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Illustration © Ircom Professionnels de la solidarité Un nouveau Master à l’IRCOM "Management du développement – mention action humanitaire et sociale" Solidarités Étudiantes : Pourquoi l'IRCOM a-t-il développé une nouvelle formation ? Benjamin Pavageau : L’IRCOM, fondé en 1984, offre des formations dans le domaine de la communication, du management, de la culture et des sciences politiques et travaille avec un réseau d’universités internationales (Afrique du Sud, Taïwan, Inde, Europe…). Cette expérience nous a naturellement poussés à appréhender la communication dans ses multiples dimensions : interculturelle, interpersonnelle, internationale… Nous avons constaté, malgré les formations florissantes dans le domaine de l’humanitaire, la nécessité de contribuer, par une nouvelle approche, à sa professionnalisation et à l’approfondissement du sens de son action. En effet, l’humanitaire pourrait oublier qu’il est au service de la personne humaine dans toutes ses dimensions et mettre tous ses efforts dans les moyens techniques. De plus, compte tenu de nos intuitions et de notre analyse, nous sommes convaincus que l’ère de "l’assistanat" touche à sa fin et qu’il est indispensable d’entrer dans le cercle vertueux de l’économie solidaire. Pour cela, nous souhaitons contribuer à l’unification de l’action des différents acteurs : tant les OSI, les collectivités que les entreprises. S.E. : Quel est sa spécificité par rapport aux nouveaux Masters qui se créent chaque année ? B.P. : Son originalité est dans son positionnement, son contenu et sa méthode. Le positionnement de ce Master est avant tout celui d’une école de management pour le domaine de l’humanitaire et de l’aide au développement, mais également pour l’entreprise. En effet, notre ambition est de former la personne intégralement et de la rendre capable de maîtriser les techniques et les outils (gestion du cycle de projet, gestion, communication, fundraising) mais aussi de comprendre ceux qu’ils servent parce qu’ils 30 AVENTURE N°111 les appréhendent dans leur complexité et leur environnement social, économique, religieux et culturel. Certains chefs d’entreprise nous manifestent déjà leur intérêt pour ce "nouveau type de manager". Notre vision du développement se fonde sur la personne humaine, "cœur de la paix". Cette vision, au-delà d’une approche uniquement globale ou individualiste, part d’une analyse des besoins des personnes. Ceci rend possible le service du bien commun. Comme le dit l’écrivain malien Amadou Hampâté Bâ : « La meilleure connaissance est celle qui mène l’homme vers les hommes ». La méthode enfin est ancrée dans le réel. Nous avons organisé le programme en suivant le rythme d’une mission : identification et finalité, connaissance des parties prenantes, programmation du projet, management et administration, gestion de la crise et évaluation. Les interventions sont animées par des professionnels et de nombreux projets sont réalisés pendant la formation et évalués par les partenaires du Master (Auteuil International, Caritas France, Enfants du Mékong, Fondation Follereau, Groupe Développement, MEP Asie…). Enfin, sur les quinze mois de la formation, la moitié est réalisée sur le terrain à travers deux stages. S.E. : Quelle est l'approche de l'IRCOM face à l'environnement de la solidarité internationale et à l’engagement des jeunes ? B.P. : La solidarité internationale implique de se connaître et de connaître l’autre dans toutes ses dimensions (culturelles, religieuses, anthropologiques…). Cette connaissance conduit à une action en faveur de l’autonomie et de la responsabilité des personnes bénéficiaires. C’est tout le sens des débats actuels autour du micro-crédit et de l’aide à la création d’entreprise. Nous constatons chez les jeunes à la fois une crainte du monde de l’entreprise ultra compétitive et en même temps une authentique générosité. Nous pensons que cette crainte et cette générosité peuvent être transformées en une action réaliste et réfléchie au service de la dignité de l’homme, qu’il soit en situation de misère dans un pays du Sud ou en situation de fracture sociale dans nos pays riches. Finalement, nous essayons de les aider à trouver un point d’équilibre entre leur générosité et la réalité, par l’échange Nord-Sud, par la complémentarité de la démarche des ONG et celle de l’entreprise. Cet équilibre et cette unité sont un gage d’épanouissement et de réussite professionnelle. www.ircom-humanitaire.com Renseignements : 02 41 79 64 64 « L’originalité du master de l’IRCOM est dans son positionnement en tant qu’école de management pour le domaine de l’humanitaire et de l’aide au développement. »
