26.06.2013 Views

Les bourses Solidarités Étudiantes - La Guilde Européenne du Raid

Les bourses Solidarités Étudiantes - La Guilde Européenne du Raid

Les bourses Solidarités Étudiantes - La Guilde Européenne du Raid

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

LES ÉCHOS DU TERRAIN : Témoignage indivi<strong>du</strong>el<br />

UN PARCOURS fait d’opportunités<br />

Photo © G. Rezeau<br />

J<br />

Guillaune Rezeau, <strong>du</strong>rant les 15 ans<br />

de Krousar Thmey : le 7 avril 2006.<br />

e suis responsable de la communication<br />

pour l’ONG "Pour un Sourire<br />

d’Enfant" au Cambodge. Ça fait<br />

trois ans que je travaille dans le domaine<br />

de l’aide au développement. Je<br />

n’avais pas forcément prévu de faire de<br />

la communication, mon parcours s’est<br />

un peu construit au fur et à mesure<br />

des opportunités, des rencontres aussi.<br />

Pendant mes années à la fac, je cherchais<br />

encore beaucoup ma voie, entre<br />

désir d’éthique et épanouissement intellectuel.<br />

J’avais profité de mes longues<br />

vacances étudiantes pour voyager à<br />

l’étranger, dans le cadre de stages ou<br />

de chantiers de solidarité. J’ai pas mal<br />

hésité avant de me lancer dans la solidarité<br />

: faible stabilité de l’emploi, faible<br />

rémunération aussi. J’ai pourtant fait un<br />

des nombreux "masters humanitaires"<br />

qui fleurissent aujourd’hui et j’estime<br />

avoir eu pas mal de chance depuis. <strong>Les</strong><br />

craintes ont toutefois été confirmées :<br />

on vit avec peu d’argent et toujours<br />

avec l’angoisse d'arriver à trouver le<br />

prochain contrat, de savoir ce qu’on va<br />

pouvoir faire après. Mais à côté de ces<br />

difficultés, quel plaisir de travailler à<br />

l’étranger, auprès des bénéficiaires, de<br />

finir sa journée de travail en se disant<br />

24 AVENTURE N°111<br />

Guillaume nous parle de son engagement et des étapes à franchir pour<br />

devenir un acteur de la solidarité internationale. Il nous présente<br />

son approche de cet environnement et sa manière de concevoir son<br />

implication dans des actions de solidarité, après ses études, un stage,<br />

une mission volontaire...<br />

qu’elle a servi à quelque chose. Sur<br />

certain poste, on peut parfois perdre<br />

ce plaisir, surtout quand on est loin <strong>du</strong><br />

"terrain". Mais j’ai la chance de travailler<br />

tous les jours entouré des enfants dont<br />

s’occupe mon association.<br />

Lors de mon master, j’ai pourtant fait<br />

mon premier stage dans une association<br />

parisienne. Un peu à reculons au départ,<br />

je suis pourtant resté un an en plus<br />

de ma période de stage. J’ai appris<br />

énormément. J’ai surtout l’impression<br />

que je n’aurai pas réussi à trouver un<br />

contrat intéressant à l’étranger sans<br />

cette première expérience. Je suis resté<br />

à Paris, mais j’ai rencontré des<br />

personnes de tous horizons et souvent<br />

eu l’impression de me faire une<br />

expérience de terrain par procuration :<br />

représentants d’ONG ou de l’administration,<br />

personnes issues de l’immigration<br />

ou financeurs. Ayant pas mal découvert<br />

les différents systèmes de financement<br />

pour les programmes de développement,<br />

j’ai trouvé un premier poste de<br />

chargé de communication au Cambodge<br />

dans l’association Krousar Thmey, avec<br />

un statut de VSI. Et toujours au<br />

Cambodge, j’ai donc trouvé le second<br />

poste de volontaire en communication<br />

que j’occupe aujourd’hui.<br />

L’aide au développement intègre en fait<br />

de très nombreux métiers. Il faut<br />

donc faire le choix de travailler dans<br />

ce milieu, parce qu’il impose tout de<br />

même pas mal de contrainte, mais il<br />

est aussi intéressant de réfléchir au<br />

métier que l’on veut exercer. Je me pose<br />

encore parfois cette question, n’ayant<br />

pas forcément fait le choix de la communication,<br />

domaine lui-même très large.<br />

Je me vois plutôt comme un généraliste<br />

quand beaucoup de mes collègues<br />

ou amis français au Cambodge sont<br />

spécialistes en droit, en assurance, en<br />

ingénierie, etc. C’est pour ça que le<br />

passage en troisième cycle humanitaire<br />

ne me semble pas être un passage<br />

obligé pour rentrer dans le milieu. <strong>Les</strong><br />

premières expériences professionnelles<br />

sont beaucoup plus déterminantes et<br />

finalement, je crois que j’ai eu beaucoup<br />

de chance avec mon premier "vrai"<br />

stage. On m’a fait pas mal confiance et<br />

j’ai pu faire <strong>du</strong> conseil, des formations,<br />

choses inespérées au départ.<br />

Je n’étais vraiment pas enthousiaste<br />

à l’idée de faire un stage à Paris. J’étais<br />

le seul de ma promotion à ne pas partir,<br />

mais je me rends compte aujourd’hui<br />

que j’ai très bien fait. Il ne faut pas<br />

partir pour partir. Certains ont rejoint<br />

le pays de leur rêve mais pour ne rien<br />

faire ou ne rien apprendre. En plus<br />

de penser au métier autant qu’au milieu,<br />

je crois qu’il faut aussi être patient et<br />

« Il ne faut pas partir pour partir. En plus de penser au<br />

métier autant qu'au milieu, je crois qu'il faut aussi être<br />

patient et regarder le contenu d'un poste, plus que la<br />

taille de l'organisation ou le pays de destination. »<br />

regarder le contenu d’un poste, plus que<br />

la taille de l’organisation ou le pays<br />

de destination. Pour moi, l’avantage<br />

de commencer à travailler dans de relativement<br />

petites associations, c’est de<br />

toucher à tout et de travailler avec tout<br />

le monde. Le problème, c’est que<br />

les chances d’évolution interne sont très<br />

faibles et qu’il n’est pas toujours évident<br />

d’évaluer la crédibilité ou la fiabilité<br />

d’une association quasi inconnue. Il<br />

ne reste qu’à beaucoup se renseigner et<br />

à éviter les idées préconçues.<br />

par Guillaume Rezeau<br />

26 ans

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!