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L'avant-garde du corps expéditionnaire est partie ce ma
tin sous les ordres du général de Bigny. Ce corps, fort de
6.000 hommes, ira camper à Guelma, ville détruite à moi
tié chemin de Constantine. Une autre colonne se mettra en
marche demain et je quitterai Bône dans 3 ou 4 jours, lors
que tous les , débarquements seront opérés et que les diffé
rentes armes ou administrations auront terminé le charge
ment du matériel qu'elles doivent emporter.
Yusuf-bey a suivi la première colonne. D'après les rap
ports qu'il avait reçus, la nouvelle positive du prochain
départ de l'armée expéditionnaire produirait d'heureux
effets dans les tribus; plusieurs chefs étaient venus le rejoin
dre et lui assuraient que de nombreux détachements n'at
tendaient pour venir se ranger sous nos drapeaux que la
certitude qu'ils ne seraient plus exposés aux cruautés
d'Ahmed-bey.
Avant de me diriger sur Constantine, j'ai cru devoir
adresser une proclamation aux habitants de cette ville. Je
les engage à rester dans leurs foyers et je leur promets
protection; je pense que s'ils peuvent se soustraire aux vio
lences d'Ahmed-bey,
nous trouverons dans la ville les hom
mes qui nous ont fait connaître depuis longtemps leurs
dispositions amicales.
Par mon ordre du jour sous la date de ce mois, je fais
appel à l'humanité de nos soldats et je promets une récom
pense à tout indigène auxiliaire qui conduira devant moi
un prisonnier vivant. Les préjugés et les habitudes cruelles
sont trop
fortement enracinées chez les Arabes pour que je
puisse attendre un résultat immédiat et absolu de la mesure
que je viens de prendre, mais elle ne peut que contribuer
à diminuer le nombre d'actes barbares que nous sommes
dans la nécessité de tolérer.
L'opération du débarquement du matériel a été retardée
par le manque de chalands. Il serait important que de
pareilles entraves n'existassent plus lorsque nous devrons
quitter Bône. Je vous prie, Monsieur le Ministre, de vouloir