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Le général Bugeaud au Ministre de la Guerre
(Arch. Guerre)
Oran, le 16 juin 1836.
Ainsi que je vous l'annonçais par ma dépêche du n, je
me suis mis en route à n heures du soir,
afin d'arriver au
point du jour à de mauvais passages qui se trouvent à
2 lieues et demie de la Tafna, par la petite route d'Oran, en
longeant la mer. La difficulté de marcher la nuit à travers
des broussailles'
dans mes colonnes,
fort épaisses a bientôt porté du désordre
que j'ai été obligé d'arrêter à une lieue
pour les . coordonner et attendre le jour. J'ai pu me con
vaincre par cet essai que, hors des cas fort rares, il est
impossible de manœuver la nuit dans un pays si accidenté
et sans aucun chemin. C'est là un grand inconvénient puis
que l'on
l'ennemi,
ne peut espérer dérober des marches et surprendre
et qu'on est obligé de faire marcher les troupes
pendant la grande chaleur.
Nous franchîmes les plus mauvais terrains, sans rencon-
tier l'ennemi;
ce ne fut que sur des plateaux moins âpres
que nous trouvâmes les premiers cavaliers d'Abd el Kader.
Soit que ce chef fût instruit de ma marche,
soit qu'il eût
projeté de marcher vers moi, il avait de très bonne heure
levé son camp des bords du Senan. Il nous a présenté soit
en front, soit sur les flancs,
environ i.5oo chevaux. Dans ce
moment, les bagages qui étaient à la colonne du centre ont
été attaqués par quelques centaines de Kabyles, qui ont été
contenus ou repoussés par un bataillon du 62* et un esca
dron de chasseurs d'Afrique. Mes colonnes étant très allon-