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suffire à tout dans un commandement trop étendu et qu'il \
a dans cette situation risque pour vous et pour nous, sans
qu'il y eût, si malheur arrivait, rien à pouvoir vous repro
cher.
Ayez ou continuez à avoir des égards pour Mustapha. La
politique autant que ses services et ses bonnes dispositions
pour nous le commandent; j'ai d'ailleurs pour lui une réelle
affection à laquelle je ne veux pas manquer. Je m'occupe
de lui trouver les moyens et l'autorisation de lui faire payer
ce qui lui est dû depuis le mois de février ainsi qu'à Ibrahim
que je veux, si je lé puis, faire traiter un peu mieux ou
moins mal.
Il paraît qu'Abd el Kader exige des tribus des sommes
qu'elles ne veulent pas lui payer et qu'elles sont nécessi
teuses. Il faut profiter de ces dispositions, faire des courses
ver#le Sig,
l'Habra et Mostaganem pour les encourager à la
désobéissance par notre présence vers le Chélif .
J'ai fait dire de vous avoir toujours un approvisionnement
suffisant à Mostaganem pour que vous puissiez trouver des
vivres lorsque vous vous rapprochez de cette ville avec les
troupes ou colonnes mobiles. Le lieutenant-général Bapatel
vous écrit à ce sujet. Disposez tout pour faire un approvi
sionnement de six mois en blé pour la garnison de Tlemcen
et éviter de faire deux expéditions. Il vaudrait mieux, après
avoir ravitaillé Tlemcen, passer par la Tafna et y prendre
des vivres pour le retour à Oran de cette colonne. Vous serez
prévenu par le général Bapatel du moment convenable pour
cette opération; maintenant il convient, comme je vous l'ai
dit plus haut, de se présenter vers le Sig, l'Habra et là où
vos mouvements premiers vous instruiront de l'utilité de
votre présence.
Déconsidérer, autant qu'on le peut, Abd el Kader; lui faire
perdre la confiance de ses troupes en l'obligeant à s'éloigner
de vous, le battre si vous le pouvez; disperser ses
gens et
engager les tribus à se révolter contre ses volontés, voilà ce
que vous devez chercher à obtenir.