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Je me suis fait rendre compte des projets rappelés dans
votre correspondance et j'ai vu que, le 3o août dernier,
M. le maréchal Maison vous a fait connaître qu'il n'appar
tenait plus au cabinet d'alors de prendre l'initiative pour la
réalisation d'un système dont ce cabinet n'avait pas lui-
m^me arrêté les bases,
que c'était aux nouveaux ministres
du roi que devait être réservée la décision à prendre et que
jusque-là il fallait vous renfermer dans les limites de l'occu
pation actuelle et dans celle des dépenses qui résulteraient
des dispositions déjà prescrites ou approuvées régulière
ment. J'ai vu, en outre, que, le 10 du mois courant,
M. le vice-amiral Bosamel, chargé de l'intérim du Minis
tère de la Guerre, vous a informé que jusqu'à ce que le gou
vernement de S. M. ait arrêté définitivement le système
d'occupation de nos possessions du nord de l'Afrique,
il ne
pouvait que faire compléter les régiments qui se trouvent
sous vos ordres. Il me restait donc à provoquer du gou
vernement du roi une décision sur le projet d'occupation
dont il s'agit.
Ce projet et votre correspondance ont été mis sous les
yeux du roi; il a apprécié les motifs qui vous ont déterminé
à présenter un plan d'après lequel nous nous rendrions
maîtres de tous les points qui peuvent servir à la défense
du pays ou qui;, étant considérés comme centres d'action,
vous paraissent devoir être occupés par nous afin d'asseoir
notre domination dans toute l'étendue de la Bégence et de
la rendre effective.
L'exécution de ce plan devait exiger l'entretien d'une
force permanente de 35.ooo hommes,
dont 3o,ooo de trou
pes régulières françaises et indigènes et 5.ooo de troupes
indigènes irrégulières. Il a paru au
gouvernement du roi
qu'un plan aussi vaste ne pourrait se réaliser sans un
accroissement de dépenses qu'il ne lui est point
permis de
faire, du moins quant à présent. Il lui a paru aussi que les
hautes conceptions
qui lui étaient soumises exigeaient une
attention sérieuse de sa part et qu'elles devaient être le sujet