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De l'éphémère au permanent - EPFL

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conférence donnée à l’<strong>EPFL</strong> sur les projets participatifs <strong>au</strong> Brésil («Crise du<br />

logement ?» ,Réponse des mouvements soci<strong>au</strong>x Brésilien 8.11.11, <strong>EPFL</strong>),<br />

Angela Godinho décrit la participation comme un apprentissage des deux<br />

parties, chaque partie apprend l’une de l’<strong>au</strong>tre. Nous sommes à l’opposé<br />

d’une position colonialiste des organisations dans laquelle celles-ci imposent<br />

leur système de pensée et leurs méthodes. Nous nous trouvons<br />

dans une approche qui privilégie l’écoute et le partage de l’information. Il<br />

est nécessaire de poser un cadre dans lequel ces échanges peuvent se<br />

produire et fonder une collaboration à partir d’une notion d’égalité. Il est<br />

alors important de ne pas considérer les victimes uniquement comme des<br />

victimes, mais comme des acteurs de la reconstruction.<br />

les types de participation<br />

Il existe différentes manières de participer pendant le projet.<br />

La participation est vue comme un processus évolutif dans le temps.<br />

« La participation n’est pas statique mais dynamique et changeante:<br />

le nive<strong>au</strong> de participation dans les réponses humanitaires<br />

d’urgence peut être assez faible <strong>au</strong> départ mais être <strong>au</strong>gmenté et<br />

amélioré <strong>au</strong> fil du temps. »<br />

(Groupe Urgence, réhabilitation, développement, 2004)<br />

Il en découle différentes approches :<br />

1. Instrumentale: atteindre les objectifs d’un programme.<br />

2. Collaboratrice: mise des ressources en commun pour atteindre un<br />

même objectif.<br />

3. <strong>De</strong> soutien: soutenir la population en réalisant ses initiatives.<br />

Ces différentes approches correspondent à différents besoins du projet<br />

et interviennent à des moments différents. Il sera donc important de bien<br />

distinguer dans quel cas telle ou telle approche sera la plus utile<br />

la dynamique du pouvoir<br />

Les dynamiques du pouvoir sont des éléments incontournables de la participation.<br />

Un des enjeux de la compréhension est l’analyse des dynamiques<br />

du pouvoir. Il f<strong>au</strong>t être capable de reconnaître et atteindre les populations<br />

marginalisées et leur offrir la possibilité de s’exprimer. Ces dynamiques sont<br />

complexes et doivent être gérées avec doigté. Le fait de travailler uniquement<br />

avec un groupe donné risque de provoquer des conflits ou le manque<br />

d’intérêt des <strong>au</strong>tres groupes. Par exemple, travailler qu’avec des minorités<br />

ou des margin<strong>au</strong>x peut engendrer un désintérêt des commun<strong>au</strong>tés favorisées<br />

ou ayant du pouvoir. Ils risquent alors de retirer leurs soutient.<br />

Les relations humaines sont cruciales, la participation peut être un moyen<br />

de reconstruction du tissu social après la crise. Il est nécessaire d’établir<br />

une relation de confiance entre les organisations et les populations locales.<br />

Cet échange ne doit pas être unilatéral.<br />

Ainsi A Sliwinski souligne, dans son article «the politics of participation,<br />

Rebuilding After Disasters from Emergency to Sustainability. 2010», la<br />

composante politique de la participation. Il met en garde les adeptes d’une<br />

idéalisation des termes de commun<strong>au</strong>té et de participation. Il f<strong>au</strong>t comprendre<br />

que les décisions prisent servent un contexte politico-économique<br />

qui dépasse le cadre de la catastrophe. Un <strong>au</strong>tre point important est qu’une<br />

commun<strong>au</strong>té n’est pas un groupe homogène, il existe des tensions internes<br />

à ne pas négliger. La population d’un camp est composée de personnes<br />

issues de quartiers, villes ou villages, différents et peuvent avoir des pratiques<br />

religieuses différentes, certaines commun<strong>au</strong>tés peuvent avoir été<br />

scindées pendant la catastrophe. Elles n’ont pas choisi de vivre ensemble.<br />

Cette pluralité d’origines et de groupes soci<strong>au</strong>x est importante à prendre en<br />

compte. Comme le préconise l’URD, les populations minoritaires ou marginales<br />

doivent faire l’objet d’une attention particulière car elles sont plus<br />

vulnérables <strong>au</strong>x situations de crises.<br />

La catastrophe génère <strong>au</strong>ssi un grand nombre de personnes handicapées.<br />

Il est nécessaire de penser à intégrer ce groupe à la participation. Il est fort<br />

possible que la participation passe par un système d’élection de représentant,<br />

dans ce cas il est d’<strong>au</strong>tant plus important de faire attention à ce que<br />

tout le monde soit représenté, y compris les groupes minoritaires, qui par<br />

définition risquent d’être évincés du processus de décision.<br />

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Le processus participatif

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