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A mon avis<br />

5824<br />

•Y68<br />

DS76<br />

2005 INSPQ - Montréai


Dépôt légal, 2 er trimestre 2005<br />

Bibliothèque nationale du Québec, 2005<br />

Bibliothèque nationale du Canada, 2005<br />

ISBN : 2-89218-168-2<br />

© Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire, 2005<br />

Tous droits réservés<br />

Distribué par la bibliothèque du Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire<br />

Téléphone : (514) 896-3396; Télécopieur : (514) 896-3483<br />

Courriel : bibliotheque@cjm-iu.qc.ca


Conception et réalisation<br />

Lise Durocher, conseillère, Direction des services professionnels et de la<br />

recherche, Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire<br />

Sylvain Pelletier, éducateur et personne ressource en toxicomanie, Direction<br />

des services territoriaux, Centre jeunesse de Montréal - Institut<br />

universitaire<br />

Pierrette Trudeau-LeBlanc, consultante clinique, Boscoville 2000<br />

En collaboration avec<br />

Diane Bidégaré, coordonnatrice du Programme jeunesse, Centre Dollard-<br />

Cormier<br />

Brigitte Bouchard, secrétaire administrative, Direction des services<br />

professionnels et de la recherche, Centre jeunesse de Montréal - Institut<br />

universitaire<br />

Isabelle Boudreault, psychoéducatrice, Centre jeunesse de Lanaudière<br />

Gaétan Chapados, éducateur, Direction des services de réadaptation aux<br />

adolescents, Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire<br />

Patrice Fombelle, éducateur, Direction des services de réadaptation aux<br />

adolescents, Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire<br />

Christian Fortin, éducateur, Direction des services spécialisés et des<br />

services aux jeunes contrevenants, Centre jeunesse de Montréal - Institut<br />

universitaire<br />

Diane Frenette, conseillère clinique, Direction des services professionnels,<br />

Centre jeunesse des Laurentides<br />

Michel Lalonde, éducateur, Direction des services de réadaptation aux<br />

adolescents, Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire<br />

Claude Lévesque, agent de développement, Boscoville 2000<br />

Sophie Massé, éducatrice, Direction des services spécialisés et des services<br />

aux jeunes contrevenants, Centre jeunesse de Montréal - Institut<br />

universitaire<br />

Louise Rioux, éducatrice, Direction des services de réadaptation aux<br />

adolescents, Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire<br />

François Rivet, éducateur, Direction des services de réadaptation aux<br />

adolescents, Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire<br />

Le travail de mise en page et de graphisme a été offert gracieusement par<br />

Cartier Communication Marketing. Nous tenons d'ailleurs à les remercier<br />

pour leur très grande générosité ainsi que monsieur Michel Jetté qui nous a<br />

référé cette entreprise.


Table des matières<br />

PREMIÈRE PARTIE : Présentation du guide d'animation<br />

INTRODUCTION 3<br />

PHILOSOPHIE D'INTERVENTION 6<br />

L'approche de réduction des méfaits 6<br />

L'approche cognitive-comportementaie 9<br />

DESCRIPTION DE LA DÉMARCHE DE RÉFLEXION 11<br />

Le but de la démarche 11<br />

Les objectifs généraux 11<br />

Les objectifs spécifiques 11<br />

La clientèle visée 12<br />

Le moyen privilégié 12<br />

PRINCIPES ET MODALITÉS D'ANIMATION 14<br />

Les valeurs et les attitudes 14<br />

La préparation à l'animation 15<br />

Les préalables 1 5<br />

La notion de respect de l'intimité 15<br />

Les animateurs 15<br />

Les critères de participation 16<br />

Le nombre de participants 16<br />

La fréquence et la durée des rencontres 16<br />

Les lieux physiques et le matériel requis 16<br />

L'animation 17<br />

L'accueil 17<br />

L'entente contractuelle 17<br />

La préparation des participants 17<br />

Les fonctions de l'animation 18<br />

Les stratégies d'animation 18<br />

La fin d'une rencontre 19<br />

L'évaluation 19<br />

DEUXIÈME PARTIE : Description des rencontres<br />

Première rencontre : l'initiation à la démarche 27<br />

Deuxième rencontre : les substances 43<br />

Troisième rencontre : ('individu 73<br />

Quatrième rencontre : les contextes et la loi de l'effet 93<br />

Cinquième rencontre : les avantages et les inconvénients 121<br />

Sixième rencontre : le plaisir et les alternatives 147<br />

Septième rencontre : le changement, le choix des objectifs et<br />

des moyens 155<br />

Huitième rencontre : les ressources et l'évaluation de la démarche ... 183


PREMIÈRE PARTIE :<br />

Présentation du guide d'animation<br />

p ^


Introduction<br />

«Aider les jeunes à développer leur jugement critique<br />

face à tous les biens de consommation qu'on leur<br />

propose... y compris les drogues!»<br />

Les taux de consommation d'alcool et de drogues chez les adolescents 1 du<br />

Québec préoccupent beaucoup de parents et d'intervenants. Une récente<br />

enquête chez les élèves du secondaire 2 nous apprend qu'en 2002, 41 % des<br />

jeunes de 12 à 17 ans ont déclaré avoir consommé au moins une fois de la<br />

drogue dans l'année précédant l'enquête et qu'à partir du troisième<br />

secondaire, environ un jeune sur quatre consomme du cannabis une fois<br />

par semaine et plus. Le Comité permanent de lutte à la toxicomanie (CPLT),<br />

qui avait le mandat de conseiller le ministère de la Santé et des Services<br />

sociaux sur les actions à entreprendre, faisait d'ailleurs le constat suivant 3<br />

suite à une vaste consultation menée auprès des partenaires :<br />

«... la situation des jeunes est particulièrement préoccupante. Les personnes<br />

consultées s'inquiètent particulièrement des phénomènes suivants :<br />

l'abaissement de l'âge du début de consommation de substances<br />

psychoactives;<br />

• l'accès facile à une diversité plus grande de substances;<br />

• le durcissement de la problématique chez les adolescents<br />

surconsommateurs».<br />

En ce qui concerne la précocité de l'initiation à la consommation, une<br />

récente publication du CPLT mentionne que c'est à 12 ou 13 ans que 85 %<br />

des consommateurs ont été initiés 4 . Autre grand constat : les efforts<br />

consentis en prévention de la toxicomanie sont nettement insuffisants. Une<br />

intensification des efforts en prévention est particulièrement souhaitée dans<br />

les secteurs suivants: à l'école et dans les autres milieux de vie des jeunes<br />

(dans la rue, dans les parcs, dans les maisons de jeunes, dans les centres<br />

jeunesse, etc.). On y souligne également le manque au niveau des<br />

programmes de prévention secondaire s'adressant aux groupes à risque.<br />

Dans le but d'alléger le texte, la forme masculine sera utilisée dans ce<br />

document.<br />

Perron, B., et Loiselle, 1. (2003), Enquête québécoise sur le tabagisme chez les<br />

élèves du secondaire. 2002. Rapport d'analyse, Québec, Institut de la statistique<br />

du Québec, 146 p.<br />

Comité permanent de lutte à la toxicomanie, (2001). Consultation 2000. La<br />

toxicomanie au Québec : Cap sur une stratégie nationale, Gouvernement du<br />

Québec, Ministère de la Santé et des Services sociaux, 13 p.<br />

Comité permanent de lutte à la toxicomanie, (2003). La consommation de<br />

psychotropes, portraits et tendances au Québec. Gouvernement du Québec,<br />

Ministère de la Santé et des Sen/ices sociaux, 31 p,<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation<br />

3


La clientèle des centres jeunesse, qu'il s'agisse des jeunes ou de leurs<br />

parents, est en effet particulièrement touchée par la problématique de la<br />

consommation d'alcool et de drogue. Plusieurs études [LeBlanc (1994),<br />

Frappier et Roy (1996), Pauzé et al. (2000)] ont déjà rapporté des taux de<br />

consommation particulièrement élevés chez les usagers. Le CPLT rappelle<br />

que chez les jeunes en difficulté des centres jeunesse du Québec, la<br />

prévalence à vie, en ce qui a trait à l'utilisation de drogues illicites, se situe<br />

autour de 65 % et que deux fois plus de ces jeunes ont fait usage de<br />

drogues dès l'âge de 13 ans, comparativement aux élèves du même âge 5 .<br />

Des études plus récentes corroborent la tendance à la hausse observée<br />

depuis le début des années 90 en ce qui a trait à la consommation de<br />

substances psychoactives. Pauzé et al. rapporte que près de 91 % des<br />

jeunes adolescents desservis par les centres jeunesse du Québec ont déjà<br />

consommé un ou plusieurs psychotropes 6 . On a déjà souligné que chez la<br />

clientèle des centres jeunesse, la proportion des jeunes qui consomment<br />

régulièrement de l'alcool et des drogues illicites est environ quatre fois plus<br />

élevée que celle du secondaire 7 . Les taux de consommation relevés par<br />

l'équipe de Pauzé chez la clientèle des centres jeunesse du Québec nous<br />

révèlent que, chez les 12-17 ans, c'est près de 40 % des jeunes qui<br />

consomment régulièrement (au moins une fois par semaine) du cannabis et<br />

15 % le font sur une base quotidienne 8 .<br />

La passation de la grille de dépistage de consommation problématique pour<br />

adolescents 9 aux jeunes des centres jeunesse nous apprend que 73 % des<br />

jeunes présentent une consommation problématique en émergence (48 %)<br />

ou nécessitant une intervention spécialisée (25 %) 10 . C'est donc dire que<br />

pour deux jeunes adolescents sur trois, il y a une intervention souhaitable<br />

et même nécessaire à faire en lien avec sa consommation de drogues.<br />

• Ministère de la Santé et des Services sociaux (1998). Pour une approche<br />

pragmatique de prévention en toxicomanie. Orientations et stratégie en<br />

promotion de la santé et en prévention en matières de substances psychotropes.<br />

Direction des communications. Québec. 13 p.<br />

6 Laventure, M., Pauzé, R., Déry. M. (2003). La consommation de psychotropes<br />

chez les jeunes nouvellement inscrits a la prise en charge des CJ du Québec :<br />

Profils de gravité et caractéristiques associées (sous presse).<br />

7 Comité permanent de lutte à la toxicomanie. (2000). Le point sur la situation de<br />

ia toxicomanie au Québec en l'an 2000. Gouvernement du Québec. Ministère de<br />

la Santé et des Services sociaux. 15 p.<br />

8 Idem n° 6<br />

9 - Germain M., Guyon, L., Landry, M. (2000). Grille de dépistage de consommation<br />

problématique d'alcool et de drogues pour adolescents et adolescentes. RISQ-<br />

CIRASST.<br />

ia Idem n° 6<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation 4


Une telle prévalence des comportements de consommation chez les jeunes<br />

en difficulté commande évidemment la mise en place de mesures de<br />

prévention secondaire ciblant spécifiquement cette clientèle. Mais lorsqu'il<br />

s'agit d'aborder la consommation d'alcool ou de drogues avec les<br />

adolescents plusieurs questions se présentent à l'esprit des intervenants.<br />

Comment rejoindre les adolescents? Comment susciter leur motivation à<br />

s'impliquer dans une démarche de réflexion sur leurs habitudes de<br />

consommation'? Quels moyens leur proposer pour les amener à gérer leur<br />

consommation de façon adéquate? Quelle attitude adopter devant leurs<br />

habitudes de consommation?<br />

Le guide Usage et abus de drogues, guide d'accompagnement et<br />

d'intervention n , élaboré par le Centre jeunesse de Montréal - Institut<br />

universitaire en partenariat avec le Centre Dollard-Cormier, offre des pistes<br />

de réponses à ces questions. Pour compléter les aspects relatifs à<br />

l'accompagnement individuel, ce guide présente brièvement quatre<br />

démarches d'intervention en groupe dont celle concernant le Groupe de<br />

réflexion sur les drogues expérimentée au site Mont Saint-Antoine du<br />

Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire et au Centre Boscoville<br />

2000. L'intérêt et la satisfaction manifestés par les participants aux<br />

rencontres durant les trois années d'expérimentation ont mené à<br />

l'élaboration du présent document. Il est conçu dans le but de faciliter<br />

l'animation du Groupe de réflexion sur les drogues et de soutenir<br />

l'intervenant dans son accompagnement auprès des jeunes en lien avec leur<br />

consommation d'alcool et de drogues.<br />

Durocher, L., Desrosiers P., Pelletier 5., Trudeau-LeBlanc P. (Hiver 2000/2001).<br />

Usage et abus de drogues, guide d'accompagnement et d'intervention. Centre<br />

jeunesse de Montréal en collaboration avec le Centre Dollard-Cormier et la<br />

Direction de la santé publique de Montréal-Centre.<br />

5


Philosophie d'intervention<br />

La philosophie d'intervention qui anime ce document est celle de l'approche<br />

de la réduction des risques et des conséquences de la consommation, mieux<br />

connue sous le nom de réduction des méfaits, celle-ci étant soutenue par<br />

l'approche cognitive-comportementale. Voici un aperçu de ces deux<br />

approches :<br />

L'approche de réduction des méfaits<br />

Bien que de nombreuses actions inspirées des principes de l'approche aient<br />

démontré leur valeur et soient reconnues par une proportion grandissante<br />

de la population (Opération Nez Rouge, distribution de matériel d'injection<br />

sécuritaire aux utilisateurs de drogues injectables, message de modération<br />

d'Educ'alcool, etc.), son application dans le cadre d'activités préventives<br />

auprès de jeunes clientèles à risque en est encore à ses débuts et peut<br />

susciter des questionnements et même certaines réticences.<br />

Il est fondamental de connaître et de reconnaître les principes<br />

fondamentaux de l'approche de réduction des méfaits ce qui signifie entre<br />

autres : reconnaître qu'il est possible de consommer une drogue sans<br />

nécessairement avoir de problème et en se responsabilisant face à soimême<br />

et son environnement.<br />

Inspirés de la définition retenue par le Comité permanent de lutte à la<br />

toxicomanie (CPLT) 12 , sur l'approche de réduction des méfaits, les auteurs<br />

du document Usage et abus de drogues, guide d'accompagnement et<br />

d'intervention proposent la suivante :<br />

«L'approche de réduction des méfaits est une démarche de santé<br />

collective qui vise à ce que les jeunes puissent développer des<br />

moyens de réduire les conséquences négatives de la<br />

consommation. Cette approche n'exclut pas l'abstinence, mais<br />

elle tient compte à la fois des capacités de l'individu à se<br />

responsabiliser et de ses besoins en tant que personne<br />

autonome. Elle prend en considération tant sa situation<br />

personnelle que les facteurs de son environnement 13 ».<br />

Brisson, P. (1997). L'approche de réduction des méfaits : sources, situation,<br />

pratiques. Montréal. Comité permanent de lutte à la toxicomanie. Gouvernement<br />

du Québec, Ministère de la Santé et des Services sociaux. V p.<br />

Durocher, L., Desrosiers P., Pelletier S., Trudeau-LeBlanc P. (Hiver 2000/2001).<br />

Usage et abus de drogues, guide d'accompagnement et d'intervention. Centre<br />

jeunesse de Montréal en collaboration avec le Centre Dollard-Cormier et la<br />

Direction de la santé publique de Montréal-Centre.<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation 6


Pierre Brisson (1997) nous expose clairement les principes fondamentaux<br />

qui soutiennent l'approche de réduction des méfaits 14 :<br />

Le pragmatisme<br />

«Puisque les drogues sont là pour rester, intervenons de façon à limiter les<br />

problèmes chez ceux qui en usent et leur entourage.»<br />

• Reconnaître la réalité de l'usage des drogues illicites comme une<br />

expérience et un comportement parmi d'autres expériences et<br />

comportements à risque, plutôt que : considérer l'usage de drogues<br />

comme une expérience et un comportement moralement et socialement<br />

inacceptables.<br />

• Intervenir dans une perspective coûts/bénéfices, pour l'usager et son<br />

entourage, en s'attaquant aux conséquences négatives de l'usage tout<br />

en prenant en considération les conséquences positives (bienfaits),<br />

plutôt que : intervenir dans une perspective idéaliste, pour l'individu et<br />

la société, en s'attaquant à diminuer ou éliminer l'usage de drogues<br />

quoiqu'il en coûte.<br />

• Intervenir à partir d'une hiérarchie d'objectifs de changements qui<br />

soient prioritaires socialement et réalistes pour l'usager, plutôt que :<br />

prôner des changements radicaux ou irréalistes comme une société sans<br />

drogue ou l'abstinence rapide et obligatoire des consommateurs.<br />

L'humanisme<br />

«L'usager de drogues est une personne à part entière, digne de respect,<br />

possédant des droits et un pouvoir d'agir en tant que citoyen.»<br />

• Aller à la rencontre des usagers là où ils sont (outreach), plutôt que :<br />

attendre ou exiger des usagers qu'ils viennent vers les institutions en<br />

place.<br />

• Offrir aux usagers une variété de ressources, en terme de «portes<br />

d'entrée» (seuils d'accès) et d'opportunités de changement, qui<br />

correspondent à leurs besoins, plutôt que: proposer un cheminement<br />

normatif auquel tous doivent s'adapter.<br />

• Favoriser l'implication des usagers et le respect de leurs droits et<br />

libertés dans les démarches de changement, y compris à travers<br />

l'auto-organisation et l'auto-support, plutôt que : confiner les usagers à<br />

un rôle passif, dans des démarches directives ou imposées.<br />

Idem n° 12. 43 p.<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation 7


En ce qui a trait spécifiquement au contexte de l'adolescence, Rosenmaum<br />

(1996) présentent les prémisses différentes selon l'approche traditionnelle<br />

(réduction de la demande) ou la réduction des méfaits 15 :<br />

Approche de réduction<br />

de la demande<br />

• L'abstinence totale est un but<br />

réaliste.<br />

• L'usage des drogues illégales<br />

constitue nécessairement un<br />

abus.<br />

• Une forme d'usage de drogue<br />

mène inévitablement à d'autres<br />

formes, plus nocives.<br />

• La compréhension des dangers<br />

liés aux drogues décourage<br />

l'expérimentation.<br />

• Les jeunes sont incapables de<br />

décisions responsables sur une<br />

question aussi grave que l'usage<br />

des drogues.<br />

Approche de réduction<br />

des méfaits<br />

• Les drogues comprennent tous<br />

les produits psychotropes,<br />

légaux et illégaux.<br />

• L'abstinence totale n'est pas un<br />

but réaliste.<br />

• Il est possible d'utiliser les<br />

drogues de façon contrôlée et<br />

responsable et l'usage de<br />

n'importe lequel des<br />

psychotropes ne constitue pas,<br />

en soi, un abus.<br />

• Rien n'est plus important en<br />

matière d'usage sécuritaire des<br />

drogues que la prise en compte<br />

du cadre général : substance,<br />

individu, contexte.<br />

Finalement, les principes fondamentaux de l'application d'une approche de<br />

réduction des méfaits doivent considérer la diversité et la complexité des<br />

portraits de consommation dans la population générale et en conséquence il<br />

faut rappeler que 16 :<br />

• «en réduction des méfaits, comme ailleurs, les expertises doivent se<br />

développer sur la base d'une reconnaissance préalable de la nécessaire<br />

complémentarité des approches, et non de la prépondérance de l'une<br />

par rapport à l'autre;<br />

• la mise en place de programmes de réduction des méfaits équivaut à<br />

reconnaître l'existence de la consommation de substances psychoactives<br />

comme une menace à la santé publique, mais n'a aucunement comme<br />

intention de cautionner l'usage et l'abus de substances licites ou illicites,<br />

ou encore de banaliser cet usage; en cette matière tolérer n'équivaut<br />

pas à encourager;<br />

15 - Idem n° 12. 73 p.<br />

16 - Tiré de Comité permanent de lutte à la toxicomanie (1999). Toxicomanie et<br />

réduction des méfaits. Les cahiers du CPLT. Octobre 1999. Gouvernement du<br />

Québec. Ministère de la Santé et des Services sociaux. 15 p.<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation<br />

8


• la notion de tolérance mérite d'être «nuancée» ou «encadrée» selon<br />

les contextes d'intervention et selon les clientèles visées; les limites<br />

de la tolérance par rapport à certaines formes de consommation ne<br />

peuvent être les mêmes, par exemple, avec des mineurs, avec des<br />

femmes enceintes, en milieu de travail ou en milieu de traitement;<br />

• réduction des méfaits n'est pas non plus synonyme de légalisation<br />

des drogues; le débat autour de la légalisation des drogues dépasse<br />

largement le strict cadre d'application de programmes de réduction<br />

des méfaits;<br />

• même si la réduction des méfaits préconise en premier lieu de<br />

réduire les conséquences négatives de l'usage inapproprié de<br />

substances psychoactives, elle n'exclut pas, bien au contraire,<br />

l'intervention visant à réduire et même à faire cesser la<br />

consommation; en d'autres termes, elle n'exclut pas l'abstinence et<br />

elle ne vient pas en contradiction avec la promotion, dans l'ensemble<br />

de la population, de la non-consommation de certaines substances<br />

ou de la consommation «modérée» pour d'autres.»<br />

L'approche cognitive-comportementale<br />

L'efficacité de l'approche cognitive-comportementale est maintes fois<br />

démontrée dans les recensions des écrits et les méta-analyses, parmi les<br />

plus récentes, notons Lipsey et Wilson (1998) 17 ; Lipsey, Chapman et<br />

Landenberger (2001) 18 .<br />

Cette conclusion sur l'efficacité de cette approche est reconnue pour les<br />

adolescents présentant des problèmes sévères du comportement et les<br />

jeunes délinquants ainsi que pour les adolescents qui abusent de<br />

substances toxiques (Bukstein, O.G. 1995) 19 .<br />

L'approche cognitive-comportementale se base et aussi reflète les<br />

connaissances relatives à l'apprentissage d'attitudes et de comportements<br />

prosociaux, visant ainsi la reconstruction cognitive de la personne. La<br />

théorie et la pratique de cet apprentissage prennent en considération les<br />

éléments suivants:<br />

Les interactions entre la personne et son environnement. L'individu agit<br />

et réagit de façon permanente selon les interinfluences réciproques<br />

relatives aux situations et aux personnes mises en cause;<br />

Lipsey, M.W., Wilson, D.B. (1998). Effective Intervention for Serious Juvenile<br />

Offenders in Serious ans Violent Juvenile Offenders. Rolf Locher, David P.<br />

Farrington Editors.<br />

Lipsey, M.W., Chapman G.L., Landenberger, N. A. (2001). Cognitive-Behavioral,<br />

Programs for Offenders in Annals. AAPSS578 : 144 à 157.<br />

Bukstein, O.G. (1995). Adolescent substance abuse. Assessment, Prevention<br />

end Treatment. John Wiley & Sons, Inc.<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation 9


• Les composantes de la personne qui font référence aux aspects<br />

cognitifs, émotifs et comportementaux. Le cognitif prend en<br />

considération et la pensée automatique et la pensée rationnelle.<br />

L'émotion traduit l'état de la personne et se lie étroitement aux<br />

sensations exprimées par le corps. Le comportemental signifie<br />

effectivement les comportements manifestés par la personne et les<br />

conséquences qui en résultent dans une situation identifiée;<br />

Les alternatives prosociales aux comportements problématiques, aux<br />

attitudes et aux pensées dysfonctionnelles. L'interdit doit toujours être<br />

accompagné par la proposition «d'être ou de savoir-faire à la place»<br />

afin que la personne apprenne et intègre ce qui est personnellement et<br />

socialement acceptable;<br />

La répétition qui se traduit par l'exercice répété maintes fois de la<br />

proposition prosociale du comportement, de l'attitude et de la pensée;<br />

Le renforcement qui motive la personne à éliminer la pensée et le<br />

comportement problématiques et à intégrer la pensée positive et le<br />

comportement satisfaisant. Ce renforcement se doit d'être à la fois<br />

aversif et appétitif afin que la personne ressente et comprenne ce qui lui<br />

permet de prendre sa place de façon socialement reconnue.<br />

Ces deux approches visent la responsabilisation de l'adolescent, l'une,<br />

l'approche de réduction des méfaits, amène l'adolescent à faire des choix<br />

réalistes en regard de ses besoins et l'approche cognitive-comportementale<br />

vise la reconstruction cognitive de l'adolescent afin qu'il adopte des<br />

habiletés prosociales dans ses relations interpersonnelles.<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation 10


Description de la démarche de réflexion<br />

Le but de la démarche<br />

L'aboutissement de cette démarche de réflexion est l'amélioration de la<br />

qualité de vie des adolescents et de leur sentiment de bien-être. Le Groupe<br />

de réflexion sur les drogues se veut un espace, un moment où les jeunes<br />

peuvent se questionner et échanger sur des sujets touchant la<br />

consommation d'alcool et de drogues.<br />

Les objectifs généraux<br />

À moyen terme, les objectifs généraux sont de susciter chez les participants<br />

une réflexion sur leurs habitudes de consommation afin qu'ils puissent<br />

réduire les risques et les conséquences de leur consommation d'alcool et de<br />

drogues et les amener à se responsabiliser en acquérant des habiletés<br />

prosociales.<br />

Cette démarche permet également de favoriser la motivation à utiliser des<br />

services spécialisés en toxicomanie chez les adolescents qui le requièrent.<br />

Les objectifs spécifiques<br />

À court terme, on vise à ce que les adolescents :<br />

comprennent le sens de la démarche de réflexion proposée dans le<br />

cadre de l'activité Groupe de réflexion sur tes drogues;<br />

ajustent leurs connaissances sur les drogues, leurs effets, leurs<br />

propriétés et leurs mécanismes d'action;<br />

connaissent des facteurs de protection pouvant prévenir l'apparition<br />

d'une dépendance ou d'une consommation problématique;<br />

reconnaissent les facteurs de risque pouvant mener à une<br />

consommation problématique;<br />

connaissent les modes de consommation sécuritaires ou à risque<br />

minimum;<br />

connaissent les ressources offrant des services aux personnes qui ont<br />

des questionnements ou des problèmes reliés à la consommation<br />

d'alcool et de drogues;<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation<br />

11


identifient leur type de consommation et les motivations qui la soustendent;<br />

acquièrent une compréhension de la fonction, du sens et de la place<br />

qu'occupe la consommation dans leur vie;<br />

évaluent les avantages et les inconvénients de leur consommation;<br />

• développent des habiletés de communication avec l'environnement;<br />

apprennent à gérer leurs émotions;<br />

vérifient s'ils veulent changer quelque chose dans leurs habitudes et<br />

leurs habiletés;<br />

identifient des objectifs et des moyens réalistes et adaptés pour les<br />

atteindre;<br />

identifient et expérimentent des alternatives à la consommation d'alcool<br />

et de drogues.<br />

La clientèle visée<br />

Cette démarche de réflexion s'adresse aux adolescents âgés de 14 à 18 ans,<br />

présentant une consommation questionnable, problématique ou à risque de<br />

le devenir.<br />

Le moyen privilégié<br />

La poursuite de ces objectifs se fait à travers une série de huit rencontres<br />

en groupe abordant les thèmes suivants :<br />

1. L'initiative à la démarche : qu'est-ce que ie Groupe de réflexion sur les<br />

drogues?<br />

2. Les substances : que sont-elles, quels sont leurs effets?<br />

3. L'individu : qui sommes-nous, quels sont nos besoins, quel est mon type<br />

de consommateur?<br />

4. Les contextes et la loi de l'effet : où, quand, avec qui, quels sont ies<br />

risques associés aux différents contextes?<br />

5. Les avantages et les inconvénients de la consommation : quels sont les<br />

motifs de ma consommation, quels sont les risques de développer une<br />

dépendance?<br />

6. Le plaisir et les alternatives à la consommation : qu'est-ce qui m'allume,<br />

qu'est-ce qui me fait tripper?<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation 12


7. Le processus de changement : le choix des objectifs et des moyens :<br />

pourquoi changer, quoi changer et comment?<br />

8. Les ressources et l'évaluation de la démarche : quoi faire et à qui me<br />

référer si j'ai besoin d'aide?<br />

Chacune de ces rencontres comporte plusieurs activités qui visent à<br />

rencontrer les objectifs mentionnés, Différentes formes et techniques<br />

d'animation sont proposées telles que des discussions de groupe, jeux de<br />

rôles, jeux-questionnaires, etc. De plus, pour chacune des rencontres, des<br />

notes à l'intervenant ainsi que des feuilles-support à l'animation résument<br />

les informations essentielles à connaître et à transmettre aux participants.<br />

N. B. - Il est de première importance que les animateurs se préparent<br />

adéquatement à l'animation des activités. À la sixième rencontre par<br />

exemple, il est possible de faire venir un invité spécial ou surprise. Aussi, à<br />

la dernière rencontre, les animateurs doivent prévoir la distribution de<br />

dépliants ou de cartes des ressources de la région ou du quartier. La<br />

planification doit donc tenir compte de ces éléments.<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation<br />

13


Principes et modalités d'animation<br />

Les valeurs et les attitudes<br />

L'animation de ce groupe, si elle requiert un minimum de connaissances au<br />

niveau des substances, nécessite davantage des habilités au niveau de<br />

l'animation et de la gestion de groupe. L'idée maîtresse est de favoriser un<br />

climat d'échange teinté d'ouverture et de respect. Les participants doivent<br />

se sentir libres et confiants de s'exprimer. En ce sens, les attitudes de<br />

l'animateur sont plus importantes que ses connaissances. Les attitudes<br />

privilégiées chez l'animateur sont: l'alliance avec le jeune et son milieu, le<br />

respect de la réalité du jeune et l'authenticité 20 .<br />

On permettra aux participants d'échanger sur leur vécu, leurs expériences,<br />

leurs questionnements et leurs inquiétudes en lien avec la consommation<br />

dans une atmosphère empreinte de respect. De façon plus spécifique, voici<br />

les valeurs et les attitudes devant guider l'animation de l'activité Groupe de<br />

réflexion sur les drogues :<br />

20 Idem n° 11.<br />

Groupe de<br />

réflexion sur<br />

ies drogues<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation 14


La préparation à l'animation<br />

Les préalables<br />

Afin d'intégrer une base minimale de connaissances sur l'usage et l'abus de<br />

drogues et connaître des pistes d'accompagnement, la lecture du document<br />

Usage et abus de drogues, guide d'accompagnement et d'intervention 21<br />

devient un préalable. Suite à cette lecture, l'animateur sera plus à l'aise<br />

avec l'approche de réduction des méfaits et pourra en appliquer les<br />

principes de base. Il serait souhaitable d'avoir récemment suivi un minimum<br />

de formation en toxicomanie avant d'entreprendre l'animation du Groupe de<br />

réflexion sur ies drogues.<br />

Il est également recommandé que les intervenants du milieu de vie des<br />

participants soient préalablement sensibilisés à l'approche de réduction des<br />

méfaits et à quelques notions de base de l'approche cognitivecomportementale<br />

afin d'éviter les incohérences dans le groupe. De la même<br />

manière, les parents des adolescents qui participent à l'activité doivent être<br />

informés de la démarche. À titre d'exemple, la tenue d'une rencontre<br />

d'information permet aux parents de connaître les grandes lignes du<br />

programme, de poser les questions qui les préoccupent et d'évaluer dans<br />

quelle mesure, ils peuvent contribuer à la démarche de leur adolescent.<br />

La notion de respect de l'intimité<br />

Pour assurer le succès de la démarche, il est essentiel que les adolescents<br />

se sentent à l'aise de parler. Ils ne doivent pas craindre que leurs propos<br />

leur portent préjudice. Il importe donc de créer un climat de confiance et de<br />

respect. Pour ce faire, l'animateur mentionne aux participants que leurs<br />

paroles ne pourront être utilisées contre eux. Il peut inviter les adolescents<br />

à se trouver une personne en qui ils ont confiance pour les aider dans<br />

l'atteinte de leurs objectifs. Toutefois, il est primordial de leur spécifier que<br />

la notion de confidentialité peut parfois avoir certaines limites. Si, par<br />

exemple, leurs propos laissent croire que leur sécurité ou celle de leur<br />

entourage est compromise, nous avons alors l'obligation d'intervenir ou de<br />

voir à ce que quelqu'un intervienne.<br />

Les animateurs<br />

De préférence, le groupe de réflexion devrait être animé par deux<br />

personnes et idéalement de sexe opposé. Cette formule permet à celle qui<br />

parle de se centrer sur le contenu à transmettre, tandis que l'autre se<br />

trouve plus attentive aux réactions non verbales des participants et à la<br />

gestion de la dynamique du groupe. L'animateur et l'animatrice apportent<br />

une complémentarité et une richesse au niveau des styles et des<br />

expériences.<br />

21 Idem n° 11.<br />

15


Les critères de participation<br />

Étant donné la formule, nous demandons un minimum de volontariat tout<br />

en tenant compte du fait que la motivation peut varier d'une semaine à<br />

l'autre et que l'adolescent peut avoir besoin de support pour maintenir son<br />

engagement. De même, l'activité étant une démarche de réflexion, les<br />

participants doivent être capables d'attention, d'écoute et de se<br />

questionner. L'activité Groupe de réflexion sur les drogues convient mieux<br />

aux adolescents de 14 ans et plus 22 .<br />

Le nombre de participants<br />

Suite à l'expérimentation, l'expérience démontre qu'un groupe de sept à<br />

neuf participants facilite les échanges et favorise l'implication. Toutefois,<br />

étant donné qu'il est possible que des participants délaissent la démarche<br />

en cours de route ou doivent parfois s'absenter, il est préférable de prévoir<br />

jusqu'à douze participants pour amorcer la démarche. Nous déconseillons<br />

d'aller au-delà de ce nombre, tout comme de débuter avec moins de six<br />

participants.<br />

La fréquence et la durée des rencontres<br />

Afin de favoriser l'établissement et la continuité d'une dynamique de groupe<br />

enrichissante, les huit rencontres du programme se déroulent, autant que<br />

possible, en huit semaines consécutives. Chacune des rencontres durent<br />

environ 1 heure et 30 minutes.<br />

Les lieux physiques et le matériel requis<br />

Le local de rencontre doit permettre une intimité et une tranquillité afin de<br />

favoriser la réflexion et assurer la concentration des participants. À ce sujet,<br />

l'utilisation d'un local à l'extérieur du milieu de vie habituel est conseillé<br />

lorsque c'est possible. Le local choisi doit accueillir les participants en<br />

respectant leur espace personnel. Idéalement, des fauteuils ou des chaises<br />

confortables sont placés en cercle. Certaines activités nécessitant<br />

l'utilisation de matériel audiovisuel, l'animateur doit avoir accès à un<br />

téléviseur, un magnétoscope, un radio ou système de son avec lecteur CD<br />

ou cassette. Un tableau ou un chevalet avec de grandes feuilles de papier<br />

doit également faire partie du matériel à prévoir.<br />

Concernant les jeunes âgés de 12 à 14 ans, il est possible de se référer au guide<br />

d'activités distribué par l'Association des intervenants en toxicomanie du Québec inc.<br />

intitulé Guide d'activités trippantes pour les intervenants jeunesse. 2003.<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation 16


L'animation<br />

L'accueil<br />

Il est important de créer, dès le départ, un climat d'acceptation, d'ouverture<br />

et de respect afin que les participants sentent que ce lieu leur appartient. Il<br />

faut se rappeler que certains adolescents sont peut-être, ou se sentent,<br />

obligés d'être là. Il s'agit donc de favoriser une atmosphère détendue en les<br />

accueillant de façon personnalisée et chaleureuse et ce, à chacune des<br />

rencontres.<br />

L'entente contractuelle<br />

Afin de faciliter le respect des différents principes mentionnés<br />

précédemment, certaines règles de base sont essentielles et deviennent<br />

très utiles au bon fonctionnement d'une activité en groupe. Ces règles de<br />

base peuvent être présentées sous forme d'entente contractuelle que<br />

chaque participant est invité à signer. Tout en favorisant l'engagement de<br />

chacun, ce moyen peut également supporter l'intervention dans la gestion<br />

des interactions du groupe. L'entente contractuelle se construit avec les<br />

adolescents qui participent à l'activité, ils déterminent avec l'animateur, les<br />

règles de fonctionnement qu'ils souhaitent voir appliquées par la suite.<br />

L'animateur doit toutefois préparer les grandes lignes de l'entente avant de<br />

faire cet exercice avec les adolescents. Pour un exemple d'entente<br />

contractuelle 23 , se référer à la page 21.<br />

La préparation des participants<br />

Lorsque le climat est teinté de tension ou de nervosité, il est suggéré de<br />

préparer les participants en leur proposant une période de relaxation qui les<br />

amènera à participer de façon plus dynamique pendant toute la période<br />

prévue. Il s'agit également de les inviter à vivre un sentiment de détente de<br />

façon naturelle. Il est suggéré de faire preuve de créativité et de souplesse<br />

dans les moyens utilisés pour amener les jeunes à se détendre. Pour un<br />

exemple d'exercice de relaxation, se référer à la page 23.<br />

Adapté de Durocher, L., Fortier, M. (1999). Programme d'éducation sexuelle des Centres<br />

jeunesse de Montréal. Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire.<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation<br />

17


Les fonctions de l'animation 24<br />

Le rôle de l'animateur peut se résumer par les trois fonctions suivantes :<br />

1. La production (contenu) : mener le groupe vers l'objectif visé.<br />

2. La facilitation (procédure) : exprimer clairement les règles, les consignes<br />

à suivre et les procédures de droit de parole.<br />

3. La gestion des interactions de l'animateur avec les adolescents et des<br />

adolescents entre eux : déceler les tensions et amener le groupe à les<br />

gérer (autorégulation).<br />

Les stratégies d'animation<br />

L'animateur doit susciter la participation des adolescents en tentant, aussi<br />

souvent que possible, d'aller chercher d'abord leurs commentaires. On<br />

invite les adolescents à donner leur avis et on pose, de préférence, des<br />

questions ouvertes. On apprécie leurs réponses à toutes les fois que c'est<br />

possible. Les jeunes se rendent compte qu'ils ont des connaissances. Ils<br />

prennent confiance et réalisent que vous n'êtes pas le spécialiste; eux aussi<br />

possèdent un savoir et peuvent le partager!<br />

On accepte que les jeunes parlent du plaisir lié à la consommation et on<br />

peut même explorer les bénéfices secondaires parfois associés à la<br />

consommation afin de les amener à identifier d'autres façons d'obtenir ces<br />

bienfaits. On demeure toutefois attentif afin d'éviter que les jeunes se<br />

valorisent en racontant des épisodes de consommation abusive dans le seul<br />

but d'impressionner les autres. Plus concrètement, voici quelques pistes<br />

d'animation :<br />

• Alimenter la réflexion: poser des questions ouvertes qui la favorisent.<br />

Exemples : «Qu'est-ce que vous pensez de...?» «Comment réagissezvous...?»...<br />

«Quelle est votre opinion à propos de...?»... «Qu'est-ce qui<br />

peut amener quelqu'un à...?»... «Pourquoi pensez-vous que les gens...?»,<br />

etc.<br />

• Faire ressortir leur point de vue. Ex. : «Toi, qu'en penses-tu?» Ne<br />

corriger que les informations erronées tout en respectant la perception<br />

et l'expérience subjective.<br />

Adapté de Boisvert, D., Cossette, F., Poisson, M. (1995). Animation de groupes : approche<br />

théorique et pratique pour une participation optimale. Les Presses Inter Universitaires.<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation 18


• Partager ses valeurs sans chercher à convaincre. Les adolescents ont<br />

besoin de confronter leurs valeurs à celles des adultes.<br />

• Éviter l'argumentation et les tentatives de persuasion. Plutôt que<br />

d'essayer de les faire changer d'idée, on se demande sur quelles<br />

informations et quel vécu subjectif s'appuient leurs perceptions?<br />

• Susciter des discussions, souligner les opinions contradictoires.<br />

• N'obliger personne à parler mais demeurer attentif au langage non<br />

verbal des personnes silencieuses. On peut alors les encourager à parler<br />

du regard ou d'un geste de la main. Au besoin, si certains préfèrent<br />

échanger en individuel, prévoir un temps après la rencontre.<br />

• Faire régulièrement des synthèses pour résumer les échanges.<br />

• Présenter la démarche du groupe comme étant vouée à la réussite :<br />

optimisme et enthousiasme sont de mise.<br />

La fin d'une rencontre<br />

Nous suggérons de toujours terminer les rencontres par un bref retour où<br />

les jeunes peuvent donner leur appréciation et nommer ce qu'ils ont retenu.<br />

Poser simplement la question : «Qu'est-ce que vous retenez de la rencontre<br />

d'aujourd'hui»? Profitez-en pour leur faire part de votre satisfaction et des<br />

correctifs à apporter, s'il y a lieu, pour le bon déroulement de la prochaine<br />

rencontre.<br />

L'évaluation<br />

L'évaluation consiste à un retour tel que mentionné précédemment, il y a<br />

également l'évaluation de la démarche que doit effectuer l'animateur à la<br />

suite des rencontres d'animation. Cette évaluation globale doit porter à la<br />

fois sur la préparation, l'animation et les effets observés chez les<br />

adolescents participant à la démarche de réflexion, ce qui implique une<br />

vérification auprès des intervenants attitrés aux adolescents et de leurs<br />

parents.<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation<br />

19


Entente contractuelle<br />

Moi, , je m'engage à participer au Croupe de<br />

réflexion sur les drogues en respectant les consignes suivantes :<br />

On évite de parler tous en même temps. On écoute ce que<br />

l'autre a à dire et on le laisse terminer.<br />

On respecte l'opinion d'autrui. On évite de critiquer les autres.<br />

On ne se moque pas des autres ou de leurs idées.<br />

Le groupe a besoin de la participation de chacun pour bien<br />

fonctionner mais personne n'est obligée de répondre aux<br />

questions.<br />

Ce qui se passe à l'intérieur du groupe doit demeurer à<br />

l'intérieur du groupe.<br />

On s'exprime dans un langage respectueux.<br />

On respecte l'intimité des autres en évitant de poser des<br />

questions trop personnelles.<br />

Participant Intervenant<br />

Date<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation<br />

21


Exercice de relaxation<br />

1. Demander aux participants de s'installer le plus confortablement<br />

possible en tenant compte des lieux physiques et du mobilier à votre<br />

disposition. Pour vous aider dans cet exercice de relaxation, vous<br />

pouvez mettre une musique douce, baisser l'éclairage, allumer une<br />

chandelle ou faire brûler de l'encens.<br />

2. Donner les consignes suivantes :<br />

«Dans le but de favoriser une atmosphère calme et propice à la<br />

réflexion, je vous demande de vous installer confortablement.<br />

Mettez-vous à l'aise afin que rien ne gêne votre respiration. Vous<br />

pouvez enlever vos souliers ou détacher votre ceinture si elle vous<br />

gêne. Vous pouvez même vous étendre par terre si vous le voulez.<br />

Fermez les yeux et respirez profondément : on respire lentement par<br />

le nez en emplissant les poumons, on laisse le ventre se gonfler<br />

doucement,., on sent notre diaphragme se soulever et on expire<br />

lentement par la bouche en laissant sortir tout l'air qu'on a inspiré<br />

ainsi que les vibrations négatives qui nous dérangent. On se<br />

concentre sur notre respiration, votre rythme de respiration devrait<br />

ressembler à environ 4 secondes d'inspiration pour 6 secondes<br />

d'expiration.<br />

Essayez de ne penser à rien ou plutôt laisser les pensées qui<br />

parviennent à votre esprit passer tranquillement sans chercher à les<br />

retenir. Toutes les idées qui vous dérangent et vous empêchent de<br />

vous détendre passent tranquillement et vont se ranger dans un<br />

petit tiroir de votre cerveau que vous refermez doucement.<br />

Vous vous sentez très calme et détendu. Vous êtes dans un endroit<br />

paradisiaque où rien ne peut vous déranger, vous n'avez besoin de<br />

rien, vous êtes juste bien... Vous ressentez maintenant un grand<br />

bien-être. Toutes les tensions sont disparues de votre corps. Prenez<br />

conscience de tout le bien que vous fait l'air qui pénètre vos<br />

poumons. Concentrez-vous sur votre respiration. Vous relaxez...»<br />

3. Poursuivre l'exercice pendant environ 10 minutes ou plus selon les<br />

dispositions du groupe.<br />

4. Lors de la première expérimentation uniquement, recueillir leurs<br />

impressions : Comment se sont-ils sentis? Ont-ils réussi à relaxer?<br />

Pourquoi ? Etc. Mentionner que l'effet recherché s'apparente à l'effet des<br />

dépresseurs. On peut ressentir un sentiment de détente sans<br />

consommer de substance. Terminer en leur demandant s'ils connaissent<br />

d'autres façons de relaxer sans consommer.<br />

Guide de réflexion sur les drogues - Guide d'animation 23


DEUXIÈME PARTIE<br />

Description des rencontres


PREMIÈRE RENCONTRE<br />

L'INITIATION À LA DÉMARCHE<br />

Objectifs généraux<br />

Que les adolescents :<br />

• comprennent le sens de la démarche de réflexion proposée dans<br />

le cadre de l'activité Groupe de réflexion sur les drogues;<br />

• évaluent leurs connaissances sur les drogues, leurs effets, leurs<br />

propriétés et leurs mécanismes d'action;<br />

• soient motivés à participer au Croupe de réflexion sur les<br />

drogues.<br />

Objectifs spécifiques<br />

Que les adolescents :<br />

• prennent conscience qu'ils en savent déjà beaucoup sur le sujet<br />

mais qu'ils ne savent pas tout;<br />

• voient qu'il y a des conséquences à chaque choix d'activités qu'ils<br />

font;<br />

• se fassent une opinion à partir des différents sujets abordés dans<br />

la vidéocassette.<br />

Matériel<br />

Papier, crayons, ciseau<br />

• Petit contenant pour mettre les papiers<br />

• Feuilles-support 1 - Première rencontre - Pour l'animateur<br />

• Feuilles-support 1 - Activité 2 - Choix d'activités de plaisir (à<br />

découper)<br />

• Vidéocassette «Salut mon pote! Ça roule?»*, d'une durée de 15<br />

minutes<br />

• Téléviseur, magnétoscope<br />

• Disponible au Centre québécois de documentation en toxicomanie (CQDT) :<br />

téléphoné (514) 385-3490, poste 1153 et 1161; à la bibliothèque du CJM-IU :<br />

