Bastiat, Frédéric (1801-1850). Oeuvres complètes de Frédéric ...

subsistnnce soiit .dispensfs de contribuer aux dépenses publiques. Les
autres doivent les supporter proy?rssiuenzent, selon I'dtendiie de leur
fortune. i)
Robespierre, dit M. Sudre, adoptait ainsi toutes les me-
sures qui, dans l'esprit de leurs inventeurs, comme dans la
réalit6, constituent la transition de la propriété au commu-
nisme. Par l'application du Traité des lois de Platon, il s'a-
cheminait, sans le savoir, vers la réalisation de l'état social
décrit dans le livre de la République.
(On sait que Platon a fait deux livres : l'un pour signaler
la perfection idéale - communauté des biens et des fem-
mes - c'est le livre de la Républiqzte; l'autre pour ensei-
gner les moyens de transition, c'est le Traité des lois.)
. Robespierre peut être considérd, d'ailleurs, comme un
enthousiaste de la calme, paisible etpuve antiquité. Son dis-
cours même sur la Propriété abonde en déclamations du
goût de celles-ci : a Aristide n'aurait pas envié les trésors
de Crassi~s ! La chaumière de Fabricius n'a rien à envier au
palais de Crassus! 1) etc.
Une fois que Alirabeau et Robespierre attribuaient, en
principe, au législateur la faculté de fixer la limite du droit
de propriété, il importe peu de savoir'à quel degré ils jugeaient
opportun de placer cette limite. Il pouvait leur convenir
de ne pas aller plus loin que le droit au travail, le
droit à l'assistance et i'impôt progressif. Mais d'autres, plus
conséquents, ne s'arrêtaient pas la. Si la loi, qui crée la
propriété et en dispose, peut faire un pas vers l'égalité,
pourquoi n'en ferait-elle pas deux ? Pourquoi neréaliseraitelle
pas I'égalité absolue ?
Aussi Robespierre fut dépassé par Saint-Just, cela devait
être, et Saint-Just par Babeuf, cela devait être encore. Dans
cetté voie, il n'y a qu'un terme raisonnable. Il a été marqué
par le divin Platon.
Saint-Just ... mais je me laisse trop circonscrire dans la