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La vie est un voyage - Pallium

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SOMMAIRE<br />

Avec la participaticipation de……………………3<br />

Edito………………………………………………4<br />

Lettre aux élèves………………………………….5<br />

Lettre aux professeurs……………………………6<br />

Revoilà le printemps……………………………..7<br />

Chère amie……………………………………….8<br />

Poème mini-jupe…………………………………9<br />

Những mảnh tình……………………………….10<br />

Café Givral, Saigon……………………………..11<br />

Tranche de <strong>vie</strong>…………………………………..13<br />

<strong>La</strong> rivière du parfum……………………………17<br />

Sourire…………………………………………..18<br />

Giòng thời gian…………………………………19<br />

Tiễn chị…………………………………………21<br />

Luât vô thuong………………………………….22<br />

HaiKu du XX siècle…………………………….23<br />

Coups de coeur littéraires………………………24<br />

Les tribulations d’<strong>un</strong> Việt-Kiều………………...25<br />

<strong>La</strong> route vers Ðiện Biên Phủ…………………..27<br />

Le coin des poètes……………………………...29<br />

Tóc thề………………………………………….31<br />

Tiếng Huế của tôi………………………………32<br />

Răng Rứa………………………………………..34<br />

Ca dao Viêt Nam………………………………..35<br />

Histoire improvisée……………………………..37<br />

Cendrillon……………………………………….38<br />

<strong>La</strong> <strong>vie</strong> <strong>est</strong> <strong>un</strong> <strong>voyage</strong>……………………………39<br />

Leçon du Tao…………………………………...41<br />

Trompe l'œil…………………………………….46<br />

Appelez-moi par………………………………...48<br />

Mùa xuân yêu em……………………………….49<br />

Khúc quanh của dòng sông……………………..52<br />

Chuyện vui sầu ………………………………....56<br />

Họa thơ………………………………………….59<br />

Thơ Xuân Diệu………………………………….60<br />

Chuchotement des anges……………………….61<br />

Fête du Têt……………………………………...63<br />

Les thèmes de la peinture orientale………….....64<br />

English poems…………………………………..67<br />

Anh không cần ngày Valentine………………..68<br />

Giấc mơ hồi hương……………………………..69<br />

Ao dài…………………………………………..71<br />

Belles rencontres……………………………….75<br />

Grandes retrouvailles…………………………..76<br />

2


Revue MC-JJR Promotion 1972-2011<br />

Web site : www.pallium/mc72<br />

Avec la participation de :<br />

Geneviève Mallet<br />

Denise Trần Huệ D<strong>un</strong>g<br />

Trương Chí Mỹ<br />

Lê Thành Thọ<br />

Bạch Mai<br />

Nguyễn Xuân Dũng<br />

Quý <strong>La</strong>n<br />

Đặng Vũ Chấn<br />

Nguyễn Thị Thu Thuỷ<br />

Tôn Nữ Nguyễn Ngọc Cần<br />

Vũ Quân<br />

Đỗ Trần Trọng<br />

Tuý Nga<br />

Đoàn Minh Đạo<br />

Phạm Tuyết Ngọc<br />

Hà Bạch Trúc<br />

Doãn Quốc Sỹ<br />

Doãn Kim Khánh<br />

Rédaction<br />

Đặng Minh Đức<br />

3


Edito<br />

Plus d’<strong>un</strong> demisiècle<br />

et nous<br />

Đặng Minh-Đức<br />

Depuis plus de cinq décennies, notre <strong>vie</strong> <strong>est</strong> jalonnée de<br />

changements, petits ou grands, choisis ou subis, et nous sommes<br />

toujours là, présents, à être confrontés à toutes sortes de<br />

catastrophes.<br />

Bien que nous vivons <strong>un</strong>e période instable et en crise, il nous arrive<br />

souvent de chatter sur le web, de papoter des heures durant au<br />

téléphone, et de nous voir et nous revoir <strong>un</strong> peu partout sur cette<br />

terre dès que l’occasion se présente.<br />

Il <strong>est</strong> donc intéressant de se demander à quel point il <strong>est</strong> possible de<br />

vivre, de relativiser les malheurs et de considérer les catastrophes<br />

comme des événements presque comme les autres, car de tout<br />

temps, la guerre <strong>est</strong> omniprésente <strong>un</strong> peu partout dans le monde,<br />

les maladies nous surprennent souvent sans crier gare, la mort<br />

terrasse parfois l’<strong>un</strong> de nos proches. Heureusement, les sagesses<br />

païennes et nos religions monothéistes nous aident à retrouver le<br />

goût de vivre et nous nous disons que la <strong>vie</strong> n’<strong>est</strong> pas qu’<strong>un</strong> océan<br />

de larmes et qu’il <strong>est</strong> toujours possible de s’en sortir.<br />

Bonheur hédoniste ou bouddhisme, joie du corps ou paix de<br />

l’esprit, tout le monde espère mener <strong>un</strong>e existence heureuse mais le<br />

bonheur n’<strong>est</strong> qu’<strong>un</strong> sentiment qui dépend de notre être intérieur ;<br />

je suis convaincue que parfois, donner peut procurer plus de<br />

bonheur que recevoir ; c’<strong>est</strong> le sens du dicton : « Si vous donnez<br />

<strong>un</strong>e rose, son parfum s’attarde sur vos mains ».<br />

Alors, cela vaut peut-être la peine de développer en chac<strong>un</strong> de nous<br />

<strong>un</strong> potentiel d’épanouissement, <strong>un</strong> sentiment de bien-être.<br />

A l’heure où bon nombre d’entre nous préparent leur retraite, dans<br />

l’interrogation inquiète sur le sens des années qui r<strong>est</strong>ent à vivre et<br />

qui nous rapprochent de la mort, nous tentons d’aspirer à <strong>un</strong> retour<br />

à l’essentiel et à l’élimination du superflu. Nos enfants nous ont<br />

révélé l’importance de la <strong>vie</strong>, de la préservation de la nature dans<br />

laquelle nous vivons. Nous devons relever le défi afin de ne pas<br />

peser du fardeau de notre mal-<strong>vie</strong>illir sur la génération de nos<br />

enfants.<br />

Mûrir, s’alléger, se détacher. « Vieillir sans devenir <strong>vie</strong>ux » car<br />

la <strong>vie</strong> intérieure ne <strong>vie</strong>illit pas : <strong>voyage</strong>r en esprit, lire, écrire,<br />

écouter de la musique, marcher, méditer, contempler.<br />

Et comme le bonheur <strong>est</strong> plus grand quand il <strong>est</strong> partagé, je vous<br />

invite à <strong>voyage</strong>r à travers le temps et l’espace au fil des pages de<br />

cette revue qui <strong>est</strong> le fruit de nos échanges, de nos réflexions, de<br />

nos confidences, de nos délires et de nos rêveries.<br />

4


Lettre de Mme Mallet Chers élèves<br />

<strong>La</strong> lettre ouverte aux professeurs, dans la revue MC-JJR 72-2009, nous a fait chaud au<br />

coeur ! Merci, très sincèrement ! Nous, professeurs, avons certes, essayé autant que faire se<br />

pouvait de «vous mener à bon port». Nous vous avons accompagnés dans cette "voie de la<br />

formation vers l'âge adulte » avec joie et avec le sens du devoir et de la responsabilité, mais<br />

je tiens à souligner que si vous avez réussi et si vous êtes devenus ce que vous êtes<br />

aujourd'hui, c'<strong>est</strong> en grande partie, grâce à vous, à votre intelligence aiguisée, à votre soif<br />

d’apprendre .<br />

Vous nous avez beaucoup aidés à vous transmettre ce savoir ! Votre mod<strong>est</strong>ie, votre<br />

ténacité et votre dignité ont facilité cette transmission !<br />

Nous aussi, devons vous remercier.<br />

Nous sommes fiers de vous car vous êtes admirables.<br />

Un lien très tendre nous <strong>un</strong>it, et, malgré la fuite inexorable du temps qui passe, il s’<strong>est</strong><br />

renforcé, tout comme le lien qui vous <strong>un</strong>it les <strong>un</strong>s aux autres, chers élèves !<br />

En relisant les pages de cette revue n°1, je suis touchée par la puissance de vos émotions, la<br />

douceur de vos souvenirs, la solidité de votre amitié. C’<strong>est</strong> <strong>un</strong> patrimoine affectif<br />

infrangible : chac<strong>un</strong> peut y puiser la joie des retrouvailles et le courage de continuer son<br />

chemin, tout en surmontant les difficultés inéluctables de la <strong>vie</strong>.<br />

Votre exemple <strong>est</strong> <strong>un</strong>e belle leçon de <strong>vie</strong> et c’<strong>est</strong> certain que, « de là-haut », ceux qui sont déjà<br />

partis vous regardent, vous saluent et vous remercient aussi.<br />

Que souhaiter, sinon que la route de chac<strong>un</strong> soit LUMIERE, AMITIE, JOIE et SANTE !<br />

Affectueusement à tous.<br />

Geneviève Mallet-Farny (ex professeur d’anglais)<br />

5


Mes chers professeurs<br />

Un adage populaire dit : « si le disciple dépasse le maitre alors le monde serait meilleur ». Je<br />

n'ai nullement la prétention de vous dépasser mais plutôt celle d’essayer de suivre vos<br />

préceptes.<br />

Je fais partie, comme la plupart de mes copains et copines, de cette fa<strong>un</strong>e et flore, issue de ce<br />

lycée au doux nom de Marie Curie.<br />

Le vent de la d<strong>est</strong>inée, au gré des méandres de l'histoire, nous avait éparpillés loin de la terre<br />

de nos ancêtres. Nous formons <strong>un</strong>e espèce <strong>un</strong>iverselle. Des rives du Bosphore jusqu'à celles de<br />

la Tamise, traversant le pays des Germains, Helvètes, Bataves et Vikings, rasant le plat<br />

pays, envahissant les 4 coins de l'hexagone et la ville lumière, enjambant l'océan jusqu'au<br />

territoire des castors et de l'érable, la Nouvelle Angleterre, le Midw<strong>est</strong> et toujours à l'Ou<strong>est</strong><br />

au-delà des Rocheuses, jusqu'au bord du Pacifique, <strong>un</strong> peu partout nous prîmes racine. Nous<br />

sommes très divers. Ainsi avec le temps, nous nous bonifions et prospérons dans tous les<br />

secteurs, avec <strong>un</strong>e petite prédominance économico- scientifico- médicale.<br />

Notre squelette tient bon grâce au calcium, ciment des cellules osseuses. Cette substance<br />

bienfaisante, nous la fabriquons depuis le 1er jour de la <strong>vie</strong> jusqu'à l'âge adulte. Après et<br />

jusqu'à notre dernier souffle, nous nous contentons de la quantité produite pour r<strong>est</strong>er droit.<br />

D'<strong>un</strong>e manière similaire, les bases de notre culture se construisent depuis notre enfance<br />

jusqu'à notre adolescence.<br />

Malheur au « mal élevé », il paiera toute sa <strong>vie</strong> sa carence intellectuelle. Cette éducation de<br />

base, nous la devons à nos parents mais aussi à nos maîtres. Je suis de ceux qui croient que<br />

l'école de la <strong>vie</strong> s'apprend depuis la maternelle jusqu'au lycée.<br />

L'étranger candide que je suis, était <strong>un</strong> albatros soumis au vent d'Est et d'Ou<strong>est</strong>.<br />

Inexorablement, je de<strong>vie</strong>ns occidental, mais jamais, je n'oublierai que mon pays natal a la<br />

forme d'<strong>un</strong> S et se compose de 3 régions. Malgré le peu de pratique, j'essaierai de bien parler<br />

et d'écrire la langue de mes parents, de ne pas oublier l'histoire de la belle Kim Vân Kiêu,<br />

celle de mes aïeux, les sœurs Tr<strong>un</strong>g et le dernier empereur. J'ai cherché à comprendre la<br />

Condition Humaine, tout en appréciant les formes, les gammes de couleur ainsi que l'ombre<br />

et la pénombre.<br />

Ô temps! Suspends ton vol, et vous, heures propices !<br />

Suspendez votre cours<br />

<strong>La</strong>issez-nous savourer les rapides délices<br />

Des plus beaux de nos jours »<br />

Je ne serais jamais assez romantique pour écrire des vers aussi sublimes, mais savourerais<br />

toujours les beaux poèmes.<br />

Mesdames, Messieurs, au nom de tous les miens, je m'incline et vous dis Merci.<br />

Gloire et longue <strong>vie</strong> à vous.<br />

Vũ Quân<br />

6


Revoilà le printemps!<br />

Enfin, tu as enlevé ton épais manteau blanc. Au fil des jours, tu vas aussi retirer<br />

cet habit sombre et ces dessous gris.<br />

Ta peau fine avec ce teint de porcelaine ne doit pas être cachée. Les oiseaux<br />

gazouillent pour célébrer ton superbe corps et je r<strong>est</strong>e sans voix devant pareille<br />

chute de reins. Petit à petit, le ciel se dégage, découvrant le noir brillant de ta<br />

tignasse, le br<strong>un</strong> velours de tes yeux et le rouge laqué de tes lèvres.<br />

Trop belle pour prendre de l'âge, mûre plus que je<strong>un</strong>e, tendre mais jamais molle,<br />

la pomme <strong>est</strong>, plus que jamais, bonne à croquer.<br />

Oui, le printemps <strong>est</strong> là. Dame Nature se met au vert, l'horizon se colore en bleu<br />

et mes copines sont en mini-jupe.<br />

Sàigon, été 1968.<br />

Que la <strong>vie</strong> <strong>est</strong> belle !<br />

Quany<br />

De gauche à droite : Caroline HồngVân, Anna Hằng, Denise Đỗ Yến, Minh-Đức, Suzanne Trang,<br />

Rosalie Thu Thủy,Diễm Hà, Elizabeth Phương Mai, Martine Kim D<strong>un</strong>g<br />

7


Chère Amie Chère Amie,<br />

Je veux raconter notre histoire d’enfance<br />

Pour qu’on se rappelle comment elle a commencé<br />

Je veux revivre ces temps merveilleux<br />

Où de classe en classe nous marchions à deux<br />

C'<strong>est</strong> par quelle chance nos chemins se sont croisés<br />

Et par quelle ironie ils s’<strong>un</strong>issaient<br />

Le mien se cachant dans l’ombre timide<br />

Le tien dansant dans la lumière intrépide ?<br />

Sais-tu combien ta compagnie m’enchantait<br />

Et quelle trace obstinée elle a laissée<br />

Sur mon trajet jusque là dénué<br />

De rêveries romanesques, de pensées osées?<br />

On marchait ensemble dans l’esprit vagabond<br />

Deux filles étourdies oubliant leurs leçons<br />

On faisait bravement l’école buissonnière<br />

Et se racontait souvent les aventures fières<br />

Oh que j’avais en<strong>vie</strong> de ta coquetterie<br />

Qui donnait à tes robes l’allure si jolie!<br />

Que j’admirais ta démarche qui faisait tourner<br />

Les yeux rêveurs de tes fidèles sujets!<br />

Tu riais le matin en éclats joyeux<br />

Et boudais le soir au coin silencieux<br />

Je m’amusais gaiement de tes plaisanteries<br />

Et soupirais longuement dans ta mélancolie<br />

Tu connaissais, comme moi, la douleur savoureuse<br />

D’<strong>un</strong>e fille trop je<strong>un</strong>e pour être amoureuse<br />

Je subissais, comme toi, le cafard mystérieux<br />

De l’âme précoce qui s’attristait pour si peu<br />

Tu me demandais d’où venaient ces vers imagés<br />

Les miens venaient de notre passé tourmenté<br />

Dans le mal de l’âge ingrat, je trouvais<br />

<strong>La</strong> muse pour tendre aux blessures qui saignaient...<br />

<strong>La</strong>isse-moi regagner nos années perdues<br />

Qu’on se pardonne les époques superflues<br />

Où nos d<strong>est</strong>ins se séparaient la voie<br />

<strong>La</strong>isse-moi te suivre et retracer nos pas<br />

Je te remercie pour le goût de vivre<br />

Pour ma je<strong>un</strong>esse digne à revivre<br />

Dans mon existence pleine de durs moments<br />

Je te remercie pour nos "bons <strong>vie</strong>ux temps"... Tuyết Ngọc<br />

8<br />

8


L’hiver <strong>vie</strong>tnamien<br />

Tu sais, je n'ai jamais été aussi heureux que ce matin-là<br />

Nous marchions sur ce trottoir <strong>un</strong> peu comme celui-ci<br />

C'était l'hiver, <strong>un</strong> hiver où il faisait beau<br />

Une saison qui n'existe que dans le sud de l'Asie<br />

Là-bas on l'appelle l'hiver <strong>vie</strong>tnamien<br />

Mais c'était tout simplement le nôtre<br />

Avec ta courte minijupe tu ressemblais<br />

A <strong>un</strong>e aquarelle de Marie <strong>La</strong>urencin<br />

Et je me sou<strong>vie</strong>ns, je me sou<strong>vie</strong>ns très bien<br />

De ce que je t'ai dit ce matin-là<br />

Il y a 40 ans, y a <strong>un</strong> siècle, y a <strong>un</strong>e éternité<br />

Velours noir <strong>est</strong> ton regard<br />

Douceur drapant mes nuits blanches<br />

C'<strong>est</strong> Toi, mon <strong>un</strong>ique doléance.<br />

Quany<br />

(D’après « L’été indien »de Joe Dassin)<br />

Đông dĩ vãng nhớ người em váy ngắn<br />

Sóng vai vui lạc bước lối đường thơ<br />

Vỉa hè khô cho cỏ ướt thướt tha<br />

Anh vẽ vóc dáng em thành họa bức<br />

Đông nhiệt đới rực đôi lòng trai gái<br />

Nắng ban mai sưởi ấm mái đầu xanh<br />

Vẫn còn nghe ai tỏ tiếng thiết tha<br />

Tim rộn rã vì hoa đông chợt sáng<br />

Đông băng giá buồn thâu dài đêm trắng<br />

Trái tim khô ao ước mắt nào nh<strong>un</strong>g<br />

Kiếp phù du ôm mãi mối thất duyên<br />

Muôn khắc khoải của tình si bất hối...<br />

Chàng Ếch<br />

9


Những mảnh tình<br />

Ngày xưa có những mảnh tình<br />

Những người lớn vội vờ minh biết yêu<br />

Đến trường trước tiếng chuông kêu<br />

Dựa tường ôm vở đan nhiều mộng mơ<br />

Đêm qua có viết bài thơ<br />

Hôm nay trao lén vào giờ luận văn<br />

Ra chơi có kẻ trốn sân<br />

Vội vàng uống trọn những vần kiêu sa<br />

Mỉm cười len lén nhìn qua<br />

Làm người ta thẹn như hoa đầu mùa<br />

Lớp sau toán đố đành thưa<br />

Hồn theo chiếc lá cợt đùa ngoài hiên<br />

Nhin thầy chỉ biết lặng thinh<br />

Xin đừng hỏi đến phương trình cao siêu<br />

Học bài chỉ thuộc chữ yêu<br />

Chữ thương đồng nghĩa chữ liều đi đôi<br />

Cuộc thi chắc lại lỡ rồi<br />

Từ chương không nhớ, nhớ người cuối sân<br />

Giật mình khi tiếng chuông ngân<br />

Tan trường là đón bâng khuâng vào hồn<br />

Ngập ngừng đếm bước bồn chồn<br />

Ra về không nỡ với ngàn vấn vương<br />

Theo nhau đến cuối đoạn đường<br />

Nắm tay năn nỉ.... khoan đừng buông tay<br />

Từ giờ cho đến hôm mai<br />

Mỏi lòng chờ đợi mười hai tiếng dài<br />

Thơ tình viết tiếp đêm nay<br />

Đêm vào mộng tưởng ôm thay bóng hình<br />

Ngày xưa có những mảnh tình<br />

Nhẹ nhàng như gió làm tình với trăng<br />

Ngày nay tim đậm vết hàn<br />

Làm thơ chợt nhớ những lần ... mới yêu<br />

Tuyết Ngọc<br />

10


Café Givral, Saigon<br />

<strong>La</strong> nouvelle de la démolition du café<br />

Givral m’a mise dans <strong>un</strong> état de choc!<br />

Double choc à vrai dire puisque non<br />

seulement le café Givral mais également<br />

tout le bâtiment incluant la librairie Xuân<br />

Thu et le passage Eden sera démoli pour<br />

faire place à <strong>un</strong> méga-complexe<br />

commercial avec r<strong>est</strong>aurants et<br />

appartements de luxe!<br />

Sis rue Lê Lợi (ex-Bonard), au coin<br />

de Đồng Khởi (ex-Tự Do, ex-Catinat), le<br />

café Givral avait remplacé dans les années<br />

1950 la pharmacie principale L. Solirène<br />

fondée en 1865. Dans cette pharmacie, on<br />

pouvait trouver des « gouttes Holbé » qui<br />

auraient permis aux opiomanes de se<br />

désintoxiquer. On re<strong>vie</strong>nt de loin !<br />

Café Givral, Saigon<br />

Bach Mai<br />

Qui n’a pas marché devant le café<br />

Givral dans les années 1960 et collé son<br />

petit nez à sa vitrine pour admirer en<br />

salivant des gâteaux à la crème chantilly? Il<br />

y avait de superbes gâteaux d’anniversaire<br />

aussi somptueux les <strong>un</strong>s que les autres. Et il<br />

faut être sage pour mériter <strong>un</strong> éclair ou <strong>un</strong>e<br />

boule de crème glacée à la vanille !<br />

Je me rappelle encore, enfant,<br />

j’adorais aller en vélosolex avec mon père<br />

le dimanche matin au centre-ville de<br />

Saigon. Il achetait des journaux dans les<br />

petits kiosques sur la rue Nguyễn Huệ (ex-<br />

Charner). Au retour, il commandait deux<br />

« pâtés chauds » à la viande au café Givral.<br />

Nous dévorions sur place cette pâte<br />

feuilletée croustillante. Quel délice!<br />

11


Je ne savais pas alors que le café Givral<br />

était l’endroit de toutes les rumeurs sur la<br />

guerre qui s’intensifiait à partir des années<br />

1965. C’était le lieu de « travail » d’<strong>un</strong><br />

journaliste au nom préd<strong>est</strong>iné de Phạm Xuân<br />

Ẩn (Ẩn ou Secret), correspondant du<br />

magazine américain Time. <strong>La</strong> double <strong>vie</strong> de<br />

cet espion <strong>est</strong> demeurée secrète pendant trente<br />

ans.<br />

Le monde entier découvrit avec stupeur<br />

en 1978 que cet espion, confident des hommes<br />

politiques sud-<strong>vie</strong>tnamiens et ami de plusieurs<br />

grands correspondants américains, avait fourni<br />

à Hanoi des informations stratégiques sur la<br />

guerre américaine.<br />

En effet, Phạm Xuân Ẩn avait rejoint le<br />

mouvement comm<strong>un</strong>iste dès 1945. Il avait été<br />

envoyé aux États-Unis pour apprendre le<br />

journalisme. Phạm Xuân Ẩn avait dès lors <strong>un</strong>e<br />

bonne couverture. Colonel pendant la guerre<br />

d’Indochine, il a été promu au grade de<br />

général avec titre de « héros de l’Armée<br />

populaire » à la fin de la guerre.<br />

Chose étonnante, avant de s’éteindre à<br />

l’âge de 79 ans en 2006, Phạm Xuân Ẩn avait<br />

confié ses photos, ses notes et ses documents<br />

personnels à <strong>un</strong> Américain. Il s’agit de <strong>La</strong>rry<br />