(514) 896-3396, de même qu'à l'Association des intervenants en toxicomanie<br />

(AITQ) : (450) 646-3271,<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre<br />

27


Durée<br />

• 1 h 10 ou 1 h 40 (avec l'activité complémentaire)<br />

Déroulement de la première rencontre<br />

Initiation à la démarche<br />

1. Accueil des participants; chacun se présente. (Feuilles-support 1 -<br />

Première rencontre - Pour l'animateur). Prévoir environ 30 minutes pour<br />

les étapes de 1 à 5 inclusivement.<br />

2. Présentation de la démarche et du but visé (Feuilles-support 1 -<br />

Première rencontre - Pour l'animateur).<br />

3. Présentation de la philosophie de l'approche de réduction des méfaits<br />

(Feuilles-support 1 - Première rencontre - Pour l'animateur).<br />

4. Présentation des sept thèmes qui seront abordés (Feuilles-support 1 -<br />

Première rencontre - Pour l'animateur).<br />

5. Explication des critères de participation et consignes à respecter dans le<br />

groupe (Feuilles-support 1 - Première rencontre - Pour l'animateur).<br />

6. Activité 1 : «Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les drogues<br />

et que vous n'avez jamais osé demander». Prévoir environ 20 minutes.<br />

7. Activité 2 : «Pis après...?». Prévoir environ 20 minutes.<br />

8. Activité complémentaire : «Salut mon pote! Ça roule?». Prévoir environ<br />

30 minutes.<br />

9. Retour sur la rencontre : évaluation de la rencontre, motivation à être<br />

présent et attentes des participants. Terminer par un tour de table afin<br />

de donner à chacun l'occasion de verbaliser son appréciation de la<br />

rencontre, sa motivation à participer aux prochaines rencontres et ses<br />

attentes par rapport au Groupe de réflexion sur les drogues.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre<br />

28


Notes à l'intervenant<br />

Dans l'approche de réduction des méfaits, les drogues regroupent<br />

l'ensemble des substances qui agissent sur le cerveau humain<br />

(psychotropes), qu'elles soient légales, illicites ou d'usage contrôlé comme<br />

les médicaments. Cet élargissement de la définition permet à l'intervenant<br />

de se positionner aussi comme consommateur (d'alcool, de café, de<br />

cigarettes ou même de médicaments) et ainsi participer à la démarche de<br />

réflexion sans avoir à partager ses expériences personnelles de<br />

consommation de drogues illicites, s'il y a lieu.<br />

À ce sujet, il est presque inévitable que les adolescents voudront savoir,<br />

curieux et à la recherche de modèles, si l'intervenant consomme ou a déjà<br />

consommé des drogues illégales. Sans vouloir dicter une ligne de conduite,<br />

nous recommandons fortement de transmettre des valeurs au niveau de<br />

l'intimité de l'intervenant soit du respect de sa vie privée. Voici quelques<br />

suggestions de réponses possibles :<br />

. «Pourquoi est-ce important pour toi de savoir si j'ai déjà consommé ou<br />

non ?»<br />

. «Qu'est-ce que ça changerait que tu saches si j'ai déjà consommé ou<br />

non ?»<br />

. «J'anime les rencontres en tant qu'intervenant, cette activité vise à ce<br />

que tu développes une meilleure connaissance de toi-même et non de<br />

moi!»<br />

. «Oui je consomme... du café, de l'alcool et de la nicotine, ce sont aussi<br />

des drogues.»<br />

On prend soin également d'éviter les jugements de valeur; on demeure<br />

vigilant face à nos préjugés. On ne cherche pas à convaincre ni à persuader.<br />

Nous sommes là pour réfléchir avec les adolescents et transmettre la bonne<br />

information afin qu'ils fassent les choix les plus éclairés possible. Nous<br />

visons à ce que les adolescents, qu'ils prennent la décision de consommer<br />

ou non, le fassent en étant conscients de la signification, des motifs, des<br />

effets positifs et négatifs et des conséquences réelles ou éventuelles de leur<br />

choix.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre 1772


Enfin, voici un rappel sur certaines attitudes à privilégier et certains<br />

principes concernant la consommation à transmettre tout au long de la<br />

démarche d'animation :<br />

^ Adopter une attitude empreinte d'optimiste et d'enthousiasme : cette<br />

démarche est vouée au succès!<br />

^ Détendre l'atmosphère par de petites touches d'humour!<br />

s Dédramatiser sans banaliser!<br />

^ Réfléchir ensemble à la place et à la fonction de la drogue dans notre<br />

vie.<br />

^ Toute consommation de drogue comporte des avantages et des<br />

inconvénients.<br />

^ Respecter certaines règles permet de réduire les risques et les<br />

conséquences de la consommation.<br />

s Posséder l'information juste, permet de savoir ce qui est bien pour soi!<br />

s Toute personne a du pouvoir sur sa vie!<br />

^ Informer sur les drogues qu'elles soient légales ou non. Elles sont<br />

toutes accessibles, l'information se doit de l'être aussi.<br />

s Développer ses capacités critiques individuelles, est un des objectifs de<br />

cette démarche en groupe.<br />

Ces rencontres ne constituent pas une thérapie, mais une démarche de<br />

réflexion!<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre<br />

30


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - PREMIÈRE RENCONTRE<br />

1. Accueil des participants<br />

Lors de cette première rencontre, chacun se présente à tour de rôle en<br />

donnant son nom plus une courte phrase, un qualificatif, une activité qui le<br />

caractérise (origine, quartier, loisir, surnom, etc.).<br />

2. Présentation de l'activité et du but visé<br />

Il s'agit ici de bien faire comprendre aux participants qu'il ne s'agit pas<br />

d'une thérapie, ni d'une désintoxication. Leur présence à l'activité ne signifie<br />

pas nécessairement qu'ils ont des problèmes d'alcoolisme ou de<br />

toxicomanie. Cela signifie simplement qu'ils sont invités à s'interroger sur la<br />

place qu'occupe la consommation de drogue ou d'alcool dans leur vie, qu'ils<br />

soient consommateurs ou non. Ils peuvent simplement avoir été témoins ou<br />

victimes de la consommation d'autres personnes. C'est une démarche de<br />

réflexion effectuée en groupe. Le Groupe de réflexion sur les drogues se<br />

veut un espace, un moment où ils se questionnent ensemble dans le but<br />

d'améliorer leur degré de satisfaction dans la vie en général, la réduction<br />

des risques et des conséquences de leur consommation de drogues étant<br />

l'une des façons d'augmenter leur qualité de vie.<br />

De façon plus spécifique, nous souhaitons qu'ils s'interrogent sur la place<br />

qu'occupe la drogue dans leur vie ou tout autre forme de consommation,<br />

telle que la malbouffe :<br />

«Est-ce que ça m'aide? En quoi? Dans quelles conditions?<br />

Est-ce que ça me nuit? Comment? À quels moments?<br />

Qu'est-ce que je recherche? Qu'est-ce que j'obtiens?<br />

Et qu'est-ce que ça me coûte?»<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre<br />

31


On invite les adolescents à réfléchir sur ce genre de questions pour les sept<br />

prochaines semaines. À la suite de leur démarche de réflexion, ils devraient<br />

être plus en mesure de décider quels changements ils désirent apporter<br />

dans leur vie afin d'améliorer leur bien-être. Leur signifier que cette<br />

amélioration de leur bien-être peut, dans certains cas, impliquer une<br />

modification de leurs habitudes de consommation.<br />

Il faut répéter aux participants que ce lieu d'échange et de questionnement<br />

leur appartient. Ce qu'ils en retireront dépendra beaucoup de ce qu'ils y<br />

apportent. Leur participation active est donc fortement sollicitée.<br />

3. Présentation de la philosophie de l'approche de réduction<br />

des méfaits<br />

Lors de la présentation de l'activité, l'animateur prend soin de bien<br />

expliquer les principes à la base de l'approche de réduction des méfaits afin<br />

d'éviter les interprétations bien personnelles que certains participants<br />

pourraient véhiculer. L'animateur peut se référer au guide d'animation où<br />

l'on présente l'approche de réduction des méfaits. À ce stade-ci de la<br />

démarche, il faut surtout préciser que la notion de tolérance plutôt que<br />

tolérance zéro véhiculée par cette approche ne veut pas dire laisser faire ou<br />

banaliser I' 'usage. Le fait de reconnaître que la consommation de drogues<br />

puisse faire partie de la réalité de chacun et qu'il vaille mieux en minimiser<br />

les risques et les conséquences plutôt que de chercher absolument à en<br />

éliminer l'usage, n'implique aucunement que nous encouragions la<br />

consommation. De plus, il est important de souligner que l'approche de<br />

réduction des méfaits n'exclut pas l'abstinence ou l'intervention visant à<br />

réduire la consommation.<br />

Nous ne favorisons pas la consommation, pas plus que nous prônons<br />

l'abstinence. Nous visons à ce que les adolescents développent leur<br />

autonomie et se responsabilisent : «Si tu prends la décision de<br />

consommer, assure-toi de faire un choix éclairé, prends les moyens<br />

nécessaires pour que ta consommation comporte un minimum de<br />

risques et de conséquences. »<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre 32


4. Présentation des sept thèmes qui seront abordés<br />

L'animateur donne un aperçu des sujets qui seront abordés lors de chaque<br />

rencontre :<br />

Deuxième rencontre : Les substances : que sont-elles? Quels sont leurs<br />

effets? Etc.<br />

Troisième rencontre : L'individu : qui sommes-nous, quels sont nos besoins,<br />

quel est mon type de consommateur?<br />

Quatrième rencontre : Les contextes et la loi de l'effet : où, quand et avec<br />

qui? Quels sont les risques associés aux différents contextes?<br />

Cinquième rencontre : Les avantages et les inconvénients de la<br />

consommation : quels sont les motifs de ma consommation? Quels sont les<br />

risques de développer une dépendance?<br />

Sixième rencontre : Le plaisir et les alternatives : qu'est-ce qui m'allume,<br />

qu'est-ce qui me fait tripper?<br />

Septième rencontre ; Le changement, le choix des objectifs et des moyens :<br />

pourquoi changer, quoi changer et comment?<br />

Huitième rencontre : Les ressources et l'évaluation de la démarche : quoi<br />

faire et à qui me référer si j'ai besoin d'aide?<br />

5. Critères de participation et consignes à respecter<br />

Nous revenons sur les critères de participation en s'assurant que chacun<br />

possède une même compréhension de ces critères. Par la suite, nous<br />

invitons les participants à construire une entente contractuelle pour<br />

déterminer les règles de fonctionnement. Pour ce faire, l'intervenant peut<br />

utiliser l'entente contractuelle proposée à la fin du guide d'animation et la<br />

modifier au besoin,<br />

Participation volontaire : ce type d'activité demande un minimum<br />

d'implication de la part des participants. «Votre présence ici ne doit<br />

surtout pas être perçue comme une mesure répressive, mais plutôt<br />

comme une occasion d'échange et de réflexion sur un sujet qui vous<br />

touche certainement de près ou de loin».<br />

• Engagement pour huit rencontres : il est important que tous les<br />

adolescents saisissent l'importance d'une participation assidue aux<br />

rencontres. Afin de favoriser le développement d'une dynamique de<br />

groupe teintée de confiance et propice à la réflexion et au partage, la<br />

présence de chacun est essentielle.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre<br />

33


• Valeurs et attitudes prônées : chacun doit se sentir à l'aise de parler<br />

sans craindre le jugement des autres. Il est primordial d'insister sur la<br />

notion de respect. Les attitudes ou les propos non respectueux ne seront<br />

pas tolérés et tout manquement à cette règle de base fera l'objet d'un<br />

rappel de l'entente contractuelle.<br />

• La notion de respect de l'intimité : il convient ici de mettre les<br />

adolescents en confiance. Ce qui se dit à l'intérieur des groupes doit<br />

demeurer confidentiel. Il est essentiel de respecter cet aspect si on veut<br />

susciter leur adhésion à l'activité. Évidemment, il y a aussi des limites à<br />

la confidentialité et celles-ci sont expliquées aux participants : si par<br />

exemple, leurs propos laissent croire que leur sécurité ou celle de leur<br />

entourage est compromise, nous avons l'obligation d'intervenir ou de<br />

voir à ce que quelqu'un intervienne.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre 34


ACTIVITÉ 1<br />

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir-—^^^<br />

propos des drogues, mais que vous n'avez<br />

jamais psé demander!<br />

Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

• prennent conscience qu'ils en savent déjà beaucoup sur le sujet<br />

mais qu'ils ne savent pas tout,<br />

Matériel<br />

Papier, crayons, ciseau<br />

• Petit contenant pour mettre les papiers<br />

• Quelques questions préalablement préparées par l'animateur<br />

Durée<br />

• 20 minutes<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre<br />

35


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Distribuer des petits papiers préalablement découpés et des crayons<br />

aux participants. Demander à chacun d'y écrire la question qui le<br />

préoccupe au niveau des drogues. C'est la formule «Tout ce que vous<br />

avez toujours voulu savoir à propos des drogues mais que vous n'avez<br />

jamais osé demander!». Préciser qu'ils doivent se sentir libres de poser<br />

la question qu'ils veulent et qu'ils n'ont pas à s'identifier.<br />

L'intervenant peut aussi y déposer des questions telles que :<br />

«Si on fume du crack une fois, est-ce vrai qu'on reste accroché?»<br />

«Les drogues naturelles comme le pot sont-elles sans danger pour ia santé? »<br />

«Y a-t-ii moins de danger avec les drogues quand on connaît le vendeur?»<br />

«Est-ce que c'est vrai que les drogues brûlent les cellules du cerveau?»<br />

3. Demander à chaque participant de plier son petit papier de façon<br />

identique et de le déposer dans le contenant.<br />

4. Faire piger une question au hasard et demander à l'adolescent qui pige<br />

de lire la question à haute voix. À la suite de la lecture de la question,<br />

les participants sont invités à trouver une réponse. Si un participant<br />

pense qu'il connaît la réponse à la question, il lève la main et le dit. Les<br />

autres peuvent alors compléter ou réagir.<br />

5. Laisser les participants trouver leurs propres réponses et n'intervenir<br />

que lorsqu'il y a des erreurs ou des faussetés qui sont amenées comme<br />

des vérités.<br />

6. Lorsque toutes les questions ont été pigées, l'animateur souligne à quel<br />

point les participants possèdent déjà de nombreuses connaissances à<br />

propos des drogues. Le bon fonctionnement du groupe demande<br />

justement qu'ils mettent leurs connaissances à profit pour le reste des<br />

participants. L'animateur conclut en rappelant que nous pouvons<br />

apprendre les uns des autres et que les questions soulevées aujourd'hui<br />

pourront être répondues et approfondies lors des prochaines<br />

rencontres.<br />

7. Finalement, on garde les questions de côté pour les ressortir à la fin de<br />

la démarche du Groupe de réflexion sur les drogues, soit à la huitième<br />

rencontre.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre 36


Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITE 2<br />

__<br />

Pis après...? 1 '<br />

• voient qu'il y a des conséquences à chaque choix d'activités qu'ils<br />

font.<br />

Matériel<br />

• Ciseau<br />

Petit contenant<br />

• Feuilles-support 1 - Activité 2 - Choix d'activités de plaisir (à<br />

découper)<br />

Durée<br />

• 20 minutes<br />

Adapté de : Muriel Simard, Daniel Bonneau, (2001), Service de toxicomanie,<br />

Activité de sensibilisation. Centre jeunesse Saguenay-Lac Saint-Jean.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre<br />

37


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Découper les choix d'activités de plaisir (Feuilles-support 1 - Activité 2 -<br />

Choix d'activités de plaisir) et les mettre dans le contenant.<br />

3. Demander à chaque participant de piger deux cartons d'option de plaisir<br />

et de les lire au groupe.<br />

4. Demander à l'adolescent de choisir entre ces activités l'option qu'il<br />

préfère.<br />

5. Demander à chacun d'expliquer au groupe ce qui l'a motivé à faire ce<br />

choix.<br />

6. Demander aux autres participants de se prononcer sur les «Pis après...»<br />

en décrivant les conséquences possibles du choix d'activités effectué :<br />

«Quelles sont les conséquences positives ou négatives possibles de ce<br />

choix? Qu'est-ce qui risque d'arriver après...?».<br />

7. Animer une discussion sur les avantages de réfléchir aux «Pis après.. »<br />

avant de faire certains choix. Insister sur le fait que lors d'un choix<br />

d'activités on ne choisit pas toujours les conséquences qui peuvent<br />

découler de ce choix.<br />

8. Présenter la participation au Groupe de réflexion sur les drogues comme<br />

une occasion d'alimenter la réflexion sur les «Pis après...».<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre 38


(A DECOUPER)<br />

<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITE 2<br />

n CHOIX D'ACTIVITES DE PLAISIR<br />

FAIRE DU VÉLO PRENDRE DU FORT<br />

JOUER AU POOL À L'ARCADE SNIFFER UNE LIGNE DE COKE<br />

SE LOUER UN FILM PRENDRE DE LA MESS<br />

SE FAIRE UNE BONNE BOUFFE FOXER SES COURS<br />

VEILLER AU PARC FUMER AU COUTEAU<br />

FAIRE DU SKATE SNIFFER DU GAZ<br />

FAIRE DU PATIN FAIRE UNE FUGUE<br />

JOUER AU BASKET S'ACHETER UN .5 DE POT<br />

ALLER SE BAIGNER PRENDRE DU CHIMIQUE<br />

ALLER AU CENTRE D'ACHAT SE SHOOTER DE LA MESS<br />

ALLER S'ENTRAÎNER ALLER À UN OPEN HOUSE<br />

ALLER À LA BIBLIOTHÈQUE PRENDRE UNE COUPLE DE<br />

BIÈRES AVEC SES CHUMS<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre 39


•<br />

CHOIX D'ACTIVITES DE PLAISIR<br />

PRENDRE UNE BROSSE<br />

À LA BIÈRE<br />

ALLER COUCHER CHEZ MON (MA)<br />

CHUM<br />

NIAISER DANS UNE RUELLE<br />

RENTRER DEUX HEURES<br />

EN RETARD<br />

JOUER DE LA MUSIQUE ALLER DANS LE CENTRE-VILLE<br />

JOUER À L'ORDINATEUR FAIRE LINE INTRODUCTION<br />

PAR EFFRACTION<br />

JOUER À UN JEU-VIDÉO FAIRE L'AMOUR AVEC UN(E)<br />

PARTENAIRE D'UN SOIR<br />

FAIRE L'AMOUR AVEC SON CHUM<br />

(SA BLONDE)<br />

MANGER DU FAST-FOOD<br />

NIAISER SON PROF FAIRE L'AMOUR BEN SAOUL<br />

FAIRE DU POUCE ALLER SUR UN SITE<br />

PORNOGRAPHIQUE<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre 40<br />

.ij<br />

Vt<br />

» "f


ACTIVITE COMPLEMENTAIRE<br />

«Salut mon pote! Ça roule? 2 » (optionnelle)<br />

Cette proposition d'activité vise à faciliter les échanges auprès d'un groupe<br />

sur la défensive où les participants sont réticents à parler. Ce déclencheur<br />

permet d'alléger l'atmosphère et de susciter les interactions. Dépendant du<br />

degré d'aisance et du dynamisme des participants lors de la rencontre<br />

préparatoire, il peut, en effet, être aidant de proposer une activité afin de<br />

briser la glace.<br />

Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

• se fassent une opinion à partir des différents sujets abordés dans<br />

la vidéocassette.<br />

Matériel<br />

• Vidéocassette «Salut mon pote! Ça roule?», d'une durée de 15<br />

minutes<br />

Téléviseur, magnétoscope<br />

Durée<br />

• 30 minutes<br />

André Vanasse (1995), Salut mon pote! Ça roule?, Productions Bonsaï.<br />

(Vidéocassette 15 minutes) disponible au CQDT, à la bibliothèque du CJM-IU et à<br />

l'Association des intervenants en toxicomanie du Québec.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre 41


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Visionner la vidéocassette «Salut mon pote! Ça roule?».<br />

3. Animer une discussion sur le contenu du vidéo en posant des questions<br />

telles que :<br />

«Qu'est-ce que vous retenez de ce document?»<br />

«Que pensez-vous des différents points de vue exprimés dans la<br />

vidéocassette?»<br />

«Comment avez-vous apprécié les anciennes publicités anti-drogues?»<br />

«Quelle est votre opinion sur la légalisation? Etc.»<br />

4. Faire une synthèse des opinions exprimées. Spécifier que les sujets<br />

traités seront repris dans les rencontres ultérieures.<br />

N. B. - Ce document a été conçu par des jeunes et pour des jeunes. Les<br />

différentes opinions qui y sont émises témoignent des nuances dont ils sont<br />

capables et des limites qu'ils se fixent eux-mêmes en ce qui concerne leurs<br />

habitudes de consommation.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre 42


DEUXIEME RENCONTRE<br />

LES SUBSTANCES<br />

Objectif généraux<br />

Que les adolescents :<br />

• ajustent leurs connaissances sur les drogues, leurs effets, leurs<br />

propriétés et leurs mécanismes d'action;<br />

- connaissent les modes de consommation sécuritaires ou à risque<br />

minimum.<br />

Objectifs spécifiques<br />

Que les adolescents :<br />

• connaissent l'usage des drogues à travers l'histoire;<br />

• connaissent les principaux effets de chacune des trois principales<br />

catégories de drogue;<br />

• connaissent quelques notions historiques en lien avec chacune<br />

des principales substances;<br />

• développent une compréhension commune en apprenant les<br />

termes exacts lorsqu'il est question d'usage et d'abus de drogues;<br />

• augmentent leurs connaissances sur les drogues.<br />

Matériel<br />

• Tableau et crayons<br />

• Feuilles-support 1 - Activité 1 - Historique des drogues - Pour<br />

l'animateur<br />

• Feuille-support 1 - Activité 2 - Tableau des drogues - Pour<br />

l'animateur<br />

• Feuilles-support 2 - Activité 2 - Informations pour supporter<br />

l'animation concernant le tableau des drogues<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre 1787<br />

-n<br />

tjv


• Feuille-support 1 - Activité 3 - Jeu des principales définitions (à<br />

photocopier)<br />

• Feuilles-support 2 - Activité 3 - Les définitions principales<br />

(réponses) - Pour l'animateur<br />

• Feuilles-support 1 - Activité 4 - Ce que vous savez sur les<br />

drog ues - Quiz (à photocopier)<br />

• Feuilles-support 2 - Activité 4 - Réponses au quiz sur les drogues<br />

(à photocopier)<br />

Durée<br />

• 1 h 15<br />

Déroulement de la deuxième rencontre<br />

Les substances<br />

1. Accueil et présentation du thème de la rencontre.<br />

2. Activité 1 : L'historique des drogues : exposé oral. Prévoir environ<br />

10 minutes.<br />

3. Activité 2 : Le tableau des drogues. Prévoir environ 30 minutes.<br />

4. Activité 3 : Les définitions principales. Prévoir environ 10 minutes.<br />

5. Activité 4 : Ce que vous savez sur les drogues - Quiz, Prévoir environ<br />

20 minutes.<br />

6. Retour et évaluation : «Ce que j'ai retenu c'est que...». Prévoir environ<br />

5 minutes.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre<br />

44


Notes à l'intervenant<br />

Se rappeler qu'il s'agit d'informer les adolescents sur les drogues et non<br />

contre les drogues. Il est primordial d'apporter des informations justes qui<br />

correspondent à leur vécu si on veut préserver le lien de confiance et notre<br />

crédibilité. Il est particulièrement important lors de cette rencontre de livrer<br />

une information dénuée de jugement moral, dégagée du discours<br />

médiatique dominant qui tend à exagérer la dangerosité des substances<br />

sans faire de nuances à propos des contextes, des quantités et des<br />

fréquences de consommation. Pour une information juste, la référence au<br />

document Drogues : Savoir plus Risquer moins du Comité permanent de<br />

lutte à la toxicomanie (Septembre 2003) est fortement recommandée.<br />

Garder à l'esprit que plusieurs participants, peu familiers avec l'approche de<br />

réduction des méfaits et recherchant l'approbation de l'animateur,<br />

répéteront ce qu'ils ont déjà entendu. Il convient alors de valider leurs<br />

connaissances tout en y apportant les nuances nécessaires. Par exemple, on<br />

pourrait être tenté de conforter celui qui mentionne que fumer du crack une<br />

fois entraîne une dépendance immédiate. C'est ce qui est souvent véhiculé<br />

en ce qui a trait à la question de dépendance. Dire la vérité ce n'est pas<br />

encourager la consommation. La réalité est que la grande majorité des gens<br />

qui a déjà essayé le crack n'est pas devenue dépendante. Toutefois, fumer<br />

régulièrement du crack peut rapidement entraîner une dépendance selon<br />

l'état de la personne et les contextes de consommation.<br />

L'intervenant doit savoir que peu importe les substances, leur usage peut<br />

comporter des risques et qu'elles peuvent toutes être dangereuses. Le<br />

degré de nocivité varie en fonction des quantités, des fréquences, des<br />

contextes, etc. À titre d'exemple, l'absorption d'une dose de 10 grammes de<br />

caféine (100 tasses environ) d'un seul coup est mortelle! 1 L'alcool, si<br />

néfaste lors de la conduite automobile est bénéfique pour la santé lorsque<br />

pris avec modération! 2 La dangerosité accrue des drogues illicites tient<br />

surtout au fait que le marché n'étant pas réglementé, n'importe qui peut<br />

vendre n'importe quoi. Il est ainsi pratiquement impossible de connaître la<br />

concentration et la nature véritable d'une drogue illégale vendue sous forme<br />

de poudre, de capsule ou de comprimé (héroïne, cocaïne, PCP, Ecstasy,<br />

Crystal, etc.).<br />

Santé Canada (2000). Les drogues, faits et méfaits. Ministère des travaux<br />

publics et Services gouvernementaux. 44 p.<br />

2 Cité dans Bière et Santé (2004). Recherche scientifique : alcool et santé<br />

physique. Les effets bénéfiques du vin et de la bière sur la santé sont identiques.<br />

www.bière-et-san té.com/inde x-fr.jsp?<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre<br />

45


En gros, voici quelques messages à retenir et à transmettre tout au long de<br />

cette rencontre concernant les substances :<br />

^ Quelle que soit la substance consommée, les drogues étant ce qu'elles<br />

sont, toute consommation comporte des risques, que nous pouvons<br />

réduire.<br />

^ La consommation de drogues illégales comprend des risques<br />

supplémentaires : qualité, concentration de la substance, risques<br />

légaux, etc.<br />

^ Prendre plusieurs substances à la fois augmentent les risques de<br />

conséquences : comment prévoir les interactions possibles entre elles<br />

dans l'organisme?<br />

^ La dangerosité d'une substance varie selon une multitude de facteurs :<br />

quantité, mode d'administration, pureté, fréquence, etc.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre 46


Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITE 1<br />

L'historique dès drogues<br />

• connaissent l'usage des drogues à travers l'histoire.<br />

Matériel<br />

• Cartons ou tableau (facultatif)<br />

• Feuilles-support 1 - Activité 1 - Historique des drogues - Pour<br />

l'animateur<br />

Durée<br />

10 minutes<br />

Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. En se référant aux Feuilles-support 1 - Activité 1 - Historique des<br />

drogues, l'intervenant fait un court exposé sur l'histoire des drogues<br />

tout en permettant à ceux qui le désirent de poser des questions et<br />

d'amener des compléments d'information. Afin de rendre l'exposé plus<br />

vivant, il est suggéré de poser des questions.<br />

P.-S. Afin de faciliter l'animation, l'intervenant peut, préalablement,<br />

préparer des cartons résumant les grandes lignes de l'histoire sur les<br />

drogues. Il peut également se servir d'un tableau pour que les jeunes<br />

puissent suivre plus facilement l'exposé.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre<br />

47


v<br />

<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITÉ 1<br />

~ ~ /<br />

Rûufi^ffl^ur<br />

HISTORIQUE DES DROGUES<br />

D'après vous, depuis quand les hommes consomment-ils des drogues?<br />

Les drogues existent depuis la nuit des temps et sont depuis toujours liées<br />

au développement humain. On a retrouvé des traces d'utilisation de<br />

champignons hallucinogènes jusqu'à 15 000 ans avant J.-C. Ce serait le<br />

plus ancien psychotrope connu. Toutes les civilisations, tous les peuples de<br />

la terre ont intégré à leur culture l'utilisation d'une plante, racine ou<br />

substance pour des fonctions religieuses, rituelles, médicales ou récréatives.<br />

L'usage de ces substances fait partie du répertoire des comportements<br />

humains. Nous sommes, depuis toujours, à la recherche de façons de<br />

parvenir à des états de conscience altérés, d'augmenter nos sensations de<br />

plaisir et de soulager nos souffrances.<br />

Est-ce que les problèmes de consommation ont toujours existé?<br />

L'être humain étant essentiellement le même que jadis, avec ses faiblesses,<br />

ses désirs et ses manques, et les substances ayant également les mêmes<br />

propriétés, certains individus ont sûrement développé des consommations<br />

problématiques il y a longtemps. À l'échelle de l'histoire, l'ampleur des<br />

problématiques de consommation connue aujourd'hui est un phénomène<br />

relativement récent. Les conditions de vie plus stressantes reliées à<br />

l'industrialisation, l'urbanisation, l'exploitation et la pauvreté jumelées à la<br />

prohibition ont certainement contribué à l'augmentation des usages<br />

problématiques. De plus, les modes d'absorption et la possibilité d'obtenir<br />

des concentrations très élevées grâce au développement de la science, tout<br />

cela a énormément changé avec bien sûr des impacts non seulement sur les<br />

risques et les conséquences de la consommation mais également sur les<br />

motivations à consommer et les façons de considérer l'usage des drogues et<br />

la toxicomanie.<br />

À titre d'exemple :<br />

Le cannabis, plante que l'on croit originaire du Moyen-Orient, était connu<br />

des Chinois il y a 5 000 ans. Anciennement le cannabis était mangé ou<br />

consommé en tisane dans le but de soulager certains maux car on<br />

connaissait déjà ses vertus thérapeutiques. Aujourd'hui, les croisements<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre<br />

48


génétiques et les conditions de croissance optimale obtenues en serres<br />

hydroponiques ont grandement rehaussé la teneur en THC (l'ingrédient<br />

actif) du cannabis, ce qui en fait une drogue beaucoup plus puissante<br />

qu'avant. De plus, il est maintenant consommé par inhalation de la fumée<br />

résultant de sa combustion, ce qui ajoute à l'intensité et la rapidité de<br />

l'effet.<br />

Petit anecdote historique :<br />

Ce n'est qu'au quinzième siècle, lors de la découverte de l'Amérique, que les<br />

colons ont observé, avec horreur et stupéfaction d'ailleurs, que les<br />

Amérindiens respiraient la fumée de différentes herbes en combustion dans<br />

un calumet lors de leurs rituels. On venait de «découvrir» ce mode<br />

d'absorption.<br />

D'autre part, certains des problèmes en lien avec la consommation de<br />

substances psycho-actives sont apparus lorsque des peuples se faisaient<br />

imposer une substance étrangère à leur culture. Le meilleur exemple est<br />

celui de l'alcool que les européens ont fait connaître aux autochtones<br />

d'Amérique. Évidemment, de nos jours la mondialisation et les moyens de<br />

communication et de transport font en sorte que pratiquement toutes les<br />

drogues sont accessibles en Occident, Les codes d'usage ancestraux<br />

encadrant l'utilisation de ces substances ne font malheureusement pas<br />

partie des importations.<br />

Quelles ont été les différentes fonctions de l'usage des drogues à travers<br />

l'histoire?<br />

On observe qu'essentiellement, les substances psychotropes sont utilisées à<br />

des fins religieuses, rituelles, médicales ou récréatives.<br />

L'accent mis aujourd'hui sur les usages problématiques nous fait oublier<br />

qu'elles ont servi initialement à entrer en communication avec les dieux et<br />

divinités. Réservé aux initiés, prêtres ou chamans, l'usage est alors encadré<br />

par des règles très strictes. L'usage de drogues fait aussi partie intégrante<br />

de certains cérémonials. L'alcool par exemple fait partie des rituels<br />

chrétiens depuis qu'ils existent. Lorsqu'aux noces de Cana le vin vint à<br />

manquer, Jésus fit son premier miracle! D'autres substances font partie des<br />

rites initiatiques chez différentes peuplades à travers le globe. Les drogues<br />

ont aussi servi et servent encore de remèdes. La civilisation chinoise, qui<br />

possède une longue tradition d'utilisation médicinale des plantes, connaît<br />

depuis longtemps l'usage de l'opium à des fins thérapeutiques.<br />

Les différentes civilisations ont donc toutes utilisé une ou plusieurs<br />

substances, dont la culture, le commerce et la consommation faisaient<br />

partie intégrante des coutumes locales.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre<br />

49


Quel est le rôle joué par les grandes compagnies pharmaceutiques?<br />

Elles consacrent beaucoup d'argent à la recherche et au développement de<br />

nouvelles drogues plus puissantes et plus efficaces. Mais elles en consacrent<br />

aussi beaucoup à promouvoir leurs produits auprès des médecins et<br />

pharmaciens. Il ne faut pas oublier que l'usage médical des drogues est<br />

toujours autorisé et même encouragé dans un monde où la recherche de la<br />

pilule miracle capable de soulager le moindre problème physique ou<br />

psychologique, prend des proportions de plus en plus grandes.<br />

Que faut-il apprendre de l'histoire?<br />

En somme, ce que l'histoire nous enseigne, ce n'est pas seulement qu'une<br />

même substance peut se retrouver intégrée, interdite ou réglementée selon<br />

les époques, les lieux et les cultures, c'est surtout que les problèmes<br />

susceptibles d'être occasionnés par cette substance sont réduits au<br />

minimum lorsque son usage est encadré par des rituels signifiants, un cadre<br />

normatif qui fait sens. Il n'y a jamais eu et il n'y aura jamais de société sans<br />

drogue, c'est une réalité historique qu'il ne suffit pas d'accepter, il faut aussi<br />

chercher à mieux la comprendre.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre SO


Objectifs<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITE 2<br />

Le tableau des drogues<br />

• connaissent les principaux effets de chacune des trois principales<br />

catégories de drogue;<br />

• connaissent quelques notions historiques en lien avec chacune<br />

des principales substances.<br />

Matériel<br />

• Tableau et craie<br />

• Feuille-support 1 - Activité 2 - Tableau des drogues - Pour<br />

l'animateur<br />

• Feuilles-support 2 - Activité 2 - Informations pour supporter<br />

l'animation concernant le tableau des drogues<br />

Durée<br />

30 minutes<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre<br />

51


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter les objectifs et le déroulement de l'activité,<br />

2. Fai re trois colonnes au tableau. Demander aux participants de nommer<br />

les drogues qu'ils connaissent et inscrire leurs réponses dans la colonne<br />

appropriée selon le tableau (Feuille-support 1 - Activité 2 - Tableau des<br />

drogues - Pour l'animateur)<br />

N. B. - Ne pas inscrire immédiatement le nom des catégories :<br />

dépresseur, stimulant, perturbateur.<br />

3. Lorsque le tableau est complété (il n'est pas nécessaire que les<br />

participants a ient identifié toutes les drogues, mais s'assurer que les<br />

principales drogues consommées par les jeunes y sont), choisir une<br />

colonne et amener les adolescents à expliquer sommairement, dans<br />

leurs mots, les effets spécifiques de cette catégorie de drogues sur le<br />

corps et le cerveau en leur demandant : «Que se passe-t-il dans le corps<br />

et dans la tête quand quelqu'un prend ce type de drogues?<br />

4. Reprendre chaque catégorie, la nommer et expliquer les effets à l'aide<br />

des Feuilles-support 2 - Activité 2 - Informations pour supporter<br />

l'animation concernant le tableau des drogues. L'animateur ajoute<br />

également des informations au niveau historique en lien avec les<br />

substances telles que présentées aux Feuilles-support 2 - Activité 2 -<br />

Pour l'animateur.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre 52


<strong>FEUILLE</strong>-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITÉ 2<br />

Pour l-c dateur<br />

TABLEAU DES DROGUES*<br />

DEPRESSEURS<br />

SOLVANTS ET<br />

COLLES<br />

ALCOOL TRANQUILLISANTS OPIACÉS<br />

• Rush Cooler Benzodiazepines Codéine<br />

• Poppers Bière • Ativan • Empracet<br />

• Aérosol Vin • Halcion Opium<br />

Colle Spiritueux • Valium • Gum<br />

• Glue • Fort • Xanax • Black jack<br />

• Sniffe • Rohyphol Morphine<br />

Décapant Barbituriques Héroïne<br />

Dissolvant GHB • Smack<br />

Essence • Drogue du viol • Blanche<br />

• Gaz<br />

• Came<br />

Butane<br />

Méthadone<br />

STIMULANTS PERTURBATEURS<br />

MINEURS MAJEURS CANNABIS HALLUCINO-<br />

GÈNES<br />

Caféine Ritalin Marijuana Champignons<br />

• Chocolat • Pot • Champignons<br />

* Cola • Mari magiques<br />

• Thé • Herbe Ecstasy<br />

« Café • Weed<br />

Nicotine Amphétamine Haschich LSD<br />

• Cigarette • Speed • Cube • Acide<br />

• Cigare • Wake-up • Dime • Buvard<br />

• Tabac à pipe • Pep pills • Hasch • Cap<br />

• Patch • Uppers MDA<br />

• Nicorette • Ice • Love drug<br />

Cocaine Huile de haschich Mescaline<br />

• Coke • Résine PCP<br />

• Neige • Hasch liquide • Cristaux<br />

• Poudre • Mess<br />

• Freebase • Angel dust<br />

• Crack Kétamine<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre<br />

53


h<br />

1 Cr-r-.in- I. • . : ••• •••::•• fiqaq': !V1 va:•irr.nr.i.*<br />

<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 2<br />

Informations pour supporter l'animation du tableau<br />

des drogues 3<br />

D'abord, une précision<br />

Le tableau présenté ici exclut volontairement les stéroïdes anabolisants et<br />

autres drogues de performance, qui ne sont pas consommées dans un but<br />

récréatif ou pour les effets psychologiques agréables qu'ils procurent. Pour<br />

les mêmes raisons, toutes les drogues prescrites pour des problèmes<br />

sévères de santé mentale (troubles psychotiques et bipolaires)<br />

n'apparaissent pas dans le tableau.<br />

a<br />

Les risques associés au mode d'absorption<br />

Le mode d'absorption le plus sécuritaire est le mode oral parce que la<br />

substance est absorbée lentement par l'organisme et prend environ 40<br />

minutes avant de faire effet. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle<br />

la plupart des médicaments sont pris sous cette forme. En cas de surdose, il<br />

est possible d'éviter la mort par vomissement ou lavage gastrique.<br />

À l'inverse, le mode d'absorption le plus à risque est l'injection, non<br />

seulement à cause des risques d'infection (VHC, VIH, abcès, etc.) liés à<br />

l'usage de seringues, mais également à cause de la rapidité et de l'intensité<br />

de l'effet obtenu. Ces deux facteurs augmentent en effet le désir de<br />

consommer à nouveau et favorisent ainsi le développement rapide d'une<br />

dépendance. De plus, lors de l'injection, la totalité de la substance est<br />

libérée dans l'organisme sans possibilité de faire marche arrière, ce qui<br />

accroît les risques de surdose fatale.<br />

Les risques associés aux interactions des dépresseurs<br />

Les décès par surdose sont surtout reliés au mélange de différents<br />

dépresseurs. L'effet combiné des dépresseurs (ex. : GHB et alcool) se<br />

multiplie et peut ainsi provoquer une dépression respiratoire et un arrêt<br />

cardiaque.<br />

Ben Amar, M., Leonard, L. (2002), Les psychotropes<br />

toxicomanie. Les presses de l'Université de Montréal,<br />

Pharmacologie et<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Première rencontre 54<br />

*i<br />

r


DÉPRESSEURS<br />

De manière générale, les substances regroupées dans cette catégorie<br />

provoquent un ralentissement, une dépression de l'activité électrique du<br />

cerveau (système nerveux central) et du système nerveux autonome (cœur<br />

et poumons). Le niveau d'éveil et l'activité générale du cerveau diminuent.<br />

C'est un peu comme si on diminuait l'intensité de l'éclairage d'une pièce<br />

avec un gradateur (dimmer). La vigilance, la mémoire, la coordination, la<br />

parole, la vision seront ralenties ou perturbées sérieusement. En<br />

augmentant les doses, les effets ressentis varient selon les degrés<br />

d'intoxication :<br />

• Intoxication légère : euphorie, détente, baisse de l'anxiété,<br />

désinhibition (moins gêné).<br />

• Intoxication modérée : somnolence, baisse du jugement, paralysie<br />

partielle (difficulté de coordination et d'élocution), perception du danger<br />

diminuée et augmentation du temps de réaction.<br />

• Intoxication sévère : sommeil ou coma, incontinence.<br />

• Surdose : décès par arrêt respiratoire ou cardiaque. À noter qu'il peut y<br />

avoir décès par suffocation causée par les vomissements de la personne<br />

inconsciente.<br />

Les principales substances de la catégorie des dépresseurs et leur<br />

histoire 4<br />

Alcool<br />

Des raisins oubliés dans des urnes seraient à l'origine de la découverte de<br />

l'alcool. Celle-ci remonterait à plus de 5,000 ans avant J.-C. pour la bière et<br />

le vin, et à environ 800 ans après J.-C. pour les spiritueux. Cadeau des<br />

dieux, l'alcool sert alors à des fins sociales, médicales et religieuses. Entre<br />

1919 et 1933, l'alcool était une substance illégale aux États-Unis. Devant<br />

l'ampleur des méfaits occasionnés par la prohibition de la substance<br />

(augmentation des consommations à risque, produits de qualité et de<br />

concentration imprévisibles, marché repris par le crime organisé, etc.) on<br />

décida de contrôler l'usage plutôt que l'interdire. Malgré les invitations à la<br />

modération et le changement des mentalités et des lois au niveau de l'alcool<br />

au volant, la consommation d'alcool est fortement encouragée par la<br />

publicité.<br />

Adapté de Francis, S., Guilbault, C., Lavoie, N., Walker, D. (2002). Projet<br />

Toxico-Jeunesse, programmation. Centre jeunesse Côte-Nord (De la Vérendrye)<br />

en collaboration avec le Centre Le Canal (2002), Sept-IIes.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 55


