De l'éphémère au permanent - EPFL
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la catastrophe<br />
<strong>au</strong> sein de la ville<br />
«La catastrophe place la collectivité face à sa capacité de résilience.<br />
Elle défie ainsi la solidité de ses valeurs, sa cohésion et révèle sa<br />
vulnérabilité <strong>au</strong> sein de son environnement naturel.»<br />
(J.Grisel, 2010)<br />
La ville est un équilibre dynamique, nous y retrouvons la plupart des activités<br />
humaines. Elle est parcourue par une grande quantité d’événements.<br />
Il existe une certaine stabilité entre la destruction et la reconstruction, qu’<br />
elle soit planifiée ou non. La croissance d’une ville n’est pas linéaire, en effet<br />
des facteurs externes vont modifier son comportement. Elle devra s’adapter<br />
à ces nouvelles conditions afin de protéger les activités humaines qu‘elle<br />
renferme.<br />
Que se passe-t-il quand cet équilibre est ébranlé lors d’un événement naturel<br />
?<br />
Comment réagir lorsque un tiers du pays est inondé ?<br />
Julien Grisel met en évidence la « rupture » que cet événement crée et<br />
fait ressortir la vulnérabilité de la ville, ainsi qu’un questionnement sur son<br />
emplacement ou même son passé et son futur. La ville doit désormais « survivre<br />
». Cette problématique se situe à plusieurs échelles, <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> du « développement<br />
physique de la ville», de « son environnement » et de l’individu.<br />
Le facteur temps est un élément prédominant dans la reconstruction de la<br />
ville après une catastrophe naturelle. Comment reconstruire ce qui a été<br />
construit en plusieurs années, voir décennies, en un laps de temps des plus<br />
réduit ?<br />
Nous parlons à ce moment d’un phénomène de ville spontanée, ou alors de<br />
ville dans la ville. Quel est ce phénomène et comment peut-il nous aider à<br />
trouver des outils architectur<strong>au</strong>x pour mieux comprendre le processus de<br />
reconstruction d’une ville après un désastre naturel. Nous retrouvons deux<br />
nouvelles sociétés : les victimes et les non victimes, il f<strong>au</strong>dra également<br />
prendre en compte cette relation, comprendre ses limites et comment intégrer<br />
ces deux entités l’une dans l’<strong>au</strong>tre.<br />
Selon Ian Davis, la catastrophe est perçue différemment selon le lieu d’impact,<br />
si elle est située dans une zone qui n’est pas peuplée, le désastre<br />
est vécu différemment, ce n’ est plus un désastre, mais une catastrophe<br />
naturelle. Par contre dans une zone construite, la catastrophe sera transformée<br />
en désastre. Nous pouvons distinguer trois situations : non construit,<br />
figure 4. relation entre le site et la catastrophe et les dommages<br />
engendrés:<br />
Non construit<br />
Bonne construction<br />
Ville de m<strong>au</strong>vaise construction, sur un site à risque<br />
0<br />
Dommages urbains<br />
de bonne construition, de m<strong>au</strong>vaise construction sur un site à risque (cf.<br />
figure 4).<br />
L’approche du désastre est passablement différente entre les pays en voie<br />
de développement et ceux développés. Par exemple, les pays développés<br />
ont tendance à prévoir, à essayer de contrôler la catastrophe naturelle, les<br />
bâtiments sont construits avec des normes antisismiques ou alors, une<br />
série de barrage contre des écoulements sont planifiés, etc. En Suisse,<br />
les mesures préventives contre tout type de catastrophe sont nombreuses,<br />
alors que le pays est rarement touché par celles-ci.<br />
A noter que la plupart du temps les populations p<strong>au</strong>vres se retrouvent avec<br />
des logements vulnérables et en plus dans des zones à risque plus prononcé,<br />
ce qui accentue les dégâts lors de catastrophes naturelles. Dans<br />
ce cas, ce sont en général des actions individuelles qui sont prises pour<br />
combattre le désastre, les habitants solidifient leur construction, ou alors<br />
décident d’aller vivre ailleurs.<br />
«In very broad terms the distinction can be summarized by saying that<br />
in the developed world we seek for material solutions, while in the<br />
developing world the solutions are primarily social mechanisms.»<br />
(I.Davis, 1978)<br />
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Du macro <strong>au</strong> micro