Berman, professeur en Sciences politiques à<br />

l’Université de Californie à Davis, son<br />

biographe officiel.<br />

Comme plusieurs anciens<br />

Saigonnais expatriés dont les maisons<br />

d’enfance ont été détruites, je m’accroche<br />

aux bâtiments du centre-ville. Nous les<br />

croyons éternels : le Théâtre m<strong>un</strong>icipal,<br />

l’hôtel Continental, le café Givral, le<br />

passage Eden, la cathédrale Notre-Dame, la<br />

Poste etc. Ce sont nos points de repère.<br />

À chaque retour au Viêt-Nam et à<br />

chaque visite à Hô Chi Minh Ville, je ne<br />

manquais pas d’aller manger <strong>un</strong> gâteau au<br />

café Givral. Assise près de la baie vitrée, je<br />

goûtais à cet oasis de tranquillité au milieu<br />

de l’animation perpétuelle du centre-ville.<br />

Hô Chi Minh Ville comme Hanoi font face<br />

à <strong>un</strong> développement accéléré et le paysage<br />

urbain change d’année en année.<br />

Faut-il se rappeler des sages paroles<br />

de Bouddha : « <strong>La</strong> <strong>vie</strong> <strong>est</strong> impermanente »<br />

pour comprendre qu’il n’y a rien de<br />

permanent, ni les êtres, ni même les<br />

bâtiments ? Alors, il nous faut conserver<br />

bien précieusement les images de Saigon<br />

dans nos souvenirs pour ne pas les oublier.<br />

Livres :<br />

Un Vietnamien bien tranquille, Jean-Claude<br />

Pomonti, Éditions des Équateurs, Paris, 2006,<br />

188 pages.<br />

Perfect Spy: The Incredible Double Life of<br />

Pham Xuan An, <strong>La</strong>rry Berman, Harper Collins<br />

Publisher, New York, 2007, 328 pages.<br />

12


Ma famille <strong>est</strong> d'origine de Hà Nội. Du<br />

côté de ma famille paternelle, seul mon père<br />

qui a décidé d’emmener sa famille dans le sud<br />

du VN après le traité de Genève de 1954. Je<br />

n'avais que 3 mois quand j'ai quitté le Nord<br />

VN.<br />

A Saigon, j'ai étudié à l’école Colette puis au<br />

Lycée Marie Curie.<br />

J'ai eu mon bac littéraire en 1972 ; je me suis<br />

inscrite en 1ère année de Droit sans trop savoir<br />

où mènerait mon avenir. Mon père, <strong>un</strong> jour en<br />

se promenant, aperçut <strong>un</strong>e affiche au lycée<br />

Marie Curie : l'ambassade de France organisait<br />

<strong>un</strong> concours pour l’obtention de la gratuité des<br />

cours par correspondance à Vanves (France)<br />

pour le BTS de Comptabilité et de G<strong>est</strong>ion des<br />

entreprises. J'ai passé le concours et j'ai réussi.<br />

Tous les frais d’envoi par la poste, de cours et<br />

de devoirs étaient pris en charge. J’avoue que<br />

les matières étaient nouvelles pour moi qui<br />

étais issue de la filière littéraire. Deux<br />

professeurs venaient de France pour les<br />

matières principales de Comptabilité générale<br />

et Analytique. <strong>La</strong> 1ère année à la faculté de<br />

Droit rue Duy Tân n'a pas été <strong>un</strong>e réussite pour<br />

moi, mon père m'a alors inscrite à l'<strong>un</strong>iversité<br />

de Vạn Hạnh en Commerce.<br />

<strong>La</strong> chute de Saigon du 30/04/75 a interrompu<br />

mes études ainsi que tous mes projets d'avenir.<br />

Je n’ai pas pu quitter le pays en suivant le flot<br />

des réfugiés <strong>vie</strong>tnamiens vers l’étranger.<br />

Par la suite, à l'<strong>un</strong>iversité de Vạn Hạnh, les<br />

étudiants pro-Việt cộng voulurent organiser<br />

<strong>un</strong>e manif<strong>est</strong>ation pour célébrer la prise de<br />

Saigon ; nous fûmes forcés de nous mettre sur<br />

notre trente-et-<strong>un</strong>, les filles en t<strong>un</strong>ique áo dài,<br />

et nous fîmes <strong>un</strong>e longue marche toute la nuit<br />

depuis l'<strong>un</strong>iversité de Vạn Hạnh rue Trương<br />

Minh Giảng jusqu’à la rue Thống Nhất devant<br />

le Palais présidentiel ! Nous attendîmes la nuit<br />

entière devant le Palais l'arrivée des officiels<br />

comme le général Trần Văn Trà, celui qui<br />

entra le premier avec son tank dans le Palais<br />

présidentiel. A ce moment précis, nous<br />

brandîmes le drapeau du Front National de<br />

Tranche de <strong>vie</strong><br />

Trương Chí Mỹ<br />

Libération du Sud VN (ou le drapeau des Việt<br />

cộng), drapeau rouge et bleu avec l'étoile ja<strong>un</strong>e<br />

au milieu et nous chantâmes l'hymne national<br />

du Front National de Libération du Sud VN<br />

(Mặt trận giải phóng miền Nam). <strong>La</strong> victoire a<br />

été tellement rapide que le Nord VN a été pris<br />

de court, le gouvernement du Nord n'a pas eu<br />

le temps de prendre le pouvoir. Les<br />

comm<strong>un</strong>istes ont envahi le Sud VN, mais le<br />

pays n'était pas encore <strong>un</strong>ifié. Pendant <strong>un</strong>e<br />

année c'était le Front National de Libération<br />

(les Việt cộng) qui gouvernait.<br />

Pendant <strong>un</strong> mois, avec les je<strong>un</strong>es<br />

révolutionnaires, j’ai dû parcourir les quartiers<br />

populaires pour demander, ou plutôt, exiger<br />

des gens qu’ils nous remettent les journaux et<br />

livres jugés « indécents » (đồi trụy) pour les<br />

brûler, et à apprendre aux enfants à chanter des<br />

chansons révolutionnaires. Ils m'ont proposé<br />

de les suivre pendant 3 mois afin d’intégrer le<br />

Parti des Je<strong>un</strong>es Comm<strong>un</strong>istes, mais j'ai refusé<br />

préférant le confort auprès de ma famille.<br />

Le 02/09/1976, le VN a été ré<strong>un</strong>ifié sous le<br />

nom de VN cộng hoà xã hội chủ nghĩa (<strong>La</strong><br />

République Socialiste du VN) avec <strong>un</strong> seul<br />

drapeau comportant <strong>un</strong>e étoile ja<strong>un</strong>e sur fond<br />

rouge, <strong>un</strong> seul hymne national et <strong>un</strong> seul<br />

gouvernement à Hà Nội.<br />

Comme ma famille <strong>est</strong> d'origine du Nord de Hà<br />

Nội, les proches de mes parents descendirent<br />

dans le Sud pour nous retrouver. Grâce à eux,<br />

au courant de l’année 1976, j’ai été recrutée<br />

comme employée dans le service informatique<br />

du bureau des statistiques qui se trouve<br />

toujours près du Palais présidentiel. A cette<br />

époque le service informatique avait seulement<br />

des machines perforatrices, des lecteurs de<br />

cartes et des <strong>un</strong>ités centrales pour trier et<br />

calculer les données.<br />

J'apprenais à utiliser les machines perforatrices<br />

qui ressemblaient aux machines à écrire.<br />

Quand on commettait <strong>un</strong>e faute de frappe, la<br />

carte était fichue. Il fallait absolument ne faire<br />

auc<strong>un</strong>e erreur. Dans la grande salle des <strong>un</strong>ités<br />

centrales, subsistait <strong>un</strong> ancien employé déjà<br />

13


très âgé. Le r<strong>est</strong>e du personnel composé<br />

d’anciens officiers de l’ancien régime était<br />

envoyé dans des camps de concentration.<br />

C'était cela l'erreur du gouvernement. Ces<br />

employés n'avaient tué personne, pas même <strong>un</strong><br />

Việt cộng, il fallait les garder pour continuer à<br />

faire marcher les machines.<br />

Comme je ne voulais pas finir ma <strong>vie</strong> à<br />

perforer des cartes et que fort heureusement je<br />

connaissais bien le français (merci Papa pour<br />

les années dans les écoles françaises), je<br />

potassais les brochures pour faire remarcher les<br />

grosses machines. Ainsi, grâce à moi, elles ont<br />

repris leurs activités, j'ai pu exploiter les<br />

données pour produire les premiers bulletins de<br />

statistiques pour le gouvernement sur la ville<br />

de HCM (nouveau nom de Saigon après le<br />

30/04/75).<br />

Depuis cette date, le Viêtnam s’<strong>est</strong> refermé sur<br />

lui-même jusqu'au début 1989 où le pays<br />

commençait à s'ouvrir timidement grâce aux<br />

réformes (Đổi mới) du 1er ministre VVKiệt.<br />

Le 1er concours de beauté "Miss áo dài " a<br />

ressuscité la t<strong>un</strong>ique <strong>vie</strong>tnamienne.<br />

Pour ne pas se faire remarquer comme procapitalistes<br />

dans la rue ou au travail, la plupart<br />

des gens teignaient leurs vêtements de couleurs<br />

sombres, et à la place des chaussures, ils<br />

portaient des tongs (cái dép), ce qui rendait les<br />

gens de moins en moins élégants. Une<br />

atmosphère de crainte, d’angoisse s’emparait<br />

des grandes villes.<br />

En 1976, à mon bureau la plupart des femmes<br />

portaient le áo dài toléré par les chefs<br />

révolutionnaires (venant du Nord). Les Việt<br />

cộng du Sud étaient beaucoup plus intolérants<br />

et mesquins.<br />

Mon 1er salaire de fonctionnaire était en<br />

1976 de 26 đồng par mois. Pour donner <strong>un</strong>e<br />

idée, en 2010, la plus petite coupure <strong>est</strong> de<br />

1000 đồng, même les mendiants la refusent.<br />

Dans ma famille, nous étions trois<br />

fonctionnaires et nous vivions tous sous le<br />

même toit que nos parents. En plus de nos<br />

salaires, nous rapportions à la famille nos<br />

rations alimentaires, pendant que nos parents<br />

recevaient les leurs dans le quartier où ils<br />

résidaient. Ils devaient faire la queue pendant<br />

des heures sous le soleil ardent ou sous la<br />

pluie. Le comité populaire se basait sur le Hộ<br />

khẩu (livret de famille de modèle chinois) pour<br />

distribuer les rations. Pendant longtemps nous<br />

dûmes manger du riz, du manioc, des patates<br />

douces, et de la farine toujours moisis. On nous<br />

distribuait aussi du glutamate de sodium, du<br />

sucre, des cigarettes même aux femmes qui les<br />

revendaient au marché noir.<br />

Pendant la guerre, les rizières étaient<br />

bombardées, les paysans se réfugiaient alors<br />

dans les grandes villes. Après 1975, le<br />

gouvernement obligeait les paysans et même<br />

ceux qui ne l'étaient pas mais qui n'avaient pas<br />

de travail à quitter les villes pour partir<br />

exploiter les nouvelles régions arides et<br />

éloignées appelées « les nouvelles zones<br />

économiques » (Vùng kinh tế mới).<br />

En 1978, mon salaire progressait rapidement<br />

de 26 đồng à 40 đồng et le billet de 50 đồng<br />

venait d'être imprimé. J'espérais tellement<br />

avoir <strong>un</strong> jour ce billet dans ma poche. Nous<br />

recevions notre salaire en liquide tous les mois.<br />

Le billet de 50 đồng n'existe plus depuis bien<br />

longtemps ; en 1999, la plus petite coupure<br />

était de 200 đồng, déjà sans grande valeur.<br />

Dès lors que j’étais fonctionnaire, j’étais<br />

automatiquement intégrée dans le parti des<br />

prolétaires (Công đoàn), puis dans le parti des<br />

Je<strong>un</strong>es Comm<strong>un</strong>istes (Đoàn thanh niên Cộng<br />

sản TP HCM).<br />

Quand la guerre éclata à nos frontières avec le<br />

Cambodge, les Khmers Rouges massacraient<br />

notre peuple à Châu Đốc. Au parc Tao Đàn,le<br />

1er Ministre VVKiệt appela les Je<strong>un</strong>es<br />

Comm<strong>un</strong>istes à s’engager pour sauver le pays<br />

de l'invasion Khmère Rouge. A cette époque,<br />

dans l'armée <strong>vie</strong>tnamienne, on ne trouvait que<br />

les je<strong>un</strong>es du Parti Comm<strong>un</strong>iste ; comme suite<br />

à cet appel, au bureau des Statistiques on<br />

appelait les volontaires à s'enrôler.<br />

Ainsi j’étais engagée dans l’armée.<br />

Le 03/12/1978, on était tous ré<strong>un</strong>is au camp<br />

militaire de Quang Tr<strong>un</strong>g : les filles d'<strong>un</strong> côté<br />

et les garçons de l'autre. Dans les ré<strong>un</strong>ions, on<br />

nous disait que l'armée était <strong>un</strong>e grande<br />

famille, la grande <strong>un</strong>iversité de la <strong>vie</strong>. Dans<br />

l'armée on ne s'appelait jamais par les grades,<br />

mais par « grand ou petit frère », « grande ou<br />

petite sœur », « oncle », « tante »...Uniquement<br />

dans les ré<strong>un</strong>ions officielles on s'interpellait<br />

"camarade".<br />

Dans l’armée, je mangeais des céréales<br />

appelées « bo-bo », et <strong>un</strong> peu de lard ou avec<br />

du poisson séché, de temps en temps du riz<br />

blanc et de la viande pour les fêtes, c’était<br />

14


eaucoup mieux qu’à Saigon avec nos rations<br />

mensuelles.<br />

Je passais 3 mois d'entraînement peu intense à<br />

Quang Tr<strong>un</strong>g, comme si on était sûr de gagner<br />

contre les Khmers rouges.<br />

En effet, le 06/01/1979, les troupes<br />

<strong>vie</strong>tnamiennes ont pu repousser facilement les<br />

Khmers Rouges et rétablir la paix au<br />

Cambodge. Après ces mois d'entraînement,<br />

j'intégrais l'armée de reconstruction du pays du<br />

Quân Khu 7 dans la région de Phước Long<br />

près de Soc' Bom Bo. Quand j'étais étudiante à<br />

l'<strong>un</strong>iversité de Vạn Hạnh, je dansais la danse<br />

suivant le rythme de la chanson ethnique<br />

révolutionnaire Soc' Bom Bo. Quelle<br />

coïncidence !<br />

Mon camp s'appelait "Xưởng chế biến tinh<br />

bột". Nous recueillions du manioc<br />

des camps environnants, nous les pelions, puis<br />

nous les mettions dans <strong>un</strong>e machine artisanale<br />

pour le broyer, nous obtenions <strong>un</strong>e pâte que<br />

nous distillions dans plusieurs bassins d'eau<br />

pour obtenir <strong>un</strong>e farine blanche qui sera<br />

envoyée ailleurs pour produire du bột ngọt<br />

(glutamate de sodium).<br />

Au bout d’<strong>un</strong> certain temps, je fus mutée avec<br />

d'autres camarades dans <strong>un</strong> autre camp de<br />

Quân Khu 7 près de Budang ; là il n'y avait<br />

plus de maniocs mais des hévéas. Nous<br />

apprenions à greffer les hévéas. A part çà, nous<br />

nous ennuyions fermement et le seul danger<br />

qui nous guettait était le paludisme. Pour<br />

passer notre temps, nous chantions librement<br />

des chansons françaises ou américaines, des<br />

chansons poétiques d’avant-guerre et de Trịnh<br />

Công Sơn (les Bộ đội aiment beaucoup les<br />

chansons de Trịnh Công Sơn) alors que dans<br />

les ré<strong>un</strong>ions officielles, nous chantions des<br />

chants révolutionnaires pour être dans les<br />

normes.<br />

On était reconnus comme « Bộ đội» grâce à<br />

notre <strong>un</strong>iforme vert, sans immatriculation ni<br />

grade et à nos sandales en pneu de voiture<br />

qu'on appelait « dép Bình Trị Thiên»,<br />

maintenant introuvables au VN. On portait ou<br />

bien <strong>un</strong> chapeau colonial vert (nón cối) avec<br />

<strong>un</strong>e médaille rouge centrée d'<strong>un</strong>e étoile ja<strong>un</strong>e,<br />

ou bien <strong>un</strong> chapeau en tissu au large bord (nón<br />

tai bèo).<br />

Ne supportant plus cette <strong>vie</strong> dans l’armée,<br />

j’ai déserté en 1980 avec <strong>un</strong> je<strong>un</strong>e couple.<br />

Nous avions demandé à nos « camarades »<br />

conducteurs de tracteurs, Bộ đội du Nord, de<br />

nous conduire à la petite ville la plus proche où<br />

nous avions dormi <strong>un</strong>e nuit puis pris le bus<br />

pour Hô Chi Minh ville.<br />

je n’ai pas eu de sanction en me présentant au<br />

bureau du quartier après ma désertion.<br />

Pendant <strong>un</strong> an je faisais des petits boulots. Je<br />

vendais sur le trottoir des cigarettes, du café,<br />

des chaussures, des chambres à air pour vélo…<br />

Du 30/04/75 jusqu'en 1990, c'était la période la<br />

plus sombre dans le Sud VN. Avec le départ<br />

des Américains, il n’y avait plus de riz importé<br />

de Thaïlande, les rizières et les plantations<br />

étaient détruites, les paysans entassés dans les<br />

villes.<br />

Il fallait obligatoirement reconstruire les<br />

campagnes, redévelopper l'agriculture pour<br />

nourrir le peuple. C'était très dur car tout était<br />

ravagé, il fallait tout reconstruire et à part <strong>un</strong>e<br />

main-d’œuvre abondante, il manquait<br />

beaucoup de moyens modernes. On obligeait<br />

les chômeurs à quitter les grandes villes pour<br />

s’implanter dans les campagnes. On appelait<br />

les je<strong>un</strong>es à offrir leur force et leur courage.<br />

"Đâu cần thanh niên co', Đâu khó có thanh<br />

niên". Les écoliers, les étudiants étaient<br />

appelés à donner quelques mois de vacances<br />

pour construire des digues et des maisons dans<br />

les campagnes. Beaucoup de gens n'étaient pas<br />

habitués à ces travaux manuels, surtout les<br />

intellectuels, ils pensaient qu'ils étaient<br />

dévalorisés, méprisés, déshonorés... Les riches<br />

perdaient leurs richesses, leurs terres,<br />

beaucoup se suicidaient ou quittaient le pays<br />

par tous les moyens. Obligés de céder leur<br />

maison au gouvernement, certains pouvaient<br />

partir légalement s'ils avaient de la famille à<br />

l'étranger pour les parrainer.<br />

Il y avait aussi régulièrement des coupures<br />

d’eau et d'électricité. Chaque famille devait<br />

s'équiper de bonbonnes de pétrole pour<br />

l'éclairage. Chaque fois que l'eau suintait des<br />

robinets, on se précipitait pour remplir les<br />

cuvettes, les seaux.<br />

Le carburant manquait et coûtait cher. Dès<br />

1975, mes parents nous ont acheté à chac<strong>un</strong> <strong>un</strong><br />

vélo, car, faute d’essence, nous avions dû<br />

revendre nos scooters à ceux qui avaient plus<br />

de moyens.<br />

Nous n'écrivions plus sur du papier blanc mais<br />

sur du papier ja<strong>un</strong>âtre de très mauvaise qualité.<br />

15


Les bacheliers pour pouvoir être acceptés dans<br />

les <strong>un</strong>iversités, devaient faire partie des Je<strong>un</strong>es<br />