Tranquillisants (benzodiazépines, barbituriques, GHB)<br />

Issus du milieu médical, les tranquillisants sont apparus dans les années<br />

1950. Ils ont remplacé les électrochocs dans le traitement de certaines<br />

maladies mentales. La première génération de tranquillisants était les<br />

barbituriques aussi appelés tranquillisants majeurs. Leur faible indice<br />

thérapeutique (différence entre une dose efficace et une dose mortelle) a<br />

contribué à l'abandon progressif de leur usage au profit de la deuxième<br />

génération : les tranquillisants mineurs. Aujourd'hui, ces «pilules du<br />

bonheur» sont régulièrement utilisées par près de 15 % de la population<br />

pour combattre le stress. C'est le mélange alcool et tranquillisants qui<br />

génèrent le plus de surdoses mortelles.<br />

Opiacés (codéine, opium, morphine, héroïne, methadone)<br />

Les opiacés soulagent la douleur, Il y a 4 000 ans avant J.-C., on utilisait<br />

l'opium à des fins thérapeutiques et récréatives. Aujourd'hui, la codéine et<br />

la morphine servent d'analgésiques en médecine. Quant à l'héroïne, son<br />

usage en dehors du cadre médical est prohibé par la loi. La méthadone est<br />

aussi un opiacé utilisé dans le traitement de la dépendance à l'héroïne. Ce<br />

traitement de substitution évite aux héroïnomanes de ressentir les effets<br />

très désagréables du sevrage et leur permet de retrouver un mode de vie<br />

plus satisfaisant.<br />

Solvants (colle, aérosol, butane)<br />

Au XVI e siècle, on connaît les effets des vapeurs de l'éther et du<br />

chloroforme, Ces produits servent alors d'amusement ou de source<br />

d'inspiration, Aujourd'hui, les solvants sont considérés comme la drogue des<br />

pauvres et leur usage régulier est étroitement lié à des conditions sociales<br />

de détresse et de désespoir. Dans les villages Innus du Grand Nord<br />

québécois, comme dans les bidonvilles d'Amérique du Sud, beaucoup<br />

d'enfants respirent des vapeurs d'essence ou de colle. Étant donné son<br />

faible coût et sa disponibilité à la maison, c'est souvent la première drogue<br />

consommée. Contrairement aux autres drogues, son usage décroît à<br />

mesure que l'adolescent avance en âge. Ces substances comportent une<br />

toxicité très élevée et un simple usage peut occasionner des conséquences<br />

très graves.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 56


STIMULANTS<br />

Contrairement aux dépresseurs, les substances de la catégorie des<br />

stimulants ont pour effet d'accélérer, de stimuler l'activité du système<br />

nerveux central et de l'organisme. Elles augmentent le niveau d'éveil et<br />

l'activité générale du cerveau. Pour reprendre notre analogie avec le<br />

gradateur d'intensité lumineuse, on le pousse maintenant au maximum. La<br />

vigilance, !a capacité de travail intellectuel et musculaire, les réflexes, le<br />

rythme cardiaque et respiratoire augmenteront. Selon la quantité<br />

consommée, les effets ressentis seront :<br />

• Intoxication légère : baisse de la fatigue, sensation de bien-être et<br />

d'euphorie.<br />

• Intoxication modérée : anxiété, palpitations, sentiment de toute<br />

puissance, incapacité de rester en place, perte d'appétit, langage<br />

abondant et accéléré.<br />

• Intoxication sévère : grande nervosité, tremblements, paranoïa.<br />

• Surdose : convulsions, arythmie cardiaque et mort.<br />

Les principales substances de la catégorie des stimulants et leur<br />

histoire 5<br />

Caféine (café, thé, chocolat)<br />

Selon la légende, les Éthiopiens auraient expérimenté les propriétés du<br />

caféier il y a plus de 1 000 ans. Au XV e siècle, les musulmans prenaient du<br />

café pour rester éveillés durant les cérémonies religieuses. Deux siècles plus<br />

tard, en Europe, on tente d'en interdire l'usage car les gens réunis dans les<br />

«cafés» critiquent ouvertement la gouvernance du roi. Le café est la drogue<br />

la plus consommée dans le monde. La quasi totalité de la production, de la<br />

transformation et de la distribution du café dans le monde est contrôlée par<br />

deux multinationales qui maintiennent des prix bas permettant de souspayer<br />

les paysans qui récoltent les grains de café.<br />

Nicotine (cigarette, tabac à pipe, nicorette)<br />

Utilisée comme drogue sacrée par les Amérindiens, le tabac est introduit en<br />

Europe vers 1560. Son usage se répand dans toute la population. Au milieu<br />

du XX e siècle, on s'aperçoit des effets nocifs du produit (lien tabagisme -<br />

cancer du poumon) mais ce n'est que vingt ans plus tard que débutent les<br />

Idem n° 4.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 57


campagnes anti-tabac. Il y a quelques années, trois compagnies de tabac<br />

américaines ont été condamnées à 225 milliards d'amendes pour avoir<br />

caché à la population le pouvoir d'accoutumance de la nicotine. Le plus<br />

surprenant est qu'elles n'ont pas déclaré faillite. La publicité des produits du<br />

tabac étant maintenant pratiquement interdite au Canada et aux États-Unis,<br />

les compagnies utilisent des stratégies détournées pour mousser la vente de<br />

leurs produits : «cigarettes giris» en tenue aguichante lors de lancements<br />

ou de congrès divers, augmentation du nombre de scènes où les gens<br />

fument dans les films américains, «muraille» de présentoirs de cigarettes<br />

autour et derrière les caisses de tous les dépanneurs, etc.<br />

Amphétamine (speed, uppers, ice, pep pills)<br />

Au cours des années 1930, en Allemagne, on utilise les amphétamines pour<br />

traiter l'obésité, la dépression, puis pour combattre le sommeil. Dès lors,<br />

leur usage se répand. Vingt ans plus tard, ils envahissent le marché noir à<br />

cause de la surproduction des compagnies pharmaceutiques. Drogues de<br />

performance et de minceur, elles circulent entre autres dans les milieux<br />

universitaires en fin de session, dans le milieu des routiers et dans les<br />

raves.<br />

Cocaïne (coke, crack)<br />

Au XVI e siècle, les Incas d'Amérique du sud mâchent les feuilles de coca<br />

pour combattre la fatigue ou par plaisir, Les Espagnols en interdisent<br />

l'usage, puis l'autorisent à nouveau quand ils constatent que les esclaves<br />

qui en mâchent travaillent plus fort et plus longtemps. Ici, au début du 20 e<br />

siècle, divers produits en vente libre, comme le Coca-Cola par exemple,<br />

contiennent de la cocaïne. Des problèmes amènent cependant les autorités<br />

à contrôler son usage. Cette drogue retrouve sa popularité à la fin des<br />

années 1970. Le crack est une forme concentrée de cocaïne fortement<br />

diabolisée par les médias (dépendance instantanée, effet meilleur qu'un<br />

orgasme, etc.).<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 58


PERTURBATEURS<br />

Les substances de cette catégorie, appelées hallucinogènes, sont capables<br />

d'accélérer ou de ralentir le fonctionnement électrique du cerveau selon<br />

l'interaction Substance-Individu-Contexte (SIC). Elles provoquent des<br />

altérations plus ou moins marquées du fonctionnement cérébral, de la<br />

perception, de l'humeur et des processus cognitifs. Les effets ressentis<br />

normalement sont une perturbation des perceptions sensorielles et une<br />

distorsion des perceptions du temps, de l'espace, de soi et de son corps.<br />

Cette catégorie de substances psychotropes comprend des drogues dont les<br />

effets sont moins prévisibles que les autres car très sensibles aux<br />

prédisposions psychologiques des individus et aux contextes dans lesquels<br />

elles sont utilisées. Il est donc pratiquement impossible de définir une<br />

gradation des effets ressentis selon l'intoxication. On a déjà vu des gens<br />

faire une décompensation psychotique suite à l'inhalation de quelques<br />

bouffées de marijuana et un guru indien demeurer imperturbable après<br />

l'absorption d'une quantité importante de LSD.<br />

Les principales substances de la catégorie des perturbateurs et leur<br />

histoire 6<br />

Cannabis (marijuana, haschich, huile de haschich)<br />

Issu d'une variété de chanvre indien, le cannabis est utilisé depuis presque<br />

5,000 ans. Son usage est alors lié aux rites sacrés ou à des fins médicales.<br />

Cette plante a été importée en Amérique. Les voiles de bateau des grands<br />

explorateurs étaient faites à partir de la fibre du chanvre. Aujourd'hui, le<br />

cannabis est la drogue illégale la plus répandue et les consommateurs sont<br />

de plus en plus jeunes. On assiste à une certaine banalisation de son usage<br />

parmi les consommateurs.<br />

Hallucinogènes (champignons, ecstasy, PCP, kétamine, LSD,<br />

MDA)<br />

Découvert en Suisse en 1938, le LSD sert d'abord au traitement des<br />

maladies mentales, puis comme hallucinogène. Comme les champignons<br />

magiques, il devient très populaire dans les années 1970. La mescaline elle,<br />

est déclassée par le PCP, un anesthésique que les vétérinaires considèrent<br />

trop dangereux pour les chevaux. Les drogues vendues en poudre ou en<br />

comprimés sont toutes susceptibles de contenir du PCP car son coût de<br />

fabrication est peu élevé. L'Ecstasy qu'on désigne comme «nouvelle<br />

drogue» est un mélange d'amphétamine et d'hallucinogène synthétisé en<br />

1912! C'est son utilisation dans le contexte d'événements rave qui est<br />

récente et non la substance comme telle.<br />

Idem n° 4.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 1803


Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITÉ 3<br />

• développent une compréhension commune en apprenant les<br />

termes exacts lorsqu'il est question d'usage et d'abus de drogues.<br />

Matériel<br />

• Tableau<br />

• Feuille-support 1 - Activité 3 - Jeu des définitions principales<br />

(à photocopier)<br />

• Feuilles-support 2 - Activité 3 - Les définitions principales<br />

(réponses) - Pour l'animateur<br />

Durée<br />

10 minutes<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 60


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Demander aux participants de donner leur définition pour chacun des<br />

termes suivants : approche de réduction des méfaits, drogue,<br />

tolérance, dépendance psychologique, dépendance physique,<br />

sevrage, toxicomanie et donner des exemples pour mieux expliquer<br />

leurs propos. L'animateur note les réponses des adolescents au tableau<br />

sans les valider.<br />

3. Par la suite, remettre aux adolescents la Feuille-support 1 - Activité 3 -<br />

Jeu des définitions principales et leur demander de choisir le bon terme<br />

pour chacune des définitions présentées.<br />

4. Corriger leurs réponses s'il y a lieu et compléter à l'aide des définitions<br />

présentées aux Feuilles-support 2 - Activité 3 - Les définitions<br />

principales (réponses) - Pour l'animateur.<br />

5. L'animateur termine en mettant l'accent sur l'effet de tolérance, une<br />

notion importante à bien saisir pour éviter les mauvaises expériences de<br />

consommation. Il invite les participants à prendre conscience de leur<br />

propre niveau de tolérance afin qu'ils puissent contrôler davantage la<br />

quantité et la fréquence de leur consommation s'ils décident de<br />

consommer. Par exemple, leur propre tolérance en rapport avec le<br />

nombre de bières consommées.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 61


»<br />

<strong>FEUILLE</strong>-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITÉ 3<br />

Jeu des définitions principales<br />

a) Tolérance b) Sevrage<br />

c) Drogue d) Dépendance physique<br />

e) Toxicomanie f) Approche de réduction des méfaits<br />

g) Dépendance psychologique<br />

1. Démarche qui vise à ce que les jeunes puissent développer des moyens<br />

de réduire les conséquences négatives de la consommation.<br />

L'abstinence n'y est pas exclue :<br />

2. Peut modifier le fonctionnement d'un être vivant, en altérant ses<br />

réactions physiologiques et psychologiques. Agit sur le système nerveux<br />

central pour modifier le comportement du consommateur (perceptions,<br />

jugement, humeurs, émotions, sentiments, réflexes, respiration,<br />

rythme cardiaque, etc.) :<br />

3. Phénomène biologique par lequel des doses croissantes ou de plus en<br />

plus rapprochées d'un produit psychotrope sont nécessaires, dans une<br />

période de temps donnée, pour produire un même effet sur une<br />

personne, sans dommage apparent à court terme. Se développe<br />

généralement progressivement :<br />

4. Etat d'une personne qui éprouve un besoin irrésistible de consommer et<br />

de sentir les effets de la drogue sans quoi un sentiment de vide et de<br />

désespoir s'installe. La personne est obsédée par la substance et a<br />

l'impression que seule la consommation pourra soulager son malaise :<br />

5. Etat caractérisé par une consommation régulière et fréquente visant à<br />

empêcher les symptômes de sevrage de se manifester (ex, :<br />

cigarettes). Ces derniers s'estompent généralement après quelques<br />

jours :<br />

6. Période suivant immédiatement l'arrêt de consommation chez une<br />

personne en état de dépendance par rapport à la substance. Cette<br />

période est habituellement caractérisée par un ensemble de symptômes<br />

désagréables causés par la réaction de l'organisme à l'absence d'une<br />

substance à laquelle il était habitué : .<br />

7. État d'intoxication engendré par la prise répétée d'une ou plusieurs<br />

substances toxiques malgré l'accumulation de pertes et créant un état<br />

de dépendance physique ou psychologique vis-à-vis des substances<br />

consommées :<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 62


FELILLES-SIIPPORT 2 - ACTIVITÉ 3<br />

Pour IU iimateur<br />

LES DÉFINITIONS PRINCIPALES 7 (réponses)<br />

1. APPROCHE DE RÉDUCTION DES MÉFAITS (F)<br />

Démarche de santé collective qui vise à ce que les jeunes puissent<br />

développer des moyens de réduire les conséquences négatives de la<br />

consommation. Cette approche n'exclut pas l'abstinence, mais elle tient<br />

compte à la fois des capacités de l'individu à se responsabiliser et de ses<br />

besoins en tant que personne autonome. Elle prend en considération<br />

tant sa situation personnelle que les facteurs de son environnement.<br />

2. DROGUE (C)<br />

Toute substance naturelle ou synthétique qui, par sa composition<br />

chimique, peut modifier le fonctionnement d'un être vivant, en altérant<br />

ses réactions physiologiques et psychologiques. Une drogue psychoactive<br />

ou psychotrope, agit sur le système nerveux central pour modifier<br />

le comportement du consommateur (perceptions, jugement, humeurs,<br />

émotions, sentiments, réflexes, respiration, rythme cardiaque, etc.).<br />

3. TOLÉRANCE (A)<br />

Phénomène biologique par lequel des doses croissantes ou de plus en<br />

plus rapprochées d'un produit psychotrope sont nécessaires, dans une<br />

période de temps donnée, pour produire un même effet sur une<br />

personne, sans dommage apparent à court terme. L'organisme acquiert<br />

généralement cette tolérance progressivement.<br />

4. DÉPENDANCE PSYCHOLOGIQUE (G)<br />

État d'une personne qui éprouve un besoin irrésistible de consommer et<br />

de sentir les effets de la drogue sans quoi un sentiment de vide et de<br />

désespoir s'installe. La personne est obsédée par la substance et a<br />

l'impression que seule la consommation pourra soulager son malaise. La<br />

dépendance psychologique est intimement reliée à la place et la fonction<br />

qu'occupe la substance dans la vie d'une personne.<br />

7 Durocher, L., Desrosiers P., Pelletier S., Trudeau-LeBlanc P. (Hiver 2000/2001).<br />

Usage et abus de drogues, guide d'accompagnement et d'intervention. Centre<br />

jeunesse de Montréal en collaboration avec le Centre Dollard-Cormier et la<br />

Direction de la santé publique de Montréal-Centre.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 63


5. DÉPENDANCE PHYSIQUE (D)<br />

État caractérisé par une consommation régulière et fréquente visant à<br />

empêcher ies symptômes de sevrage de se manifester (ex, : cigarettes).<br />

Ces derniers s'estompent généralement après quelques jours, le temps<br />

d ue l'organisme refasse l'équilibre homéostatique (proportion des<br />

différentes substances naturelles présentes dans l'organisme). La<br />

dépendance physique pure (le corps en a besoin pour survivre) n'existe<br />

que très rarement car à la limite elle implique que l'individu meurt s'il<br />

est privé de la substance. Cette éventualité n'est possible que pour une<br />

très longue période de consommations fréquentes et abusives de<br />

benzodiazépines (ex. : valium) ou d'alcool.<br />

6. SEVRAGE (B)<br />

Période suivant immédiatement l'arrêt de consommation chez une<br />

personne en état de dépendance par rapport à la substance. Cette<br />

période est habituellement caractérisée par un ensemble de symptômes<br />

désagréables causés par la réaction de l'organisme à l'absence d'une<br />

substance à laquelle il était habitué. Les effets ressentis alors sont<br />

généralement inverses de ceux qui étaient obtenus par la substance. Par<br />

exemple, le sevrage d'une substance qui procurait un sentiment de<br />

détente sera accompagné de symptômes d'irritabilité, de sautes<br />

d'humeur.<br />

7. TOXICOMANIE (E)<br />

Etat d'intoxication engendré par la prise répétée d'une ou plusieurs<br />

substances toxiques malgré l'accumulation de pertes et créant un état<br />

de dépendance physique ou psychologique vis-à-vis des substances<br />

consommées 8 .<br />

Comité permanent de lutte à la toxicomanie. 2003. Drogues : Savoir plus<br />

Risquer moins.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 64


Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITE 4<br />

• vérifient leurs connaissances sur les drogues.<br />

Matériel<br />

» Crayons<br />

• Feuilles-support 1 - Activité 4 - Ce que vous savez sur les<br />

drogues - Quiz (à photocopier,)<br />

• Feuilles-support 2 - Activité 4 - Réponses au quiz sur les drogues<br />

(à photocopier)<br />

• Prix pour l'équipe gagnante (facultatif)<br />

Durée<br />

20 minutes<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 65


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Demander aux participants de former des équipes de deux ou trois.<br />

3. Distribuer le quiz et les crayons. (Feuilles-support 1 - Activité 4 - Ce<br />

que vous savez sur les drogues - Quiz)<br />

4. Les équipes tentent de répondre aux questions chacune de leur côté.<br />

5. Lorsque toutes les équipes ont terminé, revenir en grand groupe et<br />

distribuer les feuilles réponses au quiz. (Feuilles-support 2 - Activité 4 -<br />

Réponses au quiz sur les drogues).<br />

6. Demander aux participants d'expliquer leurs réponses et de corriger au<br />

besoin à l'aide des réponses au quiz sur les substances. (Feuillessupport<br />

2 - Activité 4 - Réponses au quiz sur les drogues).<br />

7. L'animateur complète à l'aide des éléments de réponses des Feuillessupport<br />

- Activité 4 - Réponses au quiz sur les substances.<br />

8. Demander aux participants de compter leurs bonnes réponses et<br />

remettre un prix à l'équipe gagnante (facultatif).<br />

N. B. - Ce quiz sera repris à la fin de la démarche soit à la huitième<br />

rencontre, il est donc important de conserver les copies des jeunes pour<br />

qu'ils puissent évaluer leurs acquis.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 66


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITÉ 4<br />

Ce que vous savez sur les drogues - QUIZ ?<br />

Vrai Faux Vrai et<br />

faux<br />

1. L'alcool est un stimulant. • • •<br />

2. Le cannabis et les hallucinogènes ont toujours • • •<br />

des effets dépresseurs.<br />

3. Le cannabis peut provoquer des • • •<br />

hallucinations.<br />

4. Les hallucinogènes dont le LSD provoquent • • •<br />

une très forte dépendance physique.<br />

5. Il n'existe aucun symptôme de sevrage pour • • •<br />

le cannabis.<br />

6. Prendre un tranquillisant atténue l'effet de • • •<br />

l'alcool.<br />

7. L'exercice, les suppléments vitamines et la • • •<br />

caféine contribuent à éliminer l'alcool plus<br />

rapidement.<br />

8. L'héroïne et l'opium sont les deux drogues qui • • •<br />

causent le plus de décès dans le monde.<br />

9. Au Québec, le profil de consommation de O LJ<br />

drogues des femmes est généralement le<br />

même que celui des hommes.<br />

10. Au Québec, presque tous les adolescents ont • • •<br />

déjà fumé du cannabis.<br />

Adapté de Tremblay, R., Wener, A,, Savard, M. (1996). Programme de formation<br />

à l'intervention de première ligne auprès des adultes que la consommation<br />

d'alcool, de médicaments ou d'autres drogues met en situation de risque.<br />

Québec. Ministère de la Santé et des Services sociaux.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 67


Vrai Faux Vrai et<br />

faux<br />

11. Le crack est une drogue plus forte que la O • Q<br />

cocaïne.<br />

12. Une drogue injectée a des effets plus rapides<br />

que si elle est reniflée. • • •<br />

13. Le crack entraîne une dépendance physique<br />

plus rapide et plus forte que l'alcool. • • •<br />

14. Le «ICE» est une drogue qui stimule. • • •<br />

• • •<br />

15. Lorsqu'une personne halluciné ou délire à la<br />

suite de l'absorption d'un perturbateur, il faut<br />

l'envoyer le plus vite possible en milieu<br />

psychiatrique.<br />

16. L'Ecstasy est un hallucinogène. • • •<br />

17. Le pot d'aujourd'hui est devenu une drogue • dure. n •<br />

18. Le PCP est un hallucinogène. • • •<br />

19. Au Québec, pour être accusé de trafic de<br />

stupéfiants, il faut recevoir de l'argent en<br />

échange de drogues.<br />

• • •<br />

20. La possession de cannabis pour usage<br />

personnel est légale. • • •<br />

21. La quantité d'alcool permise pour le détenteur<br />

d'un permis d'apprenti conducteur (permis<br />

temporaire ou probatoire) est de .00<br />

(tolérance zéro).<br />

22. Certaines drogues comme l'Ecstasy, le PCP<br />

peuvent nous rendre fou (déclencher un<br />

problème de santé mentale),<br />

• • •<br />

• • •<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 68


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 4<br />

Réponses au quiz sur les drogues<br />

1. FAUX. À faible dose, l'alcool peut être et est souvent un stimulant social<br />

ou psychologique par ses effets libérateurs sur les inhibitions. Par<br />

contre, au plan neurobiologique, l'alcool est un dépresseur. Il ralentit les<br />

processus normaux de l'organisme (activité du système nerveux central,<br />

rythme cardiaque, etc.). À forte dose, cette dépression peut même<br />

entraîner le coma et exceptionnellement, la mort.<br />

2. FAUX. Les effets sont difficilement prévisibles et oscillent entre ceux des<br />

stimulants et ceux des dépresseurs, avec comme effets plus spécifiques<br />

d'agir sur les perceptions. On parle donc de perturbateurs.<br />

3. VRAI. Le cannabis, comme les hallucinogènes, modifie les perceptions et<br />

les émotions et peut provoquer de forts sentiments d'angoisse, des<br />

distorsions du temps et de l'espace et parfois des hallucinations visuelles<br />

ou auditives. Le degré de concentration en THC (ingrédient actif du<br />

cannabis), le contexte ainsi que l'état subjectif de la personne qui le<br />

consomme influent principalement sur ce phénomène.<br />

4. FAUX. Bien que le LSD est un hallucinogène puissant, il n'entraîne pas<br />

de dépendance physique. Les personnes qui le consomment de façon<br />

chronique peuvent toutefois acquérir une dépendance psychologique.<br />

5. FAUX. Le cannabis n'entraîne pas de dépendance physique, Toutefois, sa<br />

consommation régulière peut entraîner une dépendance psychologique<br />

susceptible d'entraîner à l'arrêt de l'angoisse, de la nervosité, de<br />

l'insomnie et une perte d'appétit.<br />

6. FAUX. Il est possible que la personne se sente tendue, malgré ou en<br />

raison de son état d'ivresse; un tranquillisant mineur pourra alors<br />

atténuer cette tension. Toutefois, il faut se rappeler que l'alcool, tout<br />

comme le tranquillisant mineur, est un dépresseur. Leur association<br />

entraîne donc des effets qui, en s'additionnant, augmentent<br />

considérablement les effets. La combinaison tranquillisant mineur et<br />

alcool constitue le mariage de psychotropes le plus fréquemment associé<br />

aux surdoses (les risques sont encore plus élevés lorsqu'il s'agit de la<br />

combinaison somnifère et alcool).<br />

7. FAUX. Approximativement 10 % de l'alcool ingéré est éliminé par l'urine,<br />

la sueur et les poumons. Le reste subit des transformations au niveau<br />

du foie au rythme de 15 mg à l'heure. Cette vitesse d'élimination est<br />

constante.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 69


8. FAUX. Il s'agit plutôt de l'alcool et la nicotine. À titre indicatif, en 2000<br />

aux États-Unis, l'alcool et le tabac réunis étaient responsables de 30 fois<br />

plus de décès que l'ensemble des drogues illégales 10 .<br />

9. FAUX. Autant de femmes que d'hommes consomment des substances<br />

psycho-actives, cependant les femmes n'ont pas la même attitude que<br />

les hommes en ce qui concerne la consommation. De façon générale,<br />

elles boivent moins fréquemment et en plus petites quantités que les<br />

hommes. Les mêmes tendances ont été observées pour les drogues<br />

illicites. On retrouve toutefois plus de femmes que d'hommes dans les<br />

statistiques concernant les intoxications aux benzodiazépines<br />

(tranquillisants mineurs) combinés à l'alcool. Dans chaque tranche<br />

d'âge, elles obtiennent aussi plus d'ordonnance pour les tranquillisants<br />

mineurs que les hommes (rapport de deux pour un). Les adolescentes<br />

sont également plus nombreuses à s'adonner au tabagisme (26 %) que<br />

les garçons (20 %) u .<br />

10. FAUX. La plus récente enquête auprès des élèves du secondaire 12<br />

mentionne que c'est environ 40 % des élèves qui ont déclaré avoir<br />

consommé du cannabis dans les douze mois qui précèdent l'enquête.<br />

11. FAUX. Le crack est en fait de la cocaïne-base transformée en la<br />

combinant avec du bicarbonate de sodium afin de la rendre fumable. Sa<br />

dangerosité est associée à sa concentration et à la façon de le<br />

consommer (fumer, inhaler) et non à sa spécificité comme produit.<br />

12. VRAI. Les effets sont plus rapides et plus intenses lorsque la substance<br />

est injectée (12 à 20 secondes) que lorsqu'elle est reniflée (3 à 5<br />

minutes).<br />

13. FAUX. La notion de dépendance physique est équivoque et elle prête à<br />

confusion. Elle fait référence à l'adaptation de l'organisme à une<br />

substance de façon telle qu'un arrêt brusque de son utilisation suscite<br />

des réactions physiques désagréables et souvent même risquées. Ces<br />

risques sont surtout associés à une longue utilisation chronique de<br />

grande quantité des dépresseurs; dans les cas de stimulants comme la<br />

cocaïne, on parle plutôt de dépendance ou de difficultés psychologiques<br />

comme conséquence d'un arrêt brusque.<br />

10 Ali, H., et al. (2004). Actual causes of death in the United States, 2000. Journal<br />

of the American Medical Association. Vol. 291. N° 10, March 10, 2004.<br />

11 Perron, B., et Loiselle, J. (2003). Enquête québécoise sur le tabagisme chez les<br />

élèves du secondaire, 2002. Rapport d'analyse, Québec. Institut de la statistique<br />

du Québec.<br />

12, Perron, B., et Loiselle, J. (2003). Enquête québécoise sur le tabagisme chez les<br />

élèves du secondaire, 2002. Rapport d'analyse, Québec. Institut de la statistique<br />

du Québec.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 70


14. VRAI. «Ice» est l'appellation populaire pour désigner une substance de<br />

type amphétaminique de la catégorie des stimulants. La nouveauté<br />

repose sur le fait qu'on vend généralement cette substance sous forme<br />

de cristaux de façon à pouvoir la fumer comme du crack.<br />

15. FAUX. La perte de contact avec la réalité est un phénomène susceptible<br />

de survenir lors d'une absorption importante de psychotropes. On peut<br />

envisager d'envoyer la personne en milieu médical dans les cas où elle<br />

constitue une menace pour elle-même (automutilation, désirs<br />

suicidaires) ou pour autrui (violence). Il ne faut pas oublier que le<br />

contexte entourant la consommation de psychotropes peut jouer sur la<br />

nature des effets obtenus. Le fait de réduire les stimuli extérieurs<br />

(baisser l'éclairage, parler doucement) et d'adopter une attitude<br />

rassurante avec la personne (lui expliquer ce qui se passe, lui proposer<br />

des éléments de réalité, lui rappeler que son état est temporaire), peut<br />

l'aider à mieux vivre le «bad trip». Toutefois, toute perte de conscience<br />

devrait constituer une urgence médicale (911).<br />

16. VRAI et FAUX. L'Ecstasy (MMDA) est un produit de synthèse qui semble<br />

agir également sur les récepteurs associés aux stimulants, aux<br />

dépresseurs et aux perturbateurs. Sa structure chimique s'apparente à<br />

celle des amphétamines (stimulants) alors que les effets que sa<br />

consommation entraîne, ont suggéré de l'associer à l'extase<br />

(perturbateurs) : acuité sensorielle accrue, expériences perceptuelles<br />

s'apparentant aux hallucinations (visuelles, auditives, gustatives),<br />

empathie, désir de communiquer, etc.<br />

17. FAUX. Bien que le pot d'aujourd'hui contienne effectivement plus de<br />

THC qu'auparavant, il conviendrait mieux de parler d'usages durs ou<br />

doux plutôt que de drogues dures ou douces. Se centrer uniquement sur<br />

la substance, c'est négliger les facteurs reliés à l'individu et au contexte<br />

d'utilisation. Une drogue dite douce tel que le cannabis, peut devenir<br />

une drogue dure selon son usage. À titre d'exemple, fumer du cannabis<br />

quotidiennement le matin avant d'aller à l'école et en solitaire est un<br />

usage de substance qu'on peut qualifier de dur.<br />

18. VRAI. Le PCP, ou phencyclidine, est une drogue de synthèse qui fut<br />

d'abord utilisée en chirurgie rétinaire pour son action anesthésique. Elle<br />

a donc des propriétés dépressives. Elle est cependant recherchée pour<br />

ses effets hallucinogènes puissants. Les personnes qui disent<br />

consommer de la «mess», pensant prendre de la mescaline, s'adonnent<br />

en fait au PCP (angel dust, peace pills). Depuis quelques années, sa<br />

popularité s'est largement accrue chez les personnes à la recherche de<br />

sensations fortes. L'excès ou l'abus dans la consommation de cette<br />

drogue entraîne de l'irritabilité, des changements brusques d'humeur,<br />

des crises d'angoisse ou d'agressivité et des comportements<br />

imprévisibles où la violence est souvent présente. La surdose peut<br />

entraîner la mort.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 71


19. FAUX. Vendre, offrir, transporter, livrer, expédier, donner, administrer<br />

ou céder une drogue à quelqu'un constituent toutes des actions liées au<br />

trafic selon la loi.<br />

20. FAUX. La loi prévoit que la présence, même minime, d'une substance<br />

illégale sur une personne suffit pour que cette dernière soit accusée de<br />

possession. Les peines encourues pour possession peuvent aller de<br />

l'avertissement à la mise sous garde dépendant de l'individu, de ses<br />

antécédents, de la quantité et des circonstances entourant l'incident.<br />

21. VRAI. Aucune consommation n'est tolérée pour le détenteur d'un permis<br />

apprenti-conducteur ou probatoire. Le conducteur s'expose à une<br />

suspension immédiate de son permis.<br />

22. FAUX. Les perturbateurs, incluant le cannabis, peuvent agir comme<br />

déclencheurs de désordres psychologiques qui étaient déjà présents à<br />

l'état latent chez l'individu. Des états psychotiques peuvent également<br />

être induits de façon temporaire suite à une absorption de<br />

perturbateurs. En effet, certains des effets aigus des perturbateurs<br />

(dépersonnalisation, perte de contact avec la réalité, hallucinations,<br />

etc.) ressemblent à certains traits psychotiques. On parle alors de<br />

psychose toxique induite. Il faudra attendre plusieurs semaines avant de<br />

se prononcer sur la permanence des symptômes. Il est évidemment<br />

fortement déconseillé aux personnes ayant déjà un équilibre<br />

psychologique instable de prendre un perturbateur.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 72


TROISIÈME RENCONTRE<br />

L'INDIVIDU<br />

Objectifs généraux<br />

Que les adolescents :<br />

connaissent des facteurs de protection pouvant prévenir<br />

l'apparition d'une dépendance ou d'une consommation<br />

problématique;<br />

reconnaissent les facteurs de risque pouvant mener à une<br />

consommation problématique;<br />

acquièrent une compréhension de la fonction, du sens et de la<br />

place qu'occupe la consommation dans leur vie.<br />

Objectifs spécifiques<br />

Que les adolescents :<br />

portent un regard sur qui ils sont comme individu;<br />

reconnaissent les liens entre leurs besoins fondamentaux et leur<br />

consommation;<br />

fassent la distinction entre usage de drogues, abus et<br />

dépendance;<br />

identifient le type de consommateur qu'ils sont actuellement et<br />

leurs motivations;<br />

situent la nature de leur consommation à l'aide d'une grille de<br />

dépistage de consommation problématique d'alcool et de drogues<br />

(DEP-ADO).<br />

Matériel<br />

• Tableau<br />

• Crayons<br />

Feuilles-support 1 - Activité 1 - Qui suis-je? (à photocopier)<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 73


Feuille-support 1 - Activité 2 - Besoins des adolescents - Pour<br />

l'animateur<br />

• Feuille-support 2 - Activité 2 - Besoins et consommation (à<br />

photocopier)<br />

« Feuille-support 3 - Activité 2 - Motifs susceptibles d'influencer ma<br />

consommation (à photocopier)<br />

Feuille-support 1 - Activité 3 - Continuum de la consommation<br />

chez les jeunes (à photocopier)<br />

• Feuille-support 2 - Activité 3 - Distinguer usage, abus et<br />

dépendance - Pour l'animateur<br />

• Grille de dépistage (DEP-ADO) (à photocopier)<br />

Durée<br />

• 1 h 30<br />

Déroulement de la troisième rencontre<br />

L'individu<br />

1. Accueil et présentation du thème de la rencontre.<br />

2. Activité 1 : «Qui suis-je?». Prévoir environ 15 minutes.<br />

3. Activité 2 : Les besoins humains. Prévoir environ 20 minutes pour cette<br />

activité.<br />

4. Activité 3 : Le continuum de consommation. Prévoir environ 25 minutes.<br />

5. Activité 4 : La grille de dépistage de consommation problématique 1 .<br />

Prévoir également 25 minutes.<br />

6. Retour et évaluation de la rencontre : «Ce que j'ai retenu c'est que...».<br />

Prévoir 5 minutes.<br />

Germain, M., Guyon, L., Tremblay, J., Brunelle, N., Bergeron, J., (2003). Grille<br />

de dépistage de consommation problématique d'alcool et de drogues chez les<br />

adolescents et les adolescentes, RISQ, Version 3.1 - Octobre 2003.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 74


Notes à l'intervenant<br />

Tout comme les facteurs reliés au contexte et à la substance, les<br />

caractéristiques reliées à l'individu se doivent d'être pris en considération<br />

dans l'évaluation de la situation d'usage de drogue de l'adolescent. Les<br />

caractéristiques personnelles de l'individu de même que les sentiments de<br />

valorisation et de satisfaction dans son existence ont une influence sur la<br />

place et la fonction de la consommation dans sa vie. Les caractéristiques<br />

physiques et psychologiques de l'individu font partie des facteurs qui<br />

déterminent l'effet que la substance procure.<br />

Au plan physique, l'hérédité, le sexe de la personne, l'âge, le poids et l'état<br />

de santé sont des éléments à considérer. À titre d'exemples, une personne<br />

d'un poids supérieur aura des effets moindres suite à une consommation<br />

d'alcool, qu'une personne de petit poids. À poids égal et à consommation<br />

égale, l'alcoolémie de la femme est plus élevée que celle de l'homme. En<br />

effet, lorsqu'il est question des différences dans la consommation entre les<br />

hommes et les femmes, il est important de souligner que celles-ci ont un<br />

seuil de tolérance plus bas aux effets de l'alcool. 2 Dans ces conditions, la<br />

femme est plus vulnérable aux effets de l'alcool pour le même nombre de<br />

consommations.<br />

Au plan psychologique, des éléments tels que la santé mentale de la<br />

personne, sa maturité psychosociale, ses expériences antérieures, sa<br />

sécurité personnelle, etc. peuvent devenir des facteurs pouvant qualifier les<br />

expériences de consommation. Par exemple, pour une même substance<br />

consommée, les effets seront probablement différents chez un adolescent<br />

qui vit une dépression, que pour l'autre en pleine possession de ses<br />

moyens. Sans impliquer un lien de cause à effet, certains individus<br />

présentent des caractéristiques et des expériences de vie les rendant plus<br />

susceptibles de présenter des risques liés à leur consommation. Cette<br />

notion sera approfondie lors de la prochaine rencontre soit la quatrième<br />

rencontre qui touche la loi de l'effet.<br />

2 - Gary Roberts, Douglas Me Call et al. 2001. Publication Santé Canada. Prévention<br />

des problèmes attribuables è la consommation d'alcool et d'autres drogues chez<br />

les jeunes. Un compendium des meilleures pratiques.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

75


Pour cette rencontre, les adolescents doivent surtout savoir que deux<br />

individus peuvent vivre une expérience de consommation fort différente<br />

dans un même contexte et avec une substance identique (quantité et<br />

qualité du produit) dépendamment de l'état physique et psychologique de<br />

l'individu. Les éléments à tenir compte relativement à l'individu sont :<br />

v les facteurs biologiques (hérédité, sexe, âge, poids, etc.);<br />

^ la condition physique (état de santé, etc.);<br />

^ les facteurs psychologiques (santé mentale, humeur, etc.);<br />

s la maturité psychosociale;<br />

s les expériences antérieures;<br />

s la motivation, les attentes, les besoins;<br />

^ les habitudes de vie (qualité du sommeil, alimentation, etc.);<br />

^ l'utilisation de moyens pour répondre à ses besoins de détente, de<br />

plaisir, etc.;<br />

^ la sécurité personnelle et l'estime de soi.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 76


Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITE 1<br />

«Qui suis-je?»<br />

- portent un regard sur qui ils sont comme individu.<br />

Matériel<br />

Crayons<br />

• Feuilles-support 1 - Activité 1 - Qui suis-je? (à photocopi<br />

Durée<br />

• 15 minutes<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 1822


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Demander aux adolescents de remplir le questionnaire «Qui suis-je?»<br />

(Feuilles-support 1 - Activité 1 - Qui suis-je?) en précisant qu'il n'y a<br />

pas de bonnes ou de mauvaises réponses.<br />

L'animateur introduit l'exercice en mentionnant :<br />

«Qu'en tant qu'êtres humains, nous partageons beaucoup de qualités<br />

communes, mais en même temps, nous sommes tous différents comme<br />

individu. Qu'est-ce qui nous distinguent les uns des autres? Qu'est-ce<br />

qui fait qu'on est unique? Avez-vous déjà essayé de vous décrire? Pour<br />

vous aider dans cette tâche, remplissez le questionnaire».<br />

3. Lorsque tout le monde a terminé, demander aux adolescents comment<br />

ils ont trouvé l'exercice, facile ou difficile? Ce qu'ils ont trouvé de facile?<br />

Ce qu'ils ont trouvé de difficile?<br />

4. Demander aux participants sur quoi ils se sont basés pour identifier<br />

leurs qualités ou leurs points à améliorer. L'animateur poursuit en lisant<br />

la phrase suivante et demande aux adolescents de réagir, soit<br />

d'exprimer leurs opinions ou simplement de commenter :<br />

«Ce que nous sommes, la façon dont nous nous percevons est<br />

déterminée par le regard que les autres posent sur nous, notre<br />

auto-appréciation personnelle est fortement basée sur le jugement<br />

d'autrui. Plus simplement : les qualités ou les défauts que tu te reconnais<br />

t'ont déjà été mentionnés par quelqu'un.»<br />

5. Conclure en soulignant que tout le monde possède des forces et du<br />

talent, même si parfois, certaines de nos qualités sont cachées derrière<br />

nos défauts, il suffit de les découvrir!<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 78


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITÉ 1<br />

Qui suis-je?<br />

1) Décris-toi en identifiant trois (ou plus) qualités que tu possèdes :<br />

2) Nomme maintenant trois points que tu souhaiterais améliorer :<br />

3) D'après toi, comment les autres te décriraient? (Tu peux spécifier qui ils<br />

sont : famille, amis, partenaire, etc.)<br />

4) Les choses que j'aime faire sont :<br />

5) Je suis vraiment passionné par :<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

79


6) J'ai beaucoup de talent pour :<br />

7) On m'a déjà félicité pour<br />

8) Je suis fier de :<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 80


Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITE 2<br />

• reconnaissent les liens entre leurs besoins fondamentaux et leur<br />

consommation.<br />

Matériel<br />

« Tableau<br />

Crayons<br />

• Feuille-support 1 - Activité 2 - Besoins des adolescents - Pour<br />

l'animateur<br />

• Feuille-support 2 - Activité 2 - Besoins et consommation (à<br />

photocopier)<br />

• Feuille-support 3 - Activité 2 - Motifs susceptibles d'influencer ma<br />

consommation (à photocopier)<br />

Durée<br />

• 20 minutes<br />

81


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Demander aux jeunes d'identifier les besoins humains et les écrire au<br />

tableau. Pour démarrer l'exercice, rappeler aux jeunes qu'un besoin<br />

c'est quelque chose d'essentiel à l'existence; «Qu'est-ce que ça nous<br />

prend pour être bien? Ou pour bien vivre, ce qui implique plus que de<br />

survivre» ?<br />

3. Ecrire les réponses des participants au tableau en tentant de les<br />

regrouper selon la classification présentée à la Feuille-support 1 -<br />

Activité 2 - Besoins des adolescents - Pour l'animateur.<br />

4. Amener les adolescents à nommer les émotions ressenties lorsqu'un<br />

besoi n est comblé ou non répondu. Pour se faire, animer une discussion<br />

de groupe en utilisant les suggestions de questions et les pistes de<br />

réflexion suivantes :<br />

«Y a-t-il des besoins plus importants que les autres? Lesquels? Pourquoi?»<br />

«Quel est le lien entre la satisfaction des besoins et le bonheur?»<br />

«Et vous? Comment répondez-vous à vos besoins?»<br />

«Qu'est-ce qu'on ressent quand on satisfait un besoin?»<br />

«Quelles émotions ressentez-vous quand un de vos besoins est répondu?<br />

Lorsqu'il n'est pas répondu?»<br />

«Qu'est-ce que la drogue vient faire là-dedans? En quoi peut-elle nous<br />

permettre ou nous empêcher de satisfaire nos besoins?»<br />

«Comment expliquer le fait que certaines personnes en viennent à penser<br />

qu'elles doivent consommer pour répondre à leurs besoins?»<br />

5. Pour explorer les liens possibles entre la satisfaction des besoins et la<br />

consommation de drogues, inviter les adolescents à faire l'exercice de la<br />

Feuille-support 2 - Activité 2 - Besoins et consommation et de la<br />

Feuille-support 3 - Activité 2 - Motifs susceptibles d'influencer ma<br />

consommation.<br />

6. Demander aux participants si, suite à leur exercice, les besoins qu'ils<br />

cherchent à satisfaire sont effectivement comblés suite à une<br />

consommation, Et est-ce toujours le cas? À travers cet exercice, la<br />

notion d'émotion est très importante, l'animateur doit amener les<br />

adolescents à identifier les émotions ressenties avant, pendant et après<br />

la consommation.<br />

7. L'animateur termine l'activité en spécifiant que : La prise de drogue peut<br />

être une forme d'expression du pouvoir qu'a l'individu sur son propre<br />

corps : «Je décide de me sentir bien en prenant telle substance».<br />

Toutefois, elle peut aussi évoluer en perte de pouvoir : «Je ne suis plus<br />

libre de ne pas consommer, j'en ai besoin!»<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 82


<strong>FEUILLE</strong>-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITÉ 2<br />

BESOIN D'AFFECTION<br />

Aimer et être aimé...<br />

BESOIN<br />

D'APPARTENANCE<br />

Faire partie d'une<br />

famille, d'un groupe de<br />

pairs...<br />

BESOIN DE LIBERTÉ ET<br />

ACTUALISATION DE<br />

SOI<br />

Faire des choix, se<br />

réaliser sur le plan<br />

personnel, accroître son<br />

potentiel...<br />

BESOIN<br />

PHYSIOLOGIQUE<br />

Se nourrir, s'abriter,<br />

bouger, ressentir un<br />

confort physique...<br />

BESOIN DE<br />

COMMUNICATION<br />

Être en interaction<br />

avec des personnes<br />

significatives. Être<br />

entendu, écouté...<br />

BESOIN DE<br />

SÉCURITÉ<br />

Se sentir en sécurité<br />

et en confiance avec<br />

les gens, se sentir<br />

protégé, à l'abri des<br />

menaces,..<br />

BESOIN DE<br />

RECONNAISSANCE<br />

Se sentir compétent,<br />

être reconnu pour<br />

ses habilités, ses<br />

forces et son apport<br />

au milieu, être<br />

valorisé,..<br />

BESOIN DE PLAISIR<br />

Rire, s'amuser, avoir<br />

de la satisfaction et<br />

du plaisir à accomplir<br />

son travail...<br />

Adapté de Duval, A., et Tozzi, R., (2000). Stratégies d'intervention face aux<br />

comportements difficiles en milieu scolaire, CSDM.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 83


\<br />

<strong>FEUILLE</strong>-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 2<br />

Besoins et consommation 4<br />

1 8<br />

Lorsque je consomme, c'est que j'ai besoin :<br />

Oui ©<br />

¥<br />

Non ®<br />

D'aimer (de pouvoir le dire) • •<br />

D'être aimé (de me le faire dire) • •<br />

D'être compris • •<br />

De me libérer (liberté) • •<br />

De relaxer (détente) • •<br />

D'être heureux (bonheur) • •<br />

De réussir (succès) • •<br />

De me sentir bien (bien-être) • •<br />

D'être valorisé • •<br />

D'être énergique • •<br />

De m'épanouir • •<br />

D'être entouré • •<br />

D'être utile • •<br />

De me dégêner • •<br />

De m'exprimer • •<br />

D'oublier • •<br />

De rendre service • •<br />

D'être en paix avec moi-même • •<br />

D'être en paix avec mon entourage • •<br />

D'appartenir à un groupe • •<br />

D'être satisfait de moi-même • •<br />

De m'aimer (m'apprécier) • •<br />

De me confronter, m'opposer • •<br />

De me donner du courage • •<br />

De me sentir tout puissant • •<br />

Autre : • •<br />

Adapté de Simard, C., (1999). Évaluation et intervention auprès des jeunes<br />

consommateurs. Comité régional de perfectionnement des professionnels.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 84


