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l'étais moi-même dans la lettre de mon souverain. Je ne
crus pas devoir insister davantage sur ce point.
Je reçus dans la journée la note signée du ministre Biaz
et le soir même la lettre de l'empereur me fut remise (i).
Dans cette dernière conférence, le ministre Biaz et le secré
taire du commandement avaient été chargés par l'empereur
de me dire que je devais donner au roi l'assurance formelle
que la nation française était pour lui la première nation du
monde et que si, sous ses ancêtres, l'Espagne avait été la
nation la plus aimée et la plus favorisée au Maroc, il voulait
qu'à l'avenir ce fût la France.
Dès les premières conférences, j'avais eu soin d'écarter el
de renvoyer à l'intervention de notre consul des réclama
tions relatives à des négociants marocains dépouillés à
Tlemcen et à l'arrestation récente à Alger d'un négociant
de Fez conduit à la citadelle de Bône. L'empereur demande
que, si cet homme est reconnu coupable,
il lui soit renvoyé
chargé de fers; il promet d'en faire prompte justice. Il est,
je crois, à désirer que V. E. veuille lui donner des ordres en
conséquence, persuadé que je suis du bon effet que cet
exemple produirait au Maroc et que la punition serait très
certainement plus sévère que si elle était fixée et appliquée
par nous.
Pendant mon voyage dans l'intérieur, le vaisseau Le Sci
pion a croisé sur les côtes de l'Océan et s'est montré devant
le port de Larache,
ce qui a produit un bon effet.
Je quitte Tanger ce soir, laissant M. Delaporte au lit et
fort souffrant par suite des fatigues de notre voyage. Je ne
terminerai pas cette dernière dépêche sans appeler l'intérêt
et la justice de V. E. sur Abraham ben Chimol, consul inter
prête du consulat,
qui m'a été de la plus grande utilité pen
dant le voyage et à Méquinez et qui n'a pas craint, lui, Juif
et sujet de- l'empereur,
ayant des intérêts commerciaux en
gagés, de compromettre l'avenir de ces relations avec son
(1) V. ci-après, Appendices
n°
12 et 13.