Les bourses Solidarités Étudiantes - La Guilde Européenne du Raid

que tout va pour le mieux dans
le meilleur des mondes. En effet,
le travail ne manque pas dans le
domaine de l’humanitaire vu l’état
critique de certaines régions du
monde, (même si l'embauche dans
ce secteur n'est pas évidente). En
revanche, les moyens, les projets
et les hommes font toujours défaut et
c’est là que nous avons tous un rôle
à jouer. Il suffit de s’en donner les
moyens. Nous vivons dans un monde où
les gens crèvent de faim mais avouonsle,
nous sommes plus préoccupés par
notre propre plaisir. Chacun pensera ce
qu’il voudra mais nous avons une
responsabilité vis-à-vis de cela.
Ma volonté de m’investir pour le Tiersmonde
s’est renforcée au cours de
ce voyage. Je viens d’ailleurs de trouver
mon premier emploi dans une ONG
canadienne basée à Calgary. Cette
organisation fait du transfert de technologies
dans une quarantaine de
pays. Mon nouveau poste consiste
à préparer des formations sur l’approvisionnement
en eau de pluie, puis
à aller les enseigner sur le terrain à
des ONG locales, à des communautés
ou autres institutions. Ce métier est
riche de divers aspects : présence
sur le terrain, pédagogie de l’enseignement,
caractère plus durable.
J’espère m’y plaire…
Pour rendre ce monde plus juste, il
est possible de faire quelque chose :
en observant tout d'abord un comportement
citoyen et responsable mais
aussi et surtout en développant de
vrais projets. L’argent nécessaire
est là, il ne manque que la volonté
politique et l’élan de solidarité qu’il
appartient à chacun d’entre nous
de fournir. Quel que soit le niveau
de formation ou la filière dans laquelle
on s’est engagé au départ, on peut
toujours faire le choix de contribuer
en tant que volontaires ou porteurs
de projets à réduire les inégalités
Nord-Sud.
par Slim Ben Youssef
Stagiaire lauréat 2006, des bourses Solidarités Étudiantes
désormais salarié en ONG.
S’ENGAGER
Témoignage du corps enseignant sur l'engagement des étudiants
Dans l'article précédent, Slim met en avant la responsabilité de chacun dans
l'accroissement des inégalités Nord-Sud. Il tient en effet à chacun de s'investir
pour une cause à laquelle on croit. Les contraintes sont pourtant parfois lourdes
et le découragement est malheureusement courant. Mais force est de constater
que nous sommes de plus en plus encouragés dans nos initiatives personnelles,
comme en témoigne la parution du livre d'Elizabeth Laville : Un métier pour la
planète... et surtout pour moi. La mise en place des congés de solidarité
internationale est concrètement un moyen efficace d'offrir l'opportunité aux
salariés de s'ouvrir à des horizons plus solidaires.
C’est d’autant plus vrai dans l’univers étudiant. L'article écrit par Didier Lecomte,
professeur de Slim à l'école des Mines d'Albi, témoigne de l'encouragement
général des établissements universitaires vers un engagement professionnel plus
réfléchi. Inspiré par la démarche de son élève, il nous livre ses pensées
sur l'importance de la considération de ses valeurs et de son éthique, en plus
de ses compétences techniques dans le choix de sa carrière.
« Notre école privilégie les parcours personnels. Chaque étudiant a un référent
pendant sa scolarité avec qui il peut discuter de ses projets, de son orientation
professionnelle. Il bénéficie également d’une formation à la recherche d’emploi à
la fin de la dernière année. Surtout, il apprend à se connaître à travers ce que
nous appelons le carré d’atout. Je pense que c’est réellement un avantage pour
eux de pouvoir situer leur personnalité, de savoir ce qu’ils ont envie et ce qu’ils
sont capables de faire.
Slim est un étudiant relativement atypique. Une minorité d'étudiants de l'école
a pour objectif de mettre en pratique leurs convictions politiques et éthiques,
notamment dans leur choix de stage ou de projets. Mais seulement une poignée
d'entre eux pousse la logique aussi loin que Slim, en fuyant le confort des
grosses sociétés pour mettre leurs compétences au profit des plus démunis.
Aujourd’hui, à l’école des mines d’Albi, les options éco-industries et génie
énergétique sont des options très prisées car elles abordent les thématiques du
développement durable. Nous, enseignants, avons beaucoup d’efforts à faire
pour que toutes les disciplines de l’ingénieur portent cette empreinte. Ainsi nous
verrons sûrement des ingénieurs plus "responsables" dans toutes les branches
de la science et de la technique. »
par D. Lecomte
Professeur EMAC
AVENTURE N°111 3
Photo © S. Ben Youssef