<strong>FEUILLE</strong>-<strong>SUPPORT</strong> 3 - ACTIVITE 2 ^<br />

Motifs susceptibles d'influencer ma<br />

consommation w<br />

Oui © Non ©<br />

Pour oublier la réalité • •<br />

Pour donner une fausse image de moi • •<br />

Pour me «dégêner» • •<br />

Pour embellir la réalité • •<br />

Pour être dans les nuages, dans les «vaps» • •<br />

Pour fuir la réalité • •<br />

Pour la performance : meilleur à l'école, au travail • •<br />

Pour être meilleur dans les sports • •<br />

Pour que la vie soit plus belle • •<br />

Parce que je me sens seul • •<br />

Par curiosité • •<br />

Pour l'expérience • •<br />

Pour le plaisir • •<br />

Pour être bien • •<br />

Pour faire comme les autres • •<br />

Pour combler le vide en moi • •<br />

Pour trouver des solutions à mes problèmes • •<br />

Pour me soulager • •<br />

Pour enlever la tension (stress) • •<br />

Pour avoir la paix • •<br />

Pour me faire des amis • •<br />

Parce que ma «gang» consomme • •<br />

Pour faciliter les relations sexuelles • •<br />

Pour changer l'image que j'ai de moi • •<br />

Pour paraître mieux aux yeux d'un gars, d'une fille • •<br />

Parce que chez nous, ça va mal • •<br />

Parce que je n'aime pas la société, je veux l'oublier • •<br />

Parce que j'aime les sensations fortes • •<br />

Pour me tenir réveillé • •<br />

Parce que (autre motif personnel) • •<br />

Adapté de Simard, C., (1999). Évaluation et intervention auprès des jeunes<br />

consommateurs. Comité régional de perfectionnement des professionnels.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

85


Objectifs<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITE 3<br />

• fassent la distinction entre usage de drogues, abus et<br />

dépendance;<br />

• identifient le type de consommateur qu'ils sont actuellement.<br />

Matériel<br />

* Tableau<br />

« Feuille-support 1 - Activité 3 - Continuum de la consommation<br />

chez les jeunes (à photocopier)<br />

- Feuille-support 2 - Activité 3 - Distinguer usage, abus et<br />

dépendance - Pour l'animateur<br />

Durée<br />

25 minutes<br />

Déroulement de l'activité<br />

1. Présentation des objectifs et du déroulement de l'activité.<br />

2. Demander aux participants de décrire, dans leurs mots, les différents<br />

types de consommateurs et inscrire les mots clés au tableau.<br />

3. En vous référant au continuum de la consommation présenté à la<br />

Feuille-support 1 - Activité 3 - Continuum de la consommation chez les<br />

jeunes, classer leurs réponses dans les différents types (abstinent,<br />

explorateur, occasionnel, régulier, surconsommateur, excessif).<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 86


4. Lorsque le tableau est complété, distribuer les photocopies de la Feuillesupport<br />

1 - Activité 3 - Continuum de la consommation chez les jeunes,<br />

et présenter aux participants les caractéristiques de chaque type de<br />

consommateurs (fréquence, motivation, conséquences, etc.). Tout au<br />

long de la présentation du continuum, l'animateur doit insister sur :<br />

le caractère réversible du continuum de consommation par exemple<br />

la possibilité pour un consommateur abusif de revenir à une<br />

consommation régulière ou occasionnelle.<br />

la capacité d'être à plusieurs endroits à la fois selon les substances<br />

que l'on consomme.<br />

• la possibilité de rester consommateur occasionnel toute sa vie.<br />

5. L'animateur poursuit en clarifiant les notions suivantes : usage de<br />

drogues, abus et dépendance. Se référer aux définitions de la Feuillesupport<br />

2 - Activité 3 - Distinguer usage, abus et dépendance - Pour<br />

l'animateur.<br />

6. Poser ensuite la question suivante : «D'après vous, quelle catégorie de<br />

consommateur retire le plus de plaisir de sa consommation?» Demander<br />

d'expliquer ce qui motive leur réponse.<br />

7. Demander aux participants de se poser individuellement la question<br />

suivante : «Dans quelle catégorie, je me retrouve présentement?»<br />

8. L'animateur poursuit en introduisant les facteurs de risque. Pour ce faire<br />

demander aux participants «Quel type d'individu est le plus susceptible<br />

de développer un problème de dépendance ou d'abus? Décrivez-le.».<br />

Bien que les facteurs de risque seront approfondis lors de la prochaine<br />

rencontre, l'animateur précise que :<br />

«N'importe qui, peut développer un problème de consommation, mais<br />

certains facteurs augmentent le risque de passer de l'usage à l'abus<br />

dont la présence des quatre facteurs suivants :<br />

la précocité de la consommation (avant 14 ans pour la drogue et 12<br />

ans pour l'alcool);<br />

la toxicomanie ou l'alcoolisme d'un ou des deux parents;<br />

la consommation isolée (un adolescent qui consomme seul);<br />

la fréquence de la consommation (tous les jours ou presque)».<br />

9. Poser la question aux participants : «Sur lequel de ces quatre facteurs<br />

avez-vous du pouvoir?» L'animateur termine en spécifiant que la<br />

présence de ces facteurs prédispose l'individu mais ne le condamne en<br />

aucune façon de manière inévitable.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 87


FRÉQUENCE<br />

CONTEXTE<br />

MOTIVATION<br />

CARACTÉRISTI-<br />

QUES<br />

CONSÉQUENCES<br />

<strong>FEUILLE</strong>-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITÉ 3<br />

CO NTINUUM DE LA CONSOMMATION CHEZ LES JEUNES<br />

Abstinent Explorateur Occasionnel Régulier faible Régulier fort I Surconsomma-teur Excessif<br />

+/- 15 % as % + ou - 60 % + ou - 10 % + ou - 10 % + ou - 2,5 % + ou - 2,S %<br />

Jamais ou<br />

abstinence<br />

4, S fois au total<br />

{pour une<br />

période donnée)<br />

Presque lié au<br />

développement à<br />

l'adolescence<br />

Aucun<br />

intérêt, peur Curiosité,<br />

recherche de<br />

sensations<br />

nouvelles,<br />

approbation des<br />

pairs<br />

Sentiment<br />

partagé de désir,<br />

curiosité, peur et<br />

appréhension<br />

+ ou - une fois<br />

par mois,<br />

moment précis ou<br />

circonstance<br />

(fête, spectacle,<br />

etc.)<br />

Sociale et<br />

planifiée<br />

Plaisir, être avec<br />

les autres<br />

Comportement<br />

délibéré et<br />

intégré<br />

1 ou 2 jours par<br />

semaine, souvent<br />

les fins de<br />

semaine<br />

Sociale,<br />

accompagne<br />

toutes les<br />

occasions de<br />

plaisir, recherchée<br />

Plaisir, raisons<br />

réactionnelles ou<br />

sociales mais en<br />

lien avec le mode<br />

de vie et la<br />

personnalité<br />

La dépendance<br />

psychologique<br />

s'installe mais<br />

encore «pensée<br />

magique»<br />

Peu de problèmes.<br />

Etape charnière<br />

3 à 5 jours par<br />

semaine<br />

Début de la<br />

consommation en<br />

solitaire. Les amis<br />

consomment<br />

tous.<br />

Réduction de la<br />

gène, ennui,<br />

fuite, oubli, être<br />

mieux dans sa<br />

peau<br />

La consommation<br />

est un moment<br />

important et<br />

souhaité.<br />

Quelques pertes<br />

de contrôle.<br />

Problèmes en<br />

émergence :<br />

famille, école,<br />

police, Aide<br />

souhaitable<br />

5 à 7 jours par<br />

semaine<br />

Vie centrée sur la<br />

consommation<br />

Milieu de<br />

consommation<br />

La plus grande partie<br />

de son temps, son<br />

argent et son énergie<br />

passe à penser et à<br />

consommer.<br />

Dépendance<br />

psychologique et<br />

physique souvent<br />

présentes, Sevrage<br />

pour certains produits<br />

Problèmes majeurs;<br />

pertes de contrôle<br />

régulières.<br />

Dynamique de<br />

toxicomane. Aide<br />

requise<br />

Quelques fois par<br />

semaine ou à tous<br />

les jours mais<br />

toujours avec excès.<br />

Consommation<br />

irrégulière et<br />

incontrôlée<br />

Vie centrée sur la<br />

consommation.<br />

Grandes quantités,<br />

mélange de<br />

substances.<br />

Relâchement du<br />

contrôle,<br />

défoulement,<br />

anesthésle à tout.<br />

Oubli, ennui, échec,<br />

souffrance<br />

Dépendance<br />

psychologique<br />

souvent présente.<br />

Avec excès<br />

Problèmes majeurs<br />

Dynamique de<br />

toxicomane<br />

Aide requise<br />

Tiré de Denis, I., (2003) Formation du Centre DollarcJ-Cormier, Service à la communauté, inspiré de Paquin, P., in Brisson, P., (1998)<br />

L'usage des drogues et la toxicomanie, Gaétan Morin Editeur.<br />

Groupe de réflexion sur Ies4rûgues - Troisième rencontre<br />

88


<strong>FEUILLE</strong>-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 3<br />

Pour là mateur<br />

Distinguer usage, abus et dépendance<br />

Usage<br />

Réfère à la simple consommation d'une substance. Par exemple, prendre un<br />

café le matin ou une bière un soir de fin de semaine. Le simple usage d'une<br />

substance est généralement non problématique à moins que la substance,<br />

de par sa nature même ou son mode d'absorption, possède une grande<br />

toxicité comme le butane par exemple (près du tiers des personnes<br />

décédées suite à l'inhalation de butane en étaient à leur première<br />

utilisation) 7 . Il va de soi, en lien avec les principes de la loi de l'effet, que la<br />

quantité absorbée lors de cet usage doit aussi être prise en compte.<br />

Abus<br />

L'abus n'implique pas nécessairement une quantité ou une fréquence élevée<br />

de consommation. L'abus réfère à une interaction Substance-Individu-<br />

Contexte comportant des risques ou devenant inappropriée selon les<br />

normes socioculturelles du moment. Prendre ce même café avant de se<br />

coucher alors que l'on doit se lever très tôt le lendemain ou encore, donner<br />

du chocolat à un enfant de deux ans juste avant sa sieste sont des<br />

exemples d'usage abusif. Fumer un joint avant un examen de<br />

mathématique en est un autre. Le risque de problème est présent. L'abus<br />

est plutôt relié à l'importance des conséquences possibles comme la<br />

conduite avec facultés affaiblies par exemple. Une personne qui boit de<br />

l'alcool seulement à l'occasion, mais qui, à chacune des occasions, boit une<br />

grande quantité et agresse verbalement et physiquement les autres, fait un<br />

usage abusif d'alcool.<br />

Dépendance<br />

Dans ce cas, la substance est prise en grande quantité, à une grande<br />

fréquence ou en combinaison avec d'autres substances. La dépendance est<br />

installée quand on ne peut plus se passer de consommer une ou plusieurs<br />

substances. La dépendance peut être physique ou psychologique. La<br />

dépendance physique est un état caractérisé par une consommation<br />

régulière et fréquente visant à empêcher les symptômes de sevrage de se<br />

manifester. La dépendance psychologique se caractérise par un besoin<br />

irrésistible de consommer et de sentir les effets de la drogue sans quoi un<br />

sentiment de vide et de désespoir s'installe.<br />

Ariel Fenster cité dans The Gazette. Butane sniffing a deadly «high». 21 avril<br />

2004. Al p.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 89


Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITE 4<br />

La grille de dépistage<br />

• situent la nature de leur consommation à l'aide d'une grille de<br />

dépistage de consommation problématique d'alcool et de drogues.<br />

Matériel<br />

• Crayons<br />

• Grille de dépistage - DEP-ADO comprenant :<br />

- Grille vierge (à photocopier)<br />

- Grille de cotation (à photocopier)<br />

- Notes explicatives et mode d'emploi - Pour l'animateur<br />

uniquement<br />

Durée<br />

• 25 minutes<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 90


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif de l'activité et la grille de dépistage.<br />

2. Distribuer les questionnaires et donner les consignes en vous référant au<br />

document : Notes explicatives et mode d'emploi.<br />

3. Demander aux participants de remplir individuellement leur<br />

questionnaire.<br />

4. Expliquer la grille de cotation et demander aux jeunes de calculer leur<br />

score.<br />

5. L'animateur invite les participants à réagir sur les résultats obtenus.<br />

N. B. - Il s'agit d'un instrument de dépistage et par conséquent, il vous<br />

amènera à identifier un certain nombre de jeunes présentant des problèmes<br />

de consommation d'alcool ou d'autres drogues. Il est donc important de<br />

prévoir les suites d'une telle opération, en termes de suivi individuel à<br />

donner à ces jeunes, que ce soit un accompagnement individuel, une<br />

évaluation plus approfondie, une référence vers une ressource spécialisée<br />

ou de l'information.<br />

L'animateur doit essentiellement lire les notes explicatives et mode<br />

d'emploi avant d'animer cette activité.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

91


8293400927 r<br />

RISQ<br />

Date :<br />

DEP-ADO<br />

GRILLE DE DÉPISTAGE DE CONSOMMATION PROBLÉMATIQUE D'ALCOOL<br />

ET DE DROGUES CHEZ LES ADOLESCENTS ET LES ADOLESCENTES<br />

Année Mois Jour<br />

Nom: Prénom:<br />

(facultatif)<br />

Version 3.1 - octobre 2003<br />

Age : Sexe : O Garçon O Fille<br />

No. dossier<br />

Quel est ton niveau scolaire actuel?<br />

O Secondaire I<br />

O Secondaire II<br />

O Secondaire III<br />

O Secondaire IV<br />

O Secondaire V<br />

O Autre niveau<br />

1. Au cours des 12 derniers mois, as-tu consommé Tun de ces produits et si oui quelle a été la<br />

fréquence de ta consommation ? (noircir une seule réponse par produit)<br />

Alcool<br />

Pas<br />

consommé<br />

O<br />

Cannabis (ex.: mari, pot, Q<br />

haschich, etc.)<br />

Cocaïne (ex.: coke, snow, Q<br />

crack, freebase, etc.)<br />

Colle/solvant O<br />

Hallucinogènes (ex.:<br />

LSD, PCP, ecstasy, O<br />

mescaline, buvard, etc.)<br />

Héroïne (ex.: smack) O<br />

Amphétamines/speed Q<br />

(ex.: upper)<br />

Autres* O<br />

À Une fois La fin de semaine ou 3 fois et + par Tousles<br />

l'occasion P" mois à deux fois P ar semaine mais P as J ours<br />

environ semaine tous les jours<br />

O<br />

O<br />

O<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

* L'un ou l'autre des médicaments suivants, pris sans prescription : barbituriques, sédatifs, hypnotiques, tranquillisants, ritalin.<br />

2. a) Au cours de ta vie, as-tu déjà consommé l'un de ces produits O Oui Passez à la Q2b<br />

de façon régulière ? O Non Passez à la Q3<br />

b) À quel âge as-tu commencé à consommer régulièrement<br />

( 1 fois/semaine pendant au moins 1 mois)<br />

de l'alcool?<br />

une ou des drogues?<br />

^<br />

Ans •<br />

3. Au cours de ta vie, t'es-tu déjà injecté des drogues ?<br />

Oui Non<br />

O o<br />

L<br />

Si aucune consommation<br />

dans les 12 derniers mois<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

Passez à la question 7<br />

4. Ac-tii rnncnmmp rie l'alcool on d'autres drogues au cours des 30 derniers jours<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

préciser<br />

Réservé à l'usage<br />

de l'intervenant<br />

•<br />

0ui Non<br />

O o •<br />

Toute reproduction ou utilisation de cette grille doit porter la mention: RJSQ, Germain, M., Guyon, L., Landry, M., Tremblay, J., Brunelle, N., Bergeron, J. I<br />

® RISQ, 2003 Version 3.1 - octobre 2003 I<br />

z<br />

« S<br />

a s<br />

O. ^<br />

•<br />


1927400924 DEP-ADO<br />

Version 3.1 - octobre 2003<br />

RISQ<br />

L<br />

5. a) Garaon<br />

Au cours des 12 derniers mois, combien de fois as-tu pris 8<br />

consommations d'alcool ou plus dans une même occasion ?<br />

b) Fille<br />

Au cours des 12 derniers mois, combien de fois as-tu pris 5<br />

consommations d'alcool ou plus dans une même occasion ?<br />

6. Au cours des 12 derniers mois, cela t'est-il arrivé ?<br />

a) ta consommation d'alcool ou de drogue a nui à ta santé physique (ex.: problèmes<br />

digestifs, overdose, infection, irritation nasale, tu as été bléssé(e), etc.)<br />

b) tu as eu des difficultés psychologiques à cause de ta consommation d'alcool ou<br />

de drogue (ex.: anxiété, dépression, problèmes de concentration, pensées suicidaires, etc.)<br />

c) ta consommation d'alcool ou de drogue a nui à tes relations avec ta famille<br />

d) ta consommation d'alcool ou de drogue a nui à une de tes amitiés ou à ta<br />

relation amoureuse<br />

e) tu as eu des difficultés à l'école à cause de ta consommation d'alcool ou de<br />

drogue (ex.: absence, suspension, baisse des notes, baisse de motivation, etc.)<br />

f) tu as dépensé trop d'argent ou tu en as perdu beaucoup à cause de ta consommation<br />

- d'alcool ou de drogue<br />

g) tu as commis un geste délinquant alors que tu avais consommé de l'alcool ou de<br />

la drogue, même si la police ne t'a pas arrêté (ex.: vol, avoir blessé quelqu'un, vandalisme,<br />

vente de drogues, conduite avec facultés affaiblies, etc.)<br />

h) tu as pris des risques alors que tu avais consommé de l'alcool ou de la drogue (ex.:<br />

relations sexuelles non protégées ou invraisemblables à jeûn, conduite d'un vélo ou activités sportives<br />

sous intoxication, etc.)<br />

i) tu as l'impression que les mêmes quantités d'alcool ou de drogues avaient<br />

maintenant moins d'effet sur toi<br />

j) tu as parlé de ta consommation d'alcool ou de drogues à un intervenant<br />

Fois<br />

Fois<br />

Oui Non<br />

o o<br />

7. Quelle a été ta consommation de tabac au cours des 12 derniers mois ? (noircir la réponse)<br />

O Pas consommé O La fin de semaine ou une à deux fois par semaine<br />

O A l'occasion O 3 fois et + par semaine mais pas tous les jours<br />

O Une fois par mois environ O Tous les jours<br />

-2-<br />

O<br />

O<br />

O<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

o<br />

SCORES BRUTS FACTORIELS<br />

SCORE TOTAL<br />

Entourez le FEU<br />

correspondant<br />

Recherche et intervention sur les substances psychoactives - Québec<br />

950, nie de Lovain Est, Montréal (Québec) H2M 2E8; téléphone (514)385-3490 poste 1133;<br />

télécopie (514)385-4685; courriel: risq.cirasst@ssss.gouv.qc.ca ; http://www.risq-cirasst.umontreal.ca J<br />

No. dossier<br />

n<br />

Réservé à V usage<br />

de l'intervenant<br />

•<br />

V J R


RISQ<br />

DEP-ADO<br />

GRILLE DE DÉPISTAGE DE CONSOMMATION PROBLÉMATIQUE D'ALCOOL ET DE DROGUES CHEZ LES<br />

ADOLESCENTS ET LES ADOLESCENTES<br />

Version 3.1 - octobre 2003<br />

GRILLE DE COTATION<br />

1. AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS, AS-TU CONSOMMÉ L'UN DE CES PRODUITS ET SI OUI<br />

QUELLE A ÉTÉ LA FRÉQUENCE DE TA CONSOMMATION ?<br />

Pas<br />

consommé<br />

A l'occasion 1 fois par mois<br />

environ<br />

La fin de<br />

semaine ou<br />

une à deux fois<br />

par semaine<br />

3 fois et + par<br />

semaine mais<br />

pas tous les<br />

jours<br />

Tous les jours<br />

Alcool 0 1 2 3 4 5<br />

Cannabis 0 1 2 3 4 5<br />

Cocaïne 0 1 2 3 4 5<br />

Colle/Solvant 0 1 2 3 4 5<br />

Hallucinogènes 0 1 2 3 4 5<br />

Héroïne 0 1 2 3 4 5<br />

Amphétamines /<br />

speed<br />

0 1 2 3 4 5<br />

Autres* 0 1 2 3 4 5<br />

' médicaments sans prescription, barbituriques, sédatifs, hypnotiques, tranquillisants, ritalin.<br />

2. b) À QUEL ÂGE AS-TU COMMENCÉ À CONSOMMER RÉGULIÈREMENT ?<br />

ALCOOL < 12 ans = 3 DROGUE < 14 ans = 3<br />

12 à 15 ans =2 14 à 15 ans = 2<br />

16 ans ou + =1 16 ans pu + = 1<br />

3. AU COURS DE TA VIE,T'ES-TU DÉJÀ INJECTÉ(E) DES DROGUES ?<br />

OUI = 8 NON = 0<br />

4. AS-TU CONSOMMÉ DE L'ALCOOL OU D'AUTRES DROGUES AU COURS DES 30 DERNIERS<br />

JOURS ?<br />

OUI = 2 NON = 0<br />

5. AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS COMBIEN DE FOIS AS-TU PRIS 8 (garçon) 5 (fille)<br />

CONSOMMATIONS D'ALCOOL OU PLUS DANS UNE MÊME OCCASION ?<br />

AUCUNE FOIS = 0 1 À 2 FOIS = 1 3 À 25 FOIS = 2 26 FOIS ET + = 3<br />

6. AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS, CELA T'EST-IL ARRIVÉ...<br />

OUI = 2 NON = 0<br />

FAIRE LE TOTAL DES POINTS<br />

13 et moins = Feu vert<br />

Entre 14 et 19 = Feu jaune<br />

20 et + = Feu rouge<br />

° pas de problème évident (aucune intervention nécessaire)<br />

0 problème en émergence (intervention souhaitable)<br />

0 problème évident (intervention spécialisée nécessaire)<br />

Toute reproduction ou utilisation de cette grille doit porter la mention : RISQ, Germain M., Guyon L., Landry M., Tremblay, J., Brunelle, N., Bergeron, J.<br />

® RISQ 2003 Version 3.1 - octobre 2003<br />

- -3-


PEP-ADO- Version 3.1 - octobre 2003<br />

GRILLE DE COTATION (SUITE)<br />

Classement par centiles des facteurs de consommation problématique et du score total selon l'âge et le sexe<br />

GARÇONS 14 ANS ET- GARÇONS 15 ANS ET +<br />

Percentiles FACTEUR 1 FACTEUR 2 FACTEUR 3 SCORE FACTEUR 1 FACTEUR 2 FACTEUR 3 SCORE<br />

Alcool et Autres Consé- TOTAL Alcool et Autres Consé- TOTAL<br />

cannabis Drogues quences cannabis Drogues quences<br />

100 20 et + 6 et + 10 et + 32 et + 22 et + 9 et + 12 et + 32 et +<br />

95 17 3 7 26 19 4 8 25<br />

90 15 1 4 22 17 2 4 22<br />

85 14 1 4 17 16 1 4 20<br />

80 12 0 2 14 15 1 2 18<br />

75 9 0 2 11 14 0 2 16<br />

70 8 0 0 9 12 0 2 15<br />

65 7 0 0 8 11 0 2 13<br />

60 6 0 0 6 10 0 0 11<br />

55 5 0 0 6 9 0 0 10<br />

50 4 0 0 5 7 0 0 8<br />

45 3 0 0 3 6 0 0 7<br />

40 3 0 0 3 5 0 0 6<br />

35 2 0 0 2 4 0 0 5<br />

30 2 0 0 2 3 0 0 4<br />

25 0 0 0 0 2 0 0 2<br />

20 0 0 0 0 1 0 0 1<br />

15 0 0 0 0 1 0 0 1<br />

10 0 0 0 0 0 0 0 0<br />

5 0 0 0 0 0 0 0 0<br />

0 0 0 0 0 0 0 0 0<br />

FILLES 14 ANS ET- FILLES 15 ANS ET +<br />

Percentiles FACTEUR 1 FACTEUR 2 FACTEUR 3 SCORE FACTEUR 1 FACTEUR 2 FACTEUR 3 SCORE<br />

Alcool et Autres Consé- TOTAL Alcool et Autres Consé- TOTAL<br />

cannabis Drogues quences cannabis Drogues quences<br />

100 20 et + 10 et + 10 et + 32 et + 20 et + 13 et + 10 et + 38 et +<br />

95 19 5 8 30 17 4 6 22<br />

90 18 2 6 26 15 2 4 20<br />

85 17 1 6 22 15 1 4 18<br />

80 16 1 4 18 14 1 2 16<br />

75 15 0 2 16 13 0 2 15<br />

70 13 0 2 15 12 0 2 14<br />

65 11 0 2 14 11 0 0 12<br />

60 10 0 0 12 10 0 0 11<br />

55 7 0 0 9 9 0 0 10<br />

50 7 0 0 8 8 0 0 9<br />

45 6 0 0 6 7 0 0 8<br />

40 3 0 0 3 6 0 0 7<br />

35 3 0 0 3 5 0 0 6<br />

30 2 0 0 2 4 0 0 5<br />

25 2 0 0 1 3 0 0 3<br />

20 1 0 0 1 2 0 0 3<br />

15 0 0 0 0 1 0 0 1<br />

10 0 0 0 0 0 0 0 0<br />

5 0 0 0 0 0 0 0 0<br />

0 0 0 0 0 0 0 0 0<br />

RISQ - RECHERCHE ET INTERVENTION SUR LES SUBSTANCES PSYCHOACTIVES - QUÉBEC<br />

950, rue Louvain Est, Montréal (Québec) H2M 2E8; téléphone : (514) 385-3490 poste 1133;<br />

télécopie : (514) 385-4685; courriel : risq.cirasst@ssss.gouv.qc.ca; http://www.risq-cirasst.umontreal.ca<br />

-4-


RECHERCHE ET INTERVENTION SUR LES SUBSTANCES PSYCHOACTIVES - QUÉBEC<br />

950, rue Louvain Est, Montréal (Québec) H2M 2E8 Téléphone : 514.385.3490 poste 1133 Télécopie : 514.385.4685<br />

Courriel : risq.cirasst@ssss.gouv.qc.ca; http://www.risq-cirasst.umontreal.ca<br />

DEP-ADO<br />

GRILLE DE DÉPISTAGE DE CONSOMMATION PROBLÉMATIQUE<br />

D'ALCOOL ET DE DROGUES CHEZ LES ADOLESCENTS ET LES ADOLESCENTES<br />

Version 3.1 - octobre 2003<br />

CE QU'EST LA DEP-ADO<br />

Notes explicatives et mode d'emploi<br />

La DEP-ADO est un questionnaire bref qui permet d'évaluer l'usage d'alcool et de drogue chez<br />

les adolescents et de faire un premier dépistage de la consommation problématique, ou à<br />

risque. Il peut être utilisé en modes face-à-face ou auto-administré et son utilisation sert autant<br />

des objectifs de dépistage et de référence que de recherche et de suivi épidémiologique.<br />

ORIGINE<br />

Au départ, cette grille de dépistage a été conçue pour les intervenantes de première ligne qui<br />

souhaitent utiliser un outil rapide et valide sur le plan scientifique, leur permettant de dépister les<br />

adolescent(e)s ayant une consommation problématique d'alcool ou d'autres drogues. Elle a été<br />

préparée, en partie, à l'aide du questionnaire INDICE DE GRAVITÉ D'UNE TOXICOMANIE<br />

POUR LES ADOLESCENTS (IGT-ADO, version 3.0), mis au point par un groupe de<br />

chercheur(e)s du RISQ, pour l'évaluation systématique des jeunes présentant un problème de<br />

consommation de substances psychoactives (Landry et al, 2002). Elle peut donc être utilisée dans<br />

le cadre d'un continuum avec cet outil d'évaluation au sens où les adolescentes ayant obtenu la<br />

cote maximum (20 et +) à la passation de la grille seront par la suite évalués avec l'IGT-ADO. La<br />

DEP-ADO a été conçue pour les jeunes de 11 à 18 ans; il est préférable de ne pas l'utiliser avec<br />

les moins de 11 ans. Pour les jeunes de 18 ans et plus, les grilles de dépistage pour adultes sont<br />

habituellement utilisées, comme par exemple le DÉBA-ALCOOL et le DÉBA-DROGUES (voir<br />

les informations à cet effet sur le site WEB du RISQ www.risQ-cirasst.umontreal.ca).<br />

IMPORTANT!!!<br />

Il s'agit d'un instrument de dépistage et par conséquent, il vous amènera à identifier un certain<br />

.nombre de jeunes présentant des problèmes de consommation d'alcool ou d'autres drogues. Il est<br />

donc important de prévoir les suites d'une telle opération, en terme de suivi à donner à ces<br />

jeunes, que ce soit un traitement, une référence vers une ressource spécialisée ou de<br />

l'information. La DEP-ADO devrait toujours être utilisée dans un contexte où des actions sont<br />

prévues et planifiées et des ententes établies avec des ressources adéquates.<br />

Les questions de la DEP-ADO ont été choisies à partir des résultats obtenus à l'analyse de la<br />

banque de données de l'IGT-ADO utilisé auprès de jeunes venant des milieux scolaires, des<br />

centres Jeunesse et des centres de réadaptation. Les éléments sélectionnés viennent de ce<br />

questionnaire et du DSM IV et sont ceux qui se retrouvent le plus souvent associés à des<br />

problèmes importants de toxicomanie. Les questions touchent : (1) la consommation de diverses<br />

substances psychoactives au cours des 12 derniers mois et (2) des derniers 30 jours, (3) l'âge du<br />

début de la consommation régulière, (4) l'injection de substances, (5) le boire excessif, (6) la<br />

consommation de tabac, et finalement (7) un certain nombre de méfaits associés à la<br />

consommation.<br />

DEP-ADO Grille de dépistage de consommation problématique d'alcool et de drogues chez les adolescents et les adolescentes<br />

® RJSQ, 2003 Version 3.1 • octobre 2003<br />

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UNE GRILLE VALIDÉE<br />

Une première version de la DEP-ADO (version 1.0, avril 1999) a été expérimentée au cours du<br />

printemps et de l'été 1999 auprès de divers intervenantes de CLSC, milieux scolaires, centres<br />

Jeunesse et centres de réadaptation afin d'en vérifier la faisabilité. En même temps, des études de<br />

corrélations ont également permis d'en faire une première validation qui s'est avérée positive.<br />

Les résultats de ces deux démarches ont présidé à une seconde version (version 2.0, novembre<br />

1999) qui a été largement utilisée au Québec et dans certaines régions européennes.<br />

Depuis, le RISQ a mené une étude plus approfondie afin d'en évaluer les qualités<br />

psychométriques, tant au plan de la validité (de construit, de critère et convergente) que de la<br />

fidélité (test-retest, inter modes de passation, cohérence interne). Les résultats obtenus lors de<br />

cette étude ont confirmé la validité et la fidélité de la DEP-ADO et suscité l'inclusion de certains<br />

changements en vue d'une troisième (version 3.1, octobre 2003). Cette dernière version est donc<br />

plus rigoureuse sur le plan psychométrique et plus utile au niveau clinique, permettant de fournir<br />

aux intervenantes de première ligne un outil encore plus performant.<br />

LA VERSION 3.1 : QUELQUES NOUVEAUTÉS IMPORTANTES<br />

1- Les renseignements signalétiques (n° de dossier, âge, sexe, niveau scolaire) ont .été<br />

rassemblés et placés au début de la grille afin de faciliter son utilisation.<br />

2- Dans la version 2.0, un filtre placé après la première question dictait à l'intervenant(e) de<br />

passer directement à la question 7.) lorsque l'adolescent(e) déclarait ne pas avoir consommé dans<br />

les 12 derniers mois. Le rationnel de l'époque était que la grille ne tienne pas compte de toute<br />

consommation antérieure puisque son objectif est de dépister les consommateurs problématiques<br />

actuels. Cependant, il s'est avéré que les questions de la consommation régulière (question 2.a),<br />

de la précocité de cette consommation (question 2.b), ainsi que le fait de s'être déjà injecté<br />

(question 3.) au cours de la vie constituent des éléments à risque qui doivent être visibles et<br />

identifiés dans l'évaluation globale du dépistage de la consommation problématique. D'ailleurs,<br />

l'analyse psychométrique montre que ces items sont des éléments discriminants pour les feux<br />

rouges (consommation problématique) et, par conséquent, qu'ils ne peuvent et ne doivent pas<br />

être exclus sous prétexte de l'obsolescence de cette consommation. Ainsi, le filtre a été déplacé<br />

pour se retrouver après la question 3.).<br />

3- Quatre nouveaux items sur les conséquences de la consommation ont été ajoutés à la question<br />

6.). En premier lieu, la question 6.b) qui ajoute la dimension psychologique des conséquences et<br />

qui complète ainsi la question 6.a) sur les répercussions physiques de la consommation. Aussi, la<br />

question 6.h) sur les risques associés à la consommation apporte des informations cliniques<br />

importantes. Quant à la question 6.i), elle permet d'explorer une dimension importante dans la<br />

consommation : la tolérance au produit. En ce qui concerne la question 6.j), elle permet d'évaluer<br />

la gravité de la consommation de l'adolescent(e) par son interprétation subjective; le fait d'avoir<br />

déjà demandé de l'aide auprès d'un(e) intervenant(e) signale que l'individu a reconnu, à un<br />

moment ou un autre, avoir un problème de consommation et qu'il a même sollicité de l'aide à cet<br />

égard. D'ailleurs, ce dernier item s'est avéré fort pertinent à l'intérieur des analyses factorielles.<br />

4- Autre nouveauté, les scores relatifs à chaque question ou items de la grille se classent en trois<br />

facteurs : le premier facteur renvoie à la consommation d'alcool et de cannabis qui constituent<br />

les « drogues usuelles »; le deuxième concerne là consommation d'autres drogues moins<br />

fréquemment utilisées (héroïne, cocaïne, etc.); le troisième facteur illustre plutôt les<br />

DEP-ADO Grille de dépistage de consommation problématique d'alcool et de drogues chez les adolescents et les adolescentes<br />

® RISQ, 2003 Version 3.1 - octobre 2003<br />

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conséquences de la consommation (problèmes associés). Ainsi, l'addition verticale (par colonne)<br />

des scores fournit un total qui lui est propre : le score brut facîoriel Ensuite, l'addition de ces<br />

trois scores bruts factoriels donne le score total, à partir duquel nous pouvons établir le degré de<br />

gravité de la consommation (feu vert, feu jaune, feu rouge). Ce changement a été initié par les<br />

analyses factorielles qui ont permis d'identifier certains regroupements de conditions. Ceux-ci,<br />

une fois établis, constituent trois facteurs particuliers déterminants. Ces changements permettent,<br />

sur le plan clinique, de situer l'adolescent(e) évalué non seulement en fonction des feux, mais<br />

également en regard de ces nouveaux facteurs, ce qui apporte un supplément d'information.<br />

Toutefois, l'intervenant(e) qui ne désire pas utiliser les trois facteurs, peut continuer à calculer le<br />

score original (Feux) en suivant les instructions de la feuille de cotation.<br />

5- Enfin, nous avons aussi effectué certains changements dans la cotation des items (le pointage<br />

pour chaque question). Les principales modifications concernent les questions 1, 2, 3 et 5. Pour<br />

connaître plus précisément ces changements, veuillez consulter la feuille de cotation qui<br />

accompagne la DEP-ADO. De plus, le calcul du score total (Feux) s'en voit lui aussi modifié,<br />

tandis que l'interprétation reste la même. En effet, cela signifie que les limites qui déterminent<br />

les catégories (Feux) changent mais que chacun des feux préserve son sens clinique<br />

(consommation problématique ou non et nécessité de l'intervention). Ainsi, dans la version 3.1<br />

de la DEP-ADO, un score total de 13 ou moins signale un feu vert, entre 14 et 19 un feu jaune,<br />

tandis qu'un score total supérieur ou égal à 20 révèle un feu rouge.<br />

Bref, cette troisième version ne se distingue pas fondamentalement de la version précédente. Les<br />

changements proposés, s'ils demandent une plus grande attention de la part des utilisateurs<br />

habitués à la version précédente, fourniront un instrument plus performant et valide pour les<br />

intervenantes de première ligne désireux d'avoir entre leurs mains un outil de dépistage de la<br />

consommation problématique. Pour une utilisation optimale et adéquate de l'instrument, la<br />

prochaine section fournira aux intéressés le protocole d'utilisation de la nouvelle grille (version<br />

3.1).<br />

UTILISATION DE LA DEP-ADO (version 3.1)<br />

GÉNÉRALITÉS<br />

La passation de la DEP-ADO se fait en entrevue face-à-face et l'intervieweur inscrit les réponses<br />

directement sur la feuille, aux endroits indiqués. Si l'adolescent(e) refuse de donner une réponse,<br />

vous marquez R (pour « refus »), s'il affirme ne pas savoir, vous inscrivez NSP (« pour ne sait<br />

pas »), à côté de la question.<br />

Bien que le questionnaire, dans sa forme actuelle, est conçu pour une entrevue face-à-face, il<br />

peut être utilisé de façon auto-administrée, seul ou en groupe, avec la supervision d'un(e)<br />

intervenant(e). Il importera alors de bien encadrer les jeunes de façon à ce qu'ils comprennent<br />

bien le sens des questions ainsi que la façon de répondre au questionnaire. On insistera sur<br />

l'importance de bien tenir compte des instructions (ex. «passez à...»), de répondre à toutes les<br />

questions qui les concernent, etc..<br />

Les trois colonnes situées à droite de la feuille, réservées à l'intervenant(e), renvoient à trois<br />

facteurs («alcool-cannabis», «autres drogues» et «conséquences») et servent à l'attribution<br />

des scores. Le calcul des scores est effectué immédiatement après la passation du questionnaire,<br />

à l'aide de la feuille de cotation annexée à la grille. Les scores sont additionnés verticalement<br />

(par colonne) pour aboutir à 3 scores bruts factoriels (1 score brut par facteur) au bas de la grille,<br />

DEP-ADO Grille de dépistage de consommation problématique d'alcool et de drogues chez les adolescents et les adolescentes<br />

® RISQ, 2003 Version 3.1 - octobre 2003<br />

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à droite. Les trois scores bruts factoriels s'additionnent horizontalement pour donner le score<br />

total (juste en dessous) qui, lui, permet de dépister et d'orienter, le cas échéant, l'adolescent(e)<br />

vers tes services appropriés.<br />

FEU VERT : score 13 ou moins = Pas de problème évident (aucune intervention nécessaire).<br />

FEU JAUNE : score entre 14 et 19 = Problème en émergence. Une intervention est jugée<br />

souhaitable en première ligne. L'intervenant(e) pourra utiliser d'autres outils d'intervention, dont<br />

l'IGT-Adolescents s'il a reçu la formation appropriée, ou encore approfondir lés questions qui ont<br />

donné lieu à des scores élevés. D est suggéré de se référer aux partenaires et aux organismes de<br />

sa région qui ont développé des programmes ou des interventions pour ces jeunes (ex. centres de<br />

réadaptation ou régies régionales).<br />

FEU ROUGE : score de 20 ou plus = Problème évident. Une intervention est suggérée vers une<br />

ressource spécialisée, ou en complémentarité avec une telle ressource. On devrait, dans tous ces<br />

cas, faire une évaluation de la gravité de la toxicomanie à l'aide de l'IGT-Adolescents.<br />

Pour les questions 2.a), 6.a), 6.f), 6.h) et 7.) il n'y a pas de cotation. Ces items ont une valeur<br />

clinique (d'où leur présence) mais ne sont pas calculés dans le score 1 .<br />

PARTICULARITÉS : LES QUESTIONS DE LA DEP-ADO<br />

1. AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS. AS-TU CONSOMMÉ L'UN DE CES PRODUITS ET, SI OUI,<br />

QUELLE A ÉTÉ LA FRÉQUENCE DE TA CONSOMMATION?<br />

Cette question permet d'établir le profil de consommation de la personne évaluée, en fonction du<br />

type de produit et de la fréquence de consommation. Il est important de lui poser toutes les<br />

questions même si elle dit n'avoir rien consommé au cours de la période envisagée. Il arrive<br />

souvent que la mention d'un produit rappelle à l'interviewé(e) une consommation qu'il avait<br />

oubliée. S'il est difficile d'établir une fréquence exacte, à cause des variations au cours de l'année,<br />

on mettra la fréquence usuelle ou la plus souvent expérimentée. Le tableau qui suit vous donne<br />

des indications sur la définition du terme « consommation » :<br />

«FORT» BIÈRE VIN<br />

43 ml ( 1 y2 once) = 1 cons. 1 petite (341 ml) = 1 cons. 1 coupe (5oz/142 ml) = 1 cons.<br />

375 ml (13 onces) = 9 cons. 1 grosse (625 ml) = 2 cons. 1/2 litre = 3,5 cons.<br />

750 ml (26 onces) = 18 cons. 1 King can (750 ml)= 2 cons. Bout. (750 ml) = 5 cons.<br />

1,141 (40 onces) = 27 cons. 1 Boss (950 ml) =3 cons. Bout. (1 litre) = 7 cons.<br />

1 Max Bull (1.181) - 3.5 cons.<br />

60 ml de Listerine =<br />

30 ml d'Aqua =<br />

1 pichet<br />

1 cons.<br />

1 petit baril (51)<br />

1 cons.<br />

= 4 à 6 cons «VIN FORTIFIÉ»<br />

=15 cons.<br />

1 petite coupe (85 ml) = 1 cons.<br />

1 cons. = 17 mi ou 13,6 g d'alcool pur. Par exemple, une bière de 341 ml à 5% contient 17 ml d'alcool pur (i.e. 341 ml X .05)<br />

la bière à 0,5% n'est pas considérée comme une consommation d'alcool<br />

Les analyses factorielles ne permettent pas d'inclure ces items dans la structure du questionnaire. Ils ont présenté<br />

une trop forte corrélation sur plus d'un facteur ou n'ont pas présenté, de corrélation significative avec aucun des<br />

facteurs. Ils sont toutefois conservés dans le questionnaire pour leur utilité clinique mais ne peuvent être additionnés<br />

dans le calcul du score de la DEP-ADO.<br />

DEP-ADO Grille de dépistage de consommation problématique d'alcool et de drogues chez les adolescents et les adolescentes<br />

® RISQ, 2003 Version 3.1 - octobre 2003<br />

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2. a) Au COURS DE TA VIE, AS-TU DÉJÀ CONSOMMÉ L'UN DE CES PRODUITS DE FAÇON<br />

RÉGULIÈRE?<br />

Le fait de consommer de façon régulière constitue une situation à risque quant au développement<br />

de problèmes avec l'alcool ou les autres drogues. Si l'adolescent(e) signale une consommation<br />

régulière, vous devez poser la question 2.b). Sinon, vous passez directement à la question 3.). La<br />

régularité est établie ici à « au moins une fois par semaine pendant au moins un mois » au cours<br />

de sa vie. La question se réfère aux produits identifiés à la question 1.). Il n'y a pas de score<br />

attribué à cette question.<br />

2. b) À QUEL ÂGE AS-TU COMMENCÉ À CONSOMMER RÉGULIÈREMENT?<br />

La précocité de la consommation régulière est également un élément à risque; dans la grille, elle<br />

est cotée en fonction du type de produit (alcool ou autre drogue). Vous inscrivez l'âge au début<br />

de la consommation régulière, même si l'interviewé(e) a cessé de consommer le produit depuis.<br />

S'il y a plusieurs produits (drogues), vous inscrivez celui pour lequel la consommation a été la<br />

plus précoce.<br />

3. AU COURS DE TA VIE, T'ES-TU DÉJÀ INJECTÉ(E) DES DROGUES ?<br />

Le mode d'utilisation d'une substance est un élément important dans l'évaluation des risques.<br />

