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L'Oued Hammam a toujours de l'eau; ses bords sont très
bas. Ils n'offrent aucun obstacle au passage d'une armée, à
moins que ce ne soil pendant les grandes eaux ou à la fonte
des neiges. Ce gué est alors interrompu pour plusieurs
jours.
QUATRIEME MARCHE SUR MASCARA
A mesure que l'on approche de Mascara, les difficultés du
chemin augmentent. On suit d'abord pendant une heure
et demie, au milieu des montagnes, le cours sinueux de
l'Oued Melah,
autre torrent qui n'a presque jamais d'eau
(d'ailleurs elle est salée) ; on le passe plusieurs fois et comme
il est encaissé, quelques endroits sont presque impratica
bles pour nos voitures. Le chemin est dominé à bonne portée
de fusil par les deux berges boisées de la vallée que l'on
remonte en se dirigeant vers le sud-est. On quitte brus
quement les bords de l'Oued Melah et l'on monte à gauche
les pentes très rapides de la montagne Mellaha. Ici, le che
min, sans trop serpenter, gravit un contrefort rapide, do
miné, à portée de fusil,
par une autre montagne qui est à
gauche. A droite, se prolonge, vers le sud, la vallée de
l'Oued Meylah. Cette montée, des plus rapides qui existent,
dure plus d'une heure. Le chemin qui la suit est souvent
étranglé par des ravins à pic qui sillonnent les flancs du
contrefort. Quelques coups de pioche feraient une coupure
insurmontable. C'est une circonstance des plus remarquar
blés dont les ennemis ne s'apercevront pas sans doute.
La montée du Mellaha est très difficile,
sinon imprati
cable, pour une batterie de campagne. Cette artillerie ne
se rendra aisément à Mascara queî par un chemin qui
remonte la vallée de l'Oued Hammam et se dirige vers le
sud, du côté de Bizi et de Sidi Ali ben Ahmed. Ensuite,
il débouche dans la plaine d'Eghres et arrive à Mascara. Ce
chemin allonge de beaucoup et, quoique les Arabes propo
sent de le prendre, il ne faudra s'y résoudre qu'à la der
nière extrémité.