De l'éphémère au permanent - EPFL
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82 planifie versus non planifie Pour mieux comprendre le processus de reconstruction, il est essentiel d’introduire quelques notions de planifications urbaines, nous abordons la reconstruction comme un phénomène global qui comprend la reconstruction d’une ville, d’une société et non pas uniquement de logements individuels. C’est avant tout la reconstruction d’une collectivité. Nous parlerons du courant actuel des différents types d’organisation urbaine, qui nous semble utile dans notre recherche pour le processus de relogement. Dans ce chapitre, nous nous intéressons également au monde de l’informel. Notre analyse portera sur l’échelle de l’habitat et nous verrons comment les réponses informelles peuvent être utiles à notre problématique. 83
84 la ville Avant d’établir une stratégie pour le relogement, il nous faut comprendre les bases de la constitution d’une ville, comprendre ce qui permet à la société de s’y développer. Nous partons également de l’idée qu’il est possible de planifier une ville jusqu’à un certain niveau de finalité, étant donné que nous ne pouvons que partiellement déterminer comment les gens vont réagir. F.Ascher montre l’importance de la polyvalence et de la multiplicité, et non pas l’idée de répétition et de production à grande échelle utilisé parfois par les ONG pour la reconstruction urbaine. Les lieux de connections entre les différents réseaux sont importants. Ils sont des enjeux clé dans la dynamique urbaine. Le néo-urbanisme comporte certains éléments qui pourraient nous être utiles. Il admet la complexité et propose une variété de formes, d’ambiances architecturales et urbaines à une société de plus en plus différenciée dans sa composition, ses pratiques et ses goûts. Définition du néo-urbanisme: «Le néo-urbanisme doit s’efforcer d’aménager ces possibilités, de concevoir des espaces multiples à n dimensions sociales et fonctionnelles, des hyperespaces combinant le réel et le virtuel, propices tant à l’intimité qu’à des sociabilités variées.» (F.Ascher, 2010) Il faut trouver un système qui ait une structure et procure une liberté à l’habitant, pour occuper au mieux l’espace mit à sa disposition, s’y développer et engager une dynamique sociale positive. Nous retrouvons certains de ces critères dans le néo-urbanisme. Nous pouvons distinguer les points importants suivants pour une reconstruction après un désastre : 1. Multiplicité des solutions 2. Flexibilité des espaces 3. Adaptation dans le temps Il existe aussi l’idée d’une coopération du “bottom up” et “top down” qui nous est indispensable. «Dans les pays en développements, les villes planifiées génèrent en parallèle des villes informelles, ce sont deux phénomènes indissociables de nos jours. L’un est une réponse à l’autre. Le problème est que les villes ne sont pas construites pour des gens qui ont de faibles revenus, elles ne sont également pas conçues pour le bon nombre de personne.» (Michelle Provoost in New Town for the 21st Century, 2010) Ceci nous fait penser qu’il faut dorénavant considérer le planifié et l’informel comme un tout et non des facteurs indépendants. «Both the New town and the Free Town might be interpreted as symbols of segregation. However, they can also be viewed as a disproof of the “identity crisis” of the welfare city, as well as a proof of its possible adaptation by contemporary society with all its complexities and challenges.» (Ibid.) Lors de la reconstruction l’informel et le formel ne devront former qu’un. La structure du formel devra aider l’informel et ce dernier aidera le formel afin d’augmenter la rapidité de construction et surtout correspondre aux problèmes du foncier. «La ville n’est jamais simplement l’organisation spatiale de la mosaïque de territoires : les territoires de deuxième implantation viennent tôt ou tard bousculer cette organisation pour fabriquer un moral bien plus confus, composés d’hybrides culturels produits par la succession des populations migrantes, appartenant à la même communauté ou à des communautés différentes.» (J.Jureidini, 1998) 85 Planifié vs. non planifié
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bases de la constitution d’une ville, comprendre ce qui permet à la société<br />
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ne pouvons que partiellement déterminer comment les gens vont réagir.<br />
F.Ascher montre l’importance de la polyvalence et de la multiplicité, et non<br />
pas l’idée de répétition et de production à grande échelle utilisé parfois par<br />
les ONG pour la reconstruction urbaine. Les lieux de connections entre<br />
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urbaine.<br />
Le néo-urbanisme comporte certains éléments qui pourraient nous être<br />
utiles. Il admet la complexité et propose une variété de formes, d’ambiances<br />
architecturales et urbaines à une société de plus en plus différenciée dans<br />
sa composition, ses pratiques et ses goûts.<br />
Définition du néo-urbanisme:<br />
«Le néo-urbanisme doit s’efforcer d’aménager ces possibilités,<br />
de concevoir des espaces multiples à n dimensions sociales et<br />
fonctionnelles, des hyperespaces combinant le réel et le virtuel,<br />
propices tant à l’intimité qu’à des sociabilités variées.»<br />
(F.Ascher, 2010)<br />
Il f<strong>au</strong>t trouver un système qui ait une structure et procure une liberté à l’habitant,<br />
pour occuper <strong>au</strong> mieux l’espace mit à sa disposition, s’y développer et<br />
engager une dynamique sociale positive. Nous retrouvons certains de ces<br />
critères dans le néo-urbanisme.<br />
Nous pouvons distinguer les points importants suivants pour une reconstruction<br />
après un désastre :<br />
1. Multiplicité des solutions<br />
2. Flexibilité des espaces<br />
3. Adaptation dans le temps<br />
Il existe <strong>au</strong>ssi l’idée d’une coopération du “bottom up” et “top down” qui<br />
nous est indispensable.<br />
«Dans les pays en développements, les villes planifiées génèrent<br />
en parallèle des villes informelles, ce sont deux phénomènes<br />
indissociables de nos jours. L’un est une réponse à l’<strong>au</strong>tre. Le<br />
problème est que les villes ne sont pas construites pour des gens<br />
qui ont de faibles revenus, elles ne sont également pas conçues<br />
pour le bon nombre de personne.»<br />
(Michelle Provoost in New Town for the 21st Century, 2010)<br />
Ceci nous fait penser qu’il f<strong>au</strong>t dorénavant considérer le planifié et l’informel<br />
comme un tout et non des facteurs indépendants.<br />
«Both the New town and the Free Town might be interpreted as<br />
symbols of segregation. However, they can also be viewed as<br />
a disproof of the “identity crisis” of the welfare city, as well as a<br />
proof of its possible adaptation by contemporary society with all its<br />
complexities and challenges.»<br />
(Ibid.)<br />
Lors de la reconstruction l’informel et le formel ne devront former qu’un.<br />
La structure du formel devra aider l’informel et ce dernier aidera le formel<br />
afin d’<strong>au</strong>gmenter la rapidité de construction et surtout correspondre <strong>au</strong>x<br />
problèmes du foncier.<br />
«La ville n’est jamais simplement l’organisation spatiale de la<br />
mosaïque de territoires : les territoires de deuxième implantation<br />
viennent tôt ou tard bousculer cette organisation pour fabriquer un<br />
moral bien plus confus, composés d’hybrides culturels produits par<br />
la succession des populations migrantes, appartenant à la même<br />
commun<strong>au</strong>té ou à des commun<strong>au</strong>tés différentes.»<br />
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Planifié vs. non planifié