Illustration © <strong>Guilde</strong> <strong>Européenne</strong> <strong>du</strong> <strong>Raid</strong> - D.R. PROGRAMMES GUILDE 38 AVENTURE N°111
Madagascar, août 2006, une équipe de 10 bénévoles <strong>du</strong> programme des Missions de la <strong>Guilde</strong>, a vécu comme plus de 300 autres dans 25 autres pays, une expérience unique de rencontre, riche en émotions et en solidarité. Partir un mois pour nous, Français, dans un pays dît pauvre et de surcroît dans des conditions de vie si différentes de notre confort habituel est un chalenge ambitieux. Au-delà d’une motivation réelle, la nécessité <strong>du</strong> don de soi paraît indispensable. L’arrivée est un véritable choc. Nous prenons en pleine figure la misère de Madagascar, l’Ile Rouge si prisée pour son soleil et la beauté de ses plages, et nous réalisons difficilement que le cœur de la mission est ici, à Antananarivo. Une île aux milles saveurs nous accueille, aux milles contradictions aussi… Nous découvrons très rapidement notre quartier, un bidon ville malgache comme nous en croiserons d’autres lors de notre séjour, malheureusement. Nous sommes très chaleureusement accueillis par le partenaire local, en charge de la paroisse, lieu social par excellence. Nous rencontrons enfin les enfants, pour qui nous préparons cette mission depuis plusieurs mois avec l’aide et l’encadrement de la <strong>Guilde</strong>. Dire que ces enfants sont pauvres est une erreur. Ils sont si riches, d’une richesse de cœur, ils dégagent une joie de vivre jamais vue nulle part. Cette richesse tra<strong>du</strong>ite par de grands sourires sur leurs petits visages témoigne d’un culte profond de ce peuple pour une apparence joyeuse constante. L’étranger est accueilli comme un proche, les « bonjour ! » dans la rue fusent constamment pour les "vahazas" (étrangers) que nous sommes. Des journées bien remplies pendant cette mission... Et des soirées occupées à l’organisation des activités <strong>du</strong> lendemain. Activités type peinture et jeux de plein air alliant ludique et créativité, des activités type sensibilisation à l’hygiène et échange en français alliant apprentissage et ouverture culturelle… Nous imaginions, avant de les rencontrer que ne disposant pas de jouets, ces enfants inventaient des amusements sur la base de la récupération d’objets. Mais ces comportements sont en réalité peu fréquents et au contraire, ils ne jouent presque pas : ils sont souvent assis en groupe, discutent un peu et observent des pierres ou autres objets qui sont par terre, à la portée de leurs mains. En leur permettant de s’exercer à des activités relevant des arts plastiques et <strong>du</strong> sport, nous avons certainement pu – certes pendant une courte <strong>du</strong>rée – susciter en eux un peu de créativité, nécessaire à la stimulation intellectuelle et à l’épanouissement personnel. Il est frappant que certains enfants aient développé de plus en plus de vitalité <strong>du</strong>rant ce laps de temps, ce qui PROGRAMMES GUILDE MADAGASCAR : au cœur de la pauvreté Vivre une aventure utile auprès des plus démunis montre tout le bénéfice d’une attention portée aux enfants en vue de les inciter à l’action ludique et au développement de leur imagination. Nous avons pu voir les plus jeunes s'éveiller au fil des semaines et devenir de plus en plus vifs et à l'aise en notre présence. Grâce à notre statut français, notre action auprès des enfants avait aussi un intérêt d’échange culturel. Nous avons apporté à ces enfants un peu de notre culture par nos jeux, nos chansons, nos animations et notre langue ! Et ce sont surtout eux et les partenaires qui nous ont appris beaucoup par leur accueil, leur manière de vivre, leur humilité et leurs savoir-faire ! Cette mission a eu un aspect positif pour nous et pour les é<strong>du</strong>cateurs qui s'occupent des enfants toute l'année sans vacances. L'arrivée des bénévoles de la <strong>Guilde</strong> leur permet d'être soutenus. De plus, par notre position de tiers, les bénévoles de la <strong>Guilde</strong> peuvent interagir dans l'organisation et la répartition des responsabilités dans l'institution. Cela peut peut-être permettre un meilleur fonctionnement. Par exemple, nous avons veillé à ce que les é<strong>du</strong>cateurs aient accès au cahier des enfants toute l'année, afin d’y notifier leurs évolutions et remarques. Nous repartons de cette mission tous très heureux, et époustouflés par tout ce que nous avons vécu. Une expérience unique au service des autres que chacun devrait vivre au moins une fois ! par l’équipe Aïna Madagascar Août 2006 AVENTURE N°111 39 Photos © Équipe Aïna 2006
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