209837 T 2.pdf

— 518 —
de Bio-Salado à Bridia. Le i4 au matin, je serai de bonne
heure à Bridia; c'est là que j'attendrai le même jour i4 la
cavalerie et les mulets que vous me faites espérer. Je vous
prie de les faire charger de pain. Que les cavaliers soient
munis de vivres pour quatre jours pour eux et, si on le croit
nécessaire, pour leurs chevaux (j'entends de l'orge).
Ayant rallié ma cavalerie avec 100 ou i5o mulets de plus,
me voilà libre de me porter à Tlemcen et partout où besoin
sera.
11 ne faut pas que la cavalerie arrive de trop
bonne heure
à Bridia, car il faut toujours jouer aussi serré que possible.
Arrivé là, je m'assurerai quelques échelons en avant pour
la protéger si d'ailleurs d'ici là je puis avoir battu Abd el
Kader. Si quelqu'un a des chevaux à vendre, ils peuvent les
mettre à la suite de la cavalerie.
Je vous remercie des deux que vous m'avez envoyés, je
vais les faire estimer et vous pourrez en toucher le montant
sur mon compte chez le payeur.
Je viens de lire ce que vous écrivez des chevaux à
M. le colonel Maufrion. Je prends le gris pour 1.000 fr.; je
vais tâcher de vous placer l'autre, ce qui, je crois, ne sera
pas difficile. Mustapha m'a promis de m'en céder un que
je préfère à votre bai, dont je redoute le garrot. Je vous
envoie un mandat sur le payeur.
Mandez-moi à Bridia tout ce que vous saurez de nouveau
soit d'Afrique,
soit de France. Ayez la bonté de m'envoyer,
si vous le pouvez, les journaux à dater du 23 mai, ainsi
que mes lettres s'il y en a. Donnez des ordres, mon cher
général,
pour que l'on continue à approvisionner la Tafna
surtout en biscuit; je compte y revenir avant de marcher
ailleurs.
P. S. —
Donnez
des instructions à la cavalerie sur la con
duite à tenir pour me rejoindre.