Comm<strong>un</strong>istes. Pour cela, il ne fallait pas être<br />

né de parents ayant tenu des postes importants<br />

dans l'administration ou dans l'armée de<br />

l'ancien régime, ou ayant travaillé pour les<br />

Américains et ne pas être catholiques.<br />

Les catholiques manif<strong>est</strong>aient souvent leur<br />

opposition au régime comm<strong>un</strong>iste car ils<br />

n'admettaient pas que leur évêque fût nommé<br />

par le gouvernement et non par le Vatican.<br />

C'était la misère totale pendant 15 ans.<br />

A partir de 1990, l'horizon s'éclaircissait peu à<br />

peu avec la nouvelle politique d'ouverture du<br />

gouvernement, le «Đổi mới»:<br />

Dès l’ouverture du pays en 1989, les Japonais<br />

furent les premiers inv<strong>est</strong>isseurs. En 1993, le<br />

président français François Mitterrand fit <strong>un</strong>e<br />

visite officielle à Hà Nội et à HCMV.<br />

Ainsi se développa le tourisme, au début<br />

<strong>un</strong>iquement avec les pays comm<strong>un</strong>istes puis<br />

petit à petit avec tous les pays du monde. Le<br />

tourisme se développa d'<strong>un</strong>e façon vertigineuse<br />

quand les Américains levèrentl'embargo contre<br />

le VN en 1995 sous la présidence de Bill<br />

Clinton ; la firme Coca Cola distribuait ses<br />

canettes gratuitement sur la rue Đồng Khởi<br />

(ancienne avenue Tự Do) pour fêter<br />

l'événement.<br />

J’ai été comptable pendant 10 ans dans <strong>un</strong>e<br />

coopérative de mon quartier avant de me<br />

lancer dans le tourisme en 1995.<br />

Un jour, j'ai pris la décision d'envoyer mon CV<br />

à <strong>un</strong>e compagnie de tourisme de l'Etat sur la<br />

rue Nam kỳ khởi nghĩa(ex rue Công lý); cette<br />

compagnie appartenait à <strong>un</strong>e très grande<br />

compagnie pétrolière publique, OSC (Oil<br />

Service Company), basée à Vũng-Tầu. Au<br />

VN il y a aussi l'exploitation du pétrole<br />

en mer près de Vũng-Tầu. Ce gisement a été<br />

découvert avant le 30/04/75, et a été exploité<br />

plus tard avec l’aide des ingénieurs russes. <strong>La</strong><br />

compagnie OSC m’a recrutée rapidement car<br />

je savais parler anglais et surtout français.<br />

Peu de temps après, grâce à mes relations dans<br />

le tourisme, j'ai démissionné chez OSC et j’ai<br />

été embauchée comme guide pour 2 autres<br />

compagnies privées <strong>vie</strong>tnamiennes où j'étais<br />

mieux payée, en dollars et non plus en dông<br />

(15 USD/jour pour les tours anglophones, 20<br />

USD/jour pour les tours francophones), sans<br />

compter les généreux pourboires des touristes.<br />

En Février 1996, je devais accueillir à<br />

l'aéroport Tân Sơn Nhất <strong>un</strong> groupe de français<br />

de 18 personnes qui travaillaient chez Peugeot.<br />

C’était la veille du Têt' de l'année du Rat. Je<br />

m'habillais souvent en áo dài pour les<br />

accueillir à l'aéroport. Ce jour-là, j'arborais <strong>un</strong>e<br />

t<strong>un</strong>ique en soie couleur écrue avec des dessins<br />

de fleurs peints à la main (c’était la mode de<br />

l'époque), je tenais <strong>un</strong>e pancarte avec le nom<br />

du groupe.<br />

Dans ce groupe, il y avait <strong>un</strong> je<strong>un</strong>e français très<br />

beau. Au premier regard, le coup de foudre fut<br />

réciproque entre nous.<br />

Après des allers et retours entre son pays la<br />

France et le mien, nous apprîmes à mieux nous<br />

connaitre et après avoir franchi maintes<br />

complications administratives, nous nous<br />

mariames <strong>un</strong> an après.<br />

Quelques mois plus tard, j’ai pu recevoir le<br />

visa de sortie du VN.<br />

Cela fait 13 ans que j’ai quitté mon pays pour<br />

suivre l’homme de ma <strong>vie</strong>. En repensant à<br />

toutes ces années-là, cette tranche de <strong>vie</strong> dont<br />

j’étais l’actrice, j’ai pensé que malgré les<br />

années difficiles, j’ai eu beaucoup de chance et<br />

je m’en sortais relativement bien Il ne me<br />

r<strong>est</strong>e plus que des souvenirs gravés à tout<br />

jamais dans ma mémoire.<br />

TCM.<br />

16


<strong>La</strong> rivière des Parfums (en<br />

<strong>vie</strong>tnamien : sông Hương) <strong>est</strong> <strong>un</strong> fleuve<br />

côtier du Việt Nam, long d'<strong>un</strong>e trentaine de<br />

kilomètres traversant Huê avant de se jeter<br />

en mer de Chine méridionale dans la<br />

lag<strong>un</strong>e de Tam Giang. Elle fut ainsi<br />

nommée car en automne, les fleurs des<br />

arbres fruitiers qui tombent dans la rivière<br />

embaument ensuite la ville de Huê.<br />

Ecoulement<br />

Rivière des parfums<br />

Et des rêves déf<strong>un</strong>ts<br />

Des pavillons amers<br />

Des empereurs de pierre<br />

Des splendeurs du passé<br />

Peu à peu effacées<br />

Des amours reniées<br />

Pas à pas oubliées<br />

<strong>La</strong> <strong>vie</strong> <strong>est</strong> <strong>un</strong> séjour<br />

<strong>La</strong> mort <strong>est</strong> <strong>un</strong> retour.<br />

Tôn Thất Thanh Vân<br />

Mon Chant<br />

<strong>La</strong> musique de mon chant, semblable aux<br />

bras épris de l’amour, t’enveloppera mon<br />

enfant.<br />

Mon chant baisera ton front comme <strong>un</strong>e<br />

bénédiction.<br />

Lorsque tu seras seul, il <strong>vie</strong>ndra se mettre<br />

à tes côtés et chantera doucement à ton<br />

oreille ; quand tu seras dans la foule, il te<br />

tiendra à l’écart dans <strong>un</strong> enclos de<br />

solitude.<br />

Mon chant servira d’ailes à tes rêves, il<br />

emportera ton cœur jusqu’aux limites de<br />

l’inconnu.<br />

Il sera comme l’étoile fidèle qui brille làhaut,<br />

quand la nuit couvre ta route.<br />

Mon chant sera comme <strong>un</strong>e lumière dans<br />

tes pr<strong>un</strong>elles et ton regard percera<br />

jusqu’au cœur même des choses.<br />

Quand ma voix se taira dans la mort, mon<br />

chant se fera entendre à ton cœur plein de<br />

<strong>vie</strong>.<br />

Rabindranath Tagore<br />

17


SOURIRE<br />

Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup,<br />

Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne,<br />

Il ne dure qu'<strong>un</strong> instant, mais son souvenir <strong>est</strong> parfois éternel,<br />

Personne n'<strong>est</strong> assez riche pour s'en passer,<br />

Personne n'<strong>est</strong> assez pauvre pour ne pas le mériter,<br />

Il crée le bonheur au foyer, soutient les affaires,<br />

Il <strong>est</strong> le signe sensible de l'amitié,<br />

Un sourire donne du repos à l'être fatigué,<br />

Donne du courage au plus découragé<br />

Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler,<br />

Car c'<strong>est</strong> <strong>un</strong>e chose qui n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne.<br />

Et si toutefois, vous rencontrez quelqu'<strong>un</strong> qui ne sait plus sourire,<br />

Soyez généreux donnez-lui le vôtre,<br />

Car nul n'a autant besoin d'<strong>un</strong> sourire que celui qui ne peut en donner aux autres.<br />

A Smile<br />

Raoul Follereau<br />

A smile is a sign of love<br />

A smile is a sign of care<br />

A smile tells how much to others<br />

You are important and also dear<br />

A smile is a sign of cheer<br />

A smile is a sign of trust<br />

A smile shows how you can<br />

Be happy even in hard crust<br />

A smile is a sign of joy<br />

A smile is a sign of hope<br />

A smile teaches you how you can<br />

Remove the clouds of mope<br />

For nothing but only a smile<br />

Takes away your pain and trial<br />

And pick your trouble's pile<br />

And let you smile, smile and smile.<br />

Seema Chowdhury<br />

Cười<br />

Cái cười là của trời cho<br />

Ai không cười được ốm o gầy gò<br />

Cười vui hạnh phúc vuông tròn<br />

An khang, thọ phước, cháu con đầy nhà.<br />

18


Giòng thời gian<br />

(Au fil du temps)<br />

Có những sáng chủ nhật, tôi thường ra<br />

công viên gần nhà để chạy, cho tinh thần<br />

thư giãn và để cử động cơ thể .Sau đó tôi<br />

thường ngồi trên chiếc ghế đá bên gốc cây<br />

sồi (oak tree) để nghỉ ngơi và thả hồn<br />

ngắm trời ngắm cảnh.<br />

Cây sồi gần trăm năm đã trải qua không<br />

biết bao nhiêu xuân hạ thu đông, vẫn sừng<br />

xững đứng đó. Tôi thương cây sồi của tôi<br />

vì dù thời gian phôi phai, dù lá xanh nắng<br />

hạ, dù lá úa thu vàng, nó vẫn hiên ngang<br />

như muốn che chở tôi. Dù mùa đông lạnh<br />

giá, những hạt tuyết trắng long lanh tuyệt<br />

đẹp trên cành làm cho lòng tôi xao xuyến,<br />

vì tôi luôn cảm xúc với vẻ đẹp của thiên<br />

nhiên. Nhìn cây sồi vượt qua thời gian, tôi<br />

chạnh nghĩ tới cuộc đời mình.<br />

Tôi đã chả bao giờ ngờ được ngày hôm<br />

nay tôi ngồi đây nơi giảng đường trong<br />

ngày hội nghị Y-tế, bên cạnh đứa con gái<br />

yêu quý mới ngày nào còn chập chững biết<br />

đi mà nay đã học xong Y-khoa.<br />

Cũng như ngày nào tôi còn bé tí, ngày<br />

nhập học, được Ba tôi dắt tay tới trường<br />

Colette, ngay gần nhà tôi. Sao có những<br />

hình ảnh không bao giờ nhạt phai trong trí<br />

óc mình nhỉ ? Tôi còn nhớ thật rõ hôm ấy,<br />

tôi mặc chiếc váy đầm trắng và đi đôi giầy<br />

trắng mới toanh mà Mẹ tôi mới sắm ở chợ<br />

Bến Thành cho ngày nhập học của tôi. Biết<br />

tôi rất lì lợm và câm như hến đối với người<br />

lạ nên Ba tôi vừa cầm chặt tay tôi vừa dặn<br />

dò : "con nhớ trả lời khi cô giáo hỏi con :<br />

Comment t'appelles-tu ?Quel âge as-tu ?..."<br />

Ngày tôi sắp lên xe hoa, hôm ấy tôi thử<br />

chiếc váy đầm cưới trắng thêu cùng với chị<br />

em, bỗng Ba tôi đi ngang qua phòng và<br />

đứng xững lại.Tôi thấy trong ánh mắt Ba<br />

tất cả niềm thương yêu và niềm hẵnh diện<br />

của một người cha đang khám phá rằng<br />

con gái mình đã lớn thật rồi. Tôi nhận thức<br />

rằng chắc chắn không có ánh mắt của<br />

người đàn ông nào trên thế gian này có thể<br />

làm tôi s<strong>un</strong>g sướng hơn được.<br />

Nhớ hôm Ba nằm trong bệnh viện G. W.<br />

University Hospital, mặc dù cơ thể tàn tụy<br />

vì căn bệnh hiểm nghèo, Ba tôi vẫn còn<br />

minh mẫn để nhắc nhở dặn dò con cái rằng<br />

hãy cố gắng học cho tới nơi tới chốn, hãy<br />

đừng bao giờ để ai chèn ép mình ... Ba tôi<br />

lúc nào cũng lo lắng cho viêc học hành của<br />

chúng tôi và luôn ân cần dặn dò từng chi<br />

tiết một.<br />

Hè cuối cùng, cùng với chồng con qua Mỹ<br />

thăm Ba vì căn bệnh đã sắp mang Ba đi<br />

vĩnh viễn, tôi thèm được ôm chặt lấy Ba<br />

như ngày tôi còn bé, và được vòng tay gầy<br />

gò yếu đuối của Ba ôm bờ vai thổn thức<br />

của tôi, nhưng Ba tôi chỉ nói:" các con về<br />

Pháp bình an nhé" và nhìn tôi với đôi mắt<br />

buồn vời vợi làm cho lòng tôi thêm rã rời<br />

tan nát.<br />

19


Nhìn lại ba mươi lăm năm sinh sống bên<br />

xứ người từ lúc tha hương, và làm tổng kết<br />

cuộc đời mình mới ngẫm thấy rằng cuộc<br />

đời không hề phẳng lặng như mặt nước hồ<br />

thu. Hỷ Nộ Aí Ố là thế đó. Có buồn mới có<br />

vui. Có xuống mới có lên. Có âm mới có<br />

dương...<br />

Mặc dù đã bị cuộc đời vật ngã đôi lần<br />

nhưng tôi không bao giờ buông trôi và chịu<br />

thua với những thử thách khó khăn. Ba tôi<br />

đã truyền cho các con lòng Nhân từ, và Mẹ<br />

tôi đã truyền cái cá tính mạnh mẽ và can<br />

đảm.<br />

Mùa đông năm ấy, Mẹ bị bênh nặng ; tuyết<br />

trắng phủ khắp Âu Mỹ, dầy dặc lên tới đầu<br />

gối. Mẹ nhìn ra cửa sổ, thấp thỏm mong<br />

ngóng các con từ xa về thăm Mẹ, và cầu<br />

trời cho mùa Đông qua mau, để các con<br />

qua thăm Mẹ kịp. Mẹ đã quyết liệt chiến<br />

đấu với căn bệnh để sống qua mùa Đông.<br />

Trời thương Mẹ tôi nên các con đã về đầy<br />

đủ bên Mẹ.<br />

Rồi mùa Xuân đã tới, bờ sông Potomac với<br />

hàng cây anh đào nở hoa tưng bừng tuyệt<br />

vời… Mẹ đã nhắm mắt ra đi.<br />

Tang lễ thật long trọng và quá đông đảo.<br />

Tôi đã chẳng ngờ rằng Mẹ tôi đã được rất<br />

nhiều ngươi hâm mộ, nể trọng từ khắp nơi<br />

xa xôi đến luân phiên vái lậy trước thi hài<br />

của Mẹ. Nằm trong áo quan, trong chiếc áo<br />

dài nh<strong>un</strong>g tím và chuỗi hạt trắng, Mẹ vẫn<br />

đẹp, vẫn sang với khuôn mặt thanh thản.<br />

Mẹ tôi đã yêu hoa, đã yêu mùa Xuân. Mẹ<br />

đã ra đi dưới bầu trời xanh biếc, và nằm<br />

dưới muôn vàn vòng hoa rực rỡ từ khắp<br />

nơi gửi tới.<br />

Một thế hệ đã đi qua. Một thế hệ mới bắt<br />

đầu. Cháu ngoại rồi cháu nội tôi lần lượt<br />

oe oe chào đời, đem đến cho tôi niềm vui<br />

vô bờ.<br />

Sinh Lão Bệnh Tử. Xuân Hạ Thu Đông.<br />

Vòng luân hồi của tạo hóa.<br />

Cây sồi của tôi vẫn sừng xững đó, hiên<br />

ngang dầm mưa dãi nắng.<br />

Đặng Minh Đức<br />

20


Tiễn chị<br />

- Mommy, it’s time to get off! You keep<br />

talking to me in French! I don’t<br />

<strong>un</strong>derstand!<br />

Chị Hai tôi vừa trải qua môt cuôc giải phẫu<br />

trầm trọng.<br />

Tôi đem đứa con gái, bay từ Cali qua Pháp<br />

để thăm chị.<br />

Thành phố Bordeaux đã thay đổi quá<br />

nhiều.<br />

Cánh cửa chiếc xe bus điện bật mở, và<br />

tiếng con gái tôi thốt lên làm tôi sực tỉnh,<br />

đột ngột trở về với hiện tại, với thành phố<br />

Bordeaux 2010!<br />

Con đường chính Sainte Catherine nay<br />

không còn xe chạy nữa : Mc Donald,<br />

Starbucks, đầu và cuối phố ! Đại lộ Cours<br />

de l'Intendance chằng chịt đường rầy cho<br />

những chiếc xe bus điện còn gọi là xe<br />

“tram”.<br />

Tôi cảm thấy lạc lõng, như 35 năm trước,<br />

lần đầu tới thành phố này, sau khi đi di tản<br />

xa quê hương.<br />

- Con ơi, nếu đây là place de la Victoire,<br />

đây là faculté của mẹ ngày xưa, thì mẹ ở<br />

đường này đây!<br />

Tôi vui mừng, dẫn con lần mò, trở lại căn<br />

phòng trọ ngày xưa, những năm tháng đầu<br />

thời sinh viên trên xứ người.<br />

- Đây là r<strong>est</strong>aurant <strong>un</strong>iversitaire mẹ thường<br />

đi ăn, đây là trạm xe bus mà mẹ thường<br />

đón xe đi lên trường đại học, đây là cửa sổ<br />

căn phòng mẹ mà “má Hai” thường lại gõ.<br />

Nói đến đây tôi nghẹn lời, hai hàng nước<br />

mắt tuôn trào không cầm được.<br />

Chị tôi nay đâu còn để đến gõ cửa phòng<br />

trọ nữa<br />

Khi còn nằm nhà thương, chị cứ tự trách<br />

rằng không dẫn được hai mẹ con đi chơi<br />

đây đó, đi ngắm cảnh, đi ăn uống ở những<br />

r<strong>est</strong>aurants mà ngày xưa tôi hay thèm<br />

thuồng.<br />

Chị Hai tôi lớn hơn tôi nhiều tuổi và tôi là<br />

em út, được chị săn sóc từ khi mới chào<br />

đời, tôi thì lúc nào cũng đeo theo chị<br />

nhưng cũng rất nghe lời.<br />

Ngày xưa chị cũng học ở lycée Marie-<br />

Curie, nên khi tôi nhập học trường này, tôi<br />

không thấy xa lạ gì cái góc đường Công<br />

Lý- Ngô Thời Nhiệm vì đã được chị dẫn<br />

vào trường trong những dịp lễ và những<br />

ngày cuối năm. Bấy giờ mấy bà đầm, tóc<br />

quăn, mắt xanh, đến nựng má tôi, và xì xồ<br />

tiếng Pháp, mà tôi nghe như vịt nghe sấm !<br />

Là giáo sư, chị kèm tôi đường học lẫn<br />

đường đời. Có lần chị bị mắng vốn rằng,<br />

cô em chị nhỏ mà ghê gớm lắm, người ta<br />

hỏi tên thì trả lời là tên Chị (vì tôi muốn<br />

lên chức chị), còn hỏi họ thì nói là Bành !<br />

Chị cười và nói tôi không có dậy như vậy.<br />

"Lên xe tiễn em đi chưa bao giờ buồn<br />

thế..." Đêm ấy sân nhà ga Saint Jean, buồn<br />

thê lương, ánh đèn vàng vọt xuyên qua<br />

những hạt mưa phùn rỉ rả. Buồn làm sao<br />

ngày chị tôi tiễn tôi ra đi sang xứ Mỹ :<br />

“Em qua đó ráng học cho có nghề, nên nhớ<br />

mình là người tỵ nạn, nhe em” .<br />

Tôi ngoái cổ nhìn mãi theo dáng chị nhỏ<br />

dần cho đến khi mất hút trên sân ga, đôi<br />

mắt mờ lệ...<br />

Ba mươi năm sau, Bordeaux với nhiều đổi<br />

thay.<br />

Tôi đã thành nhân.<br />

Chị tôi đã ra đi vĩnh viễn.<br />

Quý-<strong>La</strong>n (Mai 2010)<br />

21


Luật « vô thường » theo nhà Phật<br />

Đức Phật đã dạy: Cõi thế gian tràn đầy đau khổ! Trong đó có định luật:<br />

Sinh, Lão, Bệnh, Tử<br />

“Bệnh tật”, tức giai đoạn “Hư hoại”. Vạn vật là thế; tất cả đều bị luật “Vô Thường” chi<br />

phối. Chẳng hạn như cái áo đang mặc, khi mới mua về, trông thật đẹp đẽ, mềm mại, óng<br />

mướt, tươi thắm… Nhưng nay mặc đã lâu rồi ; màu đã bạc, gấu đã sờn, vai đã rách và vải đã<br />

mục. Nó đang ở tiến trình “Hư Hoại”.<br />

Không có gì có thể còn mãi được, vì bản chất tự nhiên là như vậy, mà thân xác cũng đang<br />

như vậy. Ngay khi mới sanh ra thì trẻ tr<strong>un</strong>g, khỏe mạnh, xinh đẹp, rồi lớn lên trông rất kháng<br />

kiện. Khi già yếu và đang ở thời kỳ bệnh hoạn (Sanh, Trụ, Hoại, Diệt)<br />

* Thân vô thường: Nay khỏe mạnh, mai ốm đau. Nay đang sống, mai đã chết…<br />

* Tâm vô thường: Nay đang mến thương nhau, mai chuyển sang hận thù, ân oán nhau…<br />

* Tài sản vô thường: Của cải nay còn, mai hết. Tức là tiện nghi vật chất không thể tồn tại<br />

mãi được… Vật thể này biến đổi chất liệu thành ra vật thể khác. Sự vật không bao giờ cố<br />

