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De l'éphémère au permanent - EPFL

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32<br />

le lieu<br />

L’appartenance <strong>au</strong> territoire est très présente. Julien Grisel fait référence <strong>au</strong><br />

lieu comme « une composante identitaire de la collectivité ». C’est <strong>au</strong>ssi un<br />

lieu de commémoration.<br />

Lors des différentes phases du relogement la relation <strong>au</strong> territoire pose souvent<br />

des problèmes, car malgré le fait que la zone soit à h<strong>au</strong>t risque les<br />

gens souhaitent retourner sur leur terrain. C’est un phénomène qui peut<br />

s’expliquer de différentes manières et qui doit être pris en compte dans<br />

notre processus de reconstruction.<br />

L’ importance dû lieu est du <strong>au</strong> fait que dans les pays en voie de développement,<br />

le terrain est une des seules richesses dont la population dispose.<br />

Souvent l’emplacement de l’habitat est fortement lié <strong>au</strong> travail et un déplacement<br />

dans des zones plus sûres, souvent éloignées est un problème<br />

considérable. Par exemple, pour une famille de pêcheurs ou de fermiers<br />

en Asie, se déplacer dans une zone éloignée, mais sécurisée, représente<br />

parfois un grand sacrifice. Ils s’éloignent de leurs proches, de leurs repères.<br />

Cela a un impact économique, les gens se retrouvent loin de leur travail et<br />

le prix du déplacement est trop conséquent comparé à leur salaire.<br />

<strong>De</strong> ce fait, nous pouvons comprendre la réflexion suivante: il est préférable<br />

de rester <strong>au</strong> même endroit et prendre le risque qu’une catastrophe réapparaisse,<br />

sachant que celle-ci pourrait se reproduire que dans 5 ans voir 10<br />

ans, ou même jamais. La relocalisation est un problème majeur en soi et<br />

reconstruire sur le lieu de la catastrophe dans la plupart des situations est<br />

nécessaire.<br />

Le questionnement de l’emplacement de la reconstruction est également<br />

lié à «la mémoire collective du lieu ». Un groupe qui habite un lieu, s’approprie<br />

l’espace et le module selon ses besoins et parfois il se soumet<br />

<strong>au</strong>x éléments physiques qu’il contient. C’est en même temps un lieu de<br />

confiance car il est familier et sert de repère <strong>au</strong> quotidien. « L’image » du<br />

lieu prend une place prédominante, il a une « empreinte du groupe», les<br />

différents éléments du lieu ont un sens bien précis pour ses habitants, ce<br />

sont des facteurs parfois invisibles. Le lien particulier <strong>au</strong> lieu se précise et<br />

ressort lorsque le désastre naturel soumet une cassure avec celui-ci. Cet<br />

événement crée une cassure et fait paraitre un nouve<strong>au</strong> rapport <strong>au</strong> lieu,<br />

il est découvert sous un <strong>au</strong>tre angle et les éléments, les souvenirs qui le<br />

lient à ses habitants se transforment. La mémoire collective sera également<br />

ébranlée et transformée. Les structures physiques du lieu sont changées<br />

et possèdent dorénavant des traces de l’événement. Le choix du site peut<br />

<strong>au</strong>ssi être perturbé par l’illustration physique de la catastrophe. D’ailleurs<br />

Julien Grisel se questionne sur la position de la reconstruction par rapport<br />

à la mémoire collective et de ce fait où se positionne la reconstruction, en<br />

tant que « rupture », dans la « continuité », comme une « commémoration »<br />

ou alors en tant que « compromis » avec le milieu urbain préexistant.<br />

Comme le dit <strong>au</strong>ssi Cambrézy)<br />

« L’enracinement d’un groupe ou d’une commun<strong>au</strong>té dans son<br />

territoire ou son espace de vie est la manifestation la plus tangible<br />

de l’existence de ce groupe. Le territoire produit l’identité en même<br />

temps qu’il en est le produit.»<br />

(L.Cambrézy, 2001 )<br />

les problemes fonciers<br />

Il existe un <strong>au</strong>tre élément à ne pas négliger dans la reconstruction et qui<br />

prend du temps, c’est l’acquisition de terrain. Souvent les problèmes fonciers<br />

ralentissent énormément ou même empêchent le développement du<br />

projet.<br />

«La planification de grandes zones dévastées suppose que les<br />

<strong>au</strong>torités publiques soient suffisamment puissantes pour pouvoir<br />

exproprier ou racheter de grandes zones urbaines. Mais même<br />

dans ce cas, les <strong>au</strong>torités doivent trouver des compromis afin que<br />

les propriétaires ne quittent pas la ville, car une des conséquences<br />

d’une catastrophe est engendrer des changements importants des<br />

prix des terrains et des matéri<strong>au</strong>x de construction.»<br />

(J.Grisel, 2010)<br />

Cette thématique est un problème en soi très vaste que nous avons choisi<br />

de ne pas traiter en détail dans notre recherche.<br />

33<br />

Les différentes phases de relogement après une catastrophe naturelle

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