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Le Ministre de la Guerre au Gouverneur Général
(Arch. Guerre)
Paris, le 11 janvier 1837.
J'ai reçu les 7 et 8 de ce mois seulement votre dépêche
télégraphique datée d'Alger du 19 décembre, par laquelle
vous m'annoncez qu'Abd el Kader fait entendre de nouveau
des paroles de paix, mais que vous n'avez aucune confiance
dans la sincérité,
ni dans la durée de ses intentions.
Je crois que vous avez parfaitement raison d'en juger
ainsi,
si c'est en effet dans les circonstances actuelles qu'Abd
el Kader vous a fait ou laissé faire des ouvertures. Il n'est
pas probable que le résultat de l'expédition de Constantine
ait disposé ce chef à une soumission qu'on ne peut attendre
chez les Arabes que du sentiment de notre supériorité. Si
Abd el Kader nous fait des propositions,
c'est que proba
blement il s'imagine que nous serons heureux de les accep
ter et je suis bien aise d'apprendre qu'en autorisant son
agent à retourner vers lui, vous vous êtes borné à lui répéter
ce que vous lui aviez dit l'année dernière. Je n'ai pas besoin
de vous recommander de vous tenir dans cette conjoncture
sur la plus grande réserve et de ne rien faire en aucun cas
Bans vous être concerté avec le Gouvernement. J'espère au
surplus que le prochain courrier m'apportera,
sur la démar
che dont vous m'entreteniez, des explications que ne com
portait pas votre dépêche télégraphique. Il m'importe de
savoir de quelle manière les ouvertures vous ont été faites,
•:,} l'agent dont vous parlez a été envoyé spécialement pour
i':et objet,
ou s'il se trouvait déjà depuis longtemps auprès