định cả.<br />

Chiều nay lộng gió thu về<br />

Lá vàng tơi tả tràn trề khắp nơi.<br />

Đời người như hạt sương rơi<br />

L<strong>un</strong>g linh một thoáng mặt trời chiếu tan.<br />

Thân em như đóa hoa <strong>La</strong>n<br />

Người đời yêu thích muôn vàn đắm say<br />

Nhưng rồi chẳng được bao ngày<br />

Cánh hoa tàn úa đổi thay hoàn toàn ...<br />

22


Haiku du XXè siècle<br />

Autant et peut-être plus encore qu’<strong>un</strong> poème, le haiku <strong>est</strong> <strong>un</strong> mode de <strong>vie</strong>, <strong>un</strong> style d’être, <strong>un</strong>e<br />

approche sensuelle du monde ; il <strong>est</strong> et c’<strong>est</strong> sans doute ce qui fait encore toute sa force aujourd’hui,<br />

<strong>un</strong>e initiation à la <strong>vie</strong> poétique, à <strong>un</strong>e perception autre des êtres et des choses.<br />

Le haiku témoigne irréductiblement d’<strong>un</strong>e présence, d’<strong>un</strong> monde où rien n’<strong>est</strong> anodin, d’<strong>un</strong> <strong>un</strong>ivers qui<br />

continue sans relâche de faire signe et sens, d’<strong>un</strong>e rencontre élective. Il nous révèle toujours quelque<br />

chose de notre intimité profonde.<br />

Nous avons vu dans notre revue n° 1 le haiku du japon féodal, et nous avons passé notre soirée à<br />

délirer ensemble en faisant du haiku avec des mots comportant des saisons.<br />

Le XXè siècle quand à lui, a vu s’épanouir le haiku sans mot-saison (muki-haiki) et le haiku de forme<br />

libre abandonnant le découpage classique en 5/7/5 syllabes, qui r<strong>est</strong>e toute fois majoritaire.<br />

Voici quelques poèmes courts des haikistes japonais du XXè siècle.<br />

Printemps :<br />

Dans le secret du cœur Une pétale de cerisier<br />

Le printemps me manque Deux pétales<br />

j’ai <strong>vie</strong>illi A.S. Sans fin je pense à toi Y.R.<br />

Eté :<br />

Dans le port Robe de soie<br />

De l’été finissant Plus de bague à mon doigt<br />

Les souvenirs me lancinent A.B. Depuis Juillet T.A.<br />

Automne :<br />

Vent d’automne Au crépuscule<br />

Les eaux sombres Le rouge des feuilles d’érables<br />

Du sombre pays natal Z.S. Les larmes m’envahissent M.M.<br />

Hiver :<br />

Voie lactée en hiver Nuit de givre<br />

Même avec des mots En la prenant dans mes bras<br />

On peut s’entretuer I.R. Je l’entends vibrer O.M.<br />

« Collection poésie » éd.Gallimard<br />

23


Coups de cœur littéraires<br />

Bach Mai (ex MC72) <strong>est</strong> née à Saigon et après des études <strong>un</strong>iversitaires à Bruxelles, elle a<br />

travaillé au Canada comme journaliste et comme conseillère à la coopération internationale.<br />

Elle a œuvré au Vietnam et au Cambodge. Son premier roman, D’ivoire et d’opium, a été<br />

publié en 1985 aux éditions Naman, Québec. Elle vit à Montréal.<br />

Hier encore Saigon (éd. L’Harmattan) décrit l’histoire d’<strong>un</strong>e double passion entre <strong>un</strong> homme<br />

et <strong>un</strong>e femme, entre <strong>un</strong>e femme et <strong>un</strong>e ville, Saigon.<br />

Après vingt ans d’exil, <strong>un</strong>e femme retourne en Asie. Elle y fait la rencontre d’<strong>un</strong> photographe<br />

de guerre épris de liberté. Ils partagent leurs souvenirs sur des événements qui se sont passés<br />

en 1975, notamment la chute de Saigon et la prise de Phnom-Penh.<br />

« Cet homme, si fort si fragile, je l’aimais comme si c’était trop tard. Je l’aimais comme si<br />

c’était la première et la dernière fois. C’était grâce à lui que j’avais su dépasser les limites et<br />

rompre toutes les amarres de l’espace et du temps. Cet homme avec lequel il était impensable<br />

de vivre <strong>un</strong>e simple <strong>vie</strong> normale, je l’aimais de tout mon cœur, je l’aimais à contre-courant.<br />

Je l’aimais de cette passion dont la fragilité même avait quelque chose d’infini et d’éternel.»<br />

Lê Thành Thọ (ex JJR70) <strong>est</strong> natif de Saigon et enseignant-chercheur à la Faculté des<br />

Sciences d’Orsay. Par son roman Saigon-Paris, d<strong>est</strong>ins déprogrammés (éd. L’Harmattan), il<br />

a voulu décrire <strong>un</strong>e page d’histoire contemporaine tragique de son pays natal et la faire<br />

connaitre aux lecteurs français. Des faits historiques, il a tiré <strong>un</strong>e belle fresque romanesque,<br />

écrite dans <strong>un</strong> style neutre du genre journalistique de celui qui souhaite porter <strong>un</strong> témoignage<br />

sur son temps. Son roman de<strong>vie</strong>nt <strong>un</strong> grand reportage qui mêle habilement faits réels et<br />

fiction.<br />

« Le Je<strong>un</strong>e Tuấn voit son avenir basculer au décès de son père. Il ne sera pas médecin. Il<br />

s’engage dans l’armée et de<strong>vie</strong>nt pilote d’hélicoptère de secours médical. A peine fait-il la<br />

connaissance de Huyền-Lệ, son grand amour, qu’il <strong>est</strong> contraint de quitter son pays vaincu<br />

par les comm<strong>un</strong>istes. Le d<strong>est</strong>in de leur pays les sépare dès lors. Il se retrouve à Paris où il<br />

commence à se consacrer à sa vocation première : les études de médecine. Sa fiancée r<strong>est</strong>ée<br />

au pays, connait le sort tragique du camp des vaincus : enfermement, exactions, viols. Puis<br />

<strong>vie</strong>nt le temps des boat people. Comme des millions d’autres à la recherche de la liberté, elle<br />

fuit le pays à bord d’<strong>un</strong> rafiot de fort<strong>un</strong>e. Mais le mauvais sort continue à s’acharner sur elle<br />

tout au long de son exil. De nouveau leurs d<strong>est</strong>ins se croisent à Paris… »<br />

Amour, bonheur, consécration et compassion.<br />

Mais également jalousie, maladie, combat et transgression.<br />

24


Les tribulations d’<strong>un</strong> Việt-Kiều<br />

Bước tới đèo Ngang bóng xế tà<br />

Cỏ cây chen đá lá chen hoa<br />

Lom khom dưới núi tiều vài chú<br />

Lác đác bên sông chợ mấy nhà<br />

Nhớ nước đau lòng con quốc quốc<br />

Thương nhà mỏi miệng cái gia gia<br />

Dừng chân đứng lại trời non nước<br />

Một mảnh tình riêng ta với ta.<br />

Ce Thất Ngôn Bát Cú Đường<br />

Luật (Huitain de sept pieds) du 19 ème de Bà<br />

Huyện Thanh Quan lui <strong>est</strong> revenu en<br />

mémoire plus de quarante ans après qu’il<br />

l’avait appris. En classe de 4 ème , au lycée<br />

« Jean-Jacques ». Il n’y avait alors ressenti le<br />

moindre brin de compréhension pour la<br />

pauvre poétesse qui évoquait la nostalgie de<br />

son pays et du passé. D’ailleurs, ce poème<br />

l’avait plutôt barbé à cause de l’exercice<br />

impossible à faire qu’on appelait injustement<br />

version (traduction d’<strong>un</strong> texte d’<strong>un</strong>e langue<br />

étrangère dans la langue de l’élève) alors que<br />

c’était <strong>un</strong> thème pour lui dont les ancêtres<br />

étaient tout, sauf des Gaulois. Il aurait préféré<br />

à la place aller jouer au football avec ses<br />

camarades de classe : <strong>un</strong>e passion collective<br />

au point qu’ils s’étaient cotisés, qui avec<br />

cinquante Xu, qui avec <strong>un</strong>e piastre, pour<br />

soudoyer le gardien du Sân banh Tao Đàn<br />

qui se trouvait à deux pas de leur lycée,<br />

derrière le Dinh Độc Lập. Ce fut pour lui le<br />

temps de l’insouciance : l’examen d’entrée<br />

en 6 ème était déjà loin et le BEPC ne serait<br />

pas avant <strong>un</strong> an. Une insouciance de surface<br />

cependant, car à chaque putsch orch<strong>est</strong>ré par<br />

les militaires ou autre événement majeur tel<br />

que le Tết Mậu Thân, il était bien soulagé<br />

d’être enfin convoqué au lycée pour recevoir<br />

des devoirs à faire à la maison et, par la<br />

même occasion, avoir des nouvelles des<br />

copains.<br />

Ce fut aussi le temps du deuil des<br />

Mobylette françaises, des Sachs allemandes,<br />

des Puch autrichiennes et des Vespa<br />

italiennes. A dada sur leurs poneys<br />

pétaradants répondant désormais aux noms<br />

de Yamaha, Honda, Suzuki ou Kawasaki, ses<br />

copains du lycée sillonnaient les chemins<br />

avoisinants de ceux des filles pour draguer<br />

<strong>un</strong>e Marie Cúc, ou aborder <strong>un</strong>e Régina Minh.<br />

Ce furent des années de liberté. Une fausse<br />

liberté pourtant pour lui, et pour tous les<br />

garçons de son âge d’ailleurs, risquant à<br />

chaque instant de se faire embarquer illico au<br />

poste s’ils ne présentaient pas tous les<br />

laissez-passer au cours d’<strong>un</strong> contrôle<br />

d’identité. Très je<strong>un</strong>e déjà, lors de ses courtes<br />

pérégrinations, il ne quittait jamais ses<br />

amulettes attachées les <strong>un</strong>es aux autres<br />

comme <strong>un</strong> chapelet de de cá khô (poissons<br />

séchés) tapés qui éloignaient les mauvais<br />

esprits par leur odeur : le Thẻ học-sinh (la<br />

carte d’identité scolaire), le Thẻ Khai Sanh<br />

(l’extrait d’acte de naissance) et le Lược Giải<br />

Cá Nhân (la fiche individuelle d’état-civil).<br />

Puis à l’adolescence, le Thẻ Căn Cước (la<br />

carte nationale d’identité), le Giấy Kiểm Soát<br />

(la fiche de contrôle établie lors du Tết Mậu<br />

Thân), et le Chứng Chỉ Hoãn Dịch (le<br />

certificat de report du service militaire)<br />

constituaient ses anges-gardiens. Ces fameux<br />

parchemins à n’en plus finir encombraient<br />

son portefeuille qui peinait à trouver encore<br />

<strong>un</strong>e place pour <strong>un</strong> seul billet de banque, fût-il<br />

à l’effigie de Trần Hưng Đạo 1 !<br />

Ce fut aussi le temps des premiers émois.<br />

Côté cœur, il était plutôt précoce malgré sa<br />

timidité maladive. Le coup de foudre le<br />

terrassa à l’âge où il fréquentait encore le<br />

centre scolaire « Saint-Ex », qui était en fait<br />

<strong>un</strong>e école de garçons. Non, ce n’<strong>est</strong> pas du<br />

tout ce que vous pensez ! C’était d’<strong>un</strong>e très<br />

belle je<strong>un</strong>e fille aux cheveux mi-longs qu’il<br />

était éperdument épris. Il l’avait connue dans<br />

<strong>un</strong> cours particulier de français, mais l’avait<br />

aussitôt perdue de vue à la fin de l’année<br />

scolaire. Une beauté inoubliable, aussi<br />

flamboyante que les couleurs de l’Automne,<br />

aussi fraîche que la Rosée du Matin. <strong>La</strong><br />

Rosée Matinale de l’Automne avait imprégné<br />

ainsi définitivement son esprit, et la divine<br />

1 Billet de 500 piastres, la plus grosse coupure en<br />

cours.<br />

25


Patronne des musiciens 2 l’avait envoûté au<br />

point de le faire chuter sérieusement dans son<br />

classement à l’école. Deux ou trois autres<br />

idylles se reproduisaient quelques années<br />

après pendant son adolescence, mais son<br />

éducation familiale réfrénait chaque fois ses<br />

sentiments. Le temps des premiers émois fut<br />

pour lui le temps des amours réprimées et<br />

censurées.<br />

Il rêvait alors d’<strong>un</strong> monde plus<br />

merveilleux que celui-là. Il rêvait d’<strong>un</strong> aller<br />

simple en Occident. Rêve réalisé en 1971.<br />

Dans ce monde merveilleux, certes il n’a<br />

pas tout réussi mais s’<strong>est</strong>ime avoir réalisé et<br />

obtenu le gros de ce dont il avait rêvé dans<br />

son enfance. Et pourtant…<br />

Plus de quatre décennies après la leçon<br />

Qua dèo Ngang, il s’interpelle, l’âge l’ayant<br />

rendu depuis peu plus sensible aux<br />

sentiments éprouvés par Bà Huyện Thanh<br />

Quan dans son exil et dans la nostalgie du<br />

passé. Il éprouve subitement le besoin de<br />

s’épancher auprès de ceux et celles qui<br />

veulent bien être ses confidents d’<strong>un</strong> moment<br />

à travers ces vers, avec l’espoir que Bà<br />

Huyện Thanh Quan ne se retourne pas dans<br />

sa tombe en l’entendant la parodier :<br />

Bước tới sở làm gà chưa gáy<br />

Cỏ cây băng giá xảy trợt chân<br />

Lom khom dựng lên chiếc xe máy<br />

Lửng chửng chưa đi lại té càn<br />

Nhớ nước An-Nam đâu rét thế<br />

Thương đàn Việt-Kiều cảnh xa quê<br />

Dừng chân ngoảnh lại xóm nhà lá<br />

Một mảnh tình ch<strong>un</strong>g nhà vẫn nhà.<br />

A l’instant même et à quelques années de<br />

la retraite, il songe :<br />

« Que Dame Thanh Quan me pardonne,<br />

je n’ai fait là qu’appliquer les préceptes de<br />

nos ancêtres annamites par <strong>un</strong> retour à la<br />

source pour jouir d’<strong>un</strong>e heureuse retraite, eux<br />

qui seraient les maîtres de pensées des<br />

scientifiques occidentaux, et non des<br />

moindres. Ils préconisaient en effet :<br />

2 NDA – L’auteur de l’article prétend n’avoir pas été<br />

mis dans la confidence pour ces deux métaphores.<br />

Ta về ta tắm ao ta<br />

Dù trong dù đục ao nhà vẫn hơn !<br />

Reconnaissons que le pauvre illustre<br />

Archimède, barbotant dans sa minuscule<br />

baignoire sabot, n’a fait que traduire ce ca<br />

dao dans <strong>un</strong> triste langage de chiffres !<br />

Indiscutablement, leur observation Lá<br />

rụng về cội avait inspiré le malheureux Isaac<br />

Newton qui, émerveillé devant la danse des<br />

feuilles d’automne, a bêtement oublié que<br />

recevoir <strong>un</strong>e pomme bien dure sur la tête<br />

pouvait faire très mal : la douleur lui a permis<br />

de faire des étincelles avec des théories<br />

somme toute peu novatrices eu égard à la<br />

leçon qu’il avait apprise d’eux.<br />

<strong>La</strong> genèse de la Science moderne <strong>est</strong><br />

donc les Ca dao annamites. Que r<strong>est</strong>e-il alors<br />

de la Science de l’Occident face à la Sagesse<br />

de l’An-Nam ? Rien. Désormais je ne puis<br />

que considérer la Sagesse très au-dessus de la<br />

Science.<br />

Je sais que je vis dans <strong>un</strong> pays<br />

merveilleux mais je rêve d’<strong>un</strong> monde où il<br />

fait encore mieux vivre. J’ai rêvé d’<strong>un</strong> aller<br />

simple en Occident pour assouvir mes en<strong>vie</strong>s<br />

de je<strong>un</strong>esse. L’âge s’accumulant, j’aspire<br />

maintenant à <strong>un</strong> <strong>voyage</strong> de retour vers là où<br />

la Spiritualité <strong>est</strong> plus importante que le<br />

Matérialisme. Là où règne la Sagesse. Làbas,<br />

sagesse oblige, le vent de la Liberté<br />

soufflera. Là-bas, la Démocratie s’installera à<br />

tout jamais… Mon esprit y sera enfin en<br />

harmonie avec mon corps, et en paix avec<br />

mon idéal. Après tout, An-Nam veut dire Sud<br />

en paix ! Rêve ou Réalité ? »<br />

LTT (JJR70)<br />

26


Nouvelle<br />

<strong>La</strong> route menant à Ðiện Biên Phủ<br />

commence à zigzaguer et nous<br />

franchissons maintenant des versants de<br />

montagnes en épingles. C’<strong>est</strong> la première<br />

fois que je vais à Ðiện Biên Phủ pour des<br />

projets d’écoles de la Coopération<br />

canadienne et c’<strong>est</strong> pour moi <strong>un</strong>e bonne<br />

initiation. Il faut dire que la route entre<br />

Sơn <strong>La</strong> et Ðiện Biên Phủ <strong>est</strong> presque<br />

inexistante. Le véhicule tout-terrain<br />

arrache chaque kilomètre à force de<br />

changements de vitesse et de crissements<br />

de pneus. Heureusement, nous sommes<br />

avec <strong>un</strong> chauffeur expérimenté qui a<br />

l’habitude de ces trajets en montagnes.<br />

Le paysage <strong>est</strong> superbe et<br />

verdoyant. Nous nous trouvons dans la<br />

région de la minorité ethnique Thaï.<br />

Vivant dans des paillotes sur pilotis, les<br />

habitants pratiquent des cultures de riz à<br />

flanc de montagne. Les femmes Thaï<br />

portent <strong>un</strong>e coiffe impressionnante, des<br />

vêtements brodés et des colliers en argent.<br />

Nos nouvelles écoles seront d<strong>est</strong>inées aux<br />

enfants de cette ethnie qui actuellement<br />

doivent marcher pendant de très longues<br />

heures pour accéder à la seule école de la<br />

région.<br />

***********************************<br />

<strong>La</strong> route vers Ðiện Biên Phủ<br />

Bach Mai<br />

En apprenant que j’allais à Ðiện<br />

Biên Phủ, Hélène, <strong>un</strong>e amie française qui<br />

travaille à Hanoi, m’a demandé d’apporter<br />

<strong>un</strong>e gerbe de fleurs pour la déposer au<br />

Monument des soldats français à la<br />

mémoire de son père. Membre du Corps<br />

expéditionnaire français en Extrême-<br />

Orient, son père était tombé sur le champ<br />

de bataille de Ðiện Biên Phủ en 1954,<br />

laissant sa mère en France avec trois<br />

je<strong>un</strong>es enfants. Hélène avait cinq ans à<br />

l’époque.<br />

Après deux jours de <strong>voyage</strong><br />

harassant ponctués de mal de cœur, nous<br />

arrivons à mon grand soulagement à Ðiện<br />

Biên Phủ, à 100 kilomètres de la frontière<br />

chinoise et 20 kilomètres de celle du <strong>La</strong>os.<br />

Je ne peux m’empêcher de scruter avec<br />

curiosité cette petite ville du bout du<br />

monde qui fut le théâtre de la plus terrible<br />

bataille d’Indochine. Malgré le paysage<br />

grandiose, je me sens <strong>un</strong> peu étouffée par<br />

les montagnes qui barrent l’horizon de<br />

tous les côtés. Mais oui, Ðiện Biên Phủ se<br />

trouve bien dans <strong>un</strong>e cuvette ! À part la<br />

route, les vols d’avion ne sont pas<br />

réguliers à cause du brouillard qui<br />

enveloppe la ville pendant des jours,<br />

rendant la visibilité incertaine.<br />

27


Nous nous arrêtons d’abord dans <strong>un</strong><br />

marché et je regarde avec <strong>un</strong>e certaine<br />

émotion ma collègue Phi choisir avec soin<br />

deux bouquets de fleurs. Son père,<br />

combattant Viêt Minh, <strong>est</strong> tombé à Ðiện<br />

Biên Phủ en 1954. Née à Hanoi, Phi n’a<br />

jamais connu son père. Nous allons<br />

ensuite au camp retranché de Ðiện Biên<br />

Phủ, aux endroits même des combats,<br />

autour des collines fortifiées que les<br />

Français avaient surnommées Claudine,<br />

Huguette, Anne-Marie, Dominique,<br />

Éliane… <strong>La</strong> piste d’aviation <strong>est</strong> encore là,<br />

