de porter à Tlemcen que de l'argent; de
tous côtés, les Arabes et les Juifs lui apporteront des provi
sions. Ce qui assure tous les services dans ce pays, comme
ailleurs, c'est la victoire; pour l'obtenir et pour commander
à un pays, il ne faut pas trop éparpiller ses forces; il faut
être avare de détachement et examiner cette mesure par
toutes ses faces avant de s'y déterminer. H y a dans ce
moment-ci dans la province d'Oran environ n.ooo hom-