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bientôt abandonné la colonne et sont rentrés à leur canton
nement de la Seybouse; bon nombre ont vendu ou aban
donné leurs armes et vivent à l'aventure jusqu'à ce qu'ils
soient arrêtés ou qu'ils manquent de nourriture. D'après le
dire de quelques-uns et la confirmation que j'en ai reçue
des officiers, le
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bataillon aurait vendu en peu de jours
aux Arabes des environs d'Oran 57 fusils et un grand nom
bre de paquets de cartouches. Ici ils en font autant chaque
fois qu'ils le peuvent. Je fais dresser la plainte contre les
instigateurs de la désertion de ces 77 hommes et le besoin
d'un exemple qui fasse impression sur eux ne me permet
tra pas de faire surseoir à l'exécution si le Conseil de Guerre
en condamne un ou deux à la peine capitale.
Le lieutenant-colonel Duvivier réclame avec instance deux
voitures attelées de l'artillerie et du génie pour les travaux
de son camp de Guelma. Convaincu que ce secours lui est
absolument nécessaire, je lui envoie et fais retenir ces deux
voitures et leurs attelages de six chevaux sur la partie des
parcs de ces deux armes qui n'est pas encore embarquée.
11 me serait impossible sans cela de rien distraire pour
Guelma des moyens de transport déjà bien insuffisants que
nous avons à Bône. Je prie le lieutenant général Bapatel
d'approuver cette disposition ou de vous la soumettre si
elle avait besoin de votre sanction.
J'ai eu l'honneur de vous informer que les tribus des
Chcurfa et d'Eulma s'étaient retirées la première vers Cons
tantine, la deuxième vers l'extrémité occidentale du lac
Fezzara du côté des Ouled Lakall. Le cheick de ces Eulma
est venu après me demander la permission de revenir de ce
côlé-ci du lac et d'y cultiver les terres que cette tribu exploite
depuis longtemps. Le bey
était alors absent et j'ai accordé
cette permission en l'en prévenant. Je tiens beaucoup à re
peupler l'espace entre Bône et Guelma et dans les circonstan
ces actuelles, il ne faut pas exercer,
même contre les Arabes
qui donnent quelques sujets de plainte, des rigueurs qui
les éloigneraient pour toujours et, en feraient des ennemis
irréconciliables. Je ne permettrai de razzias que contre les