envahie de hautes herbes.<br />

Nous passons devant le b<strong>un</strong>ker où<br />

le colonel Christian de Castries, promu<br />

général pendant la bataille, était aux<br />

commandes. Quinze mille soldats français<br />

étaient encerclés dans leurs tranchées par<br />

des combattants Viêt-Minh cinq fois plus<br />

nombreux dirigés par le général Võ<br />

Nguyên Giáp. Phi m’explique que les<br />

volontaires à bicyclettes responsables du<br />

ravitaillement, même s’ils n’avaient plus<br />

rien à manger eux-mêmes, ne pouvaient<br />

pas toucher aux vivres des combattants<br />

Viêt-Minh. Ðiện Biên Phủ tomba le 7 mai<br />

1954 après 56 jours de durs combats<br />

faisant des milliers de victimes dans les<br />

deux camps.<br />

Dans le principal cimetière de<br />

Ðiện Biên Phủ, Phi dépose <strong>un</strong> premier<br />

bouquet de fleurs devant le Mémorial en<br />

l’honneur des combattants du Viêt-Nam.<br />

Le chauffeur et moi observons <strong>un</strong>e minute<br />

de silence derrière elle. Nous nous<br />

rendons ensuite au Monument aux morts<br />

des soldats français où je dépose à mon<br />

tour <strong>un</strong> deuxième bouquet de la part<br />

d’Hélène.<br />

Notre véhicule s’éloigne et je me<br />

retourne pour capter <strong>un</strong>e dernière image<br />

de ce lieu historique. Sous <strong>un</strong>e stèle<br />

blanche à la mémoire des soldats disparus,<br />

<strong>un</strong> bouquet de fleurs forme <strong>un</strong>e tache<br />

multicolore dans <strong>un</strong> silence d’éternité que<br />

plus rien désormais ne trouble.<br />

Bach Mai<br />

(Nouvelle écrite en souvenir de mon<br />

affectation au Viêt-Nam de 1998 à 2001).<br />

28


Le coin des poètes<br />

Tình xa<br />

Tình đôi ta<br />

Mong manh như sợi tơ<br />

Thu năm nao<br />

Chiều tháng mười qua mau<br />

Dáng mảnh khảnh<br />

Ngón tay dài quấn quít<br />

Giọng ca êm<br />

Làm xao xuyến hồn em<br />

Hạt tuyết trắng<br />

Rơi phủ cành lá khô<br />

Buồn chạnh lòng<br />

Lại man mác...nhớ anh.<br />

Đặng Minh Đức<br />

Vẩn Vơ<br />

(Anh chỉ có những vần thơ vụng dại,<br />

Viết cho em để em đọc làm vui…)<br />

Lạ nhỉ làm sao em lại sầu,<br />

Khóc mây, khóc gió, khóc mưa mau?<br />

Hay là có phải em rơi lệ,<br />

Cho đậm tình ta nhuộm chút mầu?<br />

Hay nhỉ làm sao lúc em sầu,<br />

Cau mày ngọc nữ lệ trân châu,<br />

Lệ rơi tan nát lòng quân tử,<br />

Hồ thỉ công danh cũng chẳng cầu.<br />

Công danh hồ thỉ xá gì đâu,<br />

Khi thấy em yêu vẫn cứ sầu.<br />

Lệ thật, lệ vờ anh nào biết<br />

Đỗ Trần Trọng<br />

29


Xót Xa Tình Vắng<br />

Ta yêu nhau mùa xuân<br />

Ta xa nhau mùa hạ<br />

Thu sang đầy nh<strong>un</strong>g nhớ<br />

Đông về đem lãng quên<br />

Nay xuân đà trở lại<br />

Ai thương ai thiết tha<br />

Cho ai lòng xót xa<br />

Tình vắng đã phôi pha...<br />

Nguyễn Xuân Dũng<br />

Làm Thi Sĩ<br />

Làm thi sĩ là ngập tràn khao khát<br />

Chữ tuôn trào theo tình cảm trong tim<br />

Lời thiết tha tâm sự giữa im lìm<br />

Thay môi mắt lặng thinh không dám tỏ<br />

Làm thi sĩ khi mâm yêu mới nở<br />

Khi đợi chờ ai lỡ hẹn không hay<br />

Khi xót xa người tình phụ héo gầy<br />

Khi mơ mộng cho đời thôi trống vắng<br />

Làm thi sĩ vui buồn theo mưa nắng<br />

Ban mai cười theo chim hót nỉ non<br />

Lúc chiều rên theo tiếng dế dỗi hờn<br />

Đêm nức nở cho lệ nhoà theo chữ<br />

Làm thi sĩ là một đời lữ thứ<br />

Không bến bờ để gác bút ngừng tay<br />

Vì lỡ yêu đến say đắm miệt mài<br />

Tim còn nhịp nên thơ chưa vẹn khúc<br />

Làm thi sĩ là chìm trong cảm xúc<br />

Mặc cho dòng đời xoay chuyển dửng dưng<br />

Ta cứ đi như kẻ lạc giữa rừng<br />

Tìm lối thoát theo lời yêu tuông chảy<br />

Làm thi sĩ để gọi mời đưa đẩy<br />

Ai nhịp ch<strong>un</strong>g một phím nhạc tơ lòng<br />

Xin đến cùng trong một phút cuồng ngông<br />

Lời quyện chữ cùng aí ân lưu luyến …<br />

Phạm Tuyết Ngọc<br />

30


Tóc nào hãy còn xanh,<br />

cho ta chút hồn nhiên...<br />

(TCS)<br />

Tóc thề<br />

Gió heo may đã về,<br />

chiều tím loang vỉa hè<br />

Bớ cô xõa tóc kề bề<br />

và gió hôn tóc thề…<br />

(Trịng Công Sơn)<br />

Cô mặc áo trắng tóc thề ngang vai<br />

(Ca dao Huế)<br />

(Photos de Gigi. Huê’. Février 2011)<br />

31


Tiếng Huế của tôi Tôn Nữ Nguyễn Ngọc Cần<br />

Tôi sinh ra ở Huế, thành phố có giòng sông<br />

Hương nước chảy êm đềm, như vải lụa uốn<br />

lượn quanh co, có núi Ngự Bình văng vẳng<br />

tiếng thông reo khi gió nổi, có đền đài lăng<br />

tẩm, có nội thành cổ kính, có giọng nói đặc<br />

biệt có một không hai và những từ ngữ ...<br />

không ở mô có hết !!<br />

Năm 8 tuổi tôi vô Saigon học. Tôi còn nhớ<br />

miết, dù đã mấy mươi năm qua, ngày đầu<br />

tiên đi học ở trường Colette. Hôm đó giờ việt<br />

văn, tập đọc, học trò phải đọc lớn tiếng một<br />

bài học, tới phiên tôi, với giọng Huế đặc sệt<br />

của con bé lớn lên ở miền Tr<strong>un</strong>g, tôi chăm<br />

chỉ đọc, để tỏ ra là mình cũng biết đọc không<br />

thua ai. Rứa mà cả lớp ôm bụng cười ồ, lúc<br />

đầu tôi không hiểu tại răng bạn bè lại cười,<br />

tôi càng chăm chỉ cố đọc chừng mô thì các<br />

bạn lại càng cười rộ chừng nớ, tôi rớm nước<br />

mắt, nhìn cô giáo để cầu cứu, thì ngay cả mặt<br />

cô giáo lúc nớ, cũng ... nhăn răng ra mà cười<br />

tôi. Trong đầu óc của con bé 8 tuổi lúc nớ,<br />

lẫn lộn những cảm nghỉ vừa buồn tủi, vừa ốt<br />

dột, vừa tức tối ... Chỉ trong vài giây đồng hồ<br />

thôi, tôi bỗng hiểu là tôi bị cười là ... tại cái<br />

giọng Huế của tôi. Tôi tự quyết định không<br />

đọc nữa , ngồi xuống xếp sách lại. Cô giáo<br />

lúc nớ - tôi nghĩ - phải binh tôi chứ và la các<br />

bạn không được chọc tôi, rứa mà trái lại, Cô<br />

bắt tôi phải đọc tiếp tại Cô chưa cho phép tôi<br />

ngừng. Tôi nổi cục lì, cái mặt sất lên, trả lời<br />

"đọc rứa đủ rồi ". Cả lớp lại cười rộ lên, có lẽ<br />

không hiểu tôi nói chi. Tôi muốn oà khóc,<br />

nhưng cố nuốt nước mắt, nhứt định không để<br />

cho tụi hắn thấy sự uất ức của mình. Ừ thì tôi<br />

người Huế, dĩ nhiên nói tiếng cha sinh mẹ đẻ<br />

của tôi. Mắc mớ chi mà tụi hắn cười tôi, tụi<br />

hắn không hiểu tiếng Huế là tụi hắn đầu óc<br />

hẹp hòi, tôi không được khóc, phải tỏ ra mình<br />

... hơn tụi hắn. Nghĩ rứa, tôi nhìn cô giáo, cái<br />

mặt tôi hất lên, để ra vẻ là tôi ... không sợ chi<br />

ai hết !! Cô giáo bắt tôi đọc tiếp, được, tôi sẽ<br />

đọc, nhưng tôi đổi giọng ngay lập tức, tôi<br />

như muốn bao ch<strong>un</strong>g quanh mình một lớp vỏ<br />

dày để không bị ai chọc, ai cười mình nữa<br />

hết. Tôi tiếp tục đọc lớn tiếng, nhưng với<br />

giọng Nam. Chắc lúc nớ tiếng Nam giả giọng<br />

của tôi nghe…quái đản lắm, vì bạn bè cũng<br />

cứ trố mắt ra và ôm bụng cười ! Con bé con 8<br />

tuổi ngày nớ nghĩ "tụi mi có cười thì cũng là<br />

cười cái giọng Nam của tụi mi, chứ tụi mi<br />

không còn dịp mô để mà cười giọng Huế của<br />

tao nữa hết " .<br />

Từ giây phút đó trở đi, giọng Huế tôi chỉ<br />

dành để nói trong gia đình, còn ra đường tôi<br />

đổi giọng, nói chuyện với người Nam thì tôi<br />

giả giọng Nam, với người Bắc thì tôi giả<br />

giọng Bắc, cái giọng lớ lớ chắc không giống<br />

ai, và đôi khi dù giọng Nam hay giọng Bắc,<br />

lâu lâu tôi cũng quên, vẫn còn dùng những từ<br />

ngữ của người Huế - cái thoạ, cái thúng, .. ,<br />

tại răng vậy ? - làm các bạn đôi khi cũng ngớ<br />

mặt ra, hỏi lại tôi nói cái gì ?<br />

Năm 18 tuổi, qua Pháp học. Tôi ở thành phố<br />

Grenoble, Tết đến các bạn VN tổ chức văn<br />

nghệ Tết, qua tên tôi, biết tôi là nguời Huế,<br />

họ yêu cầu tôi làm xướng ngôn viên để giới<br />

thiệu chương trình, nhưng phải nói tiếng Huế<br />

kia. Tôi ... khổ tâm lắm, tại nói tiếng Huế<br />

giữa đám đông , không phải là người trong<br />

gia đình, rất là khó đối với tôi. Những kỷ<br />

niệm ngày xưa 8 tuổi khi bị bạn bè cười chọc<br />

tôi lúc tôi nói tiếng Huế, và lời thề của con bé<br />

8 tuổi ngày xưa nớ "không khi mô để ai chọc<br />

mình khi mình nói tiếng Huế nữa" như đã in<br />

sâu vào tim tôi. Các bạn phải năn nỉ dữ lắm,<br />

chắc có những người không hiểu nghĩ là tôi<br />

bầy đặt làm cao kiệu, và tôi phải cố hết sức<br />

mới giới thiệu được chương trình của những<br />

đêm văn nghệ Tết hồi xưa nớ bằng giọng<br />

Huế đặc sệt của tôi .<br />

Suốt mấy mươi năm, tôi bao giờ cũng giả<br />

giọng, tôi chỉ nói được tiếng Huế thiệt của<br />

mình với những người thân thuộc trong giađình.<br />

Tất cả mấy anh chị em tôi đều rứa hết,<br />

cho đến nỗi ai nấy lấy vợ lấy chồng cũng đều<br />

giả giọng với ngay cả vợ hay chồng mình !<br />

Những lúc họp mặt anh chị em với nhau, mấy<br />

O Mệ nói với nhau "ri, tê, mô, răng, rứa..."<br />

xong xây lại với vợ hay chồng mình lại đổi<br />

giọng ngay tức khắc !<br />

Không biết bao nhiêu lần tôi giả giọng Nam<br />

nói chuyện với những người lạ mới quen , hai<br />

bên nói chuyện với nhau một lúc, thấy có chi<br />

khác lạ, có những dấu hiệu không dú đi mô<br />

được, té ra là hai bên đều gốc Huế vớí nhau<br />

mà lại giả giọng Nam để nói chuyện với<br />

nhau ! Răng mà kỳ cục và tức cười rứa không<br />

biết !<br />

32


Làm như những người Huế rời xa Huế để vô<br />

Nam như tôi, chắc phần đông ai cũng bị cười<br />

và không ai hiểu được mình, cho nên chúng<br />

tôi đều giả giọng. Còn những người Bắc, tôi<br />

nghĩ khoảng thời gian 1954, khi họ di cư vô<br />

Nam, họ đi đông lắm và sống ch<strong>un</strong>g với nhau<br />

nên giữ được giọng nói của họ. Còn cái xứ<br />

Huế của tôi, nhỏ bé quá, hiền từ quá, ít người<br />

dân Huế bỏ Huế mà đi, cho nên, sống với<br />

một cộng đồng chỉ toàn nói tiếng Nam và<br />

tiếng Bắc, chúng tôi đành phải giả giọng để<br />

mà hoà đồng cho dễ ?<br />

Bỗng cách đây mấy năm, tôi có dịp gặp môt<br />

anh chàng người Huế từ Bắc Mỹ qua. Anh<br />

chàng người Huế ni nói giọng Huế đặc sệt,<br />

không những nói tiếng Việt giọng Huế không<br />

thôi mà còn nói cả tiếng Mỹ cũng đặc sệt<br />

giọng Huế mới hay và ly kỳ chứ ! Lần đầu<br />

tiên tôi gặp một người Huế vẫn giữ nguyên<br />

giọng Huế của mình mà không thèm đổi<br />

giọng và hãnh diện với giọng Huế của mình !<br />

Nguời ta nói "nuớc chảy về nguồn " và "lá<br />

rụng về cội" . Thời gian qua, dù chừ chưa đến<br />

nỗi 'lá rụng' , chỉ mới 'lá hơi vàng vàng' thôi,<br />

nhưng những thời gian sau ni tôi bỗng nhiên<br />

thèm trở về cội nguồn, thèm nói và viết tiếng<br />

Huế hơn, tiếng cha mẹ tôi dạy tôi khi tôi bập<br />

bẹ tập nói, những câu Hò Huế ru con ù ơ của<br />

mẹ hát cho tôi nghe khi còn bé tôi khóc, tôi<br />

thèm nghe và nói lại giọng Huế ngày xa xưa<br />

đó. Và tôi chợt nghĩ : tại răng tiếng nói của<br />

mình, của cha sinh mẹ đẻ mình mà mình phải<br />

đổi hỉ ? Tại răng mình phải giả giọng hi ? Tại<br />

răng những nguời khác họ không ráng để<br />

hiểu mình mà tự mình phải cứ phải ráng giả<br />

giọng miết để cho họ hiểu mình ?<br />

Tiếng Huế của tôi dễ thương biết chừng mô,<br />

vừa nhẹ vừa nhàng, vừa êm vừa ái, vừa thơ<br />

vừa mộng, đầy chất tình tứ và lãng mạng.<br />

Tại răng tôi lại dấu giọng Huế của tôi hỉ, tại<br />

răng tôi không khuyến khích các bạn.<br />

Các bạn ơi, các bạn ráng hiểu tiếng Huế của<br />

tôi đi, ráng nghe tiếng Huế, ráng nghe nhạc<br />

Huế, ráng đọc thơ Huế đi - như những câu<br />

thơ sau đây của Huỳnh Văn Dũng :<br />

Giữ chút gì rất Huế trang đài / Nắng nghiêng<br />

bóng nắng dáng thơ ngây / Gặp anh nón hỡi<br />

đừng buông xuống / Cho Anh trông mắt ngọc<br />

mày ngài / Giữ chút gì rất Huế mặn mà / Dạ<br />

thưa ngọt lịm ai mê say / Em đi gót nhẹ xanh<br />

hồn cỏ / Và hơi thở mềm suơng khói bay …<br />

để rồi nhắm mắt lại đi , bạn sẽ …cảm thấy<br />

đời tự nhiên thơ mộng hơn, bạn sẽ …nghe<br />

tiếng chim hót trên cành có vẻ líu lo hơn, bạn<br />

sẽ … nghe tiếng gió thổi có vẻ mặn nồng<br />

hơn, bạn sẽ … thấy trăng sao hình như chói<br />

sáng hơn, bạn sẽ cảm thấy như …ánh mặt<br />

trời chiếu trên da mình nóng ấm hơn.<br />

Tiếng Huế, giọng Huế, thơ Huế, nhạc Huế<br />

của tôi hay rứa đó, tài tình rứa đó, sẽ làm cho<br />

bạn tình tứ hơn, lãng mạng hơn, và sẽ làm<br />

bạn .. yêu thuơng nồng nàn hơn. Bạn tin tôi<br />

đi, nhen .<br />

Có nguời bạn gởi cho tôi đọc bài thơ Huế sau<br />

đây của Bảo Quốc Kiếm . Bài thơ toàn câu<br />

hỏi Răng Rứa dễ thuơng chi lạ, tôi muốn chia<br />

xẻ với các bạn. Các bạn đọc, ráng hiểu đi hỉ.<br />

Không hiểu thì đi tìm môt anh chàng Huế hay<br />

môt O gái Huế mô thiệt dễ thuơng , hỏi họ,<br />

họ sẽ giảng cho các bạn nghe . Nhưng mà,<br />

sau đó, lỡ có chuyện chi xảy ra - chuyện chi<br />

ai mà biết trước được – thì các bạn ráng mà<br />

chịu chứ đừng đổ thừa cho tôi hí.<br />

TNNNC<br />

Cầu Trường Tiền sáu vài mười hai nhịp ....<br />

Tóc em dài, anh đắm đuối mê say ...<br />

(Photo Gi)<br />

33


Răng Rứa<br />

của tác giả Bảo Quốc Kiếm<br />

Răng anh yêu ! chiều ni không trở lại ?<br />

Để em buồn ri mãi rứa anh ơi<br />

Không răng mô, mẹ đã thuận lòng rồi<br />

Rứa không nói, mần răng người ta biết ?<br />

Về đi anh, răng mình không nói thiệt<br />

Nếu có răng, em đứng mũi chịu sào<br />

Có răng mô mà ngần ngại đổi trao<br />

Răng rứa hỉ, anh làm thinh mãi thế ?<br />

Rứa răng anh lại thề non hẹn bể<br />

Răng rứa anh, chắc có chuyện chi buồn ?<br />

Phải rứa không, hay anh muốn thay nguồn ?<br />

Cứ nói thiệt, răng âm thầm tự kỷ<br />

Không răng cả, em yêu anh ch<strong>un</strong>g thủy<br />

Nếu vì anh, răng lại chẳng hy sinh ?<br />

Dù ra răng, em không ngại chi mình<br />

Rứa cũng đủ cho cuộc tình thơ dại<br />

Lạnh như rứa mà lòng em nóng mãi<br />

Còn bây chừ riêng anh lại ra răng ?<br />

Rứa sông Hương buồn anh có biết không ?<br />

Hỡi núi Ngự, răng anh còn lơ đễnh ?<br />

34


Ca dao Viêt Nam<br />

Ba cô vác gậy chòi đào<br />

Có một quả chín biết vào tay ai?<br />

Trên cây có quả chín mồi,<br />

Anh trông mỏi mắt, anh chòi mỏi tay.<br />

Ba cô đội gạo lên chùa<br />

Một cô yếm thắm bỏ bùa cho sư<br />

Sư về sư ốm tương tư,<br />

Ốm lăn ốm lóc cho sư trọc đầu.<br />

Ai làm cho dạ sư sầu,<br />

Cho ruột sư héo như bầu đứt dây.<br />

Ba cô cùng ở một nhà,<br />

Cùng đội nón thúng cùng ra thăm đồng.<br />

Ba cô cùng chửa có chồng,<br />

Để anh mua cốm, mua hồng sang chơi.<br />

Sang đến nơi, cô đã chồng rồi,<br />

Để cốm anh mốc, để hồng long tai.<br />

Ba đồng một mớ đàn ông,<br />

Đem về mà bỏ vào lồng cho kiến nó tha.<br />

Ba trăm một mụ đàn bà,<br />

Đem về mà trải chiếu hoa cho ngồi.<br />

35


Paris, Mai 2009<br />

Bạn vàng ơi hỡi bạn vàng<br />

Long, Lân, Qui, Phụng một đoàn tứ linh.<br />

Long : Rồng<br />

Lân : Kỳ lân<br />

Qui : Rùa<br />

Phụng : Phượng hoàng<br />

Tứ linh : Bốn con vật linh thiêng.<br />

Ngày xưa dùng chữ bạn vàng là ám chỉ<br />

người bạn quý hay bạn tâm giao của mình.<br />

Bạn bè là nghĩa tương tri<br />

Sao cho sau trước một bề mới nên<br />

Tương tri: sự hiểu biết lẫn nhau<br />

Trong đời sống, dù ít hay nhiều, người nào<br />

cũng có bạn bè. Bạn bè ảnh hưởng rất<br />

nhiều đến đời sống của mỗi người trong<br />

chúng ta. Có người nên là nhờ gặp bạn bè<br />

tốt, nhưng cũng có lắm người hư vì gặp<br />

bạn bè xấu : Gần mực thì đen, gần đèn thì<br />

sáng.<br />

Ngày xưa có cặp Bá Nha và Tử Kỳ là cặp<br />

bạn vàng thân thiết. Bá Nha là người đàn<br />

giỏi. Tử Kỳ là người biết thưởng thức tiếng<br />

đàn của bạn ; nghe tiếng đàn của Bá Nha,<br />

Tử Kỳ hiểu rõ được tâm trạng của bạn lúc<br />

đó vui buồn ra sao. Ngày Tử Kỳ mất, Bá<br />

Nha khóc lóc để tang và đập đàn trước mộ<br />

bạn, thề không chơi đàn nữa.<br />

(« Tự điển thành ngữ, tục ngữ ca dao Việt Nam », tác gỉa Việt Chương, NXB Đồng Nai)<br />

36


Histoire improvisée<br />

Voici <strong>un</strong>e histoire écrite à plusieurs mains le 11/09/2010, sans concertation, par <strong>un</strong> groupe<br />

MC72.<br />

Imagination déferlante des <strong>un</strong>s et des autres, chac<strong>un</strong> <strong>un</strong>e phrase, pour aboutir à ceci :<br />

Un homme et <strong>un</strong>e femme marchaient, main dans la main, au bord de la Seine, <strong>un</strong> soir de pleine l<strong>un</strong>e.<br />

