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cher de vous faire observer que je ne crois pas à ces cen
taines d'indigènes employés à la cuisine de Yusuf-bey; les
habitudes mêmes du pays s'y opposent, car bien certai
nement la nourriture d'un bey ne peut être comparée à
celle du plus petit bourgeois de France et je ne vois dans
ce qui vous est dit à ce sujet qu'une exagération inconve
nante que l'on n'eût pas dû se permettre vis-à-vis d'un
ministre. Veuillez le remarquer, Monsieur le Ministre, dans
les plus petites circonstances, par ce système de malveil
lance et de calomnies répapdues contre Yusuf-bey, système
suivi en Afrique parce qu'on le voit accueilli et en quelque
sorte encouragé à Paris... (sic).
Vous pensez, Monsieur le Ministre, que pour hâter le
progrès de la conquête nous devons traiter comme les sol
dats français les soldats indigènes qui ont pris du service
dans notre armée. Les châtiments que Yusuf-bey a quel
quefois infligés à ses soldats vous semblent des actes de
cruauté et vous désirez que toutes exactions de la nature de
celles que vous signalez soient sévèrement réprimées.
En Afrique, faire donner des coups de bâton n'est pas
commettre une injustice puisque les lois consacrent en
quelque sorte cette punition et on en trouve la preuve dans
les jugements rendus par les cadis et les rabbins qui con
damnent tous les jours des individus à en recevoir un cer
tain nombre.
Je voudrais certainement que la peine des coups de bâton
pût être supprimée. Le temps pourra nous amener ce
progrès, mais en ce moment ce serait annihiler nos moyens
de repression et la prison ne les remplacerait pas et serait
même une injustice, car la loi ne la comporte pas.. Depuis
que je suis investi du commandement en Afrique, ij'ai
adouci la rigueur des sentences; dans toutes mes instruc-.
tions, j'engage les agents de l'autorité à joindre autant que .
possible la douceur à la fermeté. Vous le voyez, Monsieur
le Ministre, je marche peu à peu vers ce que nous croyons :
être le bien, mais je crains qu'un changement trop prompt
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