Les utilisateurs de drogues via les voies intraveineuses (UDI) sont particulièrement à risque à<br />

plusieurs niveaux (intensité de la consommation, problèmes de santé physique, comportements<br />

délinquants, etc.). Il est important de préciser à l'adolescent(e) que cette question dépiste un<br />

comportement à vie (même si effectué une seule fois). Il importe également qu'il s'agit des<br />

produits déjà mentionnés, on ne prendra pas en compte les injections de stéroïde ou<br />

d'androgènes, habituellement administrés de façon intramusculaire.<br />

Filtre !<br />

Si, dans ,1a question 1.), Fadolescent(e) n'a déclaré aucune consommation d'alcool ou d'autres<br />

drogues au cours des 12-derniers mois, vous devez passer à la question 7.) après avoir complété<br />

la question s.)-<br />

4. AS-TU CONSOMMÉ DE L'ALCOOL OU D'AUTRES DROGUES AU COURS DES 30 DERNIERS<br />

JOURS?<br />

Cette question permet de connaître la situation la plus récente quant à l'utilisation de l'une ou de<br />

plusieurs des substances mentionnées à la question 1).<br />

Garaons<br />

5. a) AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS COMBIEN DE FOIS AS-TU PRIS 8 CONSOMMATIONS<br />

Filles<br />

D'ALCOOL OU PLUS DANS UNE MÊME OCCASION ?<br />

5.b) AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS COMBIEN DE FOIS AS-TU PRIS 5 CONSOMMATIONS<br />

D'ALCOOL OU PLUS DANS UNE MÊME OCCASION ?<br />

Les questions 5.a) et 5.b) viennent compléter le tableau de la question 1.). Les jeunes se<br />

caractérisent par une consommation d'alcool de type « binge », c'est-à-dire un grand nombre de<br />

consommations par occasion, sans nécessairement consommer toutes les semaines. Cette façon<br />

de boire est particulièrement associée à l'intoxication et à certains comportements tels, les<br />

DEP-ADO Grille de dépistage de consommation problématique d'alcool et de drogues chez les adolescents et les adolescentes<br />

® RISQ, 2003 Version 3.1 - octobre 2003<br />

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accidents, la conduite avec les facultés affaiblies, la violence et les actes délinquants. Le seuil<br />

retenu varie selon le sexe : pour les garçons il est de 8 consommations ou plus, alors que pour les<br />

filles on retient 5 consommations ou plus. Par ailleurs, la cotation reste la même pour les deux<br />

sexes (voir feuille de cotation).<br />

6. Au COURS DES 12 DERNIERS MOIS, CELA T'EST-IL ARRIVÉ... ? :<br />

Avec cette question, on cherche à évaluer les impacts de la consommation de substances sur<br />

divers domaines de la vie de l'adolescent(e). Les éléments choisis sont ressortis comme<br />

significativement associés à la consommation excessive lors de l'analyse des données de TIGT-<br />

Adolescent : santé physique et psychologique, relations familiales, amicales et amoureuses,<br />

difficultés à l'école, coûts des substances, gestes délinquants, comportements à risque et<br />

tolérance au produit. Chaque réponse positive constitue un élément de risque qui sera coté en<br />

conséquence (sauf les questions 6.a), 6.f) et 6.h) qui ne sont pas calculées dans le score). Il est<br />

possible que malgré une forte consommation, il ou elle réponde NON pour chacun des items.<br />

Soit que l'adolescent(e) n'a pas encore de conséquences associées à sa consommation, soit qu'il<br />

n'a pas conscience de celles-ci ou bien encore, qu'une forme de déni peut amener une réponse<br />

par la négative à l'ensemble de ces questions. Quoi qu'il en soit, l'intervenant(e) pourra lui<br />

signaier cette information, mais devra s'en tenir à la réponse donnée.<br />

7. QUELLE A ÉTÉ TA CONSOMMATION DE TABAC AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS ?<br />

Cette question a été ajoutée dans la version précédente de la DEP-ADO, sans calcul du score, en<br />

fonction de l'intérêt manifesté par les intervenantes face à la consommation de tabac chez les<br />

jeunes et des liens possibles entre le tabagisme et les modes de consommation d'alcool et<br />

d'autres drogues.<br />

CALCUL DU SCORE TOTAL (FEUX)<br />

Vous êtes maintenant prêt(e) à faire le calcul du score de la personne interviewée en vous<br />

référant à la feuille de cotation annexée à la grille. L'expérimentation des versions 1.0 et 2.0<br />

nous a montré que cette opération intéresse particulièrement les adolescent(e)s et peut servir de<br />

point de départ pour aborder sa consommation, de façon plus poussée, si les conditions de<br />

passation le permettent.<br />

l ere étape : le calcul des scores bruts factoriels<br />

A l'aide de la feuille de cotation, vous allez maintenant attribuer un score à chaque réponse<br />

donnée par l'adolescent(e) dans les cases attribuées à cet effet (sauf pour les questions qui n'ont<br />

pas de case prévue). Vous remarquerez que, selon les questions, les cases pour l'attribution des<br />

scores appartiennent distinctement à trois colonnes. Chacune de ces colonnes représente un<br />

facteur : « alcool et cannabis » forment le premier facteur, les « autres drogues » le deuxième et<br />

les « conséquences » de la consommation constituent le troisième facteur. Après avoir coté les 6<br />

questions, vous allez faire la somme des scores (cases) de façon verticale, c'est-à-dire par<br />

colonne, ce qui vous donnera un score brut factoriel (un par colonne).<br />

2 eme étape : le calcul du score total (feux)<br />

L'addition horizontale des trois scores bruts factoriels établit le score total qui, lui, permet le<br />

dépistage de la consommation problématique de l'adolescent(e) (feu vert, jaune ou rouge).<br />

Rappelons qu'un score total de 13 ou moins signale un feu vert, entre 14 et 19 un feu jaune,<br />

tandis qu'un score total supérieur ou égal à 20 révèle un feu rouge. Il serait important d'être plus<br />

attentif avec les adolescent(e)s qui obtiennent des scores se situant aux alentours de la frontière<br />

DEP-ADO Grille de dépistage de consommai ion problématique d'alcool et de drogues chez les adolescents et les adolescentes<br />

® RISQ, 2003 Version 3.1 - octobre 2003<br />

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départageant chacun des feux (à plus ou moins 1 de la limite). En effet, le choix de tracer une<br />

frontière est un choix stratégique (celui qui apparaît le meilleur à partir des analyses statistiques)<br />

mais il peut comporter un risque, soit celui de dépister un usage problématique chez des<br />

personnes qui n'en n'ont pas (faux positifs) ou encore à l'inverse, de ne pas dépister des<br />

personnes ayant un usage réellement problématique (des faux négatifs). Ainsi, une plus grande<br />

attention (vigilance) devra être portée dans de tels cas.<br />

Une 3 eme étape facultative : le calcul du classement par centiles<br />

Le classement par centiles permet de situer un adolescent (sa position) parmi la population<br />

étudiée. Ainsi, si un jeune obtient une cote percentile de 80 pour la dimension «alcoolcannabis»<br />

(premier facteur), on conclura que 80% des jeunes de même âge et sexe rapportent<br />

une plus faible consommation que lui 2 . Pour effectuer cette opération, il suffit de repérer, en<br />

fonction du groupe d'âge et du sexe, dans des tables de conversions (au dos de la grille de<br />

cotation), l'équivalent par centiles des scores bruts factoriels du jeune en question. Il s'agit donc<br />

de convertir son score brut factoriel en cote percentile pour savoir comment le jeune se situe<br />

dans chacun des facteurs. La même opération peut se faire pour le score total (FEUX).<br />

En conclusion, le score à la DEP-ADO permet tout d'abord de classifier le degré de la<br />

problématique de consommation d'un jeune en fonction de trois niveaux (vert, jaune ou rouge).<br />

Ensuite, il est aussi possible d'utiliser les trois facteurs (alcool-cannabis; autres drogues;<br />

conséquences) pour décrire plus en détail le type de consommateur évalué. Dans ce dernier cas,<br />

il est possible d'évaluer le classement par centiles de son degré de consommation par rapport aux<br />

autres consommateurs et ainsi, de savoir si sa situation devrait être considérée comme plus<br />

urgente que la moyenne par exemple. Les scores factoriels ne se comparent pas entre eux.<br />

CALCUL INFORMATISÉ DES SCORES<br />

Les personnes intéressées peuvent se procurer le programme de calcul informatisé des scores<br />

(FEUX et scores factoriels), en format EXCEL ou SPSS, en s'adressant au RISQ.<br />

RÉFÉRENCES<br />

Guyon, L. et L. Desjardins (2002). Consommation d'alcool et de drogues chez les élèves du secondaire au<br />

Québec en 2000. In L'alcool, les drogues, le jeu : les jeunes sont-ils preneurs? Institut de la<br />

Statistique du Québec. Québec<br />

Guyon, L. et Landry, M. (2001) Histoire d'un outil de dépistage attendu : la DEP-ADO. Actions Tox, 1<br />

(10) : 5-6.<br />

Landry, M., Guyon, L., Bergeron, J., Provost, G. (2002). Évaluation de la toxicomanie chez les<br />

adolescents. Développement et validation d'un instrument. Alcoologie et Addictologie, 24 (1) : 7-13.<br />

NOTE IMPORTANTE


QUATRIEME RENCONTRE<br />

LES CONTEXTES ET LA LOI DE L'EFFET<br />

Objectifs généraux<br />

Que les adolescents :<br />

connaissent des facteurs de protection pouvant prévenir<br />

l'apparition d'une dépendance ou d'une consommation<br />

problématique;<br />

reconnaissent les facteurs de risque pouvant mener à une<br />

consommation problématique;<br />

évaluent les avantages et les inconvénients de leur<br />

consommation;<br />

• développent des habiletés de communication avec<br />

l'environnement;<br />

apprennent à gérer leurs émotions.<br />

Objectifs spécifiques<br />

Que les adolescents :<br />

identifient les contextes à risque au niveau de la consommation;<br />

comprennent l'interaction entre le contexte, la substance, et<br />

l'individu;<br />

apprennent à reconnaître les situations appropriées et non<br />

appropriées de consommation;<br />

fassent des liens avec leurs propres expériences de<br />

consommation;<br />

reconnaissent la pression des pairs qui influence leur<br />

consommation;<br />

identifient des techniques pouvant faire face à la pression des<br />

pairs afin de s'affirmer auprès de ces derniers.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 93


Matériel<br />

Crayons, papiers et ciseau<br />

• Trois petits contenants<br />

Un bol ou plat à croustilles, arachides ou autres friandises<br />

(pretzels, jujubes, etc.)<br />

• Feuilles-support 1 - Activité 1 - Contextes de ma consommation<br />

d'alcool et de drogues - (questionnaire à photocopier)<br />

• Feuilles-support 2 - Activité 1 - Informations concernant les<br />

contextes de consommation - Pour l'animateur<br />

- Feuille-support 1 - Activité 2 - L'exercice S I C/Facteurs reliés à<br />

la substance (à découper)<br />

• Feuille-support 2 - Activité 2 - L'exercice S I C/Facteurs reliés à<br />

la l'individu (à découper)<br />

• Feuille-support 3 - Activité 2 - L'exercice S I C/Facteurs reliés au<br />

contexte (à découper)<br />

• Feuille-support 1 - Activité 3 - Informations pour supporter<br />

l'animation du jeu de la «peanut». (Important de lire avant<br />

l'animation) - Pour l'animateur<br />

• Feuilles-support 2 - Activité 3 - Techniques de résistance aux<br />

pressions - Pour l'animateur<br />

Durée<br />

• 1 h 30<br />

Déroulement de la quatrième rencontre<br />

Les contextes et la loi de l'effet<br />

1. Accueil et présentation du thème de la rencontre.<br />

2. Activité 1 : Contextes de ma consommation d'alcool et de drogues<br />

(questionnaire). Prévoir environ 25 minutes.<br />

3. Activité 2 : La loi de l'effet. Pour cette activité, prévoir au moins<br />

30 minutes.<br />

4. Activité 3 : Le jeu de la peanut. Prévoir également 30 minutes.<br />

5. Retour et évaluation : «Ce que j'ai retenu c'est que...». Prévoir<br />

5 minutes.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 94


Notes à l'intervenant<br />

Les contextes : le milieu de vie familial et le milieu social<br />

La consommation de psychotropes s'inscrit toujours dans un contexte<br />

particulier dont il faut tenir compte. En ce qui a trait aux facteurs sociaux<br />

par exemple il est facile de constater que, dans le monde actuel, la<br />

consommation est fortement valorisée. La consommation de certaines<br />

substances est encouragée et celle-ci change en fonction des époques et<br />

des cultures. Il n'y a pas si longtemps, il n'y avait aucune mise en garde sur<br />

les paquets de cigarettes, les mineurs pouvaient en acheter et des publicités<br />

vantaient les bienfaits du tabagisme! En effet, les gens sont bombardés<br />

quotidiennement de messages incitant à la consommation : publicités de<br />

bières, de loteries et autres. On nous vante la qualité de produits présentés<br />

comme essentiels à notre bien-être. La satisfaction immédiate de nos<br />

moindres désirs est présentée comme allant de soi. Pourquoi nous priver'?<br />

«Ne payez rien avant 1 an!». On fait également la promotion de la<br />

recherche de sensations fortes et d'intensité dans les plaisirs, la popularité<br />

grandissante des sports extrêmes en fait foi.<br />

Le corollaire de cette maximisation du plaisir est que la souffrance est<br />

évacuée comme étant quelque chose d'inutile qu'il faut éviter à tout prix.<br />

Susciter le désir en prolongeant les attentes; apprendre à vivre avec<br />

certains manques; comprendre que la souffrance peut parfois faire grandir<br />

semblent être devenus des apprentissages à proscrire. On prescrit donc des<br />

antidépresseurs pour éviter de vivre un deuil douloureux. La prescription de<br />

médicaments anxiolytiques ou d'antidépresseurs sert souvent à supporter<br />

des conditions de vie ou de travail qui sont trop difficiles ou impossibles à<br />

changer. La consommation s'inscrit donc dans le contexte plus global d'une<br />

société qui véhicule des messages dont l'ambiguïté n'échappe pas aux<br />

adolescents : «Il est strictement interdit de consommer des drogues<br />

illicites... consommez plutôt des drogues légales et des produits taxables qui<br />

Feront rouler l'économie!» Et qui comportent aussi des risques pour votre<br />

santé devrait-on ajouter (sédentarité, obésité, etc.)!<br />

Dans un autre registre, il faut savoir reconnaître les influences qui nous<br />

entourent dans notre environnement social et familial. Du côté de la famille<br />

par exemple, les adolescents d'aujourd'hui, tout comme ceux d'hier<br />

d'ailleurs, sont confrontés au modèle de consommation des parents. Les<br />

plus haut taux de consommation jamais enregistrés dans la population l'ont<br />

été à la fin des années 1970 1 . Les adolescents de cette époque sont les<br />

parents des adolescents d'aujourd'hui avec comme conséquence que la<br />

consommation des enfants sera souvent banalisée et même parfois initiée<br />

Adlaf, E.M., Paglia, A., et Ivis, F. (1999). Sondage sur la consommation de<br />

drogues par les élèves de l'Ontario, 1977-1999 : Résultats du SCDEO, document<br />

de recherche du CTSM no 5. Toronto. Centre de toxicomanie et de santé<br />

mentale.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

95


par la famille. La consommation dans la famille et la façon dont elle est<br />

vécue influencera grandement celle des enfants. Si ies jeunes choisissent<br />

parfois des substances différentes de celles des parents, ils reproduisent<br />

souvent le modèle de consommation qu'ils ont pu observer à la maison.<br />

Évidemment, des contextes familiaux où des situations de violence, d'abus<br />

et de négligence se répètent et où la communication entre les membres est<br />

difficile vont favoriser le développement de consommation problématique<br />

chez les adolescents. En ce qui concerne les influences familiales, le fait<br />

qu'un grand frère ou une grande sœur fume la cigarette semblerait encore<br />

plus déterminant que la consommation de tabac des parents dans la<br />

décision de fumer ou non 2 .<br />

Avoir des amis qui consomment est aussi un facteur de risque important.<br />

Les jeunes qui ont des amis consommateurs ont beaucoup plus de chances<br />

de consommer que les autres. Mais des études récentes 3 démontrent qu'il<br />

faut être prudent avant d'y voir un lien de causalité. Il semblerait en effet<br />

que les jeunes choisissent des amis qui consomment justement parce qu'ils<br />

ont envie de tenter cette expérience. Évidemment, ce sont ces amis qui<br />

vont initier la consommation, mais on est loin d'une opération de «tordage<br />

de bras» que peut suggérer le terme de «pression des pairs» comme<br />

facteur de risque. La pression des pairs ici, doit être entendue comme la<br />

pression que l'adolescent se met à vouloir être accepté par un groupe.<br />

Toutefois, il semblerait que cette pression des pairs entre en jeu lorsque le<br />

jeune veut réduire ou cesser sa consommation.<br />

Bref, les éléments à tenir compte relatifs au contexte de consommation sont<br />

v les circonstances de l'utilisation (moment, lieu, ambiance, personnes,<br />

mode d'administration);<br />

s l'accessibilité;<br />

v le contexte d'appartenance (famille, amis, etc.);<br />

^ les facteurs culturels et ethniques;<br />

s la situation financière;<br />

S l'occupation du temps (loisirs, travail, études).<br />

Perron,B., Loiselle, J. (2003). Enquête québécoise sur le tabagisme chez les<br />

élèves du secondaire, 2002. Rapport d'analyse, Québec. Institut de la statistique<br />

du Québec. 127 p.<br />

Santé Canada (2001). Prévention des problèmes attribuables à la consommation<br />

d'alcool et d'autres drogues chez les jeunes : Un compendium des meilleures<br />

pratiques.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 96


La loi de l'effet<br />

C'est un concept central qu'il importe de bien expliquer. La drogue, c'est<br />

pas magique! La substance ingérée ne fait que modifier la proportion de<br />

différentes substances (les neurotransmetteurs) déjà présentes à l'état<br />

naturel dans le cerveau humain (drogues endogènes). L'effet ressenti ou<br />

obtenu varie selon les interactions entre trois types de facteurs : la<br />

substance (S), l'individu (I) et le contexte (C). Les éléments relatifs à la<br />

Substance et à l'Individu ont été vus lors des deuxième et troisième<br />

rencontres. Nous aborderons lors de cette rencontre les facteurs reliés aux<br />

Contextes.<br />

Toutefois, pour faciliter la compréhension de l'animateur, voici un tableau<br />

résumant les facteurs associés à la Substance, à l'Individu et au Contexte à<br />

considérer pour bien évaluer la situation d'usage de drogues d'un<br />

adolescent.<br />

SUBSTANCE<br />

• Propriétés<br />

pharmacologiques<br />

(dépresseur,<br />

perturbateur, etc.)<br />

• Type d'effets<br />

• Mode d'administration<br />

• Interaction des<br />

substances<br />

• Qualité du produit<br />

• Dosage (quantité,<br />

concentration)<br />

• Rythme de<br />

consommation<br />

(fréquence et durée de<br />

l'usage)<br />

• Connaissance des<br />

produits<br />

• Prix des produits<br />

accessibles<br />

• Grande disponibilité des<br />

produits<br />

INDIVIDU<br />

Facteurs biologiques<br />

(sexe, hérédité, poids,<br />

etc.)<br />

Condition physique (état<br />

de santé, âge, etc.)<br />

Facteurs psychologiques<br />

(santé mentale, humeur,<br />

etc.)<br />

Maturité psychosociale<br />

Expériences antérieures<br />

Motivation, attentes,<br />

besoins<br />

Habitudes de vie (qualité<br />

du sommeil, alimentation,<br />

etc.)<br />

Utilisation de moyens<br />

inadéquats pour répondre<br />

aux besoins de détente,<br />

de plaisir ou<br />

d'expériences nouvelles<br />

Sécurité personnelle<br />

menacée<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

CONTEXTE<br />

• Circonstances de<br />

l'utilisation (lieu,<br />

ambiance, personnes<br />

présentes)<br />

• Accessibilité<br />

• Contexte<br />

d'appartenance<br />

(famille, amis, etc.)<br />

• Facteurs culturels et<br />

ethniques<br />

• Situation financière<br />

• Occupation du temps<br />

(loisirs, travail,<br />

études)<br />

97


Pour bien illustrer la loi de l'effet, c'est-à-dire l'effet que produit une drogue<br />

sur une personne donnée, dans des circonstances données, on peut utiliser<br />

l'exemple de l'effet placebo. Une expérience scientifique a déjà démontré<br />

que des gens persuadés d'avoir pris de l'alcool se sont mis à présenter des<br />

comportements de personnes intoxiquées alors qu'on leur avait donné une<br />

boisson non alcoolisée! Ici, c'est la dimension des attentes de l'individu qui<br />

entre en ligne de compte. Les vendeurs de drogues connaissent bien ce<br />

facteur, quand ils disent à l'acheteur : «C'est du bon!» ou «Fais attention!<br />

Elle est forte.», ils conditionnent ainsi l'effet que le client obtiendra.<br />

L'effet d'une drogue (E) est donc toujours fonction de la Substance (S), de<br />

l'Individu (I) et du Contexte (C), d'où la formule E = S I C. L'interaction de<br />

ces trois catégories de facteurs détermine l'expérience que vit le<br />

consommateur. Les individus deviennent dépendants de l'expérience que la<br />

drogue leur fait vivre et non de la substance. Pour comprendre une<br />

personne aux prises avec une dépendance, il faut chercher à savoir quelle<br />

est l'expérience recherchée. Qu'est-ce que la consommation lui apporte? À<br />

quels besoins répond sa consommation?<br />

Une personne timide qui, sous l'effet de l'alcool, réussit à se présenter et à<br />

entretenir une conversation avec quelqu'un qui l'intéresse, trouvera<br />

l'expérience très agréable. Mais le plaisir ressenti n'est pas seulement<br />

attribuable à l'alcool, mais aussi à la situation qui est en train de se dérouler<br />

de même qu'à la confiance en elle-même qui se trouve rehaussée. De la<br />

même façon, le jeune qui consomme du cannabis avec ses amis peut<br />

trouver l'expérience plaisante parce qu'il est avec ses amis et qu'ils ont du<br />

plaisir ensemble. Ce n'est pas seulement l'effet physiologique du cannabis<br />

qui lui donne envie de recommencer. Autrement dit, l'effet d'une drogue<br />

n'est pas garanti, autre exemple : une même substance, prise par un même<br />

individu, n'aura pas le même effet selon le contexte : dans une fête ou au<br />

poste de police?<br />

Le message à transmettre tout au long de cette rencontre, c'est qu'il est<br />

possible de réduire les risques et les conséquences de sa consommation<br />

lorsqu'on porte une attention particulière aux différents facteurs reliés à la<br />

Substance, à l'Individu et au Contexte.<br />

Les facteurs de risque<br />

Certains individus présentent des caractéristiques et des expériences de vie<br />

les rendant plus susceptibles de présenter des risques liés à leur<br />

consommation. Voir le tableau intitulé Facteurs de risque à la page<br />

suivante,<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 98


À propos de ces facteurs de risque, il faut retenir qu'un facteur de risque<br />

n'est pas un lien de causalité. Une personne peut présenter plusieurs des<br />

facteurs de risque énumérés sur cette liste et développer un mode de vie<br />

délinquant ou des idéations suicidaires plutôt qu'une consommation<br />

problématique de substances psychoactives. Le développement d'une<br />

consommation problématique ou le passage de l'usage à l'abus n'est jamais<br />

le résultat d'une cause unique mais toujours la conséquence d'un faisceau<br />

d'interactions entre une série de facteurs liés, comme mentionné<br />

précédemment, à la Substance, à l'Individu et au Contexte.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

99


FACTEURS DE RISQUE*<br />

Substance Individu Contexte familial<br />

Grande accessibilité<br />

aux produits<br />

Faible estime de soi Relation parent/enfant<br />

difficile<br />

Quantité consommée Souffrance psychologique,<br />

cruauté mentale<br />

Messages familiaux<br />

ambigus<br />

Polyconsommation Faible valorisation Communication difficile<br />

ou inexistante<br />

Mode<br />

d'administration<br />

Fréquence de la<br />

consommation<br />

Manque d'adhésion aux<br />

valeurs sociales<br />

Traumatismes de<br />

l'enfance : abandon,<br />

négligence, abus physique<br />

et sexuel<br />

Difficulté à gérer ses<br />

émotions<br />

Expériences sexuelles<br />

précoces<br />

Dépression, problèmes de<br />

santé mentale<br />

Famille désunie dans un<br />

climat de tension<br />

Niveau d'autorité excessif<br />

ou absence totale<br />

d'autorité<br />

Habiletés parentales<br />

limitées<br />

Contexte<br />

milieu social<br />

Milieu incitant à la<br />

consommation<br />

Consommation dans le<br />

cercle d'amis<br />

Conditions de travail<br />

difficiles<br />

Manque de<br />

reconnaissance, de<br />

satisfaction dans les<br />

rapports avec autrui<br />

Nombreuses occasions<br />

de consommer<br />

Difficultés scolaires<br />

Séparation des parents Échecs, absentéisme,<br />

décrochage scolaire<br />

Pauvreté, chômage Désengagement social<br />

Handicap physique Violence, abus Abandon des activités<br />

habituelles<br />

Recherche de la nouveauté<br />

et du risque<br />

Comportement criminel<br />

ou antisocial dans la<br />

famille<br />

Stress, anxiété, agressivité Consommation dans la<br />

famille<br />

Isolement, solitude Manque d'intérêt pour les<br />

activités familiales<br />

Attitudes rebelles Réactions émotives liées<br />

à un changement de<br />

milieu de vie<br />

Ennui, vide Manque de supervision et<br />

discipline appropriées<br />

Manque d'habilités sociales Manque de liens affectifs<br />

Précocité de la<br />

consommation<br />

Consommation solitaire<br />

Difficultés financières<br />

Fréquentations de lieux<br />

reconnus pour la vente<br />

de drogue<br />

Publicité incitative<br />

* Tiré de Durocher, L., Desrosiers, P., Trudeau-LeBlanc, P., Pelletier, S., (Hiver<br />

2000/2001), Usage et abus de drogues, guide d'accompagnement et<br />

d'intervention, Centre jeunesse de Montréal. 18 p.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 100<br />

*


ACTIVITE 1<br />

Contextes de ma consommation d'alc<br />

et dé drogues "<br />

Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

^ Î-<br />

• identifient les contextes à risque au niveau de la consommation.<br />

Matériel<br />

- Crayons<br />

• Feuilles-support 1 - Activité 1 - Contextes de ma consommation<br />

d'alcool et de drogues - (questionnaire à photocopier)<br />

• Feuilles-support 2 - Activité 1 - Informations concernant les<br />

contextes de consommation - Pour l'animateur<br />

Durée<br />

• 25 minutes<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

101


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Distribuer aux adolescents les questionnaires (Feuilles — support 1 —<br />

Activité 1).<br />

3. Leur demander de répondre de façon individuelle aux questions de 1 à<br />

6. Les jeunes non-consommateurs de drogues illicites peuvent aussi<br />

faire le test en pensant à leur consommation d'alcool ou de tabac.<br />

4. Quand tout le monde a terminé, l'animateur reprend avec le groupe les<br />

questions 1 à 6 en leur demandant quels sont les contextes qui, d'après<br />

eux, sont les plus à risque d'avoir des conséquences néfastes et<br />

inversement, lesquels sont les moins à risque et pourquoi? Les jeunes<br />

ne sont pas obligés de partager leurs réponses individuelles au<br />

questionnaire. L'animateur complète ou corrige à l'aide des Feuillessupport<br />

2 - Activité 1 - Informations concernant les contextes de<br />

consommation - Pour l'animateur.<br />

5. Terminer l'exercice en résumant les éléments qui rendent un contexte<br />

moins à risque et un contexte plus à risque soit des moments, des lieux,<br />

des circonstances dans lesquels il vaut mieux s'abstenir. Pour se faire,<br />

l'animateur se réfère au tableau présenté à la fin des Feuilles-support 2<br />

- Activité 1. Bien spécifier cependant que l'évaluation des risques reliés<br />

à ces facteurs doit évidemment être faite en tenant compte des<br />

interactions possibles entre eux et ceux reliées à la Substance et à<br />

i'Individu soit la loi de l'Effet.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 102


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITÉ 1<br />

Contextes de ma consommation d'alcool et<br />

de drogues 4<br />

1. Où et dans quelles circonstances consommes-tu des drogues?<br />

À la maison<br />

À l'école ou au travail<br />

Dans mes loisirs<br />

Lors de fêtes, parties,<br />

spectacles, etc.<br />

Avec des ami(e)s<br />

Dans les bars<br />

Dans les rues, les parcs<br />

Autres :<br />

2. Quand consommes-tu des drogues?<br />

Le matin • L'après-midi • Le soir • La nuit •<br />

La semaine • La fin de semaine •<br />

3. Avec qui consommes-tu des drogues?<br />

En solitaire • Avec mon chum ou ma blonde •<br />

Avec mes parents • Avec mes frères, sœurs •<br />

Avec mes amis • Avec mes compagnons de classe<br />

ou de travail<br />

Autres : •<br />

'<br />

m<br />

Souvent Régulièrement Occasionnellement Rarement<br />

• • • _•_<br />

ri • _ •<br />

•f LI •<br />

• • • •<br />

• "" " "•<br />

• " • _ n •<br />

• • • •<br />

• '' L ' •<br />

Adapté de Tremblay, R., Werner, A., Savard, M.(1996). Programme de<br />

formation à l'intervention de première ligne auprès des adultes que la<br />

consommation d'alcool, de médicaments ou d'autres drogues met en situation<br />

de risque. Ministère de la Santé et des Services sociaux.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

•<br />

103


4. Accessibilité<br />

Comment te procures-tu les substances que tu consommes?<br />

Sur ordonnance médicale • Sur la rue •<br />

Dans des commerces (SAQ, pharmacies) D'une connaissance :<br />

• «pusher», ami, •<br />

chum, blonde<br />

Autre : • À la maison •<br />

Peux-tu facilement connaître la qualité des substances que tu te procures?<br />

Oui • Non •<br />

Quel pourcentage de tes revenus investis-tu dans ta consommation? %<br />

5. Discutes-tu de ta consommation de drogue ou d'alcool?<br />

Oui Plus ou moins Non<br />

Avec les membres de ta famille? • • •<br />

Avec ton chum ou ta blonde? • • •<br />

Avec tes amis? • • •<br />

Avec tes camarades de travail ou de classe? • • •<br />

Avec ton médecin? • • •<br />

Avec d'autres personnes? • • •<br />

6. Penses-tu que ta consommation peut avoir un impact négatif?<br />

Oui Plus ou moins Non<br />

Sur la qualité de ta relation avec ton chum ou ta • • •<br />

blonde? • • •<br />

Sur la qualité de ta relation avec ta famille? • • •<br />

Sur la qualité de tes relations amicales? • • •<br />

Sur ton travail ou ton école? • • •<br />

Sur ta situation financière? • • •<br />

Sur ta situation judiciaire? • • •<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 104


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 1<br />

Informations concernant les contextes de<br />

consommation<br />

1. Où et dans quelles circonstances consommes-tu des drogues?<br />

Cette question aborde dans quels contextes la consommation a lieu. Les<br />

contextes reliés aux occasions spéciales partagées avec des amis et<br />

occasionnellement lors de loisirs sont moins sujets à risque sans toutefois<br />

en être exempts bien entendu. En effet lorsque la consommation demeure<br />

dans le domaine du plaisir, de la socialisation et de la célébration<br />

d'événements spéciaux, il s'agit là de conditions favorables à une saine<br />

gestion. Évidemment, des facteurs reliés à la substance (ex. : la quantité)<br />

et à l'individu (ex. : l'état de santé) pourront également influer sur les<br />

risques associés à ces contextes de consommation.<br />

Le contexte de consommation le plus à risque demeure celui de consommer<br />

souvent à l'école ou au travail car cela peut affecter la capacité de remplir<br />

ses obligations et les conséquences pour l'insertion sociale et<br />

professionnelle risquent d'être plus lourdes. La majorité des jeunes<br />

consomme généralement dans la rue et dans les parcs ou chez des amis en<br />

l'absence ou à l'insu de leurs parents. La consommation à la maison est<br />

moins risquée que dans un lieu public, mais est-elle permise ou encadrée<br />

par les parents?<br />

2. Quand consommes-tu des drogues?<br />

Voici par ordre décroissant les moments privilégiés de consommation par<br />

les adolescents : les soirs de fin de semaine; durant le jour les fins de<br />

semaine; les soirs de semaine et durant le jour la semaine. On comprendra<br />

que la consommation matinale comporte des risques plus grands de devenir<br />

un consommateur problématique. Aussi, les consommations avant ou<br />

pendant le travail ou l'école sont plus susceptibles de présenter des<br />

conséquences pour l'individu.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

105


3. Avec qui consommes-tu des drogues?<br />

La consommation de drogues à l'adolescence est souvent reliée à des<br />

besoins d'appartenance et de socialisation. Il n'est donc pas surprenant<br />

qu'elle se fasse majoritairement avec des amis plus ou moins intimes. La<br />

consommation avec les membres de la famille est plus risquée à moins<br />

qu'elle soit circonscrite à la consommation de petites quantités d'alcool lors<br />

d'occasions spéciales encadrées par ia famille. Bien sûr la consommation en<br />

solitaire est souvent un indice aggravant révélateur ou prédictif d'une<br />

consommation problématique.<br />

4. Accessibilité : comment te procures-tu les drogues que tu consommes?<br />

Les drogues légales comme le tabac et l'alcool ont l'avantage indéniable<br />

d'avoir sur leurs étiquettes ou emballages des informations précises sur la<br />

concentration et la nature des produits qu'elles contiennent. De la même<br />

façon, les médicaments, qu'ils soient prescrits ou non, sont accompagnés<br />

d'informations relatives aux substances qu'ils contiennent, leur<br />

concentration, la posologie recommandée et les contre-indications<br />

possibles. Ces avantages ne doivent cependant pas nous faire oublier que<br />

leur usage comporte des risques comme pour toutes les drogues. Le<br />

nombre d'hospitalisations pour abus de Ritalin chez les enfants de 10 à 14<br />

ans aux États-Unis en 1995 était le même que celui des hospitalisations<br />

pour surdose de cocaïne 5 .<br />

Les risques supplémentaires que comportent les drogues illégales sont liés<br />

au contexte prohibitif. Leur illégalité empêche toute forme de contrôle sur<br />

leur composition, leur concentration, leur pureté, leur prix, etc. Il est aussi<br />

important de mentionner que le contexte de la prohibition fait en sorte que<br />

les drogues illégales sont plus accessibles. En effet peu de vendeurs de<br />

drogues demandent l'âge de leurs clients. Deux conseils de prévention<br />

secondaire afin de réduire les risques et conséquences liés à l'usage de<br />

substances illicites : premièrement il est toujours préférable d'acheter de<br />

quelqu'un que l'on connaît et deuxièmement il ne faut jamais croire tout ce<br />

qu'il dit! Les petits vendeurs ne font que répéter ce que leurs fournisseurs<br />

leur répètent et très peu d'entre eux procèdent à des analyses afin de<br />

vérifier la composition et la concentration de leurs produits.<br />

Toutes les substances illégales qui se présentent sous forme de poudre, de<br />

comprimés, de capsules sont susceptibles d'être vendues pour ce qu'elles<br />

ne sont pas, mélangées à des substances inconnues, présentant des<br />

concentrations extrêmement variables. Même le cannabis, dont plusieurs<br />

consommateurs vantent le côté «naturel» peut parfois être altéré par des<br />

adjuvants (ex. : le PCP) destinés à en augmenter l'effet.<br />

Ministère de la Santé et des Services Sociaux (1997), Les toxicomanies liées aux<br />

médicaments psychotropes chez les personnes âgées, les femmes et les<br />

enfants : Recension des écrits. Québec.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 106


La dernière question sur le pourcentage des revenus consacré à la<br />

consommation vise à susciter une réflexion sur l'impact financier des<br />

habitudes de consommation. On comprendra que les usagers de drogues<br />

qui consacrent un très grand pourcentage de leurs revenus à la<br />

consommation sont plus à risque. Cette affirmation doit cependant être<br />

tempérée par le fait que bien des jeunes disposent de revenus très<br />

minimes. Un adolescent n'a pas besoin de consommer de façon excessive<br />

ou d'être dépendant pour être rapidement à court d'argent. La criminalité<br />

lucrative risque d'apparaître rapidement chez les individus prédisposés à<br />

s'engager dans la criminalité dès que leur consommation devient régulière 6 .<br />

5. Discutes-tu de ta consommation de drogue ou d'alcool?<br />

Le fait d'avoir quelqu'un de confiance à qui parler de sa consommation agit<br />

comme facteur de protection de développer un usage problématique. Le<br />

point de vue de l'entourage permet au consommateur d'avoir un regard plus<br />

objectif ou à tout le moins, d'avoir une autre opinion que la sienne, Il est<br />

important de savoir si l'absence de discussion sur la consommation est<br />

reliée à un isolement social important ou à une consommation si peu<br />

importante qu'elle ne suscite pas de questionnement.<br />

6. Penses-tu que ta consommation peut avoir un impact négatif?<br />

Cette question amène le jeune à explorer les conséquences possibles de sa<br />

consommation sur différentes sphères de sa vie. Pour plusieurs jeunes<br />

consommateurs, la reconnaissance d'une consommation problématique est<br />

très difficile. Lorsqu'on regarde avec eux si leur consommation leur a déjà<br />

occasionné des impacts négatifs, les réponses affirmatives sont plus<br />

nombreuses. Plus le jeune aura coché de oui à cette question, plus la<br />

consommation sera à risque d'être problématique.<br />

Brunelle, N., Brochu, S., Cousineau, M-M. (2003). Points de vue d'adolescents<br />

quant aux liens entre leur usage de drogues et leur délinquance, In<br />

L'Intervenant, revue sur l'alcoolisme et la toxicomanie. Vol. 9. No 3. Avril 2003.<br />

22 p.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 107


Tableau synthèse concernant les facteurs de risque* reliés<br />

aux contextes de consommation<br />

Facteurs reliés<br />

aux contextes<br />

Moins de risque Plus de risque<br />

• Circonstances • Fête, occasion spéciale • Avant ou pendant le<br />

travail ou l'école<br />

• Provenance • Substance facilement<br />

identifiable dont la pureté<br />

et la concentration sont<br />

connues<br />

• Avant une entrevue<br />

pour un emploi<br />

• Conduite d'un véhicule<br />

ou sport dangereux<br />

• Substance dont on<br />

ignore la nature et<br />

offerte par un inconnu<br />

• Moment privilégié • Soir de fin de semaine • Matin de semaine<br />

• Lieu de<br />

consommation<br />

• Partenaires de<br />

consommation<br />

• Chez quelqu'un que je<br />

connais<br />

• Des amis proches et au<br />

moins l'un d'entre eux ne<br />

consomme pas<br />

• À l'école ou au travail<br />

• Les parents pour les<br />

substances illégales<br />

• Des inconnus<br />

* N. B. - L'évaluation des risques reliés à ces facteurs doit évidemment être<br />

faite en tenant compte des interactions possibles entre eux et ceux reliés à<br />

la Substance et à l'Individu.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 108


Objectifs<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITE 2<br />

• comprennent l'interaction entre le contexte, la substance, et<br />

l'individu;<br />

apprennent à reconnaître les situations appropriées et non<br />

appropriées de consommation;<br />

fassent des liens avec leurs propres expériences de<br />

consommation.<br />

Matériel<br />

Ciseau et trois petits contenants<br />

Feuille-support 1 - Activité 2 - L'exercice S I C/Facteurs reliés à<br />

la substance (à découper)<br />

Feuille-support 2 - Activité 2 - L'exercice S I C/Facteurs reliés à<br />

la l'individu (à découper)<br />

Feuille-support 3 - Activité 2 - L'exercice S I C/Facteurs reliés au<br />

contexte (à découper)<br />

Durée<br />

• 30 minutes<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 109


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter les objectifs et le déroulement de l'activité,<br />

2. Avoir préalablement découper les pointillés des Feuilles-support 1, 2 et 3<br />

- Activité 2. Mettre les petits papiers découpés dans trois contenants<br />

différents :<br />

- un pour les facteurs reliés à la Substance,<br />

- un deuxième pour ceux reliés à l'Individu<br />

- un troisième pour les facteurs qui concernent les Contextes.<br />

3. À tour de rôle, demander aux participants de piger un coupon par<br />

contenant. Celui-ci se retrouve donc avec trois coupons décrivant une<br />

interaction Substance-Individu-Contexte (S-I-C). Il lit à haute voix ce<br />

qui est écrit sur les trois petits papiers.<br />

4. Demander aux participants de discuter et de décrire le type d'expérience<br />

qui sera vécu suite à l'interaction des trois éléments inscrits sur les<br />

coupons. L'animateur facilite l'échange à l'aide des questions suivantes :<br />

«Est-ce une expérience où la consommation est agréable ou<br />

désagréable?»<br />

«Quels sont les éléments qui justifient votre point de vue?»<br />

«Quelles sont les émotions qui peuvent être ressenties lors d'une telle<br />

expérience ?»<br />

«Quels sont les avantages et les conséquences possibles suite à cette<br />

expérience de consommation?»<br />

5. Demander ensuite s'ils ont déjà vécu ou été témoins d'une expérience<br />

désagréable de consommation. Pour chaque expérience racontée,<br />

demander aux participants d'identifier les facteurs qui ont, selon eux,<br />

contribué à rendre l'expérience désagréable. Quelles sont les émotions<br />

ressenties au moment de l'expérience et celles qui ont été vécues par la<br />

suite?<br />

6. Terminer en expliquant la loi de l'effet. Spécifier que la drogue n'est pas<br />

magique! L'effet ressenti ou obtenu varie toujours selon les interactions<br />

entre trois types de facteurs : la substance (S), l'individu (I) et le<br />

contexte (C) d'où la formule E = S I C. L'interaction de ces trois<br />

catégories de facteurs détermine l'expérience que vit le consommateur.<br />

Il devient plus facile de réduire les risques et les conséquences de sa<br />

consommation lorsqu'on porte une attention particulière aux différents<br />

facteurs reliés à chacun des trois types soit à la Substance, à l'Individu<br />

et au Contexte.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 110


:<br />

<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 1<br />

(À DÉCOUPER)<br />

/ L'EXERCICE S I C<br />

FACTEURS RELIÉS À LA SUBSTANCE<br />

S<br />

FUMER 2 PUFS DE POT<br />

UNE FOIS PAR SEMAINE<br />

FUMER 2 GRAMMES DE H<br />

PAR JOUR<br />

S<br />

FUMER DU CRACK TOUS LES JOURS<br />

S<br />

S'INJECTER 1/4 DE GRAMME DE<br />

COKE TROIS FOIS PAR SEMAINE<br />

: S<br />

FUMER DEUX PAQUETS DE<br />

1 CIGARETTES PAR JOUR<br />

is<br />

: FUMER UN JOINT DE CANNABIS<br />

TOUTES LES DEUX SEMAINES<br />

S<br />

; MANGER 1 GRAMME DE<br />

: CHAMPIGNONS MAGIQUES 3 FOIS<br />

; PAR SEMAINE<br />

: S<br />

PRENDRE DE L'ECSTASY ,DES<br />

SPEEDS ET DE LA MESS UNE FOIS<br />

1 PAR SEMAINE<br />

s<br />

FUMER 1/4 GR D'HÉROÏNE<br />

: TOUS LES JOURS<br />

S<br />

: PRENDRE UNE FIOLE DE GHB ET<br />

i TROIS SHOOTERS DEUX FOIS PAR<br />

! SEMAINE<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

S<br />

VIDER UN 26 ONCES DE VODKA<br />

LE SAMEDI SOIR<br />

S<br />

SNIFFER TROIS LIGNES DE COKE<br />

UNE FOIS PAR MOIS<br />

S<br />

SNIFFER DU BUTANE UNE FOIS<br />

S<br />

GOBER TROIS ACIDES TOUTE LES<br />

SEMAINES<br />

S<br />

PRENDRE DES CALMANTS AVEC DE<br />

LA BIÈRE TOUS LES JOURS<br />

S<br />

S<br />

SNIFFER DE L'ESSENCE UNE FOIS<br />

PAR SEMAINE<br />

SE SHOOTER DE LA MESS<br />

UNE FOIS PAR SEMAINE<br />

S<br />

PRENDRE DEUX PCP ACHETÉS D'UN<br />

INCONNU SUR LA RUE<br />

S<br />

PRENDRE 10 CAFÉS PAR JOUR<br />

S<br />

MANGER TROIS PALETTES DE<br />

CHOCOLAT ET BOIRE DEUX LITRES<br />

DE PEPSI TOUS LES JOURS<br />

111


(À DÉCOUPER)<br />

I<br />

<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 1<br />

L'EXERCICE S I C<br />

FACTEURS RELIÉS À L'INDIVIDU<br />

UNE FILLE DE 12 ANS QUI VEUT<br />

i IMPRESSIONNER SES AMIES<br />

: I<br />

: UNE PERSONNE TRÈS FATIGUÉE<br />

: I<br />

:<br />

: I<br />

il<br />

I<br />

I<br />

I<br />

I<br />

I<br />

UN PERSONNE CANCÉREUSE<br />

EN PHASE TERMINALE<br />

UN DÉFICIENT LÉGER TRÈS<br />

INFLUENÇABLE<br />

UN JEUNE INTINÉRANT DE 17 ANS<br />

UN GARS DE 14 ANS QUI<br />

CHERCHE À AVOIR DU FUN<br />

UN GARS QUI SORT D'UNE THÉRAPIE<br />

POUR PERSONNES TOXICOMANES<br />

UNE PERSONNE ÂGÉE<br />

QUI VIT SEULE<br />

UN ADULTE SUPER STRESSÉ<br />

UN GARS DE 16 ANS EN<br />

PLEINE FORME<br />

I<br />

I<br />

I<br />

I<br />

I<br />

I<br />

UN GARS DE 10 ANS<br />

QUI VEUT ESSAYER<br />

UN GARS TRÈS EN COLÈRE<br />

UN ADOLESCENT DE 16 ANS QUI<br />

S'ENNUIE POUR MOURIR<br />

UNE ADOLESCENTE TRÈS<br />

MALHEUREUSE QUI PENSE AU<br />

SUICIDE<br />

UNE JEUNE DE 16 ANS<br />

EN PEINE D'AMOUR<br />

UN JEUNE DE 15 ANS<br />

QUI PREND DES MÉDICAMENTS<br />

I :<br />

I<br />

UNE FILLE À LA RECHERCHE DE :<br />

SENSATIONS FORTES :<br />

UNE JEUNE MÈRE AVEC DEUX<br />

JEUNES ENFANTS j<br />

I :<br />

QUELQU'UN QUI N'A PAS ;<br />

DORMI DE LA NUIT :<br />

i :<br />

UNE FILLE DE 18 ANS QUI N'A<br />

PAS MANGÉ DE LA JOURNÉE<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 112