Ils regardaient les étoiles et chantaient de bonheur.<br />

Il virent passer <strong>un</strong>e péniche avec des gens qui dansaient. Ils devaient fêter <strong>un</strong> anniversaire…<br />

Les yeux dans les yeux ils commencèrent <strong>un</strong> rock endiablé.<br />

Ils oublièrent tout ce qui les entourait et vivèrent pleinement leur bonheur dans l’instant présent. <strong>La</strong><br />

nuit leur appartenait et leur offrait <strong>un</strong> ciel étoilé pour éclairer leur romance.<br />

Suddenly, she turned and declared “My love I have a secret. If you need to know…”<br />

Pendant que la femme clignait ses paupières, l’homme se pencha vers elle et dit « ma chérie, j’ai en<strong>vie</strong><br />

de te rouler <strong>un</strong>e pelle »<br />

« Attends, attends chéri, écoute d’abord le secret que je vais te confier …. »<br />

« Respire, hume bien ce parfum de la nuit, ferme tes yeux et écoute ce secret… »<br />

Secret des dieux – secret des hommes – secretera bien qui secretera le dernier ….<br />

« Dernier ? Dernier de quoi ? Dernier de la classe ? Dernier film ? Dernier jour ? Der des ders ?<br />

Dernier de l’histoire ? Je devine ton secret …. »<br />

« Je suis <strong>un</strong>e femme au tympan <strong>un</strong>ique »<br />

« Peu importe.. Mais qu’<strong>est</strong> ce que tu veux dire ? … Tu m’écoutes encore ? »<br />

…Elle ne l’entendait pas, qu’<strong>est</strong>-ce qu’elle pouvait y faire ?<br />

Son tympan avait été retiré pour greffer son hymen !<br />

<strong>La</strong> morale de l’histoire <strong>est</strong> « Vierge ou sourde, il faut choisir » et « On ne peut être bon entendant et<br />

bonne <strong>vie</strong>rge » !<br />

(Avec les inspirations de : Kiki, Gigi, Mimi, Phiphi, Lêthi, Mado, Quany, Bobi et la participation<br />

exceptionnelle de G.M, anh Hải et. Tuấn)<br />

37


Cendrillon a maintenant 75 ans<br />

Après <strong>un</strong>e <strong>vie</strong> heureuse avec son prince charmant qui <strong>est</strong> maintenant décédé,<br />

elle passe ses journées sur son perron dans <strong>un</strong>e chaise berceuse, à observer le<br />

monde, avec son chat Bob sur ses genoux. Elle <strong>est</strong> heureuse.<br />

Par <strong>un</strong> bel après-midi, sans <strong>un</strong> nuage, apparait soudain sa marraine, la bonne<br />

fée.<br />

Cendrillon lui demande :<br />

- Chère marraine, après toutes ces années, que fais-tu ici ?<br />

- Cendrillon, depuis la dernière fois que je t'ai vue, tu as vécu <strong>un</strong>e <strong>vie</strong><br />

exemplaire. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour toi ? Un souhait que<br />

je pourrais exaucer ?<br />

Cendrillon <strong>est</strong> surprise, joyeuse et rouge de confusion.<br />

Apres y avoir réfléchi <strong>un</strong> peu, elle murmure :<br />

- J'aimerais être immensément riche.<br />

A l'instant même, sa chaise berceuse se change en or massif. Cendrillon <strong>est</strong><br />

abasourdie. Bob, son chat fidèle, sursaute et se refugie au bord du perron,<br />

tremblant de peur.<br />

Cendrillon s'écrie :<br />

- Oh ! Marraine ! Merci !<br />

- C'<strong>est</strong> la moindre des choses. Quel <strong>est</strong> ton deuxième souhait ?<br />

Cendrillon baisse la tête et examine son pauvre corps décharné et dit :<br />

- J'aimerais être belle et je<strong>un</strong>e à nouveau.<br />

Presque instantanément, elle retrouve sa beauté d'antan. Cendrillon ressent en<br />

elle des sentiments qu'elle n'a pas ressentis depuis longtemps : des élans<br />

oubliés, des ardeurs ...<br />

- Je peux t'exaucer <strong>un</strong> dernier souhait. Quel <strong>est</strong>-il ?<br />

Cendrillon regarde son pauvre chat apeuré et répond :<br />

- Je veux que tu transformes mon chat Bob en <strong>un</strong> beau et viril je<strong>un</strong>e homme.<br />

Comme par magie, Bob <strong>est</strong> transformé en <strong>un</strong> magnifique mâle, si beau que<br />

même les oiseaux ne peuvent s'empêcher d'arrêter de voler et de tomber à ses<br />

pieds.<br />

<strong>La</strong> bonne fée dit :<br />

- Félicitations Cendrillon. Amuse-toi bien dans ta nouvelle <strong>vie</strong>.<br />

Et en <strong>un</strong> éclair, elle <strong>est</strong> partie...<br />

Pendant quelques instants magiques, Bob et Cendrillon se regardent<br />

tendrement.<br />

Cendrillon <strong>est</strong> comme hypnotisée par le plus bel homme qu'elle n'ait jamais vu.<br />

Puis, Bob s'avance langoureusement vers elle, la prend dans ses bras musclés,<br />

lui souffle dans l'oreille <strong>un</strong> souffle tout chaud et lui murmure :<br />

- Là, tu regrettes de m'avoir fait opérer, n'<strong>est</strong>-ce pas ?<br />

38


Le train Corail partant de Paris sillonnait les<br />

plaines et les vallées de la Meurthe-et-<br />

Moselle, <strong>un</strong> jour de fin d’été 1975 ; je<br />

somnolais après <strong>un</strong> long <strong>voyage</strong> de plus de six<br />

mille kilomètres depuis la côte Est des Etats-<br />

Unis d’Amérique.<br />

C’était la première fois que je quittais mon<br />

cocon familial pour <strong>un</strong>e d<strong>est</strong>inée soi-disant<br />

finale : Nancy où je devais rejoindre mon<br />

grand-frère pour recommencer <strong>un</strong>e nouvelle<br />

<strong>vie</strong> d’étudiante en médecine en France.<br />

Les événements subis par la chute de Saigon<br />

aux mains des comm<strong>un</strong>istes nous ont amenés,<br />

mes parents, ma grand-mère, mes trois sœurs<br />

et moi à devoir quitter le Viêt-Nam en<br />

catastrophe. Nous étions finalement en <strong>vie</strong>, et<br />

nous devions tout recommencer dans <strong>un</strong> pays<br />

étranger.<br />

<strong>La</strong> France, j’en rêvais et les circonstances de<br />

la <strong>vie</strong> m’ont aidée à réaliser mon rêve. Je<br />

n’avais auc<strong>un</strong>e idée de la distance entre Paris<br />

et Nancy. J’étais trop fatiguée et trop<br />

somnolente pour entendre <strong>un</strong>e voix masculine<br />

provenant du haut-parleur annonçant chaque<br />

station d’arrêt du train. « Est-ce Nancy ? » me<br />

disais-je à chaque arrêt ; « Dois-je descendre<br />

ici ? ». Au bout de trois heures, le train<br />

s’arrêta à <strong>un</strong>e ville qui me semblait assez<br />

importante par rapport à toutes celles qu’on<br />

venait de traverser. Me fiant à ma seule<br />

intuition, je décidai de ramasser mes bagages<br />

et de descendre du train.<br />

Gare de Nancy : je cherchais en vain <strong>un</strong>e tête<br />

familière, celle de mon frère qui devait m’y<br />

attendre et qui effacerait toute mon angoisse<br />

d’être seule dans <strong>un</strong> lieu étranger. Soudain, au<br />

milieu de la foule des <strong>voyage</strong>urs, j’aperçus<br />

<strong>un</strong>e tête que j’ai déjà vue quelques fois dans la<br />

cour de mon lycée Marie-Curie à Saigon. Mon<br />

frère devait avoir <strong>un</strong> empêchement majeur et<br />

c’était lui, L. qui était là pour m’accueillir,<br />

pensais-je pour me rassurer. Me fiant de<br />

<strong>La</strong> <strong>vie</strong> <strong>est</strong> <strong>un</strong> <strong>voyage</strong><br />

M Đ<br />

nouveau à mon intuition, je suivis ce garçon<br />

sans vraiment le connaitre, pour aller<br />

rejoindre mon frère, même si à ce moment<br />

précis, résonnèrent dans ma tête les<br />

recommandations de ma mère : « Ma fille, ne<br />

suis jamais les étrangers ». Moment irréel,<br />

circonstance improbable, mais c’<strong>est</strong> ainsi que<br />

commença la deuxième partie de ma <strong>vie</strong>. Finie<br />

l’insouciance de ma je<strong>un</strong>esse au sein de ma<br />

famille, me voilà dans <strong>un</strong>e ville inconnue avec<br />

<strong>un</strong> avenir que je n’osais même pas imaginer.<br />

Depuis ces dernières trente cinq années, j’ai<br />

parcouru des « miles » et des kilomètres et<br />

toutes mes belles histoires d’amour et d’amitié<br />

ont <strong>un</strong> rapport avec les trains et les aéroports.<br />

Aéroport Tân Sơn Nhất à Saigon, <strong>un</strong> jour<br />

d’Avril juste avant la saison des moussons.<br />

Une chaleur moite et étouffante me jetait dans<br />

<strong>un</strong> monde totalement différent de celui dans<br />

lequel je vivais depuis trente ans. Je tirais ma<br />

grosse valise remplie de médicaments et de<br />

jouets d’enfants que je pensais distribuer à<br />

quelques orphelinats lors de mon court séjour<br />

à Saigon, comptant sur mes nombreuses<br />

connaissances au Viêt-Nam pour m’y amener.<br />

V était là parmi la foule de gens qui<br />

attendaient leurs proches derrière la baie<br />

vitrée de l’aéroport. Trente années nous ont<br />

séparés depuis notre première année à la<br />

faculté de médecine et dentaire à Saigon. Il<br />

était assis juste derrière moi dans le grand<br />

amphithéâtre, où nous avions l’habitude de<br />

conserver immuablement notre place comme<br />

lors de nos années de lycées, habités sans<br />

doute par <strong>un</strong> besoin d’être entourés par des<br />

visages familiers car l’amphi paraissait<br />

immense pour de je<strong>un</strong>es bacheliers. Quelques<br />

mails échangés et voilà l’amitié tissée de<br />

nouveau. On aurait dit que la maturité nous<br />

avait rapprochés plus aisément alors qu’à<br />

l’époque de notre je<strong>un</strong>esse, on échangeait<br />

juste quelques regards, quelques sourires et<br />

chac<strong>un</strong> r<strong>est</strong>ait timidement dans son coin. V.<br />

39


était là, à m’attendre avec <strong>un</strong> bouquet de<br />

fleurs multicolores, les couleurs de l’amitié.<br />

Emotion et plaisir car je ne m’attendais pas à<br />

<strong>un</strong> accueil si touchant. V. m’emmena sur sa<br />

moto me faisant visiter tous les coins de<br />

Saigon que j’avais connus et que je voulais<br />

revoir. Sur le quai Bach-Dang où tombait la<br />

fraicheur du soir, de je<strong>un</strong>es gens filaient à<br />

toute vitesse sur leur scooter, les cheveux dans<br />

le vent, évoquant nos balades, jadis, les<br />

samedis soirs, sensation de liberté et de<br />

légèreté de nos vingt ans.<br />

<strong>La</strong> gare de l’Est, crée par le baron<br />

Haussmann dans le 10è arrondissement de<br />

Paris et construite par l’architecte François<br />

Duquesney, a été rénovée lors de l’arrivée du<br />

TGV, train à grande vitesse, raccourcissant la<br />

durée du trajet Nancy-Paris. Une heure trente<br />

pour écouter de la musique sur mon MP3, de<br />

rêvasser, ou d’admirer le paysage changeant<br />

de la campagne française, tantôt d’<strong>un</strong> vert<br />

tendre des champs de je<strong>un</strong>es pousses de blé,<br />

tantôt brumeuse parsemée de bois et forêts<br />

aux couleurs rouge et or, tantôt recouverte<br />

d’<strong>un</strong> manteau blanc givré au gré de mes<br />

<strong>voyage</strong>s et selon les saisons. T. était là, <strong>un</strong>e<br />

rose couleur fuchsia (ma couleur préférée)<br />

dans la main ; je l’ai aperçu de loin, parmi la<br />

foule de gens pressés. Grand, mince, sourire<br />

charmeur et attitude protectrice comme celle<br />

d’<strong>un</strong> grand-frère. J’écoutais en boucle ses<br />

chansons qu’il a enregistrées pour moi, des<br />

chansons d’amour triste avec sa voix chaude<br />

et enveloppante.<br />

HL, CM, MH, TT, mes copines, étaient là<br />

aussi ; parfois elles m’attendaient sur le quai,<br />

rendez-vous improvisés à la dernière minute,<br />

ne serait-ce que pour <strong>un</strong> court instant passé<br />

ensemble. J’aime la compagnie des femmes<br />

avec qui je partage des moments de<br />

spontanéité et d’espièglerie. J’aime le sourire<br />

de GM, mon professeur d’anglais au lycée qui<br />

n’hésite pas à faire <strong>un</strong> saut jusqu’à la gare<br />

pour me voir. J’aime la suivre du regard à<br />

travers la vitre et voir sa main s’agiter pour<br />

me dire au revoir jusqu’au premier virage du<br />

train.<br />

Washington Dulles Airport : ce printemps<br />

là, je ne remarquais même pas les jolis<br />

cerisiers en fleurs, car l’âme en peine, j’ai pris<br />

l’avion pour être près de ma mère gravement<br />

malade. Une hôtesse de l’air compatissante,<br />

s’étant aperçue de mon état, m’a invitée à<br />

venir m’asseoir en première classe où je me<br />

suis retrouvée seule dans <strong>un</strong>e rangée vide. Je<br />

me suis mise à pleurer à chaudes larmes<br />

durant tout le vol, pensant à ma mère, à sa<br />

douleur physique due à sa maladie, à tout ce<br />

qu’elle avait fait pour nous durant toute sa <strong>vie</strong><br />

et surtout, je savais pertinemment que ce<br />

serait la dernière fois que la reverrais.<br />

H. m’attendait dans le hall de l’aéroport ; à<br />

l’intant même où je l’aperçus, toujours ce<br />

même visage si doux et ce même regard si<br />

tendre, je revis alors nos moments jadis passés<br />

ensemble, au temps où nous étions à<br />

l’<strong>un</strong>iversité à Saigon. Au Starbucks Coffee, je<br />

buvais du café américain dans <strong>un</strong> gobelet en<br />

plastique et à la paille, H buvait mes paroles,<br />

les yeux parfois embués de tristesse. Nos<br />

rêves de je<strong>un</strong>esse brisés par le d<strong>est</strong>in et nous<br />

savons bien que rien n’<strong>est</strong> possible sans la<br />

volonté de Dieu. Nil sine numini.<br />

D<strong>est</strong>in ou Providence ? Il parait que tout a été<br />

tracé d’avance. <strong>La</strong> <strong>vie</strong> <strong>est</strong> comme <strong>un</strong>e<br />

autoroute. Parfois on trace son chemin, on se<br />

dit qu’on se donne les moyens pour arriver à<br />

d<strong>est</strong>ination, mais parfois, <strong>un</strong> événement<br />

majeur sur<strong>vie</strong>nt, et notre route <strong>est</strong> déviée vers<br />

des itinéraires différents.<br />

Le bonheur n’<strong>est</strong> pas <strong>un</strong>e d<strong>est</strong>ination. Ce sont<br />

des petits moments agréables partagés avec<br />

ceux qu’on aime qui nous rendent heureux,<br />

tout comme celui de savoir que quelqu’<strong>un</strong><br />

nous attend sur le quai d’<strong>un</strong>e gare ou dans le<br />

hall d’<strong>un</strong> aéroport.<br />

M Đ<br />

40


Leçons du TAO Petits exercices de sagesse chinoise<br />

Le tao ? Il a été traduit par « voie », « courant de la <strong>vie</strong> », « doctrine ». Mais ce « principe premier qui<br />

embrasse toutes choses et engendre tous les phénomènes », selon le Dictionnaire de la sagesse<br />

orientale, r<strong>est</strong>e impossible à définir. On ne connait de lui que ce qu’en ont dit les grands sages de<br />

l’Antiquité chinoise, les plus connus étant Confucius, <strong>La</strong>o Tseu, Tchouang Tseu. Contrairement à ce<br />

que l’on croit souvent, le tao n’<strong>est</strong> pas la propriété exclusive du taoïsme, il appartient à la pensée<br />

chinoise dans son ensemble.<br />

Et si connaitre les principes du tao nous permettait de favoriser l’équilibre et la fluidité dans nos <strong>vie</strong>s ?<br />

Plus de vitalité, plus de justesse, plus de santé…Telles sont les promesses taoïstes.<br />

« Un <strong>voyage</strong> de mille lieues commence par <strong>un</strong> seul pas » a dit <strong>La</strong>o Tseu.<br />

Et si vous essayez de vous imprégner de cette sagesse par ces quelques leçons?<br />

Vous pouvez les lire dans les moments de doute ou de découragement puis tenter d’appliquer les<br />

sugg<strong>est</strong>ions qui figurent dans les encadrés « A cultiver » et « A éviter ». Les phrases à méditer et les<br />

sugg<strong>est</strong>ions sur les attitudes à favoriser vous inspireront sûrement pour sortir de la crise.<br />

Extrait de Psychologies magazine.<br />

41


changer.<br />

Concept 1 : Je me conforme à la « volonté du ciel » et j’accepte ce que je ne peux<br />

Les Chinois ne connaissent pas de Dieu créateur. Le principe supérieur <strong>est</strong> représenté par le Ciel, qui<br />

représente l’élan créatif ; sa contrepartie <strong>est</strong> la Terre, symbole de réceptivité. Entre les deux se trouve<br />

l’homme, pivot entre ciel et terre. <strong>La</strong> relation entre homme-Ciel <strong>est</strong> <strong>un</strong> va-et-<strong>vie</strong>nt constant de bas en<br />

haut et de haut en bas : l’homme s’adresse au Ciel en exécutant des rites et le Ciel lui répond. Pour que<br />

tout fonctionne harmonieusement, il faut savoir distinguer ce qui <strong>est</strong> du ressort de l’homme et que<br />

nous appelons le libre-arbitre et ce qui relève de la volonté du Ciel, c’<strong>est</strong>-à-dire le d<strong>est</strong>in.<br />

A cultiver :<br />

*Mon d<strong>est</strong>in <strong>est</strong> fixé à la naissance, et ma<br />

mission consiste à l’utiliser au mieux.<br />

*J’essaie de m’interroger : Suis-je sûr d’avoir<br />

fait tout ce qu’il était en mon pouvoir de faire ?<br />

*J’accepte mon <strong>vie</strong>illissement avec sérénité.<br />

Ce qui ne m’empêche pas de mettre tout en<br />

œuvre pour en freiner le processus.<br />

A éviter :<br />

*Je ne me mets pas en tête de changer les<br />

autres. Le seul que je peux et que je doischanger,<br />

c’<strong>est</strong> moi.<br />

*Ma généalogie fait partie de mon d<strong>est</strong>in.<br />

Pourquoi alors m’en prendre à ma famille ?<br />

*Je ne cache pas mon âge. Parce que c’<strong>est</strong><br />

inutile, et aussi parce que je sais en apprécier<br />

les aspects positifs.<br />

concept 2 : Tout change tout le temps : Je ne peux donc rien tenir pour acquis.<br />

Le changement <strong>est</strong> l’essence même de la <strong>vie</strong>. Rien n’<strong>est</strong> fixe, tout bouge et se transforme<br />

continuellement, dans nos <strong>vie</strong>s personnelles comme dans l’<strong>un</strong>ivers tout entier. Savoir que tout<br />

change tout le temps évite de se laisser surprendre ou déstabiliser par les événements.<br />

<strong>La</strong> seule chose qui ne changera jamais, c’<strong>est</strong> que tout <strong>est</strong> toujours en train de changer : Le Yi<br />

King<br />

A cultiver :<br />

*Je relativise ce qui m’arrive, car tout peut<br />

basculer d’<strong>un</strong> moment à l’autre.<br />

*Je mets toute mon attention dans mes<br />

relations avec les autres, sachant qu’elles<br />

sont en perpétuelle évolution.<br />

A éviter :<br />

*Je ne dis plus je suis « comme ça » ou<br />

« c’<strong>est</strong> comme ça », car au moment même<br />

où je finis ma phrase, ce n’<strong>est</strong> déjà plus<br />

comme ça.<br />

*Je ne me fais plus aveugler par <strong>un</strong>e<br />

passion amoureuse. Je la <strong>vie</strong> pleinement,<br />

sachant qu’elle <strong>est</strong> d<strong>est</strong>inée à se<br />

transformer.<br />

42


Concept 3 : Je cultive la « Zen attitude » : Je r<strong>est</strong>e calme et centré en toutes circonstances.<br />

Le bouddhisme ou le taoïsme considèrent que le monde tel que nous le voyons <strong>est</strong> <strong>un</strong>e illusion, la<br />

seule réalité étant la vacuité (pour les bouddhistes) et le vide (pour les taoïstes). Tous deux prêchent le<br />

détachement et la non-avidité. Tous deux donnent <strong>un</strong>e grande importance à l’introspection, à la <strong>vie</strong><br />

contemplative et à la méditation. A leur exemple, il faut apprendre à tourner son regard vers l’intérieur<br />

et à r<strong>est</strong>er maître de soi quoi qu’il arrive.<br />

A cultiver :<br />

*Je sais que ma perception des choses <strong>est</strong><br />

souvent erronée, et je ne lui donne pas souvent<br />

<strong>un</strong>e importance excessive.<br />

*Je me sou<strong>vie</strong>ns que la <strong>vie</strong> suit la loi de<br />

l’alternance : bonheur et malheur, maladie et<br />

santé, frustration et satisfaction, rien n’<strong>est</strong><br />

jamais définitif.<br />

attendre.<br />

A éviter :<br />

*Je ne me fais pas contaminer par l’agitation<br />

des autres. Quand on me met la pression, je<br />

r<strong>est</strong>e courtois et imperturbable.<br />

*Je ne crains pas la solitude mais au contraire<br />

la recherche, car c’<strong>est</strong> le seul moyen pour me<br />

connaitre moi-même.<br />

Concept 4 : Chaque chose arrive à son temps : je cultive la patience, l’art de savoir<br />

