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Bougie plusieurs fois par mois, depuis dix-huit mois îni'on
a cru devoir ouvrir la voie des négociations.
Plusieurs des principaux parmi les anciens habitants
de Bougie réfugiés à Oudjda ont fait savoir qu'ils rentre
raient dans leur ville ainsi que toute la population bougiote
si l'on rendait aux anciens propriétaires la jouissance de
leurs maisons, la rentrée des Maures fugitifs serait un des
moyens les plus probables de nouer des relations réelles
avec lesi tribus voisines.
M. le colonel Duverger, commandant supérieur de Bône,
m'adresse la copie d'une lettre qui lui a été écrite par le
commandant Yusuf à l'occasion de l'enquête exercée contre
lui. Je crois devoir vous adresser' ce document.
Toutes les dépêches sont aussi satisfaisantes que possible.
Notre influence s'étend de jour en jour au dehors; elle ferait
incontestablement plus de progrès encore si quelques fonds
étaient mis à la disposition du commandant supérieur et du
bey Yusuf,
pour recevoir convenablement les soumissions
des Arabes et récompenser selon l'usage du pays les services
et la fidélité de ceux qui nous servent dans la province de
Constantine. Il est à désirer aussi que les deux nouveaux
escadrons de spahis réguliers soient formés sur le champ.
L'effectif des troupes françaises à Bône est beaucoup trop
inférieur à ce qui serait nécessaire pour marcher en avant,
et celui des troupes de Yusuf est surtout bien au-dessous de
ce qu'il devrait être pour le mettre en état de faire des choses
utiles.
M. Duverger me fait connaître qu'à la suite de la repré
sentation énergique qu'il avait invité le consul de France à
Tunis de faire auprès du bey, ce dernier a fait assurer
M. Berthier que son intention était que les Arabes vinssent
au marché de La Calle, que loin d'être inquiétés, ils seraient
en sûreté sur la route. M. Duverger observe à ce sujet avec
raison que ce résultat prouve qu'il a bien fait dès le prin
cipe de s'opposer avec énergie au bey de Tunis.