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ment ne les met pas à même de vivre avec dignité, mais ne
leur donne pas le moyen de subsister après avoir subvenu
aux exigences de leur charge, tandis que leurs compétiteurs,
ceux qui sont nommés par les ennemis de la France, ont pour
satisfaire aux besoins du commandement la part qui leur
revient dans les dîmes, les amendes, les contributions forcées
qu'ils prélèvent toutes les fois qu'ils en sentent la nécessité.
Tant que cet état de choses durera,
nous ne serons pas en
droit de demander de grands services aux beys que nous
nommons. Cependant ils nous en ont rendu de très impor
tants,
mais bientôt personne ne voudra plus nous servir dans
une pareille, position. Le bey
nomme un successeur,
Ibrahim demande qu'on lui
ne pouvant plus supporter la gêne
pécuniaire à laquelle il est réduit. Le bey Yusuf qui nous a
mis dans tout le pays de Bône en si belle situation et nous a
ouvert une si large route vers Constantine,
n'a obtenu ces
résultats qu'en ajoutant aux faibles ressources fournies par le
Trésor les produits d'emprunts personnels fort considér«jDles
par lesquels il s'est ruiné. Quand une fois il aura épuisé jus
qu'à son crédit, il ne pourra plus attirer ni retenir les tribus
dont la soumission volontaire diminuait tellement les diffi
cultés et les dépenses de l'expédition de Constantine. Le bey
de Tlemcen est dans le même cas. Tous sont en souffrance
par suite de ce dénûment de ressources dans lequel nous les
laissons et dont ils ne triomphent que par des efforts qui ne
peuvent pas toujours durer.
Une autre conséquence de cette pénurie où nous laissons
nos fonctionnaires musulmans, c'est la nécessité dans
laquelle ils se trouveraient, s'ils voulaient rester à hauteur
de leurs affaires, de recourir aux exactions, au pillage et aux
autres moyens irréguliers dont nous avons tant d'horreur et
que nos croyons les voir même où ils ne sont pas.
Les observations que je viens de faire au sujet des beys
s'appliquent à leurs aghas, à leurs khalifas,
aux cheicks qui
travaillent les tribus en notre faveur, à tous ceux enfin qui
pourraient être entre nos mains, si nous savions les remuer