Lorsqu’on a accompli tout ce qui était en son pouvoir pour mener à bien <strong>un</strong> projet, la seule chose qu’il<br />

r<strong>est</strong>e à faire <strong>est</strong> d’attendre patiemment que la situation mûrisse. Les paysans de la Chine ancienne<br />

savaient que le ciel finirait par leur envoyer la pluie, mais ils ne savaient pas quand : <strong>un</strong>e fois terminée<br />

les semailles, ils rentraient chez eux et se reposaient. Comme eux, il faut apprendre à attendre, à se<br />

détendre. « En cherchant à hâter les choses, on manque le but. Et la poursuite des petits avantages fait<br />

avorter les grandes entreprises » (Confucius).<br />

A cultiver :<br />

*Quand les choses traînent, j’en déduis que le<br />

tao m’invite à aller plus doucement.<br />

*Je donne du temps au temps, et profite de<br />

l’attente pour mettre de l’ordre dans ma <strong>vie</strong> et<br />

régler les affaires en suspens.<br />

A éviter :<br />

*Si <strong>un</strong>e chose à laquelle je tiens ardemment <strong>est</strong><br />

différée, je ne me fais pas prendre par<br />

l’anxiété. Je me concentre sur autre chose.<br />

*Je ne me laisse pas prendre par l’accélération<br />

généralisée. Les autres courent ? Je vais<br />

ralentir.<br />

43


Concept 5 : Je m’habitue à penser en termes de Yin et de Yang.<br />

L’énergie en soi <strong>est</strong> formée de deux aspects : Le Yin symbolise l’obscurité, le froid, le faible, le<br />

souple, l’intériorité, donc le principe féminin. Le Yang évoque la lumière, la chaleur, la grandeur, la<br />

rigidité, l’extériorité, donc le principe masculin. Que nous soyons homme ou femme, tous deux sont<br />

présents en nous. Lorsque nous nous exprimons haut et fort, nous activons le Yang ; lorsque nous<br />

écoutons et réfléchissons, nous laissons la place au Yin.<br />

A cultiver :<br />

*En cas de conflit, j’écoute les arguments de<br />

mon adversaire (Yin) avant de découvrir mes<br />

cartes et passer à l’action (Yang).<br />

*En face d’<strong>un</strong> dilemme, je réfléchis avec<br />

pondération (Yin). Mais <strong>un</strong>e fois que j’ai<br />

tranché, je me tiens à ma décision (Yang).<br />

adapter.<br />

A éviter :<br />

*Je ne confonds pas autorité et arrogance<br />

(excès de Yang) ; être sûr de moi n’implique<br />

nullement d’écraser qui que ce soit.<br />

*Ne pas écouter ma fatigue dénote <strong>un</strong> excès de<br />

Yang. Mieux vaut m’arrêter et reprendre ma<br />

tâche à tête reposée.<br />

Concept 6 : Avant de combattre les événements, j’essaie d’abord de m’y<br />

Pour comprendre le fonctionnement du Yin et du Yang, il suffit de penser à celui de la bicyclette : je<br />

pousse sur <strong>un</strong>e pédale (Yang) et relâche l’autre (Yin) et c’<strong>est</strong> grâce à ces deux mouvements opposés<br />

que je peux avancer. Toute forme de <strong>vie</strong> implique les deux principes, chac<strong>un</strong> n’existe qu’en fonction<br />

de l’autre et chac<strong>un</strong> <strong>est</strong> voué à se transformer en son contraire. Parfois il nous suffirait de suivre <strong>un</strong>e<br />

rivière pour que tout aille pour le mieux et défier les tempêtes et ramer à contre-courant peut parfois<br />

devenir nécessaire, mais en faire <strong>un</strong>e règle n’aboutit qu’à l’épuisement.<br />

A cultiver :<br />

*Si quelqu’<strong>un</strong> m’agresse, je n’entre pas dans<br />

son jeu. Je r<strong>est</strong>e serein et maître de moi, et<br />

attends qu’il récupère son calme.<br />

*Dans <strong>un</strong>e discussion, je préfère convaincre<br />

par la douceur plutôt que m’imposer par la<br />

force.<br />

A éviter :<br />

*Je n’humilie jamais mon adversaire, sachant<br />

qu’à la première occasion il me le fera payer.<br />

*Je ne m’entête pas face aux difficultés. Je fais<br />

le dos rond et attends que la situation évolue<br />

d’elle-même.<br />

44


Concept 7 : Je choisis mes amis avec le plus grand discernement.<br />

Tout comme l’amour, l’amitié ne va pas de soi et mérite les plus grands égards. Confucius se s’intéressait<br />

guère au premier, mais beaucoup à la seconde. Sa première recommandation concerne les critères de<br />

choix : si les valeurs de l’autre sont trop différentes des miennes, il ne pourra jamais y avoir de véritables<br />

échanges. Vient ensuite l’honnêteté : il faut toujours dire ce que l’on pense, même si ce n’<strong>est</strong> pas plaisant.<br />

<strong>La</strong> loyauté <strong>est</strong> <strong>un</strong> autre ingrédient fondamental : on se doit d’être fidèle à ses amis en toutes circonstances<br />

et de ne pas déroger à ses engagements.<br />

A cultiver :<br />

*Je suis sincère avec mes amis et n’hésite pas à<br />

les mettre en garde lorsque je pense qu’ils se<br />

trompent.<br />

*Je me montre tel que je suis. Les masques n’ont<br />

pas de place en amitié.<br />

A éviter :<br />

*Je ne choisis pas mes amis pour les avantages<br />

que je pourrais en retirer : l’amitié n’a rien à voir<br />

avec l’opport<strong>un</strong>isme.<br />

*Je me méfie des solutions de facilité : le<br />

voisinage n’<strong>est</strong> pas <strong>un</strong> critère suffisant, seules<br />

comptent les réelles affinités.<br />

Concept 8 : je limite mes exigences et je sais me contenter de ce que j’ai.<br />

Le bambou représente la limitation, symbolisée par les nœuds de sa tige. Tout comme les bouddhistes, les<br />

grands sages taoïstes ne cessent de nous mettre en garde contre l’attachement excessif aux biens<br />

matériels. Le problème n’<strong>est</strong> pas l’argent lui-même, mais la dépendance qu’il tend à créer : plus on en a,<br />

plus on voudrait en avoir. S’efforcer de limiter son avidité <strong>est</strong> essentielle, car celle-ci éloigne de soi et fait<br />

oublier le tao. « Pas de plus grand malheur que d’être insatiable. Pas de pire fléau que l’esprit de<br />

convoitise. Qui sait se borner aura toujours assez » : <strong>La</strong>o Tseu.<br />

A cultiver :<br />

*Je considère que l’argent <strong>est</strong> <strong>un</strong> outil : rien de<br />

plus, rien de moins.<br />

*Je traite « les choses en choses » au lieu de me<br />

« traiter en choses par les choses ». Je ne suis ni<br />

esclave de ma voiture, ni de mon téléphone<br />

portable, ni de rien.<br />

A éviter :<br />

*Je ne m’identifie pas à mon compte en banque :<br />

je vaux bien plus que ça !<br />

*Je cesse de me comparer à ceux qui ont plus<br />

que moi, j’essaie de me comparer à ceux qui ont<br />

moins.<br />

45


Trompe l'œil<br />

Oh <strong>vie</strong>ns, que tes doigts doués font tromper l'œil<br />

Et que tes soins galants trompent mon orgueil<br />

Remplis ma <strong>vie</strong> déjà déçue de mensonges<br />

D' illusions où réalité tourne en beaux songes<br />

Pour qu'<strong>un</strong> instant j'oublie cette pauvre existence<br />

Et cesse de gémir dans cette cruelle pénitence<br />

Même si ton art <strong>est</strong> vaguement faire semblant<br />

Je l'admire avidement en caresses tremblantes<br />

Vas-y, que ton imagination courre les distances<br />

Que je sois l'héroïne de ton chef-d’œuvre immense<br />

Regarde, ma <strong>vie</strong> si blême dans ce gris et noir<br />

Dénuée de couleurs pour nourrir l'espoir<br />

J'ai besoin du bleu pour revivre, s'il-te-plait<br />

Et aussi du rose puisque romance me plait<br />

Tiens, plein de ja<strong>un</strong>e pour la joie qui brille<br />

N'oublie pas le rouge comme passion se gaspille<br />

Un peu de violet pour <strong>un</strong> moment romantique<br />

Du vert pour compléter ton tableau magnifique...<br />

Oui, enlève cette solitude qui tache mes jours<br />

Et ajoute à mes nuits... tes meilleures touches... d'amour...<br />

Tuyết Ngọc<br />

Oui, ton trompe l'œil de mes doigts sera née<br />

Et ton orgueil de mes soins se sentira caressé<br />

Nul mensonge survivra au brillant soleil<br />

Car les beaux songes peupleront ton sommeil<br />

Ton existence sera, plus qu'<strong>un</strong> instant, très belle<br />

Alors ta pénitence ne semblera-t-elle plus réelle<br />

Mon art fera semblant mais nullement mon âme<br />

Pour les caresses tremblantes d'<strong>un</strong>e jolie femme<br />

C'<strong>est</strong> quoi les distances, quand mon imagination<br />

Dans mon chef-d’œuvre te fera héroïne sans fiction<br />

Le gris et noir s'écouleront de ta <strong>vie</strong>, tu vois<br />

Pour que l'espoir te nourrisse de couleurs cette fois<br />

Il re<strong>vie</strong>ndra, s'il-te-plait, te couvrir du bleu<br />

Et ma rose te couvrira d'<strong>un</strong>e romance digne des cieux<br />

Autant que la joie brillera ton cœur de fleurs ja<strong>un</strong>es<br />

Et tes lèvres rouges de passion s'offrant à mes paumes<br />

Tes moments romantiques dès lors teintés de violet<br />

Mon tableau magnifique sera Toi dans <strong>un</strong> vert voilé<br />

Mon art enlèvera pour toujours tes lasses solitudes<br />

Et mes meilleurs touches d'amour à tes nuits, seront...multiples ....<br />

Minh Đạo<br />

46


Appelez-moi par mes vrais noms (Photo Gigi, Huê 2010)<br />

Dans ta pensée où tout <strong>est</strong> beau,<br />

Que rien ne tombe ou ne recule.<br />

Fais de ton amour ton flambeau.<br />

On s'éclaire de ce qui brûle.<br />

Victor Hugo (Il fait froid)<br />

47


Que dire, que partager après tant<br />

d’années, alors que nous sommes<br />

à l’automne de notre <strong>vie</strong> ?<br />

Encore des souvenirs de nos<br />

années ensemble au lycée Marie<br />

Curie ou de notre pays natal ?<br />

Mais ils sont déjà si bien<br />

partagés par d’autres. Quoi alors<br />

?<br />

Ma <strong>vie</strong> au Vietnam, mes années<br />

au lycée Marie Curie, toutes les<br />

expériences et tous les gens<br />

faisant partie de mon passé ont<br />

contribué de manière importante<br />

à mon évolution et ma <strong>vie</strong><br />

d’aujourd’hui. Pour cela, je suis<br />

profondément reconnaissante à<br />

vous tous et je vous garde dans<br />

mon cœur et mes pensées<br />

bienveillantes pour toujours.<br />

Pour cela, je voudrais vous offrir<br />

<strong>un</strong> poème de Thầy Thích Nhất<br />

Hạnh, <strong>un</strong> poème qui m’a guidée<br />

dans mon <strong>voyage</strong> intérieur et me<br />

guide de près dans la <strong>vie</strong><br />

quotidienne.<br />

Rosalie Thu Thủy<br />

Appelez-moi par mes vrais noms<br />

par Thầy Thích Nhất Hạnh<br />

Ne dites pas, je serai parti demain,<br />

car je ne cesse de naître, aujourd’hui encore.<br />

Regardez en profondeur : je nais à chaque seconde<br />

bourgeon sur <strong>un</strong>e branche printanière,<br />

oisillon aux ailes encore fragiles,<br />

apprenant à chanter dans mon nouveau nid,<br />

chenille au cœur d’<strong>un</strong>e fleur ;<br />

bijou caché dans <strong>un</strong>e pierre.<br />

Je ne cesse de naître, pour rire et pour pleurer ;<br />

pour craindre et pour espérer :<br />

Mon cœur <strong>est</strong> rythmé par la naissance et<br />

la mort de tout ce qui <strong>est</strong> vivant.<br />

Je suis l’éphémère se métamorphosant sur l’eau de la rivière,<br />

et je suis l’oiseau qui, au printemps, naît juste à temps<br />

pour manger l’éphémère.<br />

Je suis la grenouille nageant heureuse dans la mare claire,<br />

Et je suis l’orvet approchant en silence pour se nourrir de la grenouille.<br />

Je suis l’enfant d’Ouganda, décharné, squelettique,<br />

aux jambes pareilles à des bambous fragiles,<br />

et je suis le marchand d’armes vendant des armes meurtrières à l’Ouganda.<br />

Je suis la fillette de douze ans, réfugiée sur <strong>un</strong>e frêle embarcation,<br />

Se jetant à l’eau pour avoir été violée par <strong>un</strong> pirate,<br />

et je suis le pirate, au cœur incapable encore de voir et d’aimer :<br />

Je suis <strong>un</strong> membre du Politburo,<br />

et je suis l’homme qui doit acquitter sa "dette de sang " envers mon peuple,<br />