(À DÉCOUPER)<br />

C<br />

C<br />

C<br />

C<br />

C<br />

C<br />

C<br />

<strong>FEUILLE</strong>-<strong>SUPPORT</strong> 3 - ACTIVTfÉ 2<br />

L'EXERCICE S I C<br />

FACTEURS RELIÉS AU CONTEXTE<br />

AU TRAVAIL<br />

APRÈS L'ÉCOLE<br />

À LA RÉCRÉATION<br />

DE L'APRÈS-MIDI<br />

LORS D'UN VOYAGE<br />

AUX ÉTATS-UNIS<br />

AU PARC AVEC DES AMIS<br />

DU QUARTIER<br />

AVEC MES PARENTS<br />

TOUT SEUL DANS MA CHAMBRE<br />

C<br />

AVANT DE CONDUIRE UN VÉHICULE<br />

C<br />

C<br />

AVANT DE SE COUCHER<br />

SANS ARGENT POUR PAYER<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

C<br />

C<br />

C<br />

C<br />

C<br />

C<br />

C<br />

C<br />

AVANT L'ÉCOLE<br />

AVEC DES INCONNUS DANS UN<br />

SPECTACLE<br />

AVANT UN EXAMEN<br />

DE PHYSIQUE<br />

DANS LE MÉTRO<br />

DANS UN PARTY<br />

AVEC UN GROUPE D'AMIS<br />

DANS UN SOUS-SOL<br />

AVANT DE FAIRE DU SKATE<br />

AVANT D'ALLER PARLER À<br />

QUELQU'UN QUI ME PLAÎT<br />

C<br />

AVEC UNE GANG AVANT DE FAIRE<br />

UN DÉLIT<br />

C<br />

AVANT DE FAIRE DE LA<br />

RECHERCHE D'EMPLOI<br />

113


Objectifs<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITÉ 3<br />

• reconnaissent la pression des pairs qui influence leur<br />

consommation;<br />

• identifient des techniques pouvant faire face à la pression des<br />

pairs afin de s'affirmer auprès de ces derniers.<br />

Matériel<br />

• Prévoir des cartes de «Consommateur» et une ou deux cartes<br />

«Abstinent» dépendamment du nombre de participants (Se<br />

référer au déroulement de l'activité pour connaître le texte à<br />

inscrire sur les deux types de carte)<br />

• Un piat pour mettre les arachides ou autres friandises<br />

• Des arachides ou en cas d'allergies alimentaires, autres friandises<br />

(pretzels, jujubes, etc.)<br />

• Feuille-support 1 - Activité 3 - Informations pour supporter<br />

l'animation du jeu de la «peanut» (À lire avant l'animation)<br />

• Feuilles-support 2 - Activité 3 - Techniques de résistance aux<br />

pressions - Pour l'animateur<br />

Durée<br />

Environ 30 minutes<br />

Tiré de Galarneau, M,, Bonnardeaux, J-L. (1985). Le jeu de la peanut, CLSC<br />

Pierrefonds.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 114


Déroulement de l'activité<br />

1 présenter les objectifs et le déroulement de l'activité (Lire d'abord la<br />

Feuille-support 1 - Activité 3 - Informations pour supporter l'animation<br />

du jeu de la «peanut»).<br />

2. Remettre à chacun des participants une carte en leur disant de la lire<br />

attentivement sans en dévoiler le contenu. Dans un groupe de 5 ou 6<br />

jeunes, 4 ou 5 jeunes reçoivent une carte dite «Consommateur» sur<br />

laquelle il est écrit :<br />

Mange des arachides (ou autre) et essaie de convaincre<br />

ceux qui n'en mangent pas d'en prendre.<br />

3. Le ou les joueurs qui restent reçoivent une carte dite «Abstinent» sur<br />

laquelle il est écrit :<br />

Ne mange pas d'arachides (ou autre) et refuse<br />

toutes les offres de ceux qui t'en proposent.<br />

4. Quand chaque jeune a reçu sa carte, l'animateur dépose le plat<br />

d'arachides sur une table et demande aux adolescents de commencer à<br />

jouer en respectant la consigne indiquée sur leur carte. Le jeu dure<br />

habituellement 4 à 5 minutes. Quand il n'y a plus d'arachides ou autres,<br />

l'animateur ramasse toutes les cartes.<br />

5. Faire parler les participants sur l'expérience qu'ils viennent de vivre, sur<br />

ce qui s'est passé et les émotions ressenties. Leur demander ensuite s'il<br />

peut arriver, dans d'autres circonstances, que quelqu'un exerce de la<br />

pression sur eux ou qu'eux-mêmes exercent de la pression sur d'autres<br />

par rapport à des sujets comme ceux-ci :<br />

^ Cigarette, alcool et drogue;<br />

•s Mauvais coup, vols, mensonges;<br />

• Activités sexuelles;<br />

Choix des activités des amis, etc.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

115


6. À partir de l'expérience des abstinents qui «se sont sentis mal» lorsqu'ils<br />

ont subi de la pression, et compte tenu du fait que tous les jours les<br />

jeunes risquent d'être exposés à des pressions, amener les adolescents<br />

à réfléchir sur ies deux éléments suivants 8 :<br />

^ L'importance de l'affirmation de soi. L'affirmation de soi se base sur<br />

certains droits que chacun d'entre nous possède : le droit d'exprimer<br />

ses propres sentiments et opinions et d'avoir des réactions qui nous<br />

sont propres, le droit d'être responsable de son comportement et le<br />

droit d'exprimer ses limites, ses préférences. Cette attitude garantit<br />

le respect de soi. Elle aide les autres à mieux nous connaître et<br />

facilite la communication avec eux.<br />

^ La difficulté à s'affirmer. Il n'est pas toujours facile d'exprimer son<br />

opinion lorsqu'elle diffère de celle des autres, de dire non lorsqu'on<br />

n'a pas le goût de faire ce qu'on nous propose, On se sent alors<br />

tiraillé entre le désir de se respecter soi-même et la peur d'être<br />

rejeté par les autres, d'être ridiculisé.<br />

7. Il s'agit maintenant de les amener à identifier les techniques qui ont été<br />

utilisées pour faire pression et celles utilisées pour résister à la pression.<br />

L'animateur complète en présentant les différentes techniques<br />

présentées à la Feuilles support 2 - Activité 3 - Techniques de<br />

résistance aux pressions - Pour l'animateur.<br />

8. Poursuivre en demandant aux adolescents les techniques avec lesquelles<br />

ils sont le plus à l'aise et les inviter à les pratiquer. L'animateur précise<br />

que plus on devient habile à utiliser ces techniques, mieux on peut se<br />

sortir de situations où on subit de la pression, avec élégance, sans<br />

perdre la face. Les jeunes acceptent avec plaisir de se prêter au jeu et<br />

mettent ainsi en pratique des techniques qui peuvent s'avérer très utiles<br />

pour les aider à faire respecter leurs choix.<br />

9. Terminer en rappelant aux jeunes qu'ils subissent aussi toutes sortes de<br />

pressions pour consommer toutes sortes de biens. Les publicités<br />

d'aujourd'hui ciblent le besoin d'appartenance et le désir de se<br />

démarquer des jeunes pour vendre leurs produits. On arrive à faire des<br />

pubs qui ne parlent pas du produit mais du mode de vie qu'on cherche à<br />

vendre. Demander aux jeunes d'identifier des publicités accrocheuses<br />

(annonces de bière par exemple) et de tenter de reconnaître les<br />

stratégies utilisées pour que les gens achètent ce qui leur est proposé.<br />

Cloutier, L., Coulombe, M., Matteau, J. (1991). PAVOT : Promotion de<br />

l'autonomie et de la volonté de faire obstacle aux toxicomanies, CLSC du Centre<br />

de la Mauricie.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 116


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 1<br />

J ^ PourHc imateur<br />

Informations pour supporter l'animation du jeu de la<br />

«peanut»<br />

Stratégie de base<br />

Le jeu de la «peanut» s'insère dans une conception de l'éducation qui vise à<br />

responsabiliser le jeune en mettant en évidence l'importance du choix<br />

individuel quant à la conduite considérée comme adéquate et saine.<br />

L'appartenance à un groupe et l'acceptation de soi par les autres sont des<br />

facteurs importants dans la prise de décision du jeune et il faut en tenir<br />

compte dans notre intervention.<br />

Comportements et attitudes des adolescents pendant<br />

le jeu<br />

Les «consommateurs»<br />

Les jeunes réalisent rapidement qu'un des leurs ne consomme pas<br />

d'arachides. Ils essaient de l'inciter à le faire. Au début les arguments sont<br />

du type : «Elles sont vraiment bonnes, tu ne sais pas ce que tu manquesI<br />

Tu devrais en prendre, on en prend tous! Y a pas de mal à manger des<br />

peanuts!...» Si l'abstinent refuse toujours, les propos se font plus insidieux :<br />

«T'as peur d'en prendre! Je suis sûr que tes parents sont d'accord!...».<br />

Parfois, les consommateurs en arrivent aux menaces : «T'es niaiseux, t'es<br />

pas cool! On va te forcer à en manger! Si t'en prends pas, on te parle<br />

plus!...». Il arrive aussi que les consommateurs recourent à la force. A cet<br />

effet, l'animateur doit interdire tout contact physique.<br />

Les «abstinents»<br />

Certains abstinents se bornent à répondre obstinément «non» à toutes les<br />

incitations. Quelques-uns vont jusqu'à tourner le dos au groupe. D'autres<br />

trouvent des justifications à leur refus, répondant qu'ils n'aiment pas ça ou<br />

qu'ils n'ont pas faim. Certains n'hésitent pas à utiliser l'humour : «Je ne<br />

peux pas en manger parce que je suis tombé dedans quand j'étais petit!»<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

117


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 1<br />

Techniques de résistances aux pressions<br />

Le disque rayé<br />

Cette technique consiste à refuser de discuter de notre choix et à répéter<br />

une même réponse jusqu'à ce que ia pression finisse par tomber :<br />

- «Veux-tu une cigarette?»<br />

- «Non, ça ne me dit rien.»<br />

- «Envoie donc!»<br />

- «Ça ne me dit pas.»<br />

- «Fais pas le niaiseux.»<br />

- «Écoute, je te dis que ça m'intéresse pas.»<br />

- «OK, OK, j'ai compris!»<br />

L'humour<br />

L'humour est une façon très positive de se sortir d'une situation où l'on est<br />

soumis à une pression. Cette technique démontre que nous nous sentons<br />

très à l'aise par rapport à notre choix. La personne qui essaie de nous<br />

manipuler sent qu'elle n'a pas de prise sur nous.<br />

- «Viens fumer un joint avec nous autres!»<br />

- «Non, mon skate est stationné en double.»<br />

- «Es-tu malade! Je ne suis pas capable de fumer quelque chose de plus<br />

fort que des cigarettes Popeye!»<br />

L'inversion des rôles<br />

Il s'agit de mettre de la pression sur l'autre en mettant en doute sa<br />

motivation ou en lui demandant de justifier son comportement.<br />

«Viens fumer avec nous autres!»<br />

«Pourquoi faut-il que j'en prenne? Prouve-moi que j'ai besoin de ça!»<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 118


Le compromis<br />

Cette technique a pour but de maintenir la relation avec l'autre ou avec le<br />

groupe tout en orientant l'action vers d'autres choix possibles. Nous<br />

pouvons également nous servir de nos qualités comme monnaie d'échange<br />

pour avoir la paix ou pour exercer notre droit de s'écarter de la norme du<br />

groupe.<br />

«Veux-tu une cigarette?»<br />

«Non, viens donc danser à la place.»<br />

Les alliés<br />

Il s'agit de se chercher au moins une autre personne dans le groupe qui<br />

peut exprimer son désaccord avec l'action proposée. Le fait de ne pas être<br />

le seul à vouloir aller à rencontre de l'activité proposée augmente<br />

grandement la capacité de résister à la pression.<br />

«Veux-tu une cigarette?»<br />

«Non merci, moi, je suis comme Fred (en s'approchant de lui), je suis<br />

pour la santé, hein Fred?»<br />

L'excuse<br />

Il s'agit de se trouver une raison, réelle ou inventée, pouvant nous<br />

exempter de poser le geste proposé, sans afficher clairement notre<br />

désaccord. C'est une façon d'éviter temporairement une situation, de<br />

remettre à plus tard la décision ou la confrontation, (C'est la technique avec<br />

laquelle les jeunes sont le plus à l'aise pour justifier un retard, un travail<br />

non fait, le fait que la vaisselle traîne, etc.).<br />

«Veux-tu une cigarette?»<br />

«Non merci, je suis asthmatique, ça me fait tousser. »<br />

«Pas maintenant, je m'en allais danser.»<br />

Le changement de groupe<br />

Il peut arriver que la seule façon de se respecter soi-même soit de quitter<br />

les lieux ou de se tourner vers un autre groupe d'amis qui, eux,<br />

respecteront nos choix et nos valeurs.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

119


CINQUIÈME RENCONTRE<br />

LES AVANTAGES ET LES INCONVÉNIENTS<br />

Objectifs généraux<br />

Que les adolescents :<br />

acquièrent une compréhension de la fonction, du sens et de la<br />

place qu'occupe la consommation dans leur vie;<br />

évaluent les avantages et les inconvénients de leur<br />

consommation;<br />

apprennent à gérer leurs émotions.<br />

Objectifs spécifiques<br />

Que les adolescents :<br />

reconnaissent les motifs de leur consommation;<br />

• voient les éléments qui influencent le niveau de satisfaction;<br />

identifient les avantages et les inconvénients de la<br />

consommation;<br />

comprennent comment s'installe une dépendance psychologique.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 121


Matériel<br />

Crayons<br />

Tableau et craies<br />

Feuille-support 1 - Activité 2 - Grille des avantages et des<br />

inconvénients de la consommation, (à photocopier)<br />

Feuille-support 2 - Activité 2 - Les bons et les moins bons côtés<br />

de mon usage actuel - Pour l'animateur<br />

Feuilles-support 3 - Activité 2 - Prévenir pour réduire les méfaits<br />

- Pour l'animateur<br />

Feuilles-support 4 - Activité 2 - Criminalité et consommation -<br />

Pour l'animateur<br />

Feuille-support 1 - Activité 3 - Schéma du cycle de l'assuétude<br />

(à photocopier)<br />

Feuilles-support 2<br />

l'animateur<br />

Activité 3 - Notes explicatives pour<br />

Vidéocassette «28 jours» ou «La sphère qui envoûte» des<br />

Stroumpfs, (disponible dans les clubs vidéos)<br />

Téléviseur et magnétoscope<br />

Durée<br />

• 1 h 30<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 122<br />

i y.


Déroulement de la cinquième rencontre<br />

Les avantages et les inconvénients<br />

1. Accueil et présentation du thème de la rencontre.<br />

2. Activité 1 : Ma première consommation. Pour cette première activité,<br />

prévoir environ 20 minutes.<br />

3. Activité 2 : Les avantages et les inconvénients. Prévoir 30 minutes.<br />

4. Activité 3 : Le cycle de l'assuétude. Prévoir également 35 minutes.<br />

5. Retour et évaluation : «Ce que j'ai retenu c'est que...». Prévoir 5<br />

minutes.<br />

Note importante pour la préparation de la prochaine rencontre<br />

soit la sixième «Le plaisir et les alternatives»<br />

En finissant, juste avant de quitter, on demande aux adolescents de penser<br />

à quelque chose qui les passionne, qui les intéresse, un hobby, une activité,<br />

etc. Ils doivent réfléchir à une activité, un passe-temps, une passion qu'ils<br />

pourraient nous présenter lors de la prochaine rencontre. On leur demande<br />

donc de se préparer pour la semaine suivante. Ils peuvent tout simplement<br />

nous en parler ou amener l'objet en question pour nous faire une<br />

démonstration, à titre d'exemples :<br />

• Leur morceau de musique préféré et pourquoi?;<br />

• Le skateboard (avec une démonstration!);<br />

• Un dessin qu'ils ont fait;<br />

• Un poème qu'ils ont écrit;<br />

• Un jeu de société qu'ils adorent;<br />

• Une personne qu'ils admirent;<br />

• Un instrument de musique qu'ils pratiquent;<br />

• Des objets qu'ils collectionnent;<br />

• Un sport qu'ils pratiquent;<br />

• Etc.<br />

Suggestion : Profiter de l'occasion pour faire appel à un invité spécial qui<br />

viendra nous parler de sa passion (artiste, collectionneur, animateur, etc.).<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 123


Notes à l'intervenant<br />

Trop de programmes de prévention destinés aux jeunes insistent sur les<br />

méfaits qu'occasionne la consommation sans parler des bienfaits qu'elle<br />

peut apporter. Malgré la diminution importante du tabagisme chez les<br />

jeunes ces dernières années, on constate que les campagnes anti-tabac<br />

coulent sur le dos des jeunes fumeurs (près du quart des jeunes du<br />

secondaire au Québec) comme sur le dos d'un canard. Comment expliquer<br />

cette imperméabilité?<br />

Les consommateurs auraient-ils des capacités intellectuelles limitées qui les<br />

empêchent de bien comprendre les messages? Les usagers réguliers de<br />

drogues ont-ils un goût particulièrement développé pour la souffrance? Ou<br />

encore, la dépendance à la substance est-elle si envahissante qu'elle<br />

dépossède l'individu de sa capacité de jugement?<br />

Évidemment, aucune étude n'a jamais rapporté que le quotient intellectuel<br />

des consommateurs de drogues était inférieur à celui des autres, ni qu'ils<br />

avaient des tendances marquées pour le masochisme! Autrement dit, les<br />

fumeurs de cigarettes ne sont pas des inconscients, irresponsables et<br />

suicidaires! Il y a donc nécessairement des avantages reliés à la<br />

consommation et le nier invalide notre discours face aux jeunes. Toute<br />

consommation répond à un besoin, revêt un certain sens pour l'individu.<br />

Comprendre la logique interne d'un comportement apparemment irrationnel<br />

est un préalable à toute action visant à modifier ce comportement.<br />

On observe cependant que le propre des jeunes adolescents est souvent de<br />

surestimer les avantages de la consommation tout en sous-estimant les<br />

inconvénients. Tandis que les adultes font exactement l'inverse lorsqu'ils<br />

parlent des drogues aux jeunes. Sachant que l'adolescent, dans son<br />

processus de construction identitaire, cherche souvent à se définir par<br />

opposition à l'adulte, un discours préventif efficace ne doit pas être teinté<br />

de moralisme et d'autoritarisme. Il apparaît essentiel de simplement<br />

reconnaître que les bienfaits sont bien réels. Argumenter et tenter de<br />

convaincre ont souvent pour effet de renforcer les résistances de l'individu<br />

au changement. Cette rencontre vise à rétablir un certain équilibre dans les<br />

perceptions respectives des jeunes et des adultes.<br />

Il est de première importance de faire preuve d'ouverture et de réceptivité<br />

face au discours des adolescents sur les bienfaits, réels ou perçus (mais la<br />

réalité pour un individu n'est-elle pas ce qu'il perçoit?) de leur<br />

consommation de drogues. Peut-être seront-ils plus enclins par la suite à<br />

reconnaître que les drogues peuvent aussi causer des méfaits dans<br />

certaines circonstances. Le travail de prévention secondaire consiste alors à<br />

les amener à identifier, reconnaître et éviter, autant que faire ce peut, ces<br />

circonstances. De plus, il ne faut pas oublier qu'une récente abstinence<br />

comporte également des inconvénients pour le consommateur : perte<br />

d'amis, stress en l'absence de moyens alternatifs pour relaxer, etc.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 124


Bref, l'animateur devra, tout au long de cette rencontre, retenir qu'il n'y a<br />

pas que des méfaits reliés à la consommation bien qu'il peut y avoir des<br />

méfaits lorsque la consommation de drogues devient la seule alternative à<br />

la réponse aux besoins ou lorsque le jeune ne contrôle pas sa<br />

consommation. Voici un aperçu des bienfaits et méfaits possibles 1 :<br />

Bienfaits possibles<br />

Détente;<br />

• Plaisir;<br />

Sentiment d'appartenance, socialisation avec les pairs;<br />

Consolation suite à une déception, un échec, etc.;<br />

Expression sociale à l'égard d'événements particuliers;<br />

Apaisement suite à un traumatisme;<br />

Diminution du risque de maladies coronariennes;<br />

Bienfaits thérapeutiques, usage médical du cannabis;<br />

Accessibilité à un monde imaginaire, à de nouvelles sensations.<br />

Méfaits possibles liés à la santé physique<br />

Maladies du foie liées à l'alcool;<br />

Problèmes de digestion;<br />

Arrêt respiratoire ou cardiaque en raison d'une surdose;<br />

Maladies infectieuses (hépatite A, B ou C, VIH, tuberculose) lorsqu'il y a<br />

un partage de seringues souillées;<br />

Dommages au fœtus 2 ;<br />

Affections aux poumons lorsqu'on fume le produit;<br />

Risques de perforation de la muqueuse nasale lorsqu'on prise (sniffer);<br />

Risques d'abcès lors de l'injection.<br />

Tiré de Durocher L., Desrosiers P., Pelletier S., Trudeau-LeBlanc P. (hiver<br />

2000/2001). Usage et abus de drogues, guide d'accompagnement et<br />

d'intervention. Centre jeunesse de Montréal en collaboration avec le Centre<br />

Dollard-Cormier et la Direction de la santé publique de Montréal-Centre.<br />

Comité permanent de lutte à la toxicomanie, (2000). Prise de position. Le<br />

Syndrome d'alcoolisation fœtale : informer, prévenir, soutenir, traiter, sans<br />

alarmer ni culpabiliser, Gouvernement du Québec, Ministère de la Santé et des<br />

Services sociaux.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 125


Méfaits possibles liés à l'état psychologique<br />

Confusion, angoisse, troubles mentaux passagers «bad trips», troubles<br />

de la personnalité;<br />

• Troubles de l'humeur, état dépressif, paranoïa, psychose toxique;<br />

• Hallucinations auditives, visuelles;<br />

» Irritabilité;<br />

• Apathie;<br />

• Sentiments d'agressivité;<br />

Sentiments d'anxiété et d'insécurité;<br />

• Instabilité affective;<br />

• Faible estime de soi (culpabilité, honte, mépris);<br />

Tentatives de suicide et suicide;<br />

Détresse;<br />

Dépendance psychologique;<br />

Problèmes d'apprentissage;<br />

Pertes de mémoire et de concentration;<br />

Déformation des perceptions sensorielles et altération du jugement;<br />

Fabulations.<br />

Méfaits possibles liés à la sexualité<br />

• ITS, maladies infectieuses et grossesses non désirées compte tenu de<br />

l'effet désinhibiteur pouvant entre autres diminuer la gêne et les tabous,<br />

augmenter le goût du risque, perturber son sens des valeurs et de son<br />

jugement et ainsi augmenter les comportements à risque (non<br />

protégés);<br />

• Problèmes d'ordre sexuel (difficultés érectiles, absence de désir,<br />

problèmes d'éjaculation, etc.);<br />

Violence sexuelle.<br />

Méfaits possibles liés aux habitudes de vie<br />

Troubles de l'alimentation;<br />

• Troubles du sommeil;<br />

Réduction des activités familiales et sociales.<br />

Méfaits possibles liés au contexte social<br />

• Problèmes familiaux (négligence, violence conjugale, mauvais<br />

traitements infligés aux enfants, etc.);<br />

Sentiment d'hostilité envers autrui;<br />

• Attitudes antisociales;<br />

Isolement social;<br />

Fugues;<br />

• Décrochage scolaire;<br />

Perte d'emploi;<br />

• Problèmes financiers;<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

126


Problèmes juridiques (amendes, peine d'emprisonnement, placements,<br />

etc.);<br />

Délits (vols, agressions);<br />

Prostitution;<br />

Corruption;<br />

Violence et criminalité;<br />

• Appartenance à un milieu ou à un sous-groupe criminalisé, déviant ou<br />

marginal;<br />

• Accidents de voiture (traumatismes et mortalité sur les routes).<br />

Criminalité et consommation<br />

Juste au niveau légal par exemple, il est utile de rappeler aux adolescents<br />

les différents liens à faire entre la drogue et la criminalité (tel que suggéré à<br />

l'activité 2). Selon le modèle tripartite 3 , il y a le délit de drogue lui-même<br />

comme la possession, la vente, l'achat, la culture, etc. (modèle<br />

systémique). Il y a le délit fait pour pouvoir se payer la drogue (modèle<br />

économico-compulsif) et il y a aussi la drogue qu'on prend pour être<br />

capable de faire le délit (se donner du courage) et également le délit qu'on<br />

aurait pas fait n'eût été de l'effet de la drogue sur les inhibitions et le<br />

jugement critique (modèle psycho-pharmacologique). On peut ajouter à ce<br />

modèle le délit provoqué par l'intoxication dans un contexte particulier<br />

(alcool au volant par exemple).<br />

Nonobstant les liens complexes précités, le rapport Nolin (2002) à la suite<br />

d'une vaste consultation et revue de la littérature, conclut qu'en ce^ qui<br />

concerne le cannabis, son usage ne conduit ni à la violence, ni à la<br />

criminalité*.<br />

Ce que l'intervenant doit savoir 5 :<br />

La Loi réglementant certaines drogues et autres substances régit les<br />

drogues illicites les plus fréquemment consommées ou en possession par<br />

des jeunes. De façon générale, une personne prise en défaut peut faire face<br />

à l'une des six infractions suivantes : la possession, le trafic, la possession<br />

pour fin de trafic, la culture d'opium ou de cannabis, l'importation ou<br />

l'exportation et l'obtention illégale de multiples ordonnances. La Loi citée cidessus<br />

s'applique tant aux adolescents qu'aux adultes. Toutefois, en ce qui<br />

concerne les mineurs, l'application de cette loi se fait via la Loi sur le<br />

système de justice pénale pour les adolescents (LSPJPA).<br />

Brochu,S., Plourde, C. (2003). Les modèles conceptuels explicatifs de la relation<br />

entre la consommation d'alcool et de drogues illicites et la criminalité. In<br />

L'Intervenant. Vol. 9, No. 3. Avril 2003.<br />

Nolin, P-C., Kenny, C., (2002). Rapport du Comité spécial du Sénat sur les<br />

drogues illicites. Sénat Canada. Septembre 2002. www, pari.qc.ca/droquesillicites.asp<br />

5 Tiré de Durocher L., Desrosiers P., Pelletier S., Trudeau-LeBlanc P. (hiver<br />

2000/2001). Usage et abus de drogues, guide d'accompagnement et<br />

d'intervention. Centre jeunesse de Montréal en collaboration avec le Centre<br />

Dollard-Cormier et la Direction de la santé publique de Montréal-Centre.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

127


Plusieurs principes généraux orientent la LSJPA. L'adolescent est le premier<br />

responsable de ses actes et des conséquences s'y rattachant, compte tenu<br />

de sa situation légale et psychosociale. Le législateur stipule que les<br />

mesures prises à l'égard du jeune contrevenant doivent tenir compte des<br />

besoins et responsabilités de l'adolescent ainsi que de l'intérêt et de la<br />

protection de la société. Lorsque les besoins et responsabilités du jeune<br />

sont inconciliables avec la protection de la société, cette dernière devrait<br />

primer. De plus, l'implication des parents doit être considérée comme<br />

prioritaire et ceux-ci doivent être des partenaires privilégiés pour les<br />

intervenants. Ils sont étroitement associés à toutes les étapes du processus<br />

d'intervention. Mentionnons que pour les cas de certains jeunes, il n'est pas<br />

toujours nécessaire de judiciariser l'événement, des mesures<br />

extrajudiciaires peuvent suffirent. Par exemple, un accompagnement visant<br />

à sensibiliser les jeunes aux impacts de sa consommation à travers une<br />

démarche communautaire ou pédagogique (ex. : demander au jeune d'aller<br />

chercher de l'information sur les drogues et ses effets, etc.) pourrait<br />

s'avérer suffisant et efficace.<br />

Dans le cas d'une judiciarisation, plusieurs mesures peuvent être<br />

ordonnées : l'imposition d'une amende, la restitution des biens, le<br />

versement d'une somme au profit d'une personne, le remboursement à<br />

l'acquéreur de bonne foi, l'indemnisation en nature ou en service,<br />

l'exécution d'un travail bénévole au profit de la collectivité, l'interdiction, la<br />

saisie ou la confiscation, la probation, la mise sous garde et les conditions<br />

de libératio n conditionnelle. Ainsi, il importe d'informer les jeunes sur les<br />

lois concernant la consommation et la possession de drogues. De plus, il ne<br />

faudrait pas oublier de spécifier que les adolescents profitent avec la LSJPA<br />

des mêmes droits et libertés et des mêmes garanties procédurales que les<br />

adultes. Il est également à considérer que la Chambre de la jeunesse fait<br />

une distinction importante entre la possession et le trafic de drogues.<br />

Finalement, dans tous les cas, que le jeune soit judiciarisé ou non, un<br />

accompagnement de qualité sera à privilégier en lien avec la<br />

responsabilisation de l'adolescent, son intégration positive dans le milieu et<br />

la protection de la société.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 128


Objectifs<br />

Que les adolescents :<br />

1<br />

ACTIVITE 1<br />

T |<br />

Ma première consommation<br />

• reconnaissent les motifs de leur consommation;<br />

• voient les éléments qui influencent le niveau de satisfaction.<br />

Matériel<br />

Aucun<br />

Durée<br />

20 minutes<br />

Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter les objectifs et le déroulement de l'activité.<br />

2. Donner les consignes suivantes :<br />

Vous allez maintenant plonger dans vos souvenirs. Vous reculez dans le<br />

passé jusqu'au temps où vous n'aviez pas encore consommé. Essayez<br />

de vous rappeler ce qui se passait à ce moment-là. Vous êtes<br />

maintenant à la veille de votre première consommation. Rappelez-vous<br />

les circonstances de cette première fois où vous décidez, de façon<br />

consciente, de prendre de l'alcool ou de la drogue. Pour vous aider dans<br />

cet exercice de mémorisation, vous pouvez vous poser les questions<br />

suivantes :<br />

«Quel âge aviez-vous'i'»<br />

r<br />

129


«A quelle occasion cela est-il arrivé? (fête, événement spécial, sortie,<br />

etc.)»<br />

«À quel endroit cela s'est-il passé?»<br />

«Avec qui étiez-vous? Comment cela s'est-il passé? Est-ce que<br />

quelqu'un vous a offert d'essayer ou avez-vous vécu des pressions?»<br />

«Quels étaient vos sentiments à propos d'une expérience de<br />

consommation avant de le faire?»<br />

«Qu'est-ce vous avez consommé? Comment? Quelle quantité?»<br />

«D'après vous, quelle est la raison principale qui vous a amené à<br />

consommer la première fois? Pourquoi l'avez-vous fait?»<br />

«Quelles sont les circonstances qui ont contribué à ce que vous preniez<br />

cette décision?»<br />

«Quelles émotions avez-vous ressenties?»<br />

«Y a t-il eu des répercussions, conséquences? Lesquelles?»<br />

«Comment évaluez-vous cette expérience?»<br />

3. Animer une discussion sur les scénarios usuels de première<br />

consommation. L'animateur doit tenter de faire ressortir les éléments<br />

communs entre les différents scénarios évoqués.<br />

«Quelles sont les raisons qui nous amènent habituellement à<br />

consommer les premières fois? Sont-elles les mêmes par la suite?»<br />

«A quels besoins répond cette première consommation?»<br />

«Et maintenant, aujourd'hui, quelles sont les raisons qui nous amènent<br />

à consommer?»<br />

«Les raisons sont-elles les mêmes? À quels besoins, la consommation<br />

répond-elle ?»<br />

«Si tu avais à comparer le niveau de plaisir de tes premières<br />

consommations avec le niveau de plaisir de tes consommations<br />

actuelles, qu'est-ce que ça donnerait? Est-ce que le plaisir est le même?<br />

Pourquoi?»<br />

Cet exercice permet aux adolescents d'identifier les motifs de<br />

consommation et les éléments ou facteurs pouvant influencer le niveau<br />

de satisfaction. Il est important de leur laisser le temps d'exprimer ce<br />

qu'ils ont envie de dire et de les amener à exprimer les émotions qu'ils<br />

ont pu ressentir lors de la première fois et celles vécues par la suite.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 130


Objectif<br />

ACTIVITÉ 2<br />

Les avantages et les inconvénients<br />

Que les adolescents :<br />

• identifient les avantages et les inconvénients de leur<br />

consommation.<br />

Matériel<br />

Crayons<br />

• Feuille-support 1 - Activité 2 - Grille des avantages et des<br />

inconvénients de la consommation, (à photocopier)<br />

- Feuille-support 2 - Activité 2 - Les bons et les moins bons côtés<br />

de mon usage actuel - Pour l'animateur<br />

• Feuilles-support 3 - Activité 2 - Prévenir pour réduire les méfaits<br />

- Pour l'animateur<br />

• Feuilles-support 4 - Activité 2 - Criminalité et consommation -<br />

Pour l'animateur<br />

Durée<br />

30 minutes \<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

131


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Distribuer la Feuille-support 1 - Activité 2 - Grille des avantages et des<br />

inconvénients de la consommation et demander aux participants de la<br />

remplir. Chacun fait l'exercice individuellement. Spécifier qu'ils doivent<br />

remplir la grille en fonction des avantages et des inconvénients qu'ils ont<br />

véritablement expérimentés. Ils doivent remplir la grille en fonction de<br />

leur situation personnelle actuelle.<br />

3. Lorsque tout le monde a terminé, démarrer la discussion de groupe en<br />

demandant aux adolescents de nommer les avantages et les<br />

inconvénients qu'ils ont identifiés. L'animateur complète à l'aide de la<br />

Feuille-support 2 - Activité 2 - Les bons et les moins bons côtés de mon<br />

usage actuel - Pour l'animateur.<br />

4. L'animateur poursuit la discussion en utilisant les questions suivantes :<br />

«Y a-t-ii plus d'avantages que d'inconvénients?»<br />

«Y a t-il des avantages ou des inconvénients plus importants que<br />

d'autres?»<br />

«Avez-vous du pouvoir pour changer les inconvénients?»<br />

«Vivez-vous des expériences qui peuvent vous procurer ces mêmes<br />

avantages?»<br />

5. L'intervenant souligne qu'il n'y a pas que des méfaits reliés à la<br />

consommation. Toutefois, il peut y avoir des inconvénients et des<br />

conséquences importantes lorsque la consommation de drogues devient<br />

la seule réponse aux besoins ou lorsque l'adolescent ne contrôle pas sa<br />

consommation et que celle-ci comporte trop de risques ou trop de<br />

conséquences négatives.<br />

6. On profite de cette activité pour informer également les adolescents sur<br />

des façons de réduire certains risques et inconvénients de la<br />

consommation. Pour se faire, l'animateur se réfère aux Feuilles-support<br />

3 - Activité 2 - Prévenir pour réduire les méfaits - Pour l'animateur.<br />

7. Terminer en informant les adolescents sur les différents liens à faire<br />

entre la drogue et la criminalité. L'animateur se réfère à la Feuillesupport<br />

4 - Activité 2 - Criminalité et consommation - Pour l'animateur.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 132


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 1<br />

Grille - Avantages et inconvénients de la<br />

consommation<br />

Avantages Inconvénients <br />

Ex. : Ça me rend plus relaxe Ex. : Ça choque mes parents<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

133


<strong>FEUILLE</strong>-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 2<br />

Les bons et les moins bons côtés de mon usage<br />

actuel 6<br />

LES BONS CÔTÉS DE MON USAGE ACTUEL<br />

s Je n'ai pas besoin de faire face à mes problèmes<br />

s J'ai gagné de la confiance en moi<br />

s J'ai quelque chose à faire quand je m'ennuie<br />

s Je suis sur la même longueur d'onde que mes amis<br />

s J'ai plus de plaisir aux «party»<br />

s Ça m'aide à me calmer à relaxer<br />

s Ça m'aide à faire les premiers pas auprès d'une fille ou d'un gars que je<br />

«cruise»<br />

•S Etc.<br />

LES MOINS BONS CÔTÉS DE MON USAGE ACTUEL<br />

s Je me sens coupable ou honteux<br />

^ Je n'aime pas mon apparence après avoir pris de l'alcool ou de la<br />

drogue<br />

s Je n'aime pas comment je me sens après avoir consommé<br />

s C'est une source de conflit entre la famille et moi<br />

s C'est une source de conflit entre mes amis et moi<br />

s Je vais avoir des problèmes d'argent<br />

^ Je vais continuer de me sentir anxieux ou déprimé<br />

s Je vais nuire à ma santé<br />

s Je peux avoir un accident d'automobile<br />

• Je<br />

peux avoir de la difficulté à utiliser correctement le condom, moins<br />

porté à y penser...<br />

Inspiré de Breslin, C., Sdao-Jarvie, K., Tupker, E., Pearman, S. (1999). Premier<br />

contact : traitement de courte durée pour les jeunes usagers d'alcool et de<br />

drogues. Centre de toxicomanie et de santé mentale.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 134


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 1<br />

Prévenir pour réduire les méfaits 7<br />

iraateur<br />

Dans le but d'amener les adolescents à réduire les conséquences négatives<br />

reliées à la consommation de drogues, voici de l'information pratique qui<br />

tient compte de la substance consommée, de l'individu ou du contexte, s'ils<br />

prennent la décision de consommer :<br />

•s Si tu consommes, essaie de trouver un adulte en qui tu as confiance,<br />

pour lui en parler.<br />

s Si tu prends des médicaments prescrits par un médecin, informe-toi des<br />

effets secondaires et des conséquences possibles, en lien avec la<br />

consommation de drogues. Pour être bien informé et diminuer les<br />

risques, tu peux également communiquer avec différentes ressources en<br />

toxicomanie soit avec «Drogue : aide, référence au 514-527-2626».<br />

^ Achète ta drogue d'une personne que tu connais pour diminuer les<br />

risques, bien qu'on ne puisse jamais être certain de la qualité du<br />

produit. D'ailleurs, il es préférable de vérifier la qualité du produit en<br />

prenant d'abord une très petite quantité avant de tout consommer.<br />

•s Évite de prendre de fortes doses ou de prendre trop fréquemment de<br />

petites doses car ça peut causer des problèmes de dépendance et nuire<br />

sérieusement à ta santé. Par exemple, le GHB (gammahydroxybutyrate)<br />

à fortes doses peut induire un coma non toxique.<br />

s Ne mélange pas les substances. Certaines combinaisons peuvent<br />

produire des effets indésirables ou inattendus. Plusieurs drogues ne<br />

doivent pas être associées à l'alcool et autres, dépendamment de la<br />

substance, par exemple le GHB ne peut être consommé avec de l'alcool<br />

ou des antidépresseurs.<br />

Tiré de Durocher L., Desrosiers P., Pelletier S,, Trudeau-LeBlanc P. (hiver<br />

2000/2001). Usage et abus de drogues, guide d'accompagnement et<br />

d'intervention. Centre jeunesse de Montréal en collaboration avec le Centre<br />

Dollard-Cormier et la Direction de la santé publique de Montréal-Centre.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

135


^ Espace ta consommation, par exemple, si tu consommes de façon<br />

répétée de l'Ecstasy, tu peux avoir des troubles de mémoire. Des<br />

utilisateurs quotidiens d'amphétamines peuvent développer des<br />

dépressions nerveuses, des psychoses, etc.<br />

^ Si tu utilises une pipe pour fumer ta drogue, fais attention lorsque tu<br />

grattes la pipe pour obtenir de la résine car tu grattes du même coup le<br />

plastique, ce qui devient fort toxique pour tes poumons.<br />

s Choisis la voie d'administration la plus sûre (orale). Si toutefois, tu<br />

consomme par injection, utilise une seringue stérile (neuve) à chaque<br />

fois, utilise du matériel propre (eau, cuillère, filtre), ne partage pas ton<br />

matériel, nettoie ta peau avec un tampon d'alcool ou avec de l'eau et du<br />

savon, avant de t'injecter et non après.<br />

s Consomme des boissons gazeuses et de l'eau pour éviter la<br />

déshydratation et ralentis ton rythme de danse si la température<br />

ambiante est élevée, surtout si tu consommes de l'Ecstasy. Va uriner<br />

fréquemment pour éviter une rupture de la vessie.<br />

•s Si tu consommes régulièrement du hasch, tu peux développer une<br />

carence vitaminique. Il est alors recommandé de prendre des<br />

suppléments.<br />

^ Évite de consommer avant de conduire ton véhicule, ou avant un<br />

examen à l'école, etc., car toutes les drogues peuvent réduire la<br />

coordination physique, déformer les perceptions sensorielles ou altérer<br />

le jugement.<br />

^ Lorsque tu consommes, assure-toi d'être dans un contexte favorable et<br />

avec du monde avec qui tu te sens bien car ton «trip» peut se<br />

transformer en un «badtrip». Dans un environnement stressant, des<br />

crises d'angoisse ou de panique peuvent survenir.<br />

S Assure-toi d'avoir toujours des condoms sous la main, car l'utilisation de<br />

drogues peut entraîner des comportements plus à risque ou bien<br />

affecter tes comportements sexuels, ex. : intensité et durée ou<br />

augmenter la possibilité d'infection au VIH.<br />

s Cesse de consommer si tu t'aperçois que cette pratique vient compenser<br />

l'absence de lien social avec les autres gens : absence de travail, de<br />

perspective, d'intérêt pour l'école ou les études.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 136


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 1<br />

Pour île :mateur<br />

CRIMINALITÉ ET CONSOMMATION<br />

Au plan légal, il est utile de rappeler aux adolescents les différents liens à<br />

faire entre la drogue et la criminalité 8 , dont :<br />

^ le délit de drogue lui-même comme la possession, la vente, l'achat, la<br />

culture, etc.;<br />

s le délit fait pour pouvoir se payer la drogue;<br />

^ la drogue qu'on prend pour être capable de faire le délit (se donner du<br />

courage) le délit qu'on aurait pas fait n'eût été de l'effet de la drogue sur<br />

les inhibitions et le jugement critique;<br />

s le délit provoqué par l'intoxication dans un contexte particulier (alcool au<br />

volant par exemple).<br />

La Loi réglementant certaines drogues et autres substances 9<br />

La Loi réglementant certaines drogues et autres substances régit les<br />

drogues illicites les plus fréquemment consommées ou en possession par<br />

des jeunes. De façon générale, une personne prise en défaut peut faire face<br />

à l'une des six infractions suivantes ; la possession, le trafic, la possession<br />

pour fin de trafic, la culture d'opium ou de cannabis, l'importation ou<br />

l'exportation et l'obtention illégale de multiples ordonnances. La Loi citée cidessus<br />

s'applique tant aux adolescents qu'aux adultes. Toutefois, en ce qui<br />

concerne les mineurs, l'application de cette loi se fait via la Loi sur le<br />

système de justice pénale pour les adolescents.<br />

Brochu, S., Plourde, C. (2003). Les modèles conceptuels explicatifs de la relation<br />

entre la consommation d'alcool et de drogues illicites et la criminalité. In<br />

L'Inten/enant. Vol. 9, No. 3. Avril 2003.<br />

Tiré de Durocher L., Desrosiers P., Pelletier S., Trudeau-LeBlanc P. (hiver<br />

2000/2001). Usage et abus de drogues, guide d'accompagnement et<br />

d'intervention. Centre jeunesse de Montréal en collaboration avec le Centre<br />

Dollard-Cormier et la Direction de la santé publique de Montréal-Centre.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 137


L'alcool au volant 10<br />

Le code criminel est formel : la conduite de tout véhicule motorisé est<br />

strictement défendue lorsque les facultés sont affaiblies. La limite légale a<br />

