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Je n'ai pu réunir encore les documents que doivent me
fournir tous les chefs de corps; aussitôt qu'ils seront entre
mes mains, j'en ferai l'objet d'un second rapport que
j'aurai l'honneur de vous adresser par le prochain courrier,
en appelant tout votre intérêt sur ceux qui,
grand nombre ayant bien fait,
parmi un si
mériteront de vous être plus
particulièrement désignés. Je vous ferai connaître en même
temps, Monsieur le Ministre, le nombre des tués et des
blessés.
En résumé, le corps expéditionnaire s'est porté sur Cons
tantine sans avoir aucun acte d'hostilité à réprimer; il a
éprouvé pendant quinze jours à Bône des fièvres qui ont
retenu 1.800 hommes aux hôpitaux il a été abimé près
Constantine et autour de cette place par la pluie, la neige,
la glace et la boue.
Il a peu perdu par le feu de la place et de l'ennemi,
lorsqu'il nous a suivis sur Ras-el-Akba, tandis que les
Kabyles qui étaient venus pour s'opposer à notre retour,
ont eu plus de 4oo tués.
Le corps expéditionnaire a ramené son artillerie,
tous les
caissons qui ne s'étaient pas brisés. Tous les soldats faibles
et tous les malades ou blessés ont été aidés ou transportés;
et enfin il a établi une garnison à Guelma,
où tout ce qui
serait nécessaire pour une autre expédition peut être réuni
avant qu'on l'exécute.
Je donne l'ordre au commandant de Rancé de se rendre
auprès de vous, Monsieur le Ministre,
afin de vous faire
connaître les détails dans lesquels les bornes d'un rapport
ne me permettent pas d'entrer.
Je charge particulièrement mon aide de camp d'exprimer
au roi comment Mgr le duc de Nemours a su partager la
fatigue et les périls de l'armée et combien sa sollicitude
pour nos soldats a été vive et éclairée dans les circonstances.
pénibles et difficiles dans lesquelles nous nous sommes
trouvés.