mourant lentement aux travaux forcés.<br />

Ma joie <strong>est</strong> comme le printemps, chaude,<br />

au point d’épanouir des fleurs en tout mode de <strong>vie</strong>.<br />

Ma peine forme <strong>un</strong>e rivière de larmes, débordante,<br />

au point d’emplir les quatre océans.<br />

S’il vous plaît, appelez-moi par mes vrais noms,<br />

Que j’entende ensemble mes cris et mes rires,<br />

Que je voie ma joie mais aussi ma peine.<br />

Appelez-moi, s’il vous plaît, par mes vrais noms,<br />

Que je m’éveille,<br />

et ouvre pour toujours la porte de mon cœur,<br />

la porte de la compassion.<br />

48


Những ngày tết trôi qua<br />

thật chậm.<br />

Mồng một …<br />

Mồng hai …<br />

Mồng ba …<br />

Mồng bốn …<br />

Mồng năm …<br />

Eo ơi …… Biết bao giờ mới đến mồng<br />

bảy.<br />

Mồng một còn chịu được vì bận rộn với<br />

những nghi lễ, sinh hoạt ngày tết trong<br />

gia đình.<br />

Mồng hai cũng còn chịu được vì gặp gỡ<br />

bạn bè để chúc tết nhau.<br />

Mồng ba sáng sớm cúng đưa ông bà đi<br />

và đưa ông Táo về trời thì coi như đã hết<br />

tết. Mồng bốn, mồng năm là thê thảm<br />

nhất. Người ta nói: “Mồng năm, mười<br />

bốn, hăm ba, có đi thăm mẹ thăm cha<br />

cũng đừng”. Vậy thì chắc chắn người ta<br />

không lên đường vào ngày mồng năm<br />

rồi, lại càng cử đi xa.<br />

Và kể từ mồng sáu là tôi bắt đầu chờ đợi<br />

tiếng chuông …<br />

Kể từ ngày quen <strong>La</strong>ng, tôi không còn<br />

thích ăn tết nữa.<br />

Những ngày trước tết là những ngày đau<br />

khổ của tôi, chứ không còn là những<br />

ngày đầy nhộn nhịp phụ mẹ tôi làm kiệu,<br />

làm mứt và nôn nao may sắm quần áo<br />

mới. Ba ngày tết và những ngày sau đó<br />

là khoảng thời gian dài diệu vợi mà tôi<br />

Mùa Xuân Yêu Em<br />

Hà Bạch Trúc<br />

phải âm thầm chịu đựng. Năm nào cũng<br />

thế, <strong>La</strong>ng về ăn tết với gia đình từ ngày<br />

hăm tám tết đến mồng bảy mới vô lại<br />

Sàigòn.<br />

Nhà <strong>La</strong>ng ở cách thành phố của tôi mấy<br />

trăm cây số, <strong>La</strong>ng vào Sàigòn trọ học,<br />

cũng như trăm ngàn sinh viên trọ học<br />

khác mà đến bây giờ tôi mới biết.<br />

Nhỏ em tôi rất tinh, nó biết hết về mối<br />

tình của tôi với “người phương xa” cho<br />

nên những lúc thấy tôi thơ thẩn đi ra đi<br />

vào hay thẫn thờ ngồi nhìn ra cổng hoặc<br />

suốt ngày nằm dài trên giường, hết đọc<br />

sách lại thở dài, hết lăn qua lăn lại mắt<br />

thì dán lên trần nhà, nó bực lắm.<br />

Nó chọc tôi: “Lắng nghe cây lặng bên<br />

thềm” hả? Người ta tới bấm chuông thì<br />

biết liền, chứ hơi đâu mà nằm im lắng<br />

nghe như vậy! Ai biểu người ở gần<br />

không thương, lại đi thương người<br />

phương xa, cho cái cổ càng ngày càng<br />

dài!<br />

Những ngày xuân trôi qua mà tôi nào có<br />

thưởng thức được gì đâu, tôi rạc người<br />

trong nỗi chờ mong. Mấy hôm trước tết<br />

đáng lẽ phải náo nức chờ mong tết đến<br />

thì tôi đã bắt đầu buồn cho sự chia tay<br />

sắp tới. Hạnh phúc của tôi vì thế không<br />

bao giờ trọn vẹn.<br />

Nhiều lúc tôi tự nghĩ: “Sao cái gì mình<br />

cũng ngược với người ta hết, người ta thì<br />

chờ mong tết đến còn mình thì mong<br />

chờ cho tết mau qua”.<br />

49


Tiền lì xì tôi cũng được nhận trước tết,<br />

những lời chúc xuân tôi cũng nhận trước<br />

lúc <strong>La</strong>ng lên đường. Tờ giấy bạc mới<br />

tinh nằm trong phong bì, kèm theo bài<br />

thơ nhỏ tôi không nhớ của ai, nét chữ<br />

của <strong>La</strong>ng nắn nót chép trên thiệp thay<br />

cho lời chúc tết:<br />

Đầu một ngày vội chi em thong thả,<br />

Nhận dùm anh lòng nhỏ với chim<br />

khuyên.<br />

Bước ngập ngừng từ những bước đầu<br />

tiên,<br />

Năm sẽ ngỡ em vô cùng thương mến.<br />

Rồi <strong>La</strong>ng bỏ tôi ở lại thành phố một<br />

mình.<br />

Hơn một tuần dài như một thế kỷ. Suốt<br />

thế kỷ đó, tôi mất hết ý niệm không gian<br />

và thời gian. Tôi nằm im nín thở, trí óc<br />

tôi đình trệ, chữ nghĩa tôi nuốt không vô,<br />

mọi chuyện tôi gác lại một bên, tôi sống<br />

trong trạng thái không vui không buồn<br />

không suy nghĩ. Tôi ngủ vùi trong nỗi<br />

chờ mong héo hắt, tựa như những củ hoa<br />

tulip ngủ vùi suốt mùa đông trong lòng<br />

đất lạnh, chôn dưới lớp tuyết trắng, chờ<br />

tia nắng ấm mùa xuân đến đánh thức để<br />

những chồi hoa xanh nõn giật mình chổi<br />

dậy trổ hoa khoe sắc rực rỡ muôn màu.<br />

Rồi một ngày, thường từ mồng bảy đến<br />

mồng chín, vào giữa buổi trưa nắng<br />

vàng oi ả, có tiếng chuông reo làm tôi<br />

giật mình… <strong>La</strong>ng đến đánh thức tôi dậy,<br />

đưa tôi ra khỏi giấc ngủ mùa đông, cho<br />

tôi bàn tay âu yếm, ánh mắt nồng nàn và<br />

món quà xứ Thượng.<br />

Hai đứa lang thang khắp các nẻo đường<br />

Sàigòn, Chợ lớn. Những vòng bánh xe<br />

quay tròn đưa hai đứa đi ciné, đi chơi<br />

“weekend Cholon” đạp xe qua những<br />

ngõ ngách ngoằn ngèo của những khu<br />

phố tàu tấp nập xe mì, xe hủ tíu. <strong>La</strong>ng<br />

dẫn tôi đến nhà học trò ăn cơm, không<br />

quên dặn tôi: “Nhớ nói cám ơn”, bởi vì<br />

biết tôi ít nói mà lại không khéo nói.<br />

<strong>La</strong>ng mua một lúc hai cây kem, bắt tôi<br />

cầm cả hai ăn cùng một lúc “để người ta<br />

biết cô bé thích ăn kem, và chỉ khi ăn<br />

kem là mắt sáng nhất”.<br />

Khi <strong>La</strong>ng đàn và hát tặng tôi bài Nụ hôn<br />

đầu, trong tôi mùa xuân như bất tận<br />

Lần đầu ta ghé môi hôn,<br />

Những con ve nhỏ hết hồn kêu vang.<br />

Trời xanh cỏ biếc trưa vàng,<br />

Nghìn cây phượng vĩ huy hoàng trổ<br />

bông.<br />

( thơ Trần Dạ Từ)<br />

Nếu ngày xưa tôi thích Verlaine, Edgar<br />

Allan Poe, Emily Dickinson, thì bây giờ<br />

tôi yêu Trần Dạ Từ, Từ Kế Tường, Ðỗ<br />

Qúy Toàn, Hoàng Anh Tuấn. <strong>La</strong>ng kể<br />

tôi nghe chuyện Cô bé tuyệt vời của<br />

Hoàng Anh Tuấn và tôi hiểu vì sao <strong>La</strong>ng<br />

gọi tôi là cô bé.<br />

Lần đầu nghe <strong>La</strong>ng hát Mùa xuân yêu<br />

em tôi thấy sao giống hai đứa quá, giống<br />

những lúc hai đứa ngồi suốt ngày bên<br />

nhau mà có nói với nhau được bao điều.<br />

Anh yêu em vì em vì em biết nói<br />

Đã biết thưa: Thưa anh<br />

Em còn biết gọi.<br />

Sáng trời mưa khiến cho anh nhớ em<br />

Bây giờ nắng<br />

Anh nhớ em nhiều.<br />

Ngồi xuống đây nghe chim là chim đang<br />

hót<br />

Ðông cỏ như bàn tay<br />

Trời trong mắt say.<br />

Ta ngó nhau ôi còn biết nói gì<br />

Hai đứa ngồi ngồi đó<br />

Như hai hòn bi.<br />

(Thơ Ðỗ Qúy Toàn, nhạc Phạm Duy)<br />

50


Tôi cảm động rưng rưng, tôi nghĩ <strong>La</strong>ng<br />

thật sự yêu tôi và chắc phải yêu nhiều<br />

lắm, bởi có lý do gì đặc biệt để <strong>La</strong>ng yêu<br />

tôi đâu.<br />

Có điều gì đó nhẹ nhàng quá đỗi xâm<br />

chiếm cả hồn tôi buổi sáng buổi trưa<br />

buổi chiều buổi tối, ngày mưa ngày nắng<br />

lúc nào không hay. Lần đầu tiên tôi chấp<br />

nhận sự diụ dàng trân trọng của một<br />

người khác phái. Tôi hồn nhiên đón<br />

nhận mối tình đầu ngày thơ êm ái, tim<br />

tôi r<strong>un</strong>g động theo từng nhịp thở của<br />

một “người dưng khác họ” mà tôi trót<br />

“đem lòng nhớ thương”.<br />

...Cho đến một ngày mùa xuân, <strong>La</strong>ng bỏ<br />

tôi đi không trở lại.<br />

Lặng lẽ không một lời giải thích, ít ra<br />

một lời giải thích thỏa đáng. Có lẽ <strong>La</strong>ng<br />

nghĩ tôi ngây thơ quá, có giải thích cũng<br />

chắc gì đã hiểu? Hay khi yêu chẳng có<br />

lý do thì lúc chia tay cũng chẳng cần<br />

một lý do để giải thích? <strong>La</strong>ng không có<br />

can đảm để nói sự thật cho tôi biết, <strong>La</strong>ng<br />

chọn giải pháp hèn nhát, bỏ tôi ở lại một<br />

mình, với một lý do vu vơ giả tạo. Khi<br />

người ta thay đổi thì sự thay đổi đó chỉ<br />

cần xảy ra trong một giây phút. Và rồi<br />

mọi sự không còn như trước nữa.<br />

Trong cơn bàng hoàng đau đớn, tôi chỉ<br />

kịp thốt lên một câu nói vô tình nhưng<br />

không ngờ chính xác: “<strong>La</strong>ng giết người<br />

ta mà còn muốn người ta cám ơn”. Mỉa<br />

mai thay, trong suốt cuộc tình có lẽ đó là<br />

giây phút sáng suốt nhất của tôi.<br />

Phải nhiều năm sau đó, tôi mới hiểu<br />

được câu nói của chính mình thốt ra<br />

trong lúc tột cùng đau đớn. <strong>La</strong>ng bỏ tôi<br />

đi nhưng còn ích kỷ muốn trói buộc tôi<br />

mãi mãi, dù chỉ bằng tình cảm. Dù đã<br />

bóp nát trái tim tôi nhưng <strong>La</strong>ng muốn tôi<br />

vẫn giữ mãi hình ảnh đẹp về người.<br />

Chính trong những giờ phút yếu đuối<br />

nhất, đôi khi người ta khám phá ra sức<br />

mạnh của mình. Tôi tưởng tôi yếu đuối<br />

nhưng sự thật tôi dũng mãnh hơn nhiều.<br />

Trong con người mảnh mai đó chứa<br />

đựng một sức chịu đựng bền bỉ không<br />

ngờ. Tôi gói ghém mớ kỷ niệm vào tận<br />

cùng ký ức rồi tôi tự đứng lên, tự băng<br />

bó vết thương và tôi tự nhủ lòng phải<br />

giữ tâm hồn trong sáng, đừng đánh mất<br />

niềm tin ở con người và trong cuộc<br />

sống.<br />

Nếu trong hồn ai cũng có những kỷ niệm<br />

vui buồn, những bóng ma dĩ vãng, thì có<br />

lẽ tôi đã làm lành được với bóng ma<br />

trong tâm hồn mình. Những kỷ niệm tôi<br />

đã chôn chặt từ lâu hôm nay bỗng chợt<br />

kéo về. Và tôi ngạc nhiên thấy chúng<br />

không còn làm trái tim tôi buốt nhói<br />

nữa. Chúng đã biến thành những hình<br />

ảnh đẹp, những câu thơ của một thời đã<br />

mất. Tôi thấm thía hiểu rằng kỷ niệm<br />

không tự chúng tồn tại được. Sở dĩ<br />

chúng tồn tại là vì chúng đã biến thành<br />

tim, thành máu của ta khiến cho ta quên<br />

lãng chúng đi để rồi một ngày nào đó<br />

chúng bất ngờ xuất hiện trong một nụ<br />

cười, một nét chữ, một cái tên, một bài<br />

hát …<br />

… Ðã nhiều năm trôi qua.<br />

Tóc tôi vẫn dài, mắt tôi vẫn trong và tim<br />

tôi vẫn tràn đầy hạnh phúc mỗi độ xuân<br />

về nghe ai đó hát bài Mùa xuân yêu em.<br />

HBT<br />

51


KHÚC QUANH CỦA DÒNG<br />

SÔNG<br />

de lettres.<br />

»<br />

, écrivain et professeur<br />

Ô tô từ Hà Nội đến quãng đầu tỉnh Bắc<br />

Ninh thì có một con đường đã rẽ về tay<br />

phải : đường 21. Đi sâu vào con đường đó<br />

– đi chân, đi xe đạp, đi xích lô hay đi xe<br />

hàng nhỏ nhỉnh hôn xe tắc xi một chút –<br />

chừng mười hai cây số thì gặp con sông<br />

Đuống nước đỏ ửng có bến phà.<br />

Làng Thiệu ở cách bến phà chừng một<br />

trăm thước, làng An Lữ.<br />

Năm đó Thiệu lên tám, học lớp tư trường<br />

làng. Yến, con gái bà Ba hàng xóm lên sáu<br />

mới xin vào lớp năm. Thiệu được bà Ba<br />

giao cho trọng trách trông nom “em Yến”<br />

khi đi, khi ở trường, và khi về.<br />

Khi đi khi về, Thiệu làm đầy đủ bổn phận ;<br />

nhưng khi ở trường nghĩa là trong giờ ra<br />

chơi thì không bao giờ Thiệu nhớ đến Yến.<br />

Thiệu ham chơi lắm, còn mải đánh khăng,<br />

đánh bi, đánh đáo hay đá bóng. Con sông<br />

Đuống mùa nước cạn trông thật chán phèo<br />

– Thiệu nghĩ như vậy – nhưng Thiệu cũng<br />

không quên rằng nhờ có mùa cạn này<br />

Thiệu mới dám xuống nước để tập bơi một<br />

mình. Năm lên bảy, một hôm thầy đưa<br />

Thiệu ra sông tắm, thấy Thiệu bơi mà ngạc<br />

nhiên.<br />

Khi về ới mẹ:<br />

– Nó bơi giỏi như con nhà thuyền chài mẹ<br />

nó ạ.<br />

Vào mùa nước, Thiệu thích đi dọc theo con<br />

đê làng để ngắm cảnh sông nước mênh<br />

mông. Mỗi khi ngắm như vậy Thiệu thấy<br />

quên hết những thứ mà Thiệu thích : đánh<br />

bi, đánh khăng, đánh đáo, đá bóng. Thiệu<br />

thấy hình như mình buồn rầu thì phải, nhất<br />

là khi ngắm khúc quành của dòng sông ở<br />

tít phía xa, trước khi cả dòng sông mất hút<br />

sau một lũy tre mờ mờ, có một cây đa<br />

vươn lên cũng mờ mờ. Về nhà hỏi Mẹ,<br />

Thiệu mới biết đó là làng Thái L<strong>un</strong>g<br />

Thượng. Khi mẹ kể chuyện Thạch Sanh thì<br />

Thiệu đồ rằng có lẽ cây đa làng Thái L<strong>un</strong>g<br />

Thượng là cây đa của Thạch Sanh ngày<br />

xưa. Đến khi nghe chuyện Phạm Công Cúc<br />

Hoa, Thiệu lại đồ rằng tại bãi tha ma bên<br />

kia bến phà hẳn là đêm đêm có những cảnh<br />

mẹ hiện hồn lên cho con bú như Cúc Hoa<br />

đã hiện hồn với hai con.<br />

Thiệu nghĩ bụng: giá sau này mẹ có chết,<br />

rồi chôn ở ngoài đồng, đêm đến Thiệu ra<br />

ngồi bên mả khóc thì thế nào mẹ cũng hiện<br />

lên, mẹ cũng ôm Thiệu, vuốt tóc Thiệu và<br />

lúc trời sắp sáng thế nào mà mẹ chẳng<br />

đánh lừa : “Con hãy cúi xuống để mẹ bắt<br />

chấy cho con”, Thiệu sẽ không cúi xuống<br />

mà nắm lấy vạt áo mẹ. Không hiểu làm thế<br />

mẹ có sống lại không nhưng nhất định là<br />

mẹ không biến vào mồ được rồi.<br />

Yến đi học cùng Thiệu được hai tháng thì<br />

một buổi sáng chủ nhật kia Yến theo Thiệu<br />

ra đê ngắm sông.<br />

Thiệu lại nói với Yến:<br />

-Sông mùa cạn trông chán phè!<br />

Khúc quanh đằng xa nhỏ hẳn đi, Thiệu chỉ<br />

cho Yến thấy lũy tre cùng cây đa và bảo :<br />

“Đấy là làng Thái L<strong>un</strong>g Thượng”. Thiệu<br />

lõm bõm kể cho Yến nghe Thạch Sanh và<br />

52


kết luận: “Dưới gốc đa làng Thái L<strong>un</strong>g<br />

Thượng cố nhiên là ngày xưa có Thạch<br />

Sanh.”<br />

Yến hỏi:<br />

-Thế làng mình cũng có cây đa, sao ngày<br />

xưa Thạch Sanh lại không ở ?<br />

Thiệu gạt đi:<br />

-Mình có phải là người cùng làng với<br />

Thạch Sanh đâu. Thạch Sanh ở làng khác<br />

chứ, càng xa càng hay, mà làng Thái L<strong>un</strong>g<br />

Thượng xa nhất lại cách sông nữa thì<br />

Thạch Sanh phải ở đấy chứ.<br />

Lúc bấy giờ Yến mới gật đầu cho là phải.<br />

Buổi chiều, Thiệu dạy Yến bơi ở gần bến<br />

phà. Thiệu buộc túm hai ống quần và cạp<br />

quần để khi dìm xuống nước, cả cái quần<br />

phồng lên như bong bóng. Yến nắm lấy<br />

quần, úp mặt xuống, hai chân đập tầm<br />

phòng trên mặt nước. Một tuần sau Yến đã<br />

vỗ về bơi một mình được.<br />

Thiệu, Yến tắm khỏa thân trong cả mùa<br />

nước cạn năm đó.<br />

Hai năm sau Thiệu, Yến vẫn cùng đi học<br />

trường làng. Thiệu học lớp nhì, mà Yến thì<br />

theo lớp ba, cuối năm thi “Sơ học yếu<br />

lược”. Sáng hôm đó Thiệu mặc quần đùi<br />

thâm và chiếc áo trúc bâu mới, lên đê<br />

ngắm dòng sông đang mùa nước. Lẽ ra<br />

theo ý Thầy, Thiệu không được mặc áo<br />

mới đi chơi, nhưng mẹ bảo: “Ông cứ để nó<br />

mặc cho nhàu hồ đi rồi tôi giặt.”<br />

Xuống đến bến phà, Thiệu gặp Yến. Yến<br />

đương đứng trên cầu nổi, tay cầm que tinh<br />

nghịch cời những hoa, những quả, những<br />

cành củi trôi lướt theo dòng sông sát bên<br />

cầu nổi. Lúc đó phà đã sang bên kia sông<br />

và ở bến này chưa có ai tới đợi.<br />

Yến hỏi:<br />

-Thiệu đi đâu đấy?<br />

Thiệu thò tay vào túi áo trúc bâu mới, vầy<br />

vò:<br />

-Đi lên đê ngắm sông.<br />

Chỉ một thân chuối lớn đương lừng lững từ<br />

xa trôi lại, Thiệu hỏi:<br />

-Đố Yến thân chuối kia có trôi vào khoảng<br />

hoắm của bến này không nào?<br />

Yến nghiêng đầu ngắm rồi đáp:<br />

-Chắc là có, nếu không Yến lấy que cời<br />

vào.<br />

Vừa lúc đó có quả gì như quả bưởi lướt<br />

qua gần bên ngoài.<br />

Yến reo:<br />

-Để Yến cời quả này vào đã.<br />

Yến hơi kiễng chân vươn người về phía<br />

trước và khom lưng để gạt quả bưởi, bất<br />

chợt mất thăng bằng ngả tỏm xuống nước.<br />

Yến chỉ kịp kêu lên một tiếng rồi bị cuốn<br />

theo dòng ngược chiều chảy sát bờ, chân<br />

đạp cuống quít trên mặt nước cố cho thân<br />

nổi lên.<br />

Trong một thoáng rất nhanh, Thiệu nhớ ra<br />

rằng khi mức sông lên cao, khoảng hoắm<br />

này nước vẫn chảy thành vòng tròn. Nhưng<br />

ủa, không thể nghĩ lan man hơn được. Yến<br />

đang bơi vụng dại theo dòng sát bờ. Thiệu<br />

nhảy phăng xuống đón ngay cây chuối<br />

đang dạt vào, ẩy ngay cây chuối ngược<br />

chiều nước men bên dòng chính, phía<br />

ngoài cùng.<br />

Phải bơi nhanh, phải ẩy mạnh, mình là đàn<br />

ông mà – Thiệu nghĩ – để khi Yến theo<br />

dòng bên trong quành ra tới đồng ngoài thì<br />

đã có cái víu. A lê hấp, veo! Cây chuối đã<br />

được ẩy tới lần thứ năm và lao ra trước<br />

53


Yến đúng một sải tay. Khi Yến víu được<br />

cây chuối, Thiệu cũng vừa bơi tới. Thiệu<br />

phải bơi sát cây chuối và luôn luôn ẩn cây<br />

chuối vào để Yến khỏi lạng ra dòng ngoài.<br />

Khi cả hai đều leo lên cầu nổi, Yến nhìn<br />

Thiệu nhoẻn miệng cười, không biết nói<br />

cám ơn.<br />

Thiệu đưa mắt nhìn dòng sông bên ngoài<br />

màu nước đỏ h<strong>un</strong>g dữ như mặt người say<br />

rượu có chút máu điên, rất nhiều chỗ ngầu<br />

bọt trắng như màu nước dãi phòi ở mép<br />

bác cu Tý trong làng mỗi khi bác lên cơn<br />

ngất, tay chân dẫy đành đạch (mãi về sau<br />

này Thiệu mới biết rằng bác Tý mắc bệnh<br />

động kinh).<br />

Làm ra vẻ nghiêm trọng, Thiệu hất hàm<br />

hỏi mà không nhìn Yến:<br />

-Yến có trông thấy dòng sông bên ngoài<br />

không ? Giá không nhanh tay đẩy cây<br />

chuối kịp, Yến mà lạng ra ngoài kia thì có<br />

thánh cũng không cứu được.<br />

Không thấy Yến trả lời, Thiệu nhìn lại,<br />

thấy vẻ mặt Yến lo lắng. Yến chỉ vào quấn<br />

áo ướt sũng của mình:<br />

-Làm thế nào về nhà được? Mẹ đánh chết!<br />

Lúc bấy giờ Thiệu mới sực nhớ mình cũng<br />

sũng nước. Ôi thôi, chiếc áo trúc bâu mới<br />

nay thành màu hồng xỉn. Lại thêm mấy<br />

khoảng hoen lớn do nhựa chuối quệt vào.<br />

Nhưng thôi chuyện mình hãy gác đấy, còn<br />

tính sao cho Yến đã chứ.<br />

Thiệu bảo:<br />

-Yến hãy theo Thiệu lên đê, sắp có người<br />

lại đợi phà rồi đó. Thiệu bước ra khỏi cầu<br />

nổi leo nhanh lên khoảng vệ đê có mấy cây<br />

nhãn cao và mấy cây duối đại thấp. Yến<br />

cũng thoăn thoắt lên theo.<br />

Thiệu hỏi:<br />

-Thế bây giờ Yến bảo phải làm thế nào?<br />

Yến nói:<br />

-Sáng nay mẹ Yến phơi bộ quần áo thay<br />

của Yến ở giây thép ngoài vườn.<br />

Thiệu cam quyết:<br />

-Để Thiệu về lấy cho.<br />

Thiệu cởi phăng chiếc áo trúc bâu h<strong>un</strong>g<br />

h<strong>un</strong>g đỏ treo lên một cành duối. Thế là<br />

Thiệu cởi trần, chỉ còn mặc chiếc quần đùi<br />

ướt sũng và nói:<br />

-Thiệu sẽ chui vào vườn lấy trộm quần áo<br />

mang ra đây cho Yến.<br />

Yến giao hẹn:<br />

-Thiệu nhớ là quần đen, áo tím nhạt kẻ<br />

vuông.<br />

Thiệu đã sắp sửa chạy về trổ tài, Yến còn<br />

hỏi:<br />

-Thế Thiệu vào vườn nhà Yến bằng lối<br />

nào?<br />

Thiệu để ngón tay trỏ lên miệng bí mật:<br />

-Có một lối Thiệu vẫn chui vào để nhặt<br />

những quả mận, quả ổi rơi.<br />

Thiệu nói là “nhặt những quả rơi” cho lịch<br />

sự kỳ thực chính Thiệu leo lên, tuột vội<br />

từng chùm quả, bỏ vội vào túi, rồi tuột vội<br />

xuống, lủi ra.<br />

Cũng may mà đi suốt trên đường từ bến<br />

cho tới khi vào vườn Thiệu không gặp<br />

Thầy, mẹ hoặc các anh chị. Thiệu vừa chui<br />

lọt vào hàng rào dâm bụt, chưa kịp đứng<br />

thẳng người, đã có tiếng quát, tiếng của bà<br />

Ba:<br />

54


-A… a! Ông tướng Thiệu ! Có phải ông<br />

chui vào định ăn trộm ổi của nhà tôi để tôi<br />

chạy sang nhà mách nào!<br />

Rất nhanh trí – Thiệu cũng không hiểu sao<br />

lúc đó mình nhanh trí đến thế - Thiệu đáp:<br />

-Thưa bác cháu tìm con quay của cháu<br />

văng vào đây.<br />

Rồi Thiệu làm vẻ vạch cỏ hàng rào chăm<br />

chú tìm. Khi bà Ba vào, Thiệu đưa mắt<br />

nhận ngay ra chiếc quần và chiếc áo tím kẻ<br />

ô của Yến. Chỉ một loáng, Thiệu đã lướt<br />

tới quơ được cả hai và lủi khỏi khe hàng<br />

rào. Qua cổng nhà mình Thiệu thấy bóng<br />

chị Hoa. Thiệu nhảy vội xuống vệ đường<br />

khom lưng lại. Chị Hoa không thấy Thiệu.<br />

Ra tới bờ sông khi đã đưa quần áo cho Yến<br />

thay, Thiệu cũng biết quay đi. Thiệu đã lên<br />

mười, Yến lên tám rồi còn gì.<br />

Yến về, Thiệu cởi nốt quần đùi phơi lên<br />

bụi duối rồi nằm lần trong bụi cây chờ cho<br />

quần áo khô, thỉnh thoảng nghe vẳng tự<br />

dưới bến tiếng nói cười của những người<br />

vừa ở phà lên hoặc vừa tới bến đợi phà.<br />

Tới gần trưa quần áo mới khô. Thiệu len<br />

lén vào ngõ, chị Hoa trông thấy trước, giơ<br />

cả hai tay lên trời:<br />

-Thôi thế là xong đời cái áo mới rồi, ông<br />

mãnh!<br />

Nhưng nước mắt chị bỗng chảy quanh vì<br />

chị thấy Thầy quắc mắt nhìn quanh, ý tìm<br />

roi. Thiệu không lên nhà trên sợ gần nhà<br />

Yến quá. Thiệu lảng thẳng xuống bếp, chỉ<br />

vừa kịp đến đứng sau cối xay lúa. Thầy đã<br />

tới và quất ngang đít Thiệu ba roi cật lực.<br />

Thiệu đã nghiến răng mà tuy vậy mỗi roi<br />

nhận được vẫn phải thốt ra câu:<br />

-Con lạy Thầy! – Nhưng rất khẽ.<br />

Anh Tín – anh trưởng – còn hùn thêm:<br />