209837 T 2.pdf

— 160 —
En supposant que la nécessité de ravitailler Tlemcen vous
fasse hésiter à retirer d'Oran les troupes nécessaires pour
l'expédition de Constantine, il semble que ces deux opéra
tions auraient pu se combiner, d'autant plus qu'il ne faut
guère qu'une dizaine de jours pour porter des vivres d'Oran
à Tlemcen et être rentré dans la première de ces places et
que vous vous proposez de n'entreprendre l'expédition de
Constantine que le i5 octobre.
D'un autre côté, votre lettre du 7
septembre et celle de
M. l'Intendant militaire de l'armée du 9 du même mois,
font connaître que 1.000 quintaux de froment ont été mis
à la disposition du général Létang pour les faire transporter
d'Oran à Tlemcen, où ils assureront la fourniture du pain
jusqu'en mai 1837. Quant aux autres denrées, la garnison se
les procure sur les lieux au moyen de l'indemnité de 5o cen
times accordée par homme et par jour.
Si toutefois les 1.000 quintaux de froment n'avaient pas
encore été envoyés à Tlemcen et si les forces qui resteront
dans la province d'Oran, après en avoir retiré ce qu'il faut
pour l'expédition de Constantine,
étaient insuffisantes pour
qu'on pût en même temps ravitailler Tlemcen et faire l'expé
dition de Constantine, rien n'empêcherait, ce semble, de
remettre après la prise de cette dernière ville à faire la niar-
che sur Tlemcen,
car d'après votre lettre du 7, la garnison
de cette dernière place aurait du pain jusqu'en novembre,
et l'effet moral de vos opérations sur Constantine donnerait
toute sécurité pour la marche sur Tlemcen.
Quant aux craintes manifestées par M. de Rancé pour la
sécurité d'Alger, il ne vous échappera pas,
Monsieur le Maré
chal, qu'il faudrait des circonstances bien graves pour s'alar
mer, quand on considère que les Arabes ne peuvent pas
seulement prendre un blockhaus ni aborder un retranche
ment et que c'est sur ce principe de défense que vous avez
conçu votre plan d'occupation.
^fln je vois dans la copie de la lettre du colonel Duverger
imbre jointe à l'une des vôtres du a3, qu'Ahmed-