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En conséquence, je cherchai,
ainsi que l'avaient prévu
mes instructions, à faire apprécier la situation respective
des deux puissances et nos moyens d'action en tout genre
si supérieurs aux leurs. Je présentai même Abd el Kader
comme pouvant devenir pour nous un moyen très dange
reux contre l'empereur. Cela me mit enfin dans le cas de
leur dire des choses qui devaient faire impression sur leur
esprit, et, comme je le faisais avec chaleur pour que mes
paroles ne perdissent rien de leur effet sur la traduction
souvent mitigée, Biaz en fit la remarque. Je lui répondis
que j'avais acquis le droit d'insister vivement sur l'objet de
ma mission,
parce que je leur avais donné la preuve de ma
modération personnelle et de mon désir sincère de conci
liation, en ne portant point de plaintes officielles des dé
monstrations de quelques-unes de leurs tribus à mon pas
sage parmi elles. Le secrétaire du commandement reprit
que l'empereur m'en avait su gré. Je terminai alors cette
conférence en annonçant que j'attendais avec impatience
de connaître la résolution de l'empereur. Le ministre Biaz
prétendit que,
pour des affaires aussi graves, on devait pren
dre des mois entiers de réflexion et il argua du passé com
paré à la rapidité avec laquelle ma mission avait marché.
J'insistai de nouveau en disant que ce n'était point une
faveur que j'étais venu solliciter, mais une réponse que je
demandais et que je priais qu'on me la fît connaître le len
demain soir.
En effet, dès le lendemain matin, le secrétaire du com
mandement vint me dire que la lettre de l'empereur serait
telle- que je la demandais, que le ministre Biaz serait accré
dité dans cette lettre et qu'il me donnerait par écrit satis
faction aux diverses demandes dont je lui avais remis la
note. Sur l'insistance que je mettais à ce que l'empereur
répondît lui-même à ces demandes, il me fut dit que l'éti
quette s'opposait à ce que l'empereur répondît personnelle
ment à ce qui n'était pas dans la lettre du roi, mais que son
ministre Biaz serait accrédité dans sa réponse,
comme je