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neur de vous remettre par l'ordre que vous lui en avez
donné. Elles se résument ainsi.
J'ai sous les armes, aujourd'hui 20 octobre, disponibles
pour les garnisons et le combat, 23.000 hommes de toutes
armes.
Pour faire l'expédition de Constantine, je suis obligé de
tirer des troupes des divisions d'Alger et d'Oran, bien que
j'aie observé, et ce me semble prouvé,
que la division
d'Oran n'est que suffisante pour la tâche qu'elle doit rem
plir et que celle d'Alger se trouve sur une défensive absolue.
Forcé cependant d'affaiblir ces divisions, toutes les règles
de la guerre et de la politique m'imposent l'obligation de
n'en retirer qu un petit nombre de troupes,
car j'aime
mieux encore n'aller à Constantine (puisque vous ordonnez
positivement, Monsieur le Ministre, cette opération) qu'avec
de faibles moyens que de compromettre tout à fait les
points si importants d'Alger et d'Oran.
En établissant aujourd'hui la situation des troupes que
je réunis à Bône,
en faisant la part de celles qui devront
rester derrière moi et de quelques non-valeurs qui dimi
nueront l'effectif d'ici au jour du départ, je marcherai pour
combattre Ahmed-bey, avec 6000 hommes au plus. J'en
demandais 10.000, et M. le maréchal Soult avait jugé dans
le temps qu'il en fallait i5.ooo. J'irai moins vite, d'une
manière moins brillante, en perdant plus de monde, en
tuant et prenant moins de monde à l'ennemi, mais enfin
j'exécuterai l'ordre donné. J'irai, j'espère, à Constantine.
Quant au fait de savoir quelle suite sera donnée à l'expé
dition, c'est-à-dire quant à l'établissement d'un bey et d'une
garnison française à Constantine avant de quitter cette ville,
vous reconnaîtrez sans doute, Monsieur le Ministre, qu'il est
de toute nécessité que je reçoive à cet égard les instructions
les plus formelles. Je les réclame instamment, dans le plus
bref délai, et pour éviter tout malentendu j'ai l'honneur de
vous prévenir que si je ne les avais pas reçues au moment
où je devais revenir, je ne me croirais pas autorisé à laisser