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Le Gouverneur Général au Ministre de la Guerre
(Arch. Gouv. Gén. EE7)
Alger, le 19. décembre 1836.
J'ai reçu d'Oran par le dernier courrier des documents
que je vous transmets sur la position dans laquelle se trouve
la population indigène de Tlemcen. Vous y verrez que la
misère de nos alliés est arrivée à un point où elle est tout
à fait insupportable. Nous ne pouvons les laisser davantage
dans cet état et il y a même impossibilité matérielle à ce
qu'ils y lestent plus longtemps. La population de Tlemcen,
lorsque j'ai quitté la ville se composait de 180 familles jui
ves, d'un nombre à peu près égal de familles maures et de
8oo familles de Couloughlis. Je n'ose proposer d'approvi
sionner un pareil nombre d'habitants par des convois partis
d'Oran,
ce serait une grande charge, mais j'ai cru devoir
vous soumettre l'état des choses afin que vous fussiez à
même de décider ce qu'il convient de faire. Quel que soit
le mode qu'on adopte pour tirer nos alliés de l'extrémité où
ils sont réduits, ils sont disposés à l'accepter,
car tout pour
eux est préférable à ce qui existe aujourd'hui et ils aime
raient mieux abandoner une ville où ils sont depuis cinq
ans et où ils ne peuvent plus se nourrir que d'y demeurer
aux conditions actuelles. S'ils abandonnaient cette place, il
deviendrait en quelque sorte inutile d'y
entretenir une gar
nison dont le but est principalement déterminé par la pré
sence d'une
population amie sur ce point. Dans le cas où
cette population se retirerait, faites-moi connaître quel parti
vous jugeriez à propos d'adopter.