été fixée à 80 mg d'alcool par 100 ml de sang (08). Cependant, il existe<br />

aussi des normes plus sévères prévues au Code de la sécurité routière qui<br />

visent les nouveaux conducteurs. En effet, il est interdit aux titulaires de<br />

permis d'apprenti-conducteur et de permis probatoire de conduire avec la<br />

moindre présence d'alcool dans l'organisme. Il est donc strictement interdit,<br />

pour eux, de consommer de l'alcool avant de conduire.<br />

Tiré de Éduc'Alcool <br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 138


Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITE 3<br />

• soient capables d'expliquer sommairement comment s'installe une<br />

dépendance psychologique.<br />

Matériel<br />

• Tableau et craie<br />

Feuille-support 1 - Activité 3 - Schéma du cycle de l'assuétude<br />

(à photocopier)<br />

Feuilles-support 2 - Activité 3 - Notes explicatives pour<br />

l'animateur<br />

• Vidéocassette «28 jours» ou «La sphère qui envoûte» des<br />

Stroumpfs, (disponibles dans les clubs vidéos)<br />

Téléviseur et magnétoscope<br />

Durée<br />

35 minutes excluant le visionnement du film.<br />

N. B. - Le visionnement du film peut se faire à l'extérieur de la<br />

période réservée pour l'activité Groupe de réflexion sur les drogues.<br />

139


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Distribuer aux participants la Feuille-support 1 - Activité 3 - Shéma du<br />

cycle de l'assuétude.<br />

3. Présenter le cycle de l'assuétude en vous servant des Feuilles-support 2<br />

- Activité 3 - Notes explicatives pour l'animateur.<br />

N. B. - L'intervenant doit s'assurer de bien comprendre le cycle de<br />

l'assuétude en se référant aux Feuilles-support 1 et 2 - Activité 3. S'il ne<br />

se sent pas très à l'aise avec cette notion, il est fortement recommandé<br />

de visionner les films proposés à l'étape suivante.<br />

4. Visionner le film intitulé «28 jours». L'intervenant peut également<br />

choisir d'utiliser le dessin animé «La sphère qui envoûte» des<br />

Stroumpfs, qui illustre bien la notion de dépendance.<br />

5. Demander aux jeunes d'identifier différentes parties du film qui leur<br />

rappellent les étapes du cycle de l'assuétude. À titre d'exemples :<br />

«Quels sont les moments du film où l'héroïne tente d'utiliser d'autres<br />

stratégies pour faire face à ces problèmes, quelles sont ces stratégies?»<br />

«Quels sont les sentiments qui prédominent chez le personnage principal<br />

le lendemain de ses épisodes de consommation? Etc.»<br />

Rappel : Ne pas oublier de préparer la prochaine rencontre, se référer à la<br />

note du début de cette partie.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

140


10) Problème<br />

résolu :<br />

sentiment de<br />

confiance, de<br />

compétence<br />

Adapté de Idem 9,<br />

<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 1<br />

Le cycle de l'assuétude ii<br />

1) Éléments générateurs d<<br />

problèmes<br />

9) Actions sur soi, sur<br />

l'environnement,<br />

possibilités de<br />

résolution des<br />

problèmes<br />

8) Inventaires<br />

des ressources<br />

et solutions en<br />

présence<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 141


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITE 3<br />

v /<br />

o n<br />

Ml<br />

Notes explicatives pour l'animateur<br />

LE CYCLE DE L'ASSUETUDE<br />

La page précédente offre une représentation du cycle de l'assuétude. Ce<br />

cycle nous aide à comprendre comment peut s'installer une dépendance<br />

psychologique, Cette dépendance est au centre de bien des méfaits<br />

entourant l'usage de drogues. La dépendance elle-même constitue souvent<br />

le méfait principal d'une consommation problématique. Voyons comment ce<br />

cycle fonctionne.<br />

PREMIER TOUR<br />

1. Éléments générateurs de problèmes : plusieurs éléments peuvent<br />

contribuer à l'apparition de problèmes. Ceux-ci sont particulièrement<br />

nombreux chez les jeunes en difficulté. Prenons l'exemple d'un jeune<br />

dont la mère est victime de violence conjugale par son nouveau<br />

conjoint.<br />

2. Problèmes de la vie : ce jeune est confronté au problème suivant<br />

mère se fait violentée par mon beau-père.»<br />

3. Effets physiques et physiologiques des problèmes rencontrés : cette<br />

situation engendre chez le jeune un sentiment d'urgence. Il est anxieux<br />

car il sent qu'il doit faire quelque chose mais en même temps, il se sent<br />

impuissant face à la situation. Le stress vécu par le garçon se traduit par<br />

une libération d'adrénaline et ce surplus d'énergie doit normalement<br />

servir à trouver une solution à cette menace (dans l'attaque ou la fuite).<br />

4. Recherche de solutions : le jeune réfléchit à une solution possible. Il<br />

ressent une forte anxiété qu'il désire diminuer.<br />

5. Solutions exutoires : il sort de la maison et rencontre des amis qui<br />

l'invitent à aller consommer chez un copain. Il accepte l'invitation.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

«Ma<br />

142<br />

i*y


6. Soulagement temporaire de la souffrance : l'effet de la substance<br />

soulage son anxiété. Ses amis lui font oublier sa situation familiale. Il<br />

vient de trouver une solution à son problème, mais elle est temporaire.<br />

Il devrait normalement profiter de ce délai pour trouver une solution<br />

permanente.<br />

7. Sentiments négatifs : malheureusement, notre jeune n'a pas trouvé de<br />

solution à son problème. L'effet de la drogue se dissipe, ce qui engendre<br />

un état d'inconfort. De plus, il se sent coupable et peu fier de lui car sa<br />

mère est toujours menacée et il n'a rien fait pour assurer sa protection.<br />

DEUXIÈME TOUR<br />

Nous entrons dans le deuxième tour du cycle. Notre jeune est toujours<br />

confronté à la violence du conjoint de sa mère et de plus, celle-ci l'a<br />

engueulé car il est arrivé en retard à la maison suite à la soirée chez ses<br />

amis. Le problème est un peu plus gros. Quelques temps plus tard, un autre<br />

épisode de violence éclate entre sa mère et son beau-père. Et le cycle<br />

recommence.<br />

8. Inventaires des ressources et solutions : notre jeune adolescent fait<br />

l'effort de rechercher une solution. Il décide d'avoir une conversation<br />

avec sa mère et de lui exprimer tout ce qu'il ressent quand il entend son<br />

conjoint lui faire du mal. Il lui demande de laisser son chum car il n'est<br />

plus capable d'endurer cela. Sa mère le rassure en lui disant que son<br />

conjoint lui a promis qu'il ne recommencerait plus, que ce n'est pas<br />

vraiment de sa faute, il avait bu...<br />

TROISIÈME TOUR<br />

Mais ça recommence... un autre tour du cycle est amorcé avec un problème<br />

qui grossit et d'autres problèmes qui s'y rajoutent. Sa consommation lui<br />

apportant un réel soulagement, notre jeune a augmenté sa fréquence<br />

d'usage avec comme résultat qu'il a maintenant des problèmes d'argent.<br />

9. Plein de courage et de bonne volonté, il décide de parler à son beaupère.<br />

Il lui demande de cesser de battre sa mère, sinon... il ne sait pas<br />

ce qu'il va faire, il ne répond plus de ces gestes. Le beau-père l'envoie<br />

promener... ou lui promet de ne plus s'emporter ainsi. Quelques temps<br />

plus tard, ça recommence, etc.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

143


Ce qu'il faut comprendre<br />

Lorsqu'une personne est prise dans un cycle de dépendance, l'étape de la<br />

recherche de solutions finit par être escamotée. L'angoisse a tellement<br />

grandi, la culpabilité est tellement forte que c'est un sentiment de panique<br />

qui s'installe dès que les effets de la substance disparaissent. La personne a<br />

l'impression que seule la prise de substance va soulager son malaise.<br />

Ce qu'il faut retenir de cela, c'est que de toute évidence, certains problèmes<br />

de la vie n'ont pas vraiment de solution permanente mais que des solutions<br />

exutoires. Il faut aussi reconnaître que certaines personnes ont rapidement<br />

fait l'inventaire des ressources et des solutions dont elles disposent. Les<br />

solutions temporaires sont souvent les seules accessibles aux individus<br />

mêmes si elles n'apportent pas de solutions permanentes au problème<br />

initial.<br />

On peut comprendre que les personnes qui n'ont que des solutions<br />

exutoires dans leur coffre à outils soient réticentes à les abandonner. Dans<br />

l'impossibilité de trouver des solutions permanentes, on tentera de trouver<br />

des solutions temporaires occasionnant le moins de répercussions négatives<br />

possibles, Par exemple, la fuite dans le sport ne comporte pas les mêmes<br />

risques de conséquences négatives que la fuite dans la drogue, même si ni<br />

l'une ni l'autre n'apporte de solution définitive au mal-être initial.<br />

Comment reconnaître le cycle de l'assuétude 12 ?<br />

• L'assuétude est un processus : c'est un état qui se développe<br />

progressivement mais sur lequel il est possible d'agir. On peut se sortir<br />

du cycle en trouvant une solution permanente et on peut aussi s'y<br />

maintenir en variant les solutions temporaires.<br />

L'assuétude détourne la personne de tous ses autres centres d'intérêt :<br />

une personne prise dans ce cycle réduit progressivement sa capacité à<br />

jouir de la vie,<br />

« L'assuétude n'est pas une expérience agréable : la consommation du<br />

produit ne réussit plus qu'à soulager la souffrance, l'état de manque.<br />

12 ' Peele, S., (1982). L'expérience de l'assuétude, Faculté de l'éducation<br />

permanente, Université de Montréal, Montréal.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 144


• L'assuétude est l'incapacité de choisir de ne pas faire quelque chose :<br />

l'individu ne fait plus de choix, il se sent obligé, il est obsédé par la<br />

substance.<br />

• L'assuétude est un piège dans lequel toute personne peut tomber nous<br />

avons tous des comportements de fuite à différents niveaux. Nous<br />

sommes tous dépendants de quelque chose à différents degrés.<br />

Ce qu'il faut retenir pour cette animation<br />

La drogue apporte un soulagement réel mais temporaire. Il est important<br />

que la personne recherche une solution définitive au problème initial quand<br />

c'est possible (VOIR LA CASE 10 Problème résolu : sentiment de confiance,<br />

de compétence). Lorsqu'il n'existe pas de réelle solution, elle utilise alors<br />

une variété de moyens temporaires mais efficaces. L'absence de solution<br />

définitive ou l'échec répétitif des moyens inadaptés mine l'estime de soi et<br />

renforce l'idéation qu'on ne peut pas s'en sortir de toutes façons. La<br />

tentation est alors Forte d'avoir recours aux solutions exutoires de façon<br />

excessive et d'obtenir ainsi un soulagement temporaire! Et ainsi se nourrit<br />

le cycle d'assuétude jusqu'à ce que l'anxiété qui se manifestait devant la<br />

réapparition des problèmes se transformeen sentiment de panique dès que<br />

les effets de la substance s'estompent. À cette étape, la personne pense<br />

que seule la consommation peut soulager son malaise. La personne ne<br />

réfléchit plus, ne fait plus de choix. Elle devient incapable de décider de ne<br />

pas faire quelque chose : c'est l'assuétude et ce n'est pas une expérience<br />

agréable.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

145


SIXIÈME RENCONTRE<br />

LE PLAISIR ET LES ALTERNATIVES<br />

Objectifs généraux<br />

Que les adolescents :<br />

• acquièrent une compréhension de la fonction, du sens et de la<br />

place qu'occupe la consommation dans leur vie;<br />

• apprennent à gérer leurs émotions;<br />

• identifient et expérimentent des alternatives à la consommation<br />

d'alcool et de drogues.<br />

Objectifs spécifiques<br />

Que les adolescents :<br />

• partagent un moment de leur vie où ils ont ressenti un sentiment<br />

de bien-être intense ou de bonheur;<br />

• constatent qu'il est possible de vivre des moments de plaisir sans<br />

avoir recours à la consommation;<br />

• partagent un intérêt, une passion en nommant les émotions<br />

ressenties;<br />

• identifient des alternatives à la consommation qui procurent du<br />

plaisir.<br />

Matériel<br />

• Objets ou réalisations représentant les intérêts et les passions<br />

des participants (ex. : une peinture, un instrument de musique,<br />

un C.D., mouches pour la pêche à mouche, une collection, etc.)<br />

Durée<br />

- 60 minutes et plus dépendamment des présentations<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

147


Déroulement de la sixième rencontre<br />

Le plaisir et les alternatives<br />

1. Accueil et présentation du thème de la rencontre.<br />

2. Activité 1 : Mon plus beau souvenir. Prévoir environ 25 minutes.<br />

3. Activité 2 : Les alternatives à la consommation. Prévoir 30 minutes et<br />

plus.<br />

4. Retour et évaluation «Ce que j'ai retenu c'est que...». Prévoir environ<br />

5 minutes.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 148


Objectifs<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITE 1<br />

Mr S ^ f .<br />

Mon plus beau souvenir<br />

• partagent un moment de leur vie où ils ont ressenti un sentiment<br />

de bien-être intense ou de bonheur;<br />

• constatent qu'il est possible de vivre des moments de plaisir sans<br />

avoir recours à la consommation.<br />

Matériel<br />

Aucun<br />

Durée<br />

• 25 minutes<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

149


Déroulement de l'activité<br />

1, Présenter les objectifs et le déroulement de l'activité.<br />

2. Demander aux adolescents de fouiller dans leurs souvenirs et d'essayer<br />

de se rappeler une expérience agréable qu'ils ont déjà vécue.<br />

L'expérience en question leur a permis de ressentir une grande joie, un<br />

bien-être important :<br />

«Essayez de vous rappeler la fols où vous avez eu le plus de plaisir dans<br />

votre vie, où vous avez éprouvé une grande joie».<br />

3, Laisser quelques minutes aux participants pour faire leur recherche et<br />

leur sélection.<br />

4. Demander si quelqu'un est prêt à partager son souvenir. Si personne ne<br />

veut commencer, l'animateur peut briser la glace en relatant son plus<br />

beau souvenir.<br />

5, Poursuivre en invitant les adolescents à s'exprimer. Il est toujours<br />

possible que certains n'aient rien à raconter ou refusent de le faire. Il est<br />

alors important de respecter leur silence.<br />

6. Faire en sorte que ce partage soit une expérience agréable en favorisant<br />

la description des émotions ressenties. On peut encourager leur récit en<br />

posant des questions telles que :<br />

«Pourquoi avez-vous choisi ce souvenir en particulier?»<br />

«Qui était présent?»<br />

«Quel âge aviez-vous?»<br />

«Quelles sont les émotions ou les sensations qui dominaient lors de ces<br />

événements?»<br />

«Qu'aviez-vous ressenti? Avez-vous raconté ce moment à d'autres<br />

personnes?»<br />

«Avez-vous ressenti des sensations semblables à d'autres moments de<br />

votre vie?»<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 150


7. Lorsque tous ceux qui avaient un souvenir à raconter l'on fait, alimenter<br />

une discussion à partir des questions suivantes. L'animateur doit faire<br />

ressortir la possibilité de vivre de bons moments sans la consommation :<br />

«Y a-t-il quelque chose qui retient votre attention dans les expériences<br />

qui viennent d'être racontées?»<br />

«Comment expliquez-vous le fait que la plupart des souvenirs heureux<br />

ne sont pas dus à la consommation?»<br />

«Selon vous, est-ce possible, actuellement, de vivre des moments de<br />

plaisir sans nécessairement avoir recours à la consommation?»<br />

N. B. - Il est fort probable que cet exercice permette de constater que,<br />

malgré le fait que les jeunes parlent beaucoup du plaisir de la<br />

consommation et qu'ils disent consommer surtout pour avoir du «fun»,<br />

rares sont ceux qui spontanément, vont mentionner la consommation<br />

dans la description de leur plus belle expérience de vie.<br />

Cependant, il peut arriver qu'un jeune mentionne une expérience de<br />

consommation comme étant son seul beau souvenir. L'animateur doit<br />

alors inviter l'adolescent à faire un effort pour se souvenir d'une autre<br />

expérience plaisante excluant des situations centrées uniquement sur la<br />

consommation. Il doit demeurer vigilant à la résurgence de ses préjugés<br />

et valeurs personnelles dans son appréciation de l'expérience vécue par<br />

l'adolescent.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 151


Objectifs<br />

ACTIVITE 2<br />

Les alternatives à la consommatio<br />

Que les adolescents :<br />

• partagent un intérêt, une passion en nommant les émotions<br />

ressenties;<br />

• identifient des alternatives à la consommation qui procurent du<br />

plaisir.<br />

Matériel<br />

- L'animateur encourage les participants à apporter des objets ou<br />

des réalisations représentant leurs intérêts ou leurs passions<br />

(ex. : une peinture, un instrument de musique, un CD, mouches<br />

pour la pêche à mouche, une collection, etc.).<br />

Durée<br />

• 30 minutes ou plus, le temps requis peut varier selon le nombre<br />

et le contenu des présentations des participants.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 152


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter les objectifs et le déroulement de l'activité.<br />

2. Rappeler aux participants la demande qui avait été faite à la fin de la<br />

dernière rencontre : «Vous deviez nous parier d'une passion, d'un<br />

intérêt ou d'un passe-temps que vous aimez... qui vous allume, qui vous<br />

fait «tripper»? Voyons maintenant ce dont vous avez envie de nous<br />

parler..,».<br />

3. Demander aux participants, à tour de rôle, de présenter au groupe ce<br />

qui les intéresse. Ils peuvent présenter des objets qu'ils collectionnent,<br />

des œuvres, faire écouter une pièce musicale, lire un poème, jouer d'un<br />

instrument de musique, montrer des photos de gens qu'ils aiment, nous<br />

parler d'un loisir qu'ils pratiquent, etc.<br />

4. L'animateur profite de l'occasion qu'offre le thème des alternatives à la<br />

consommation pour parler d'un sujet ou d'une activité qui le passionne<br />

également.<br />

5. Susciter un échange en posant des questions telles que :<br />

«Qu'est-ce qui t'as amené à t'intéresser à ce sujet?»<br />

«Depuis quand pratiques-tu ce hobby?»<br />

«Qu'est-ce que ça t'apporte?»<br />

«Comment te sens-tu lorsque tu fais cette activité? Quelles émotions<br />

cela te procure-t-il?»<br />

6. Conclure en mentionnant aux participants :<br />

s que consommer de façon réfléchie, c'est aussi savoir qu'on peut<br />

avoir du plaisir sans consommer!<br />

v' qu'on peut trouver un sentiment de bien-être lorsqu'on prend le<br />

temps d'explorer d'autres façons d'avoir du plaisir!<br />

s et que lorsqu'il devient impossible d'avoir du plaisir sans avoir<br />

consommé, il faut alors approfondir notre réflexion sur les motifs et<br />

les impacts de cette situation.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 153


SEPTIEME RENCONTRE<br />

LE CHANGEMENT, LE CHOIX DES OBJECTIFS ET DES<br />

MOYENS<br />

Objectifs généraux<br />

Que les adolescents :<br />

vérifient s'ils veulent changer quelque chose dans leurs habitudes<br />

et leurs habiletés;<br />

identifient des objectifs et des moyens réalistes et adaptés pour<br />

les atteindre.<br />

Objectifs spécifiques<br />

Que les adolescents :<br />

identifient leurs sources de satisfaction et de frustration, en<br />

regard des différentes sphères de vie;<br />

prennent conscience du pouvoir qu'ils ont d'améliorer leur qualité<br />

de vie;<br />

envisagent une démarche réaliste de changement tout en<br />

considérant les avantages;<br />

identifient un ou des objectifs de changement et des moyens<br />

pouvant améliorer leur qualité de vie.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 155


Matériel<br />

• Crayons de couleurs<br />

Feuille-support 1 - Activité 1 - La roue-miroir (à photocopier)<br />

Feuilles-support 2 - Activité 1 - Notes explicatives sur la rouemiroir<br />

de Heimler - Pour l'animateur<br />

Feuilles-support 1 - Activité 2 - Ce qui est important pour moi<br />

(à photocopier)<br />

• Feuille-support 2 - Activité 2 - Pourquoi changer? - Pour<br />

l'animateur<br />

• Feuille-support 3 - Activité 2 - Les bons et les moins bons côtés<br />

de la réduction ou de l'arrêt de ma consommation (à photocopier)<br />

Feuilles-support 1 - Activité 3 - Plan personnel de changement<br />

(à photocopier)<br />

- Feuilles-support 2 - Activité 3 - Notes explicatives pour le plan<br />

personnel de changement - Pour l'animateur<br />

• Feuille-support 3 - Activité 3 - Prendre soin de moi... me faire<br />

plaisir!<br />

(à photocopier)<br />

Durée<br />

• 1 h 30<br />

Déroulement de la septième rencontre<br />

Le changement, le choix des objectifs et des moyens<br />

1. Accueil et présentation du thème de la semaine.<br />

2. Activité 1 : La roue-miroir de Heimler, Prévoir 25 minutes.<br />

3. Activité 2 : Une projection dans le futur. Prévoir 30 minutes.<br />

4. Activité 3 : Mon plan personnel de changement. Prévoir environ<br />

30 minutes.<br />

5. Retour et évaluation : «Ce que j'ai retenu c'est que...». Prévoir<br />

5 minutes.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

156


Notes à l'intervenant<br />

La notion de changement<br />

Lorsque nous demandons aux adolescents de se projeter dans le futur, tel<br />

que l'exercice proposé dans l'activité 2, étonnamment, ils nous présentent<br />

des scénarios assez traditionnels du genre «Je travaille, j'ai une maison,<br />

une auto, je suis marié, etc.». Il est plutôt rare que les adolescents vont<br />

décrire des scénarios pessimistes et catastrophiques. L'idée qu'ils se font<br />

d'eux-mêmes dans l'avenir est généralement positive malgré le négativisme<br />

qu'ils peuvent parfois afficher dans l'instant présent. Au-delà de la pensée<br />

magique propre à l'adolescence, ils expriment ainsi leur profond désir<br />

d'intégration sociale, de répondre à ce qu'ils croient qu'on attend d'eux. Ils<br />

se perçoivent généralement comme des personnes ayant surmonté leurs<br />

difficultés. Ils ont pour la plupart, malgré les problèmes qu'ils peuvent vivre<br />

présentement, une certaine confiance en l'avenir, en eux-mêmes et en leur<br />

capacité de surmonter cette période difficile de leur vie.<br />

Ceci étant dit, il demeure que certains peuvent aussi afficher un profond<br />

pessimisme face à l'avenir qui se profile devant eux. Il importe, tout au long<br />

de cette rencontre, de demeurer attentif aux signes de détresse et d'offrir<br />

l'écoute, l'aide et le support nécessaires à ceux qui manifestent des signes<br />

autodestructeurs (idéations suicidaires, scénarios, verbalisations, etc.).<br />

Afin de susciter de l'espoir, le message à transmettre est que le<br />

changement est possible et que personne d'autre qu'eux-mêmes n'a le<br />

pouvoir de les changer. Ce sont eux et eux seuls qui décident de changer ou<br />

non. Ce changement est toujours le résultat d'un choix personnel. Ce choix<br />

de changer se fait toujours suite à une évaluation subjective de sa situation<br />

et de son niveau de confort. Autrement dit, quand les souffrances perçues<br />

sont supérieures aux plaisirs ressentis, quand les désavantages d'une<br />

situation dépassent les avantages, l'individu initie, la plupart du temps, un<br />

mouvement ayant pour but de modifier sa situation.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 157


La motivation au changement<br />

Conséquemment, le développement de la motivation à changer chez un<br />

individu sera favorisé par un travail à partir des pistes suivantes 1 :<br />

1. Augmenter l'exploration et la perception des avantages du changement<br />

: susciter l'exploration en détaillant l'impact possible du changement<br />

sur les différentes sphères de vie (loisirs, sociales, amicales, familiales,<br />

scolaires, économiques, judiciaires, etc.);<br />

2. Trouver des façons de remplacer ou de minimiser les pertes liées au<br />

changement : le changement implique la reconstruction du réseau<br />

social, l'apprentissage de techniques de gestion du stress, de résolution<br />

de problèmes ou de relaxation;<br />

3. Explorer les alternatives possibles aux avantages que procure le<br />

maintien du comportement : de quelle façon l'individu répondra-t-il à<br />

ses besoins de plaisir, d'appartenance, de liberté, d'actualisation?;<br />

4. Favoriser l'exploration et la perception des inconvénients réels et<br />

immédiats du maintien du comportement : supporter la personne en<br />

l'amenant à explorer les impacts négatifs du comportement sur les<br />

différentes sphères de vie.<br />

On parle évidemment ici de perception subjective. C'est la valeur<br />

personnelle que chacun attribue aux différents avantages et inconvénients<br />

qui importe et non leur nombre relatif. Par exemple, à l'adolescence, le<br />

sentiment d'appartenance à un groupe d'amis revêt une importance<br />

capitale. Tout changement qui vient menacer la satisfaction de ce besoin<br />

sera mal reçu. D'autre part, selon nos prédispositions et nos vulnérabilités<br />

individuelles ce qui est intolérable pour certains peut être agréable pour<br />

d'autres. Ainsi, la modification des perceptions que procurent les<br />

perturbateurs est anxiogène pour certains et relaxante pour d'autres. Il<br />

convient de prendre en compte que des méfaits apparents peuvent parfois<br />

dissimuler des bénéfices secondaires importants. Un adolescent peut parfois<br />

développer un sentiment de compétence en lien avec ses comportements de<br />

consommation, compétence qui lui vaut la reconnaissance de ses pairs,<br />

mais pas nécessairement celle des adultes!<br />

Adapté de Tremblay, R., Wener, A., Savard, M. (1996). Programme de Formation<br />

à l'intervention de première ligne auprès des adultes que la consommation<br />

d'alcool, de médicaments ou d'autres drogues met en situation de risque.<br />

Ministère de la Santé et des services sociaux.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

1914


L'arrêt ou la modification de ses habitudes de consommation, comme tout<br />

changement à des habitudes solidement ancrées, génère d'abord des<br />

sensations désagréables. La motivation à maintenir le changement sera<br />

grandement favorisée si des bénéfices secondaires importants sont vécus<br />

(valorisation et support par des adultes significatifs). Ne pas oublier que<br />

bien des changements ne sont pas motivés intrinsèquement, mais initiés<br />

afin de faire plaisir à quelqu'un qui accorde de l'importance à ce<br />

changement.<br />

Il faut se rappeler que la motivation représente en soi un objectif pour les<br />

adolescents, ceux-ci ont souvent de la difficulté à reconnaître la gravité de<br />

leur consommation et ils démontrent souvent peu de motivation à s'engager<br />

dans une démarche de changement, spécifiquement celle visant la<br />

diminution ou l'arrêt de consommation, Il ne faut surtout pas attendre que<br />

le jeune admette avoir un problème pour l'accompagner.<br />

Le pouvoir qu'ils ont sur leur vie<br />

Tout en reconnaissant le peu de pouvoir que nous avons sur<br />

une foule de facteurs (notre lieu de naissance, notre famille<br />

d'origine, notre bagage génétique, la loi... etc.) nous<br />

observons que notre présent est tout de même le résultat, en<br />

bonne partie, de choix que nous avons fait par le passé. De la<br />

même manière, nous réalisons que notre situation future sera<br />

le résultat des choix, des gestes, des comportements que<br />

nous posons aujourd'hui même.<br />

Nous tentons d'amener les jeunes à prendre davantage conscience du<br />

pouvoir qu'ils ont sur leur vie. Il s'agit de favoriser le développement de leur<br />

sentiment d'efficacité personnelle, condition préalable à tout désir de<br />

changement. En effet pour se mettre en mouvement, ils doivent d'abord<br />

avoir la conviction que leurs actions auront effectivement un impact sur leur<br />

environnement. Se mettre en démarche requiert un minimum de conviction<br />

que celle-ci sera couronnée de succès. Ils doivent réellement percevoir que<br />

les gestes qu'ils posent chaque jour ont un impact sur les jours suivants,<br />

que leurs actions et comportements ont des répercussions sur ce qui se<br />

passe par la suite. Ainsi l'adolescent qui a fait des efforts pour s'abstenir de<br />

consommer ou diminuer sa consommation, doit être reconnu et valorisé de<br />

façon concrète et immédiate par son entourage.<br />

Tiré de Durocher, L., Desrosiers, P., Trudeau-LeBlanc, P., Pelletier, S., (Hiver<br />

2000/2001). Usage et abus de drogues, guide d'accompagnement et<br />

d'intervention, Centre jeunesse de Montréal.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Septième rencontre 159<br />

; 7


Il convient toutefois de prendre garde de ne pas laisser entendre qu'ils sont<br />

les seuls artisans de leur propre malheur et qu'ils n'ont qu'eux-mêmes à<br />

blâmer pour les difficultés qu'ils rencontrent! Il s'agit plutôt de les<br />

sensibiliser au pouvoir de décision et d'action qu'ils possèdent. Il y a des<br />

choses sur lesquelles, ils ont du pouvoir et qu'eux seuls peuvent changer.<br />

Notre accompagnement consiste alors à les supporter dans la découverte de<br />

leurs zones d'influence. 3<br />

Pour un accompagnement individuel du jeune dans un processus de<br />

changement, soit les étapes de Prochaska, Norcross et Di Clemente, se référer<br />

au document Usage et abus de drogues, guide d'accompagnement et<br />

d'intervention, Centre jeunesse de Montréal, pp 41-50.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

160


Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITE 1<br />

La roue^miroir de Heicriler<br />

• identifient leurs sources de satisfaction et de frustration, en<br />

regard des différentes sphères de vie.<br />

Matériel<br />

• Crayons de couleurs<br />

Feuille-support 1 - Activité 1 - La roue-miroir (à photocopier)<br />

• Feuilles-support 2 - Activité 1 - Notes explicatives sur la rouemiroir<br />

de Heimler - Pour l'animateur<br />

Durée<br />

« 25 minutes<br />

Déroulement de l'activité<br />

N. B. - Lire les Feuilles-support 2 - Activité 1 - Notes explicatives sur la<br />

roue-miroir de Heimler avant de commencer l'animation de cette activité.<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Distribuer à chaque participant la Feuille-support 1 - Activité 1 - La<br />

roue-miroir.<br />

3. Demander aux participants de colorier la partie de chaque pointe des<br />

sphères suivantes, santé et vie affective, occupation du temps, situation<br />

financière, relations familiales, relations sociales, correspondant à leur<br />

degré de satisfaction dans ce domaine.<br />

161


4. Les jeunes répondent au petit questionnaire au bas de la roue-miroir et<br />

ce, chacun de leur côté.<br />

5. Recueillir leurs commentaires et réflexions suite à l'exercice. Au besoin,<br />

alimenter l'échange en poursuivant avec les questions suivantes :<br />

«Qu'est-ce qui Fait que vous êtes à ce point satisfait dans une sphère de<br />

vie? Sur quels points positifs vous basez-vous pour coter ce degré de<br />

satisfaction ?»<br />

«Qu'est-ce qui vous manque pour avoir une satisfaction de 100 %»?<br />

«Pour chacune des sphères, dites-moi à quel point vous seriez prêts à<br />

mettre du temps, de l'énergie, à faire des efforts pour augmenter votre<br />

degré de satisfaction?»<br />

6. Poursuivre en leur demandant :<br />

«Est-ce que votre consommation de drogues influence le degré de<br />

satisfaction dans votre vie en général?»<br />

«Si oui, quelles sont les sphères qui en sont les plus touchées parmi<br />

celles identifiées par Heimler : santé et vie affective, occupation du<br />

temps, situation financière, relations familiales, relations sociales?»<br />

7. Pour terminer, inviter les participants à réfléchir au pouvoir qu'ils ont<br />

pour augmenter leur niveau de satisfaction dans les sphères de vie qu'ils<br />

souhaiteraient améliorer.<br />

162


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 1<br />

LA «ROUE-MIROIR 4 »<br />

Relations<br />

familiales<br />

Pour chacune des sphères de vie, colore la surface qui correspond à ton niveau<br />

actuel de satisfaction.<br />

Poursuite rétroactive :<br />

1. Y a-t-il quelque chose qui retient ton attention dans ce portrait? ><br />

t<br />

2. Si tu avais une baguette magique pour ajouter de la couleur, par ou f<br />

commencerais-tu?<br />

3. Si tu ne consommais pas de psychotrope, y aurait-ii des changements dans ce<br />

portrait?<br />

Tiré de Durocher, L, Desrosiers, P., Trudeau-LeBlanc, P., Pelletier, S., (Hiver<br />

2000/2001). Usage et abus de drogues, guide d'accompagnement et<br />

d'intervention, Centre jeunesse de Montréal,<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 163


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 - ACTIVITÉ 1<br />

v /<br />

J&ur-fô-ïnaateur<br />

Notes explicatives sur la roue-miroir de Heimler 5<br />

La roue-miroir de Heimler permet aux adolescents d'identifier leurs<br />

principales sources de satisfaction et de frustration et de visualiser où ils<br />

pourraient concentrer leurs efforts pour augmenter leur niveau de<br />

satisfaction dans leur vie en général. Toutefois, il n'est pas toujours possible<br />

de modifier un élément source de frustration (une maladie, notre famille,<br />

notre âge, etc.). Il devient donc important d'inviter les participants à<br />

réfléchir au degré d'influence qu'ils ont dans le domaine qu'ils veulent<br />

changer,<br />

Il convient ici de demeurer alerte afin de détecter des degrés de satisfaction<br />

minimes (en bas de 50 %) dans l'ensemble des sphères. Un tel tableau<br />

peut, en effet, être révélateur de problèmes importants chez l'adolescent<br />

(ex. ; problèmes de santé mentale, pensées suicidaires, etc.).<br />

Pour Heimler, les personnes en situation de risque de surconsommation<br />

sont celles qui vivent plus de frustrations que de satisfactions dans les<br />

différentes sphères de leur vie et qui se retrouvent ainsi en état de<br />

déséquilibre. La toxicomanie au même titre que la boulimie, le jeu ou tout<br />

autre comportement compulsif, constitue un mécanisme d'adaptation<br />

servant à éloigner ou à anesthésier la souffrance générée par cet état de<br />

déséquilibre.<br />

Adapté de Tremblay, R., Wener, A., Savard, M. (1996). Programme de formation<br />

à l'intervention de première ligne auprès des adultes que la consommation<br />

d'alcool, de médicaments ou d'autres drogues met en situation de risque.<br />

Ministère de la Santé et des Services sociaux.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

164


Indices de déséquilibre<br />

Aucune sphère ne procure un minimum de 50 % de satisfaction.<br />

Il y a un investissement disproportionné dans une sphère au détriment<br />

des autres.<br />

Il y a satisfaction dans chacune des sphères, mais le prix à payer est<br />

trop élevé (trop de compromis, trop de pression) pour maintenir ce<br />

niveau de satisfaction.<br />

Symptômes de déséquilibre<br />

• Somatisation (migraines, maux de dos, etc.)<br />

Perte d'énergie (fatigue, démotivation, etc.)<br />

• État dépressif (tristesse, pensées suicidaires, etc.)<br />

Problèmes de comportements (surconsommation de drogues, de<br />

nourriture, etc.)<br />

Sentiment d'aliénation ou d'injustice<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 165


Objectifs<br />

Que les adolescents :<br />

ACTIVITE 2<br />

prennent conscience du pouvoir qu'ils ont d'améliorer leur qualité<br />

de vie;<br />

envisagent une démarche réaliste de changement tout en<br />

considérant les avantages.<br />

N. B. - Les exercices proposés dans cette activité permettront<br />

également aux participants de mieux effectuer l'activité 3, laquelle<br />

suggère d'élaborer leur plan personnel de changement,<br />

Matériel<br />

Papiers et crayons<br />

Feuilles-support 1 - Activité 2 - Ce qui est important pour moi (à<br />

photocopier)<br />

Feuille-support 2 - Activité 2 - Pourquoi changer? - Pour<br />

l'animateur<br />

Feuille-support 3 - Activité 2 - Les bons et les moins bons côtés<br />

de la réduction ou de l'arrêt de ma consommation (à photocopier)<br />

Durée<br />

30 minutes<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

166


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter les objectifs et le déroulement de l'activité.<br />

2. Distribuer une feuille de papier à chacun et un crayon.<br />

3. Donner la consigne suivante : «Vous avez cinq minutes pour écrire sur<br />

une feuille, comment vous vous voyez dans cinq ans d'ici? Qu'aimeriezvous<br />

devenir? Serez-vous sur le marché du travail? Quel genre d'emploi<br />

aurez-vous? Quelles activités ferez-vous? Serez-vous en couple 7 Aurezvous<br />

des enfants?»<br />

4. Lorsque le temps est écoulé, demander aux participants de partager en<br />

grand groupe leur projection dans le futur.<br />

5. Poursuivre l'échange en leur demandant :<br />

«Quelles sont les différences entre aujourd'hui et dans 5 ans?»<br />

«Que devriez-vous changer pour arriver à ce que vos aimeriez devenir ?»<br />

«Quelle est la place de la consommation dans votre vie dans 5 ans d'ici?<br />

Serait-elle la même qu'aujourd'hui?»<br />

«Votre situation imaginée ou souhaitée est-elle meilleure ou pire que<br />

celle que vous vivez présentement?»<br />

«Avez-vous remarqué que personne n'a dit vouloir devenir toxicomane<br />

ou itinérant? Qu'en pensez-vous?»<br />

6. Poursuivre la discussion en intégrant la notion de changement. Pour se<br />

faire, l'animateur débute en invitant les participants à identifier ce qui<br />

est important pour eux dans la vie à l'aide des Feuilles-support 1 -<br />

Activité 2 - Ce qui est important pour moi. Chaque jeune fait l'exercice<br />

individuellement. Cet exercice aide les adolescents à identifier les buts<br />

les plus importants dans leur vie. Pour faire le lien avec l'étape suivante,<br />

mentionner aux participants qu'il faut parfois changer certaines choses<br />

dans notre vie pour arriver à ses buts.<br />

7. Pour approfondir cette réflexion, demander aux participants de penser<br />

sérieusement à un changement qu'il pourrait bien apporter dans leur vie<br />

afin d'augmenter leur bien-être. À partir du changement que chacun<br />

aura choisi, leur demander de trouver les avantages et les désavantages<br />

de faire ce changement et les avantages et désavantages de ne pas le<br />

faire. Pour faciliter l'animation, utiliser la Feuille-support 2 - Activité 2 -<br />

Pourquoi changer? - Pour l'animateur,<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

107


8. Poursuivre en soulignant que bien qu'un changement pour un mieuxêtre<br />

apporte de bons côtés, tout changement même positif peut avoir<br />

également de moins bons côtés. Il devient important de reconnaître ces<br />

inconvénients afin de mieux s'y préparer.<br />

9. Pour mieux illustrer cette affirmation, demander aux participants de<br />

penser aux bons et aux moins bons côtés qu'il y a, à réduire ou à arrêter<br />

de consommer de l'alcool ou des drogues soit un changement qui<br />

concernerait leur consommation. Distribuer la Feuille-support 3 -<br />

Activité 2 - Les bons et les moins bons côtés de la réduction ou de<br />

l'arrêt de ma consommation et demander aux participants de faire<br />

l'exercice indiqué. Échanger les résultats en grand groupe.<br />

10. Pour clore cette activité, mentionner que la diminution ou l'arrêt de<br />

consommation, comme tout changement à des habitudes solidement<br />

ancrées, génère d'abord des sensations désagréables, mais que les<br />

bénéfices secondaires importants n'apparaissent souvent que beaucoup<br />

plus tard. Les bons côtés de la réduction ou de l'arrêt de l'usage d'alcool<br />

ou de drogues, lorsqu'il y a un problème de consommation, favorisent<br />

grandement l'atteinte des buts que l'on s'est fixé dans la vie. Pour ce qui<br />

est des moins bons côtés, il est toujours possible de trouver d'autres<br />

moyens pour pallier à ces désavantages.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 168


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITÉ 2<br />

Ce qui est important pour moi<br />

Lis la liste complète ci-dessous et choisis les buts dans la vie les plus<br />

importants pour toi.<br />

• Amitié : avoir des Connaissance de soi :<br />

amis compréhensifs i avoir une<br />

et proches ; compréhension<br />

honnête de moi-même<br />

• Espoir : maintenir ;• Acceptation : être<br />

une attitude positive; accepté(e) par les<br />

à l'égard de la vie ' autres<br />

• Estime de soi :<br />

m'aimer comme je<br />

suis<br />

:• Attrait : être<br />

attirant(e)<br />

; physiquement<br />

• Accomplissement; ! • Confiance : être une<br />

accomplir et réussir : personne digne de<br />

confiance<br />

, • Confort : avoir une<br />

vie agréable et<br />

! confortable<br />

• Réputation : être<br />

connu(e) et<br />

reconnu(e)<br />

• Humour : voir le<br />

côté drôle de moimême<br />

et du reste du<br />

monde<br />

• Aimer : donner de<br />

l'amour aux autres<br />

Modération : éviter<br />

les excès et trouver<br />

un juste milieu<br />

Monogamie : avoir<br />

une seule relation<br />

; amoureuse<br />

significative<br />

1 • Plaisir : me sentir<br />

bien<br />

• Flexibilité : être • Popularité : être<br />

capable de m'ajuster à; aimé(e) de plusieurs<br />

des situations i personnes<br />

nouvelles !<br />

• Gaieté : m'amuser et<br />

avoir du plaisir<br />

• Santé : être en forme<br />

physiquement et en<br />

bonne santé<br />

Adapté de Miller, W.R., et De Baca J., (1994)<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

Contrôle de soi : être<br />

! discipliné(e) et<br />

contrôler mes<br />

i propres actions<br />

Q Sexualité : avoir une<br />

vie sexuelle saine et<br />

satisfaisante<br />

169


Amour : être<br />

; aimé(e) par mes<br />

! proches<br />

i • Romantisme :<br />

avoir une liaison<br />

i amoureuse intense<br />

et excitante<br />

• Créativité : avoir<br />

des idées nouvelles<br />

et originales<br />

• Fidélité : être<br />

loyal(e) et fiable<br />

dans les relations<br />

• Famille : avoir une<br />

famille heureuse<br />

• Ordre : avoir une<br />

vie bien organisée<br />

• Paix intérieure :<br />

avoir une paix<br />

intérieure<br />

• Connaissance :<br />

apprendre et<br />

posséder des<br />

connaissances<br />

Q Indépendance : être<br />

indépendant(e) des<br />

autres<br />

• Loisir : avoir le temps<br />

de relaxer et d'en<br />

profiter<br />

C Réalisme : agir de<br />

façon réaliste et<br />

pratique<br />

• Sécurité : être en<br />

sécurité<br />

• Simplicité : vivre une<br />

vie simple avec un<br />

minimum de besoins<br />

• Spiritualité : grandir<br />

spirituellement<br />

• Tolérance : accepter<br />

et respecter ceux qui<br />

sont différents de moi<br />

• Exactitude : être<br />

adéquat(e) dans mes<br />

opinions et mes<br />

actions<br />

G Richesse : avoir<br />

beaucoup d'argent<br />

• Contribution :<br />

contribuer à quelque<br />

chose qui va durer<br />

• Aventure : avoir des<br />

expériences<br />

nouvelles et<br />

passionnantes<br />

pi Courtoisie : être j<br />

poli(e) et considérer ;<br />

les autres<br />

• Pardonner : !<br />

pardonner aux autres<br />

• Travail : bien faire |<br />

mes tâches de la vie ;<br />

• Logique : être<br />

conséquent(e) dans<br />

mes actions<br />

• Stabilité : avoir une |<br />

vie assez cohérente '<br />

et stable<br />

!<br />

- - . . J<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 170<br />

i<br />

i


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITE 3<br />

POURQUOI CHANGER?'<br />

Physiques |<br />

Psychologiques<br />

Familiaux<br />

Sociaux<br />

Scolaires<br />

Financiers<br />

Légaux<br />

Pour I' mateur<br />

Avantages de Désavantages Avantages de Désavantages de<br />

changer de changer ne pas ne pas changer<br />

changer<br />

* * * *<br />

1<br />

Adapté de Bonneau, D. et collaborateurs, (2002) Satis Action : programme de<br />

groupe de motivation.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Huitième rencontre.<br />

171


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITE 3<br />

Les bons et les moins bons côtés de la réduction ou<br />

de l'arrêt de mon usage d'alcool ou de drogues 8<br />

Il est bon aussi de penser aux bons côtés et aux moins bons côtés qu'il y a<br />

