La phosphatase alcaline en milieu marin: ses caractéristiques, son ...
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tel-00641975, version 1 - 17 Nov 2011<br />
Introduction<br />
1. <strong>La</strong> Méditerranée, mer oligotrophe<br />
<strong>La</strong> Méditerranée, <strong>en</strong> rai<strong>son</strong> de <strong>ses</strong> spécificités (mer semi-fermée, pression anthropique<br />
croissante), est une zone vulnérable, particulièrem<strong>en</strong>t s<strong>en</strong>sible aux forçages chimiques<br />
(Bethoux et al., 2002) ou aux changem<strong>en</strong>ts climatiques. Elle prés<strong>en</strong>te un <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
globalem<strong>en</strong>t oligotrophe (McGill, 1961). A toutes profondeurs, <strong>ses</strong> conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong><br />
nutrim<strong>en</strong>ts <strong>son</strong>t très inférieures à celles de l’Océan Mondial. Cette situation a priori<br />
surpr<strong>en</strong>ante, est due à <strong>son</strong> régime hydrologique. Par le détroit de Gibraltar, elle reçoit un<br />
courant d’eau superficielle atlantique déjà appauvri <strong>en</strong> nutrim<strong>en</strong>ts par l’activité biologique. A<br />
l’intérieur du bassin, les apports contin<strong>en</strong>taux augm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les t<strong>en</strong>eurs initiales des eaux<br />
<strong>en</strong>trantes. Mais les nutrim<strong>en</strong>ts ne s’accumul<strong>en</strong>t pas ; ils <strong>son</strong>t captés et précipités par les<br />
organismes <strong>marin</strong>s. Puis ils <strong>son</strong>t évacués par le contre courant profond sortant à Gibraltar,<br />
beaucoup plus riche que l’eau superficielle <strong>en</strong>trante. De ce fait, les conc<strong>en</strong>trations <strong>en</strong> sels<br />
nutritifs <strong>en</strong> Méditerranée rest<strong>en</strong>t très inférieures à celles de l’Océan adjac<strong>en</strong>t (<strong>La</strong>combe,<br />
1988).<br />
<strong>La</strong> Méditerranée reçoit égalem<strong>en</strong>t d’importantes charges de nutrim<strong>en</strong>ts d’origine naturelle et<br />
anthropique, drainées par les eaux de <strong>son</strong> bassin versant. Elle est égalem<strong>en</strong>t (plus<br />
particulièrem<strong>en</strong>t la région Nord-Ouest) soumise à de nombreux apports atmosphériques<br />
impulsionnels (naturels et principalem<strong>en</strong>t sahari<strong>en</strong>s) et continus (anthropiques) riches <strong>en</strong><br />
élém<strong>en</strong>ts nutritifs (azote, phosphore) et micro-nutritifs (Fer) (Ridame, 2001 ; Migon, 2004 ;<br />
Bartoli et al., 2005). Les sources atmosphériques proches, abondantes et contrastées sembl<strong>en</strong>t<br />
jouer un rôle important dans le forçage chimique de la production primaire, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
période de stratification quand l’atmosphère devi<strong>en</strong>t la principale source d’apport de<br />
nutrim<strong>en</strong>ts<br />
En rai<strong>son</strong> de ce déficit <strong>en</strong> nutrim<strong>en</strong>ts, la biomasse planctonique de Méditerranée est faible. <strong>La</strong><br />
biomasse chlorophylli<strong>en</strong>ne moy<strong>en</strong>ne est équival<strong>en</strong>te à 18,5 µg C/l. <strong>La</strong> production primaire est<br />
ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t assurée par des organismes pico-autotrophes de taille inférieure à 5 µm tels<br />
que les cyanobactéries comme les Prochlorococcus (Vaulot et al., 1996 ; Moutin et al,. 2002),<br />
<strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> été. Les producteurs primaires excrèterai<strong>en</strong>t sous forme de carbone organique<br />
dissous un peu moins de 20 % de leur production carbonée (Fernandez et al., 1994).<br />
<strong>La</strong> Méditerranée possède une autre particularité ; <strong>son</strong> rapport de Redfield N/P est voisin de 20<br />
dans sa partie occid<strong>en</strong>tale et de 22 dans sa partie ori<strong>en</strong>tale, voire même davantage (Mc Gill,<br />
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