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Le Ministre des Affaires Etrangères
au lieutenant-colonel de La Rue
(Arch. Min. Aff. Etr. Maroc. Correspondance (1833-1836)
vol. 4, fol. 204)
Paris, le 6 juin 1836.
Monsieur le Baron, la mission que le roi vous confie est
très importante el ne réclame pas moins de prudence que
de fermeté de votre part. Elle a pour but d'obtenir de
l'empereur du Maroc des explications catégoriques sur sa
participation plus ou moins avouée aux entreprises des
ennemis qui nous restent à combattre dans l'ex-ré •
d'Alger,
et d'exiger des garanties contre le retour ;d'.-
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évidemment opposés aux relations de paix qui îi-'it "ot.
entre la France et le Maroc. V>, „;
Les documents qui vous ont été communiqués par mon
Département et par le Ministère de la Guerre vous ayant
fait connaître en détail la série de nos griefs, je crois devoir
me borner à en retracer succinctement ici l'exposé. Ce sera
préciser, dans ce qu'il a de plus saillant, l'état actuel de nos
rapports avec le pays où vous allez vous rendre.
La conquête d'Alger par la France n'a cessé d'être envisa
gée au Maroc comme une des plus graves calamités qui
pussent affliger l'islamisme et, en particulier, comme un
des événements les plus fâcheux pour cet empire lui-même
qui, sur ses frontières de l'est, allait se trouver en contact
avec la puissance française. La haine du nom chrétien s'en
est accrue chez ces populations fanatiques,
et si le souve
rain poussa d'abord la dissimulation jusqu'à nous féliciter