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à entretenir les tribus de la province d'Oran dans leurs
sentiments hostiles contre la France, qu'elle leur faisait
passer des armes et des munitions, qu'elle s'entendait avec
leurs chefs, qu'elle envoyait à ceux-ci des émissaires por
teurs de présents et d'excitations à la révolte, le nom de
l'empereur se retrouvait dans lous les soulèvements, dans
tous les complots qui se succédaient contre nous : les rebel
les priaient pour lui dans les mosquées et leurs chefs, Abd
el Kader surtout, se déclaraient ses lieutenants,
ses délé
gués. On a vu ce dernier faire hommage à l'empereur des
Français pris au combat de la Macta et les envoyer en spec
tacle à sa cour. Enfin leurs communications, leurs intelli
gences avec le Maroc ne discontinuaient pas et il était évi
dent qu'en toute occasion le mot d'ordre émanait de ce
côté.
Cependant, depuis la mission remplie par M. de Mornay
jusqu'à la rupture qui éclata, l'année dernière, entre Abd
el Kader et le général Trézel, le gouvernement marocain
observait du moins quelques apparences de neutralité. Aux
plaintes assez fréquentes que nous lui faisions porter contre
les actes, contraires à cette neutralité, il répondait par de
nouvelles protestations,
par de nouvelles promesses, reje
tant de pareils procédés sur des malentendus,
sur la faute
des subalternes ou sur l'insubordination des populations.
Enfin, l'on n'avait point encore aperçu de Marocains dans
les rangs des rebelles, lorsque cette circonstance est venue
se révéler pour la première fois, lors de l'expédition de
Tlemcen,
où trois mille Marocains figuraient parmi les
troupes d'Abd el Kader. Elle vient de se reproduire avec
plus de gravité encore dans les combats livrés sur les bords
de la Tafna,
où les plus redoutables comme les plus achar
nés de nos ennemis, ceux qui ont fait le plus de mal à
nos troupes, étaient encore des Marocains. Dès lors, il n'a
plus été possible de révoquer en doute la connivence de
Maroc avec Abd el Kader : elle est apparue flagrante, incon
testable. C'est de l'empire de Maroc que ce chef,
réduit naguère à fuir avec quelques cavaliers,
vaincu et
a tiré de