à réduire ou à arrêter l'usage d'alcool ou de drogues. Coche les deux<br />

énoncés qui s'appliquent le mieux à toi!<br />

LES MOINS BONS CÔTÉS DE LA RÉDUCTION OU DE L'ARRÊT<br />

DE MON USAGE D'ALCOOL OU DE DROGUES<br />

• Je me sens plus déprimé ou anxieux<br />

• Je n'aurai plus rien à faire, je vais m'ennuyer<br />

û Je n'aurai plus de moyen de me détendre<br />

Q Je vais devoir réorganiser ma vie sociale<br />

• Je ne serai plus sur la même longueur d'onde que mes amis<br />

• Je ne sais pas si je suis capable de faire durer le changement<br />

• Autres moins bons côtés :<br />

LES BONS CÔTÉS DE LA RÉDUCTION OU DE L'ARRÊT DE MON<br />

USAGE D'ALCOOL OU DE DROGUES<br />

• Je vais sentir que j'ai plus de contrôle sur ma vie<br />

• Je vais sentir que je prépare mieux mon avenir<br />

O Mes relations avec ma famille vont s'améliorer<br />

• Je vais avoir plus d'argent<br />

• Je vais avoir moins de problèmes à l'école ou au travail<br />

• Ce sera plus facile pour moi d'atteindre les buts que je me suis fixés<br />

dans la vie<br />

• Autres bons côtés :<br />

Inspiré de Breslin, C., Sdao-Jarvie, K., Tupker, E., Pearman, S. (1999). Premier<br />

contact : traitement de courte durée pour les jeunes usagers d'alcool et de<br />

drogues. Centre de toxicomanie et de santé mentale.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Huitième rencontre. 172


Objectif<br />

ACTIVITÉ 3<br />

Mon plan personnel de changement<br />

Que les adolescents :<br />

• identifient un objectif ou des objectifs de changement et des<br />

moyens pouvant améliorer leur qualité de vie.<br />

Matériel<br />

• Crayons<br />

- Feuilles-support 1 - Activité 3 - Plan personnel de changement<br />

(à photocopier)<br />

• Feuilles-support 2 - Activité 3 - Notes explicatives pour le plan<br />

personnel de changement - Pour l'animateur<br />

• Feuille-support 3 - Activité 3 - Prendre soin de moi... me faire<br />

plaisir!<br />

(à photocopier)<br />

Durée<br />

30 minutes et plus<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

173


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Distribuer un crayon et un questionnaire (Feuilles-support 1 - Activité 3<br />

- Plan personnel de changement, à chacun des participants et expliquer<br />

chacune des questions à l'aide de Feuilles-support 2 - Activité 3 - Notes<br />

explicatives pour le plan personnel de changement - Pour l'animateur.<br />

3. Préciser aux participants de ne pas hésiter à demander de l'aide s'ils<br />

éprouvent de la difficulté à remplir leur plan personnel de changement.<br />

4. Inviter les adolescents à finaliser leur plan de changement à un autre<br />

moment et à le partager avec quelqu'un qui pourra les aider dans<br />

l'atteinte de leur objectif. Cela peut être un parent, un ami, un<br />

intervenant, peu importe. L'important est qu'ils identifient quelqu'un de<br />

leur entourage en qui ils ont confiance et qui sera en mesure de les<br />

supporter dans leur démarche.<br />

5. Conclure en précisant qu'il est également important de prendre soin de<br />

soi et de se faire plaisir lorsqu'on s'engage dans une démarche de<br />

changement. L'animateur invite les participants à identifier des moyens<br />

c'est-à-dire des petits trucs, des moments ou des petits gestes qui font<br />

du bien. Compléter à l'aide de la Feuille-support 3 - Activité 3 - Prendre<br />

soin de moi... me faire plaisir. L'animateur distribue une copie à chacun<br />

des participants.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 174


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITE 3<br />

Plan personnel de changement'<br />

1. J'identifie un ou des objectifs susceptibles d'améliorer ma qualité de vie<br />

et celle de mon entourage;<br />

2. Dans la mesure où ma consommation d'alcool, de médicaments ou<br />

d'autres drogues nuit à mes chances d'atteindre mon ou mes objectifs,<br />

j'accepte de travailler à reprendre le contrôle.<br />

?<br />

Mes choix sont :<br />

Q De diminuer le nombre de substances<br />

• De diminuer la fréquence de mes consommations de psychotropes<br />

• De diminuer les quantités consommées<br />

• D'adopter un autre mode d'administration<br />

Q De mieux choisir mes contextes de consommation<br />

Q De mieux choisir mes motifs de consommation<br />

• D'arrêter toute consommation de psychotropes<br />

• Autres choix :<br />

En termes concrets et de façon réaliste cela signifie que :<br />

Échéancier : la date que j'ai choisie pour débuter mon changement est<br />

le : / /<br />

Tiré de Tremblay, R., Wener, A., Savard, M. (1996). Programme de formation à<br />

l'intervention de première ligne auprès des adultes que la consommation<br />

d'alcool, de médicaments ou d'autres drogues met en situation de risque.<br />

Ministère de la Santé et des Services sociaux.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Huitième rencontre. 175


3. J'identifie les moyens à prendre pour atteindre mon ou mes<br />

objectifs.<br />

4. J'identifie les connaissances, habiletés et compétences que je<br />

dois acquérir pour réussir à atteindre mon ou mes objectifs.<br />

5. L'atteinte de mon ou mes objectifs me procurera les avantages<br />

suivants :<br />

6. Je fais la liste des obstacles que je peux rencontrer dans la<br />

poursuite de mon ou de mes objectifs.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

176


7. Les personnes suivantes peuvent m'aider dans l'atteinte de mon ou mes<br />

objectifs et je les mets au courant de ma démarche.<br />

8. D'ici (maximum trois semaines après la date choisie à la<br />

fin de la question 2) je réévaluerai où j'en suis par rapport à mon plan<br />

de changement.<br />

177


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 2 • ACTIVITÉ 3<br />

tartoiraateur<br />

Notes explicatives pour le plan de changement personnel 10<br />

Question 1<br />

Choisis un ou des objectifs que tu veux vraiment réaliser. Ces objectifs<br />

doivent être importants pour toi et tu dois être convaincu d'être capable de<br />

les atteindre. Pour t'aider dans ton choix, tu peux te référer aux exercices<br />

que tu as faits depuis le début de la rencontre par exemples :<br />

Dans l'exercice Ce qui est important pour moi parmi les 10 buts que<br />

tu as identifiés, quel est celui qui te semble prioritaire et que tu crois<br />

avoir de bonnes chances d'atteindre?<br />

Dans l'exercice de la Roue-miroir de Heimler, quelle est la sphère de<br />

vie où tu éprouves le moins de satisfaction et où les possibilités de<br />

changer la situation sont les plus grandes?<br />

Ex. : «Je vais améliorer mes relations Familiales», «Je vais nettoyer<br />

mes poumons en me libérant de la nicotine'».<br />

Un conseil, formule ton ou tes objectifs en termes de comportement à<br />

adopter plutôt qu'en termes d'agir à cesser. On change vers le positif, le<br />

mieux-être.<br />

Question 2<br />

Il est possible que tu aies identifié que ta consommation d'alcool ou de<br />

drogues nuise à la poursuite de tes objectifs (Par exemple : «Ma mère et<br />

moi on se pogne tout le temps quand je reviens gelé à la maison»). Dans ce<br />

cas, tu as des choix à faire. Lorsque tes habitudes de consommation nuisent<br />

à l'atteinte de tes objectifs, plusieurs options s'offrent à toi.<br />

Il est possible que le meilleur choix est d'arrêter toute consommation. Par<br />

exemple, si à toutes les fois que tu consommes, tu mets ta vie ou celle des<br />

autres en danger parce que tu deviens plus violent ou suicidaire, il peut être<br />

préférable, en effet, que tu cesses tout usage de drogues. Par contre, si tu<br />

as bon espoir d'être capable de contrôle sur ta consommation, tu peux<br />

toujours choisir une des possibilités présentées à la question 2.<br />

10.<br />

Adapté de Idem 9.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

178<br />

•K<br />

I


Demander aux participants de trouver des exemples pour chacun des choix<br />

possibles de la question 2. Les exemples doivent supporter les jeunes dans<br />

la formulation de leurs objectifs. Par exemple, si l'adolescent choisit de<br />

diminuer sa fréquence de consommation, il devra en termes concrets et de<br />

manière réaliste définir précisément la diminution souhaitée : «Je vais<br />

consommer seulement la fin de semaine ou trois fois par semaine».<br />

Question 3<br />

J'identifie les moyens à prendre pour atteindre mon ou mes objectifs.<br />

Rappeler aux participants qu'au niveau des moyens à prendre ils doivent<br />

tenir compte du plaisir à remplacer, des habitudes à changer, des stress à<br />

contrôler et des situations stressantes à éviter. Il convient ici de donner des<br />

exemples de moyens. Par exemple, si je prends l'objectif «Je vais améliorer<br />

mes relations familiales», les moyens peuvent être :<br />

• faire une activité récréative par semaine avec ma famille (jouer aux<br />

cartes)<br />

• entrer avant mon heure de rentrée<br />

• rendre service à mes parents sans qu'ils me le demandent<br />

N'oublions pas le fait que beaucoup d'adolescents ont déjà, de leur propre<br />

initiative, pris des moyens à un moment ou l'autre de leur vie, pour réduire<br />

leur consommation ou les impacts négatifs de celle-ci. Il peut donc être<br />

profitable pour l'ensemble du groupe d'inviter les adolescents à partager les<br />

trucs qui ont déjà fait leurs preuves. Les moyens choisis devront se traduire<br />

par des activités concrètes.<br />

Question 4<br />

Il s'agit ici de décortiquer mon ou mes objectifs en sous-objectifs, Il peut,<br />

en effet, y avoir des étapes préalables à l'atteinte d'un objectif. Si par<br />

exemple, la plus grande insatisfaction dans ma vie étant ma situation<br />

financière, je choisis l'objectif de me trouver un emploi, il est possible que<br />

j'aie d'abord besoin d'apprendre des techniques de recherche d'emploi et<br />

d'entrevue, d'apprendre à faire un CV, me coucher plus tôt pour être<br />

capable de me lever de bonne heure pour faire de la recherche, etc.<br />

Question 5<br />

On inscrit ici les avantages que j'anticipe à l'atteinte de mon ou mes<br />

objectifs. Quelles sont les conséquences positives du changement que je<br />

vise? Quels bienfaits vais-je retirer de l'atteinte de mon ou mes objectifs. Il<br />

y a parfois des bénéfices secondaires que l'on n'a pas évalués comme<br />

d'avoir plus d'argent de poche par exemple, Faire la liste des gains anticipés<br />

permet de susciter ou de maintenir la motivation. Encore une fois, les<br />

participants peuvent faire référence à l'exercice de l'activité 2 Pourquoi<br />

changer 7<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 179


Question 6<br />

Faire la liste des obstacles que je peux rencontrer dans la poursuite de mon<br />

ou mes objectifs, me permet d'être prêt et de penser à des alternatives.<br />

Souvent les gens se découragent lorsqu'ils rencontrent des difficultés et<br />

abandonnent en cours de route. Changer des habitudes, des<br />

comportements demande des efforts, ce n'est pas facile. Les adolescents<br />

doivent être conscients que des difficultés surviendront et être prêts à y<br />

faire face. Par exemple, comment vont-ils réagir lorsque l'ennui et la<br />

solitude vont surgir?<br />

Question 7<br />

Que l'adolescent soit le seul à pouvoir changer ne signifie pas qu'il doive y<br />

parvenir seul. Il est très important que la personne désireuse<br />

d'entreprendre un changement sache sur qui elle peut compter pour l'aider<br />

dans sa démarche. Mettre son entourage au courant de sa démarche<br />

constitue une forme d'engagement formel et l'importance de tenir parole<br />

peut alors devenir un incitatif majeur.<br />

Question 8<br />

L'objectif ou les objectifs choisis doivent pouvoir être atteints rapidement.<br />

C'est pourquoi il est préférable de fixer des objectifs réalistes et accessibles<br />

et d'y aller à petits pas afin de vivre un succès le plus vite possible. Des<br />

objectifs lointains ou irréalistes peuvent provoquer une baisse de motivation<br />

ou même un découragement total devant l'ampleur du défi.<br />

Le choix d'un objectif autre que l'abstinence implique nécessairement<br />

qu'une certaine consommation surviendra. L'intervenant sensibilise<br />

l'adolescent au fait que c'est à lui de faire en sorte que sa consommation<br />

comporte le moins de risques ou de répercussions négatives possibles.<br />

Développer son autonomie c'est aussi se responsabiliser, c'est-à-dire<br />

assumer la conséquence de ses choix. Par exemple, si l'adolescent décide<br />

de réduire sa fréquence de consommation à une fois par semaine, mais qu'il<br />

le fait juste avant d'entrer en classe, il devra se préparer à assumer les<br />

conséquences possibles et peut-être même réévaluer ses choix.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

180


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITE 3<br />

Prendre soin de moi...<br />

Me faire plaisir<br />

* Participer à des activités d'arts de tout genre (photographie, fabrication<br />

de bijoux, etc.)<br />

Ecouter de la musique<br />

Se faire une « beauté » en se levant le matin<br />

Faire un tour de bicyclette<br />

Aller faire un tour dans un café<br />

Inviter un ami et se faire un bon repas<br />

Arrêter de fumer<br />

Faire un tour dehors avec son animal préféré<br />

Téléphoner à un ami<br />

Prendre un bain longtemps pour se détendre<br />

Faire de la course à pied<br />

S'asseoir confortablement avec un bon livre<br />

Refaire la décoration de sa chambre<br />

Aller danser avec des amis<br />

Louer un bon film<br />

Suivre un cours d'autodéfense<br />

Faire du sport<br />

Aller voir une exposition<br />

Bouquiner dans une bibliothèque<br />

Aller manger une bonne frite<br />

Faire du bénévolat<br />

Découvrir de nouveaux passe-temps (musique, sport, écriture, etc.)<br />

Prêter attention à ses rêves (les écrire en se réveillant)<br />

Jouer à des jeux vidéos<br />

S'inscrire à un club de «Donjon et Dragon» ou «Magic» etc.<br />

Aller faire un tour à la maison des jeunes de son quartier<br />

Chatter (maison ou bibliothèque)<br />

Ecrire dans son journal intime<br />

Écrire et lire de la poésie<br />

Faire du lèche-vitrine avec des amis<br />

Faire une belle sortie à chaque semaine ou à chaque mois<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Huitième rencontre. 181


HUITIEME RENCONTRE<br />

LES RESSOURCES ET L'ÉVALUATION DE LA<br />

DÉMARCHE<br />

Objectifs généraux<br />

Que les adolescents :<br />

connaissent les ressources offrant des services aux personnes qui<br />

ont des questionnements ou des problèmes reliés à la<br />

consommation d'alcool et de drogues;<br />

évaluent leur démarche du Croupe de réflexion sur les drogues.<br />

Objectifs spécifiques<br />

Que les adolescents :<br />

connaissent certaines particularités des principales ressources en<br />

toxicomanie;<br />

vérifient leurs connaissances et acquis faits suite à la démarche<br />

du Groupe de réflexion sur les drogues;<br />

donnent leur appréciation concernant la démarche du Groupe de<br />

réflexion sur les drogues.<br />

Matériel<br />

Crayons<br />

Feuilles-support 1 - Activité 1 - Liste de ressources pour jeunes<br />

(à photocopier)<br />

Dépliants sur les différentes ressources de la région à distribuer<br />

aux participants<br />

Contenant pour mettre les bouts de papier<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

183


Papiers qui avaient été utilisés lors de la première rencontre, soit<br />

à l'activité 1 intitulée «Tout ce que vous avez toujours voulu<br />

savoir sur les drogues et que vous n'avez jamais osé demander.»<br />

Feuilles-support 1 - Activité 2 - Ce que vous savez sur les<br />

drogues - Quiz (à photocopier). Ce quiz est celui qui a été utilisé<br />

lors de la deuxième rencontre, soit à l'activité 4 intitulée «Ce que<br />

vous savez sur les drogues.»<br />

• Feuilles-support 2 - Activité 2 - Réponses au quiz sur les drogues<br />

(à photocopier)<br />

• Feuilles-support 1 - Activité 3 - Mon appréciation de la démarche<br />

Groupe de réflexion sur les drogues (à photocopier)<br />

Durée<br />

• 1 h 30<br />

Déroulement de la huitième rencontre<br />

Les ressources et l'évaluation de la démarche<br />

1. Accueil et présentation des thèmes de la semaine.<br />

2. Activité 1 : Présentation des ressources d'aide en toxicomanie. Prévoir<br />

30 minutes.<br />

3. Activité 2 : Tout ce que vous savez de plus à propos des drogues.<br />

Prévoir 45 minutes.<br />

4. Activité 3 : Appréciation de la démarche du Groupe de réflexion sur les<br />

drogues. Prévoir 15 minutes.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

184


ACTIVITE 1<br />

Présentation des ressources d'aide-en<br />

toxicomanie<br />

Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

• connaissent certaines particularités des principales ressources en<br />

toxicomanie.<br />

Matériel<br />

Crayons<br />

Durée<br />

Feuilles-support 1 - Activité 1 - Liste de ressources pour jeunes<br />

(à photocopier)<br />

Dépliants sur les différentes ressources de la région<br />

30 minutes<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre<br />

185


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Démarrer la présentation sur les différentes ressources en vérifiant<br />

d'abord les connaissances des participants. Leur demander :<br />

«Connaissez-vous des ressources qui offrent des services d'aide en lien<br />

avec la consommation d'alcool et de drogues? Lesquelles?»<br />

«Que savez-vous de ces ressources?»<br />

L'animateur en profite pour défaire certaines idées préconçues<br />

concernant les ressources (Ex. : «À Dollard-Cormier, on te laisse<br />

consommer comme tu le veux»).<br />

3. Présenter par la suite les principales ressources ainsi que certaines de<br />

leurs particularités (caractéristiques de la clientèle, durée du<br />

traitement, services et programmes offerts, etc.) à l'aide des Feuillessupport<br />

1 - Activité 1 - Liste de ressources pour jeunes. Remettre des<br />

dépliants des ressources de votre région ou les Feuilles-support 1 -<br />

Activité 1 - Liste de ressources pour jeunes.<br />

4. Terminer en spécifiant : «Nous sommes souvent réticents à demander<br />

de l'information ou de l'aide d'une ressource spécialisée, car il est<br />

parfois difficile de reconnaître qu'on pourrait avoir un problème de<br />

consommation. Nous avons plutôt tendance à croire que ces ressources<br />

sont réservées uniquement à ceux qui ont de graves problèmes.<br />

Pourtant, il n'est pas nécessaire d'attendre d'éprouver une multitude de<br />

problèmes avant de demander de l'aide. Si effectivement, certains<br />

peuvent améliorer leur qualité de vie sans nécessairement recourir à<br />

des personnes ressources ou à des spécialistes, il arrive parfois que<br />

nous ayons besoin d'un coup de pouce pour reprendre le contrôle de<br />

notre vie et mieux comprendre ce qui se passe».<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 186


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITE 3<br />

Liste de ressources pour jeunes 1<br />

CENTRE DOLLARD-CORMIER - PROGRAMME JEUNESSE 2<br />

Centre de réadaptation public pour jeunes, de 21 ans et moins, pour qui la<br />

consommation de drogues et d'alcool entraîne des difficultés de tout ordre,<br />

de même qu'aux parents préoccupés par la consommation de leurs jeunes,<br />

que ceux-ci participent ou non au Programme. Services offerts : accueil,<br />

suivi, soutien, accompagnement, référence, évaluation, scolarisation, travail<br />

de milieu et neuf places en hébergement à court terme en milieu de<br />

stabilisation. Accessibilité rapide.<br />

3530, rue Saint-Urbain<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 982-4531<br />

CENTRES JEAN-LAPOINTE POUR ADOLESCENTS<br />

Centre de réadaptation privé sans but lucratif offrant un milieu<br />

thérapeutique encadrant et une programmation structurée. Gratuit pour les<br />

adolescents de 12 à 18 ans. Services offerts : prévention, réadaptation avec<br />

hébergement de huit à dix semaines, postcure, suivi, évaluation,<br />

orientation, service d'aide à la famille, etc.<br />

950, rue de Louvain Est, bloc C<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 381-1218<br />

CENTRE D'ACCUEIL LE PROGRAMME DE PORTAGE INC.<br />

Les services internes sont offerts en communauté thérapeutique à<br />

l'extérieur de Montréal d'une durée de quatre à six mois et s'adressent aux<br />

adolescents de 14 à 18 ans. Services offerts : évaluation, orientation,<br />

réadaptation externe ou résidentielle, suivi postcure, service aux familles,<br />

programme de prévention, etc.<br />

865, Square Richmond<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 939-0202<br />

Tiré de Durocher, L. et al. (2001). Usage et abus de drogues; guide<br />

d'accompagnement et d'intervention, Centre jeunesse de Montréal, Direction de<br />

la santé publique de Montréal-Centre, et le Centre Dollard-Cormier. 92 p.<br />

Chaque région du Québec a son centre de réadaptation public, exemples : le<br />

Centre André-Boudreau pour la région des Laurentides, le Centre Le Tremplin<br />

pour la région de Lanaudière, etc.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Huitième rencontre. 187


PAVILLON DU NOUVEAU POINT DE VUE INC.<br />

Organisme sans but lucratif. Le programme pour adolescents comprend un<br />

séjour en interne de quarante-deux jours et un suivi post-cure de douze<br />

rencontres à raison d'une fois par mois. Ce service s'adresse aux filles et<br />

aux garçons âgés de 14 à 18 ans. Ce programme axé sur l'action favorise la<br />

prise de conscience des attitudes et des comportements nuisibles. Les<br />

demandes sont traitées rapidement et de façon confidentielle.<br />

356, rue Notre-Dame<br />

Lanoraie (Québec)<br />

450-887-2392<br />

PAVILLON FOSTER<br />

Cet établissement dessert les personnes d'expression anglaise de Montréal<br />

et de l'ensemble du Québec. Les services sont offerts gratuitement aux<br />

jeunes et aux adultes.<br />

3285 boul. Cavendish, bureau 100<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 486-1304<br />

DIANOVA<br />

Le programme de Dianova Canada s'adresse aux adolescents de 16 ans et<br />

plus. Le séjour est d'une durée maximale de 12 mois afin que l'adolescent<br />

en cheminement puisse entreprendre un plan de réinsertion. La création<br />

artistique ainsi que la thérapie par le cheval sont parmi d'autres, des<br />

moyens privilégiés,<br />

2063, Chemin des Mésanges<br />

Nominingue (Québec)<br />

(514) 875-7013<br />

HÔPITAL SAINTE-JUSTINE<br />

Département de pédiatrie, section médecine de l'adolescence. Prise en<br />

charge médicale d'adolescents (12-18 ans) présentant un problème de<br />

toxicomanie dans le cadre d'activités cliniques.<br />

3175, ch. de la Côte-Sainte-Catherine<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 345-4721<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 188


COPATLA<br />

Centre d'orientation et de prévention d'alcoolisme et de toxicomanie pour<br />

Latino-Américains et autres ethnies. Groupe communautaire sans but<br />

lucratif. Services offerts : information, prévention, dépistage, suivi, accueil,<br />

entrevue individuelle, évaluation, etc.<br />

660, rue Villeray<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 948-6188<br />

CACTUS MONTRÉAL<br />

Centre d'action communautaire<br />

seringues. Gratuit. Services<br />

organisation communautaire,<br />

seringues, etc.<br />

1626, rue Saint-Hubert<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 847-0067<br />

L'UNITÉ D'INTERVENTION MOBILE L'ANONYME INC.<br />

Centre de dépannage sans but lucratif et aide aux jeunes en difficulté.<br />

Services offerts : prévention, information, échanges de seringues, accueil et<br />

dépannage, évaluation, orientation, écoute, aide, consultation,<br />

accompagnement, réinsertion, etc.<br />

2345A, rue Bélanger Est<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 593-1651 (bureau) et (514) 236-6700 (unité mobile)<br />

Le BON DIEU DANS LA RUE<br />

auprès des toxicomanes utilisateurs de<br />

offerts prévention, enseignement,<br />

entraide, aide, support, échanges de<br />

Groupe communautaire, organisme privé sans but lucratif. Services offerts :<br />

prévention, dépistage, postcure, suivi, formation, accueil et dépannage,<br />

concertation, réinsertion sociale, hébergement, consultation, information,<br />

évaluation et orientation, aide, etc.<br />

1664, rue Ontario Est<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 526-5222<br />

189


PACT DE RUE<br />

Groupe communautaire. Approche de travail de rue auprès des jeunes et<br />

des utilisateurs de drogues injectables. Services offerts : accompagnement,<br />

support, écoute, références, prévention, formation, concertation, réinsertion<br />

sociale, intervention auprès d'une clientèle ayant des problèmes de<br />

toxicomanie et de délinquance, etc.<br />

6669, av. Casgrain<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 278-9181<br />

PROJET T.R.I.P.<br />

Groupe communautaire, organisme privé sans but lucratif. Services offerts :<br />

intervention auprès d'une clientèle ayant des problèmes de toxicomanie et<br />

de délinquance, travail de milieu et de rue, prévention, concertation, aide,<br />

etc.<br />

2000, rue Parthenais<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 596-7718<br />

EDUC'ALCOOL<br />

Organisme d'éducation, de prévention et de sensibilisation. Services<br />

gratuits.<br />

606, rue Cathcart, bureau 700<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 875-7454<br />

JOUEURS PATHOLOGIQUES<br />

Jeu : aide et référence.<br />

(514) 527-0140<br />

AL-ANON ET ALATEEN<br />

Privé et gratuit, réunions dans le but d'aider les familles et les amis des<br />

personnes alcooliques<br />

C. P. 114, Succursale C<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 866-9803<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 190


ALCOOLIQUES ANONYMES<br />

Gratuit, groupe d'entraide qui a pour but d'aider les alcooliques qui désirent<br />

arrêter de boire.<br />

1480, rue Bélanger, bureau 101<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 376-9230<br />

NARCOTIQUES ANONYMES<br />

Services gratuits, programme d'abstinence complète de toutes drogues<br />

basé sur l'entraide entre dépendants. Ligne d'appel à l'aide.<br />

6830, Av. du Parc<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 249-0555<br />

COCAÏNOMANES ANONYMES<br />

Services gratuits, groupe d'entraide,<br />

4058, rue Parthenais<br />

Montréal (Québec)<br />

(514) 527-9999<br />

QUELQUES SITES INTERNET POUR LES JEUNES<br />

www.educalcool.qc.ca<br />

www.toxquebec.com<br />

www.parlonsdroques.org<br />

www.telieunes.com<br />

www.rescol.ca/alcool<br />

www.maisonsdeleunes.qc.ca<br />

www.educaloi.qc.ca<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 191


Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 192


T~<br />

ACTIVITE 2<br />

Tout ce que vous savez de plus à propos des<br />

drogues<br />

Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

vérifient leurs connaissances et acquis faits suite à la démarche<br />

du Croupe de réflexion sur les drogues.<br />

Matériel<br />

Contenant<br />

Papiers qui avaient été utilisés lors de la première rencontre, soit<br />

à l'activité 1 intitulée «Tout ce que vous avez toujours voulu<br />

savoir sur les drogues et que vous n'avez jamais osé demander.»<br />

Feuilles-support 1 - Activité 2 - Ce que vous savez sur les<br />

drogues - Quiz (à photocopier), Ce quiz est celui qui a été utilisé<br />

lors de la deuxième rencontre, soit à l'activité 4 intitulée «Ce que<br />

vous savez sur les drogues.»<br />

Feuilles-support 2 -Activité 2 - Réponses au quiz sur les drogues<br />

(à photocopier)<br />

Durée<br />

45 minutes<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 193


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Mettre dans un contenant les papiers sur lesquels des questions avaient<br />

été écrites par les participants lors de la première rencontre et faire<br />

piger à tour de rôle.<br />

3. Demander de lire la question à haute voix. Suite à la lecture de la<br />

question, les participants sont invités à répondre. Si un participant<br />

pense qu'il connaît la réponse à la question, il lève la main et le dit. Les<br />

autres peuvent alors corriger ou compléter la réponse. L'animateur<br />

laisse les participants trouver leurs propres réponses et intervient<br />

uniquement lorsqu'il y a des erreurs ou des faussetés.<br />

4. Lorsque toutes les questions ont été pigées, l'animateur souligne à quel<br />

point les participants ont fait des acquis lors des rencontres.<br />

5. Distribuer à chacun des participants, les Feuilles-support 1 - Ce que<br />

vous savez sur les drogues - Quiz, et leur demander de répondre aux<br />

questions de façon individuelle. Leur rappeler qu'ils ont déjà répondu à<br />

ce quiz lors de la deuxième rencontre qui portait sur le thème des<br />

substances.<br />

6. Remettre par la suite leur copie du quiz remplie en équipe lors du début<br />

de la démarche soit à l'activité 4, de la deuxième rencontre, pour que<br />

chacun puisse évaluer leurs acquis.<br />

7. L'animateur remet à chacun les Feuilles-support 2 - Activité 2 -<br />

Réponses au quiz sur les drogues, pour que les participants puissent au<br />

besoin, compléter ou corriger leurs erreurs.<br />

8. Inviter les participants à commenter leurs résultats. L'animateur<br />

souligne le progrès des participants à chaque fois que cela est possible.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 194


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITÉ 2<br />

Ce que vous savez sur les drogues - QUIZ J<br />

Vrai Faux Vrai et<br />

faux<br />

1. L'alcool est un stimulant. D G LU<br />

2. Le cannabis et les hallucinogènes ont toujours • [_J •<br />

des effets dépresseurs.<br />

3. Le cannabis peut provoquer des hallucinations. i j î J D<br />

4. Les hallucinogènes dont le LSD provoquent une • • •<br />

très forte dépendance physique.<br />

5. Il n'existe aucun symptôme de sevrage pour le<br />

cannabis. • • •<br />

6. Prendre un tranquillisant atténue l'effet de ^ ^<br />

l'alcool.<br />

7. L'exercice, les suppléments vitaminés et la<br />

caféine contribuent à éliminer l'alcool plus • D<br />

rapidement.<br />

i. L'héroïne et l'opium sont les deux drogues qui<br />

causent le plus de décès dans le monde.<br />

c • f ;<br />

9. Au Québec, le profil de consommation de<br />

drogues des femmes est généralement le C C D<br />

même que celui des hommes.<br />

10. Au Québec, presque tous les adolescents ont<br />

déjà fumé du cannabis.<br />

Adapté de Tremblay, R., Wener, A., Savard, M. (1996). Programme de formation<br />

à l'intervention de première ligne auprès des adultes que la consommation<br />

d'alcool, de médicaments ou d'autres drogues met en situation de risque.<br />

Québec. Ministère de la Santé et des Services sociaux.<br />

•<br />

195


Vrai Faux Vrai et<br />

faux<br />

11. Le crack est une drogue plus forte que la<br />

cocaïne. • • •<br />

12. Une drogue injectée a des effets plus rapides<br />

que si elle est reniflée. • • •<br />

13. Le crack entraîne une dépendance physique<br />

plus rapide et plus forte que l'alcool. • • •<br />

14. Le «ICE» est une drogue qui stimule. • • •<br />

15. Lorsqu'une personne halluciné ou délire à la<br />

suite de l'absorption d'un perturbateur, il faut<br />

l'envoyer le plus vite possible en milieu<br />

psychiatrique.<br />

• • •<br />

16. L'Ecstasy est un hallucinogène. • • •<br />

17. Le pot d'aujourd'hui est devenu une drogue<br />

dure. • • •<br />

18. Le PCP est un hallucinogène. • • •<br />

19. Au Québec, pour être accusé de trafic de<br />

stupéfiants, il faut recevoir de l'argent en<br />

échange de drogues.<br />

• • •<br />

20. La possession de cannabis pour usage<br />

personnel est légale. • • •<br />

21. La quantité d'alcool permise pour le détenteur<br />

d'un permis d'apprenti conducteur (permis<br />

temporaire ou probatoire) est de .00 (tolérance<br />

zéro).<br />

22. Certaines drogues comme l'Ecstasy, le PCP<br />

peuvent nous rendre fou (déclencher un<br />

problème de santé mentale).<br />

• • •<br />

• • •<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 196


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITE 3<br />

Réponses au quiz sur les drogues<br />

1. FAUX. À faible dose, l'alcool peut être et est souvent un stimulant social<br />

ou psychologique par ses effets libérateurs sur les inhibitions. Par<br />

contre, au plan neurobiologique, l'alcool est un dépresseur. Il ralentit les<br />

processus normaux de l'organisme (activité du système nerveux central,<br />

rythme cardiaque, etc.). À forte dose, cette dépression peut même<br />

entraîner le coma et exceptionnellement, la mort.<br />

2. FAUX. Les effets sont difficilement prévisibles et oscillent entre ceux des<br />

stimulants et ceux des dépresseurs, avec comme effets plus spécifiques<br />

d'agir sur les perceptions, On parle donc de perturbateurs.<br />

3. VRAI. Le cannabis, comme les hallucinogènes, modifie les perceptions et<br />

les émotions et peut provoquer de forts sentiments d'angoisse, des<br />

distorsions du temps et de l'espace et parfois des hallucinations visuelles<br />

ou auditives. Le degré de concentration en THC (ingrédient actif du<br />

cannabis), le contexte ainsi que l'état subjectif de la personne qui le<br />

consomme influent principalement sur ce phénomène.<br />

4. FAUX. Bien que le LSD est un hallucinogène puissant, il n'entraîne pas<br />

de dépendance physique. Les personnes qui le consomment de façon<br />

chronique peuvent toutefois acquérir une dépendance psychologique.<br />

5. FAUX. Le cannabis n'entraîne pas de dépendance physique. Toutefois, sa<br />

consommation régulière peut entraîner une dépendance psychologique<br />

susceptible d'entraîner à l'arrêt de l'angoisse, de la nervosité, de<br />

l'insomnie et une perte d'appétit.<br />

6. FAUX. Il est possible que la personne se sente tendue, malgré ou en<br />

raison de son état d'ivresse; un tranquillisant mineur pourra alors<br />

atténuer cette tension. Toutefois, il faut se rappeler que l'alcool, tout<br />

comme le tranquillisant mineur, est un dépresseur. Leur association<br />

entraîne donc des effets qui, en s'additionnant, augmentent<br />

considérablement les effets. La combinaison tranquillisant mineur et<br />

alcool constitue le mariage de psychotropes le plus fréquemment associé<br />

aux surdoses (les risques sont encore plus élevés lorsqu'il s'agit de la<br />

combinaison somnifère et alcool).<br />

7. FAUX. Approximativement 10 % de l'alcool ingéré est éliminé par l'urine,<br />

la sueur et les poumons. Le reste subit des transformations au niveau<br />

du foie au rythme de 15 mg à l'heure. Cette vitesse d'élimination est<br />

constante.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Huitième rencontre.<br />

197


8. FAUX. Il s'agit plutôt de l'alcool et la nicotine. À titre indicatif, en 2000<br />

aux États-Unis, l'alcool et le tabac réunis étaient responsables de 30 fois<br />

plus de décès que l'ensemble des drogues illégales 4 .<br />

9. FAUX, Autant de femmes que d'hommes consomment des substances<br />

psycho-actives, cependant les femmes n'ont pas la même attitude que<br />

les hommes en ce qui concerne la consommation. De façon générale,<br />

elles boivent moins fréquemment et en plus petites quantités que les<br />

hommes. Les mêmes tendances ont été observées pour les drogues<br />

illicites, On retrouve toutefois plus de femmes que d'hommes dans les<br />

statistiques concernant les intoxications aux benzodiazépines<br />

(tranquillisants mineurs) combinés à l'alcool. Dans chaque tranche<br />

d'âge, elles obtiennent aussi plus d'ordonnance pour les tranquillisants<br />

mineurs que les hommes (rapport de deux pour un). Les adolescentes<br />

sont également plus nombreuses à s'adonner au tabagisme (26 %) que<br />

les garçons (20 %) 5 .<br />

10. FAUX. La plus récente enquête auprès des élèves du secondaire 6<br />

mentionne que c'est environ 40 % des élèves qui ont déclaré avoir<br />

consommé du cannabis dans les douze mois qui précédent l'enquête.<br />

11. FAUX. Le crack est en fait de la cocaïne-base transformée en la<br />

combinant avec du bicarbonate de sodium afin de la rendre fumable. Sa<br />

dangerosité est associée à sa concentration et à la façon de le<br />

consommer (fumer, inhaler) et non à sa spécificité comme produit.<br />

12. VRAI. Les effets sont plus rapides et plus intenses lorsque la substance<br />

est injectée (12 à 20 secondes) que lorsqu'elle est reniflée (3 à 5<br />

minutes).<br />

13. FAUX. La notion de dépendance physique est équivoque et elle prête à<br />

confusion. Elle fait référence à i'adaptation de l'organisme à une<br />

substance de façon telle qu'un arrêt brusque de son utilisation suscite<br />

des réactions physiques désagréables et souvent même risquées. Ces<br />

risques sont surtout associés à une longue utilisation chronique de<br />

grande quantité des dépresseurs; dans les cas de stimulants comme la<br />

cocaïne, on parle plutôt de dépendance ou de difficultés psychologiques<br />

comme conséquence d'un arrêt brusque.<br />

Ali, H., et al. (2004). Actual causes of death in the United States, 2000. Journal<br />

of the American Medical Association. Vol. 291. No. 10, March 10, 2004.<br />

Perron, B., et Loiselle, J. (2003). Enquête québécoise sur le tabagisme chez les<br />

élèves du secondaire, 2002. Rapport d'analyse, Québec. Institut de la statistique<br />

du Québec.<br />

Perron, B., et Loiselle, J. (2003). Enquête québécoise sur le tabagisme chez les<br />

élèves du secondaire, 2002. Rapport d'analyse, Québec. Institut de la statistique<br />

du Québec.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 198


14. VRAI. «Ice» est l'appellation populaire pour désigner une substance de<br />

type arnphétaminique de la catégorie des stimulants. La nouveauté<br />

repose sur le fait qu'on vend généralement cette substance sous forme<br />

de cristaux de façon à pouvoir la fumer comme du crack.<br />

15. FAUX. La perte de contact avec la réalité est un phénomène susceptible<br />

de survenir lors d'une absorption importante de psychotropes. On peut<br />

envisager d'envoyer la personne en milieu médical dans les cas où elle<br />

constitue une menace pour elle-même (automutilation, désirs<br />

suicidaires) ou pour autrui (violence). Il ne faut pas oublier que le<br />

contexte entourant la consommation de psychotropes peut jouer sur la<br />

nature des effets obtenus. Le fait de réduire les stimuli extérieurs<br />

(baisser l'éclairage, parler doucement) et d'adopter une attitude<br />

rassurante avec la personne (lui expliquer ce qui se passe, lui proposer<br />

des éléments de réalité, lui rappeler que son état est temporaire), peut<br />

l'aider à mieux vivre le «bad trip». Toutefois, toute perte de conscience<br />

devrait constituer une urgence médicale (911).<br />

16. VRAI et FAUX. L'Ecstasy (MMDA) est un produit de synthèse qui semble<br />

agir également sur les récepteurs associés aux stimulants, aux<br />

dépresseurs et aux perturbateurs. Sa structure chimique s'apparente à<br />

celle des amphétamines (speed) alors que les effets que sa<br />

consommation entraîne, ont suggéré de l'associer à l'extase : acuité<br />

sensorielle accrue, expériences perceptuelles s'apparentant aux<br />

hallucinations (visuelles, auditives, gustatives), empathie, désir de<br />

communiquer, etc.<br />

17. FAUX. Bien que le pot d'aujourd'hui contienne effectivement plus de THC<br />

qu'auparavant, il conviendrait mieux de parler d'usages durs ou doux<br />

plutôt que de drogues dures ou douces. Se centrer uniquement sur la<br />

substance, c'est négliger les facteurs reliés à l'individu et au contexte<br />

d'utilisation. Une drogue dite douce tel que le cannabis, peut devenir<br />

une drogue dure selon son usage. À titre d'exemple, fumer du cannabis<br />

quotidiennement le matin avant d'aller à l'école et en solitaire est un<br />

usage de substance qu'on peut qualifier de dur.<br />

18. VRAI. Le PCP, ou phencyclidine, est une drogue de synthèse qui fut<br />

d'abord utilisée en chirurgie rétinaire pour son action anesthésique. Elle<br />

a donc des propriétés dépressives. Elle est cependant recherchée pour<br />

ses effets hallucinogènes puissants. Les personnes qui disent<br />

consommer de la «mess», pensant prendre de la mescaline, s'adonnent<br />

en fait au PCP (angel dust, peace pills). Depuis quelques années, sa<br />

popularité s'est largement accrue chez les personnes à ia recherche de<br />

sensations fortes. L'excès ou l'abus dans la consommation de cette<br />

drogue entraîne de l'irritabilité, des changements brusques d'humeur,<br />

des crises d'angoisse ou d'agressivité et des comportements<br />

imprévisibles où la violence est souvent présente. La surdose peut<br />

entraîner la mort.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 199


19. FAUX. Vendre, offrir, transporter, livrer, expédier, donner, administrer<br />

ou céder une drogue à quelqu'un constituent toutes des actions liées au<br />

trafic selon la loi.<br />

20. FAUX. La loi prévoit que la présence, même minime, d'une substance<br />

illégale sur une personne suffit pour que cette dernière soit accusée de<br />

possession. Les peines encourues pour possession peuvent aller de<br />

l'avertissement à la mise sous garde dépendant de l'individu, de ses<br />

antécédents, de la quantité et des circonstances entourant l'incident.<br />

21. VRAI. Aucune consommation n'est tolérée pour le détenteur d'un permis<br />

apprenti-conducteur ou probatoire. Le conducteur s'expose à une<br />

suspension immédiate de son permis.<br />

22. FAUX. Les perturbateurs, incluant le cannabis, peuvent agir comme<br />

déclencheurs de désordres psychologiques qui étaient déjà présents à<br />

l'état latent chez l'individu. Des états psychotiques peuvent également<br />

être induits de façon temporaire suite à une absorption de<br />

perturbateurs. En effet, certains des effets aigus des perturbateurs<br />

(dépersonnalisation, perte de contact avec la réalité, hallucinations,<br />

etc.) ressemblent à certains traits psychotiques. On parle alors de<br />

psychose toxique induite. Ii faudra attendre plusieurs semaines avant de<br />

se prononcer sur la permanence des symptômes. Il est évidemment<br />

fortement déconseillé aux personnes ayant déjà un équilibre<br />

psychologique instable de prendre un perturbateur.<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 200


ACTIVITE 2<br />

Appréciation de la démarche du Groupe<br />

de réflexion sur les drogues<br />

Objectif<br />

Que les adolescents :<br />

donnent leur appréciation concernant la démarche du Groupe de<br />

réflexion sur les drogues.<br />

Matériel<br />

Feuilles-support 1 - Activité 3 - Mon appréciation de la démarche<br />

Groupe de réflexion sur les drogues (à photocopier)<br />

Durée<br />

15 minutes<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 201


Déroulement de l'activité<br />

1. Présenter l'objectif et le déroulement de l'activité.<br />

2. Demander aux participants de remplir individuellement les Feuillessupport<br />

1 - Activité 3 - Mon appréciation de la démarche Groupe de<br />

réflexion sur les drogues. Les participants ne sont pas obligés d'écrire<br />

leur nom sur le questionnaire.<br />

3. Lorsque tout le monde a terminé, faire un tour de table sur leur<br />

appréciation de la démarche en général, l'animateur en profite<br />

également pour donner ses impressions.<br />

4. L'animateur ramasse les questionnaires en spécifiant aux participants<br />

que leurs commentaires permettront d'apporter des ajustements ou des<br />

améliorations à la démarche Groupe de réflexion sur les drogues.<br />

5. Remercier les participants et souligner leur engagement par un ou des<br />

moyens de reconnaissance (ex. : certificat de participation, gâteau,<br />

etc.).<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 202


<strong>FEUILLE</strong>S-<strong>SUPPORT</strong> 1 - ACTIVITE 3<br />

Mon appréciation de la démarche du<br />

Groupe de réflexion sur les drogues<br />

&<br />

1. Dans quelle mesure as-tu apprécié les rencontres? (encercle la lettre)<br />

A) Je n'ai pas apprécié du tout<br />

B) Je n'ai pas apprécié certaines choses<br />

C) Indifférent<br />

D) J'ai apprécié<br />

E) J'ai beaucoup apprécié<br />

2. Peux-tu expliquer ce que tu as apprécié ou pas?<br />

J'ai apprécié cette démarche parce que...<br />

Je n'ai pas apprécié parce que...<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Huitième rencontre. 203


3. Qu'est-ce que tu retiens des rencontres?<br />

4. Recommanderais-tu à d'autres jeunes de participer à cette démarche?<br />

Si oui, explique pourquoi...<br />

Si non, explique pourquoi...<br />

5. Est-ce que cette démarche t'a permis d'identifier un objectif de<br />

changement personnel qui améliorait ta qualité de vie? Si oui, est-ce en<br />

lien avec tes habitudes de consommation? Si non, pourquoi?<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 204


6. Est-ce que tu prévois poursuivre ta démarche de réflexion ou de<br />

changement?<br />

7. Si tu as besoin d'aide ou de soutien, sais-tu à qui te référer?<br />

Merci pour ta participation!<br />

Groupe de réflexion sur les drogues - Quatrième rencontre 205

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