De l'éphémère au permanent - EPFL
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18 relation entre la catastrophe et l’etre humain Nous allons nous concentrer sur l’échelle locale de la catastrophe, notamment sur son impact chez l’homme, ainsi que sur ses habitudes et son comportement. « Alors que la préoccupation du danger n’est pas formulée dans un discours où ne prend pas forme dans des pratiques propre, elle se lit dans les faits et gestes des habitants et situations quotidiennes.» (J.Lagumier, 2009) J.Lagumier montre que la catastrophe va modifier les habitudes de la population. Par exemple, certains parcours vont être changés, nous verrons aussi naître de nouvelles pratiques. Ainsi les victimes d’inondation auront tendance à être beaucoup plus attentives au niveau de la rivière organisant même des rondes lors de fortes pluies. Ce changement d’habitude et de pratique aura aussi un impact architectural, certains habitants vont construire des chambres spéciales afin de se protéger de la catastrophe en cas de récidive. Ce changement de moeurs a aussi été observé par Sandrine Revêt qui analyse le cas de Vargas, où elle note des changements d’habitude, de pratique de la part de certains habitants. «Cette perte s’accompagne de la disparition de certaines pratiques. Par exemple, Carolina, une jeune femme de la classe moyenne, ne parcours plus le matin, comme elle avait l’habitude de faire le kilomètre de plage qui séparait son immeuble du centre de la ville pour aller y acheter le journal et qui aujourd’hui est un terrain vague encombré de troncs d’arbres et de pierre. Elle vit plus enfermée et affirme se sentir plus isolée.» (Sandrine Revêt, 2007) Selon Lagumier les attitudes des sinistrés oscillent entre le déni, matérialisé par le silence, ils ne veulent pas parler de la catastrophe et une peur qui modifie leur quotidien. Le traumatisme psychologique doit être pris en compte lors du processus de reconstruction. La population touchée devra être rassurée, se sentir à l’abri dans son nouvel habitat. La relation au terrain sera à considérer, ainsi que les méthodes de constructions pour sécuriser le nouveau ou l’ancien terrain. Il est important que la communauté puisse se recréer afin de consolider les bases de la reconstruction durable. 19 Du macro au micro
20 points cles 1. La vulnérabilité des pays par rapport à la catastrophe est inégale, ceux en voie de développement sont les plus touchés : il existe plus de construction dans des zones à risque, les moyens techniques contre les catastrophes sont peu développés. Le potentiel d’action sur place est réduit. 2. Nous pouvons réduire ce degré de vulnérabilité avec des constructions mieux adaptées et réévaluer le degré de risque des terrains. 3. La relation au territoire est très importante. 4. Chaque catastrophe est unique et nécessite une réponse adaptée. 5. Les catastrophes entrainent des mouvements migratoires au sein du pays et vers l’étranger, mais la population essaye de rester sur sa terre. 6. La gestion du risque est cruciale au niveau de l’habitat ainsi que du territoire. 7. La catastrophe peut être un déclencheur d’urbanisation. 8. La catastrophe détruit une communauté. 9. La catastrophe chez l’être humain détruit son habitat, donc ses repères et crée un sentiment d’insécurité. Nous pouvons aider les victimes en proposant un lieu où la population touchée pourra reconstruire une nouvelle vie, retrouver une communauté et un sentiment de sécurité. 10. La structure sociale est importante. 21 Du macro au micro
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Nous allons nous concentrer sur l’échelle locale de la catastrophe,<br />
notamment sur son impact chez l’homme, ainsi que sur ses habitudes et<br />
son comportement.<br />
« Alors que la préoccupation du danger n’est pas formulée dans un<br />
discours où ne prend pas forme dans des pratiques propre, elle se<br />
lit dans les faits et gestes des habitants et situations quotidiennes.»<br />
(J.Lagumier, 2009)<br />
J.Lagumier montre que la catastrophe va modifier les habitudes de la population.<br />
Par exemple, certains parcours vont être changés, nous verrons<br />
<strong>au</strong>ssi naître de nouvelles pratiques. Ainsi les victimes d’inondation <strong>au</strong>ront<br />
tendance à être be<strong>au</strong>coup plus attentives <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de la rivière organisant<br />
même des rondes lors de fortes pluies. Ce changement d’habitude<br />
et de pratique <strong>au</strong>ra <strong>au</strong>ssi un impact architectural, certains habitants vont<br />
construire des chambres spéciales afin de se protéger de la catastrophe<br />
en cas de récidive.<br />
Ce changement de moeurs a <strong>au</strong>ssi été observé par Sandrine Revêt qui<br />
analyse le cas de Vargas, où elle note des changements d’habitude, de<br />
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«Cette perte s’accompagne de la disparition de certaines pratiques.<br />
Par exemple, Carolina, une jeune femme de la classe moyenne,<br />
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pour aller y acheter le journal et qui <strong>au</strong>jourd’hui est un terrain vague<br />
encombré de troncs d’arbres et de pierre. Elle vit plus enfermée et<br />
affirme se sentir plus isolée.»<br />
(Sandrine Revêt, 2007)<br />
Selon Lagumier les attitudes des sinistrés oscillent entre le déni, matérialisé<br />
par le silence, ils ne veulent pas parler de la catastrophe et une peur qui<br />
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Le tr<strong>au</strong>matisme psychologique doit être pris en compte lors du processus<br />
de reconstruction. La population touchée devra être rassurée, se sentir à<br />
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