209837 T 2.pdf

. probablement
— — 526
forts ou s'en aller; surtout il faut n'envoyer que des soldats
robustes, car tous les faibles périssent, et que ces soldats
robustes soient commandés par des officiers jeunes et éner
giques. Si j'avais 3.ooo de mes soldats d'Espagne,
avec des
mulets pour leur porter des vivres, je parcourrais en maître
toute la province d'Oran. Les régiments qui sont depuis
deux ou trois ans en Afrique commencent à être bons, mais
aussi leur effectif est bien réduit. Les trois beaux régiments
que j'y ai amenés deviendront bons aussi, mais ce sera
après avoir perdu deux ou trois cents hommes, faibles au
physique et au moral. L'humanité, l'économie, le bon juge
ment pour la guerre, commandent donc de n'envoyer en
Afrique que des hommes de choix.
Si le combat n'a pas été aussi sévère que je l'aurais désiré,
il n'en a pas moins eu déjà quelques résultats moraux; il
y
avait longtemps qu'on n'amenait rien au marché d'Oran,
et, depuis notre combat, il y
est arrivé plus de trois cents
bêtes à cornes; d'autres sont annoncées et arriveront sans
doute.
11 eût été dans mes vues et dans les bonnes spéculations
de la de poursuivre-
l'ennemi, de le chercher partout,
mais l'état de fatigue et d'abattement de la plus forte partie
de ma colonne m'a imposé l'obligation de faire reposer
les troupes pendant deux ou trois jours à Oran. Elles s'y
retremperont, s'y pourvoieront des objets qu'elles ont per
dus, de petites provisions indispensables et nous rentre
rions en campagne le 19 pour marcher sui\ Tlemcen où
Abd el Kader va réunir ses forces éparpillées.
Le moment est favorable pour ravitailler en grains cette
place,
si tant est qu'il faille la garder. Nous moissonnerons
les froments et nous tâcherons d'en faire un magasin consi
dérable.