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d'offrir et dont aucune puissance ne s'est encore affranchie,
pas même les Américains ni les Anglais qui, dans leurs
relations assez fréquentes avec le Maroc, à cause de leur
possession de Gibraltar, n'adressent jamais la moindre de
mande ou réclamation sans l'accompagner d'un cadeau
pour l'empereur et son entourage; nonobstant, je ferai de
mon mieux pour m'en passer et me renfermer dans les
limites du crédit qui m'a été ouvert pour les frais de ma
mission par V. E.
Il est probable que c'est à Méquinez que je serai reçu.
L'empereur a dû partir avant-hier de Babat où il faisait la
guerre contre une tribu révoltée qu'il n'a pu poursuivre
dans les montagnes et qui a failli lui faire éprouver un
revers; car il est, dans son empire, vis-à-vis de la plupart
des tribus dans la même situation que nous dans la Bé
gence d'Alger et,
ne disposant pas de moyens militaires
comme les nôtres, il court habituellement de bien plus
grands risques et voit souvent sa couronne et sa vie com
promises dans des luttes incessantes.
En faisant hier une visite- d'étiquette au pacha de Tan
ger, j'ai reçu de lui en réponse à des phrases de politesse
les assurances non provoquées par moi des sincères inten
tions de l'empereur de tout faire pour maintenir de bons
rapports avec le roi des Français. Il ajouta qu'aucune nation
n'était autant considérée et aimée de l'empereur que la
nation française. Je dois ajouter,
valeur de ces assurances empressées,
pour faire apprécier la
que l'inquiétude la
plus vive régnait à Tanger à l'apparition de nos vaisseaux
et que toute la population était en émoi au moment de
mon débarquement et jusqu'à ce que j'eusse quitté le
pacha qui était venu me recevoir au rivage. J'ai su depuis
par des Européens,
grand nombre,
qui emploient des ouvriers en assez
que tous avaient quitté leur travail et
s'étaient armés sous leurs burnous. Cette inquiétude sub
siste et je crois utile au succès de ma mission de ne rien
dire ici qui puisse affaiblir cette impression.