LES PARTENAIRES Tour de France - Bioforce L’humanitaire à la rencontre des jeunes Vous croiserez sans doute à l’occasion d’un salon, d’un forum, des membres de Bioforce responsables du tour de France de l’humanitaire. Ce tour de France, a pour vocation d’offrir un espace de rencontre et de découverte aux jeunes qui souhaitent s’engager dans la solidarité internationale. 1 jeune sur 3 souhaite s’engager dans la Solidarité Internationale. Bioforce, centre de formation et d’orientation pour les métiers de l’humanitaire, et les principales ONG françaises (Action Contre la Faim, la Guilde, Handicap International, Médecins du Monde, la Croix-Rouge française…) vont à leur rencontre dans une quinzaine de villes en France. Un Tour de France pas comme les autres pour tout savoir sur la solidarité (métiers, recrutement, carrière…) et les différentes formes d’engagement ouvertes aux jeunes ! Pourquoi un Tour de France humanitaire ? Pour répondre à l’engouement des jeunes pour la solidarité… De nombreuses études témoignent de l’intérêt croissant des jeunes (18-28 ans) pour le secteur de la solidarité, en particulier internationale. Véritable phénomène de société, ils affirment leur désir de faire bouger les choses ! En parallèle des missions internationales, la diversité des engagements qui leur sont offerts reste cependant trop souvent méconnue. Le premier objectif du Tour de France est de donner cette information aux jeunes, acteurs solidaires de demain. Pour expliquer la professionnalisation de l’action humanitaire La volonté d’agir en faveur des populations vulnérables est un critère fondamental de recrutement pour les acteurs de la solidarité. Elle n’est cependant plus suffisante ! Pour leurs quelques 5 500 départs par an, les ONG recherchent désormais des professionnels possédant à la fois une bonne dose de maturité, des compétences avérées et la capacité de les adapter à des situations de plus en plus complexes. Le second objectif du Tour de France est d’expliquer ces exigences pour permettre à ces jeunes de mieux s’orienter dans ce secteur spécifique. Ainsi selon Olivier Vandecasteele, chargé d’orientation à Bioforce et animateur du Tour de France, « notre travail consiste à donner une vision réaliste aux souhaits des jeunes. Nous souhaitons amener les jeunes à se poser les bonnes questions en termes d'engagement, de disponibilité, de contraintes individuelles et surtout qu'ils déterminent ce qu'ils souhaitent apporter aux populations du Sud. » S’inscrire dans la durée A chaque étape, une séance collective d’information d’une durée de deux heures est organisée pour répondre à un large public. Au programme : métiers de la solidarité, recrutement des ONG, formes d’engagement ouvertes aux jeunes en France et à l’international, témoignages… Les jours suivants, des entretiens individuels d’orientation viennent compléter le dispositif, cette fois pour s’adapter aux questions spécifiques des participants. L’action s’inscrit dans la durée par l’édition d’un guide d’information, réunissant l’ensemble des propositions des partenaires en direction des jeunes, qui est largement diffusé au sein des structures d’information et d’orientation Jeunesse. En 2006-2007, la première saison du Tour de France humanitaire va à la rencontre de ces jeunes dans une quinzaine de villes de France. Montpellier a ouvert la marche en novembre 2006, suivie de Marseille, Clermont- Ferrand, Nantes. Le 15 janvier dernier, l’équipe du Tour de France humanitaire faisait étape à Toulouse où plus de 120 personnes les attendaient. Viendront ensuite pour poursuivre la saison 1 du Tour : Grenoble, Lille, Annecy, Privas, Lyon, Le Mans, Poitiers, Paris, Dijon… par Marie Perroudon www.tdf-humanitaire.net AVENTURE N°111 31 Photo © TDF-Humanitaire Illustration ©TDF-Humanitaire
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