Rocaires 11 / janvier 2013 - Vailhan

1. Les maars
des cratères volcaniques d’explosion
Dans la dynamique volcanique, les
épisodes appelés phréato-magmatiques
représentent la première
phase d’activité. Le magma, en
remontant vers la surface par un
réseau de failles, rencontre dans le
sous-sol des nappes phréatiques
ou des cours d’eau souterrains.
Une partie de cette eau se vaporise
alors sous l’effet de la chaleur, ce
qui entraîne une importante augmentation
de la pression dans le
sous-sol, au point que les roches en
surface sont soudainement éjectées
à la manière d’un bouchon de
champagne.
Cette activité produit des tufs volcaniques,
sortes de brèches mêlant
anarchiquement des fragments
émiettés de laves scoriacées et des
éléments parfois recuits de roches
encaissantes (argiles, galets…).
La nappe phréatique ou le cours
d’eau souterrain qui a contribué à
la formation du cratère alimente
ensuite un lac dans le bassin ainsi
créé. Les maars sont donc très souvent
des lacs de forme circulaire
aux pentes plus ou moins abruptes
dont le lac Pavin, situé dans le massif
des Monts Dore, est un exemple
classique.
Les tufs volcaniques sont ensuite
généralement surmontés par des
édifices stromboliens ou des coulées
de lave. Toutefois, dans le cas
du Riège, à Tourbes, et du doublemaar
de Péret, le volcanisme s’est
arrêté à cette première expression.
Nos maars ont été largement érodés
et les ceintures de tuf sont
lacunaires. En contrepartie, le
contact entre les placages de tufs
et les roches sous-jacentes est parfois
affleurant et s’offre ainsi à l’observation.
[19]
De gauche à droite
Eruption phréato-magmatique du volcan Ukinrek
Maars, en Alaska, le 6 avril 1977 (© R. Russell/Alaska
Department of Fish and Game)
Situé à 1 197 mètres d’altitude, le lac Pavin, dans les
Monts Dore, est un exemple classique de maar.
Page suivante, de haut en bas et de gauche à droite
Maar de Péret : le dépôt de tuf a été plissé par des
mouvements sismiques ultérieurs.
Tufs redressés au contact du substratum : les déferlantes
latérales épousent le paléo-relief.
Dépôts de tufs correspondant à des retombées de
matériaux autour du point d’émission.
Le tuf du Riège de Tourbes a été cimenté par un
calcaire blanc en milieu lacustre. Ce piège sédimentaire
contient une faune de grands mammifère de la
fin du pléistocène inférieur.
Les tufs de la Grande Conque, au Cap d’Agde,
montrent une structure entrecroisée témoignant
d’épisodes explosifs successifs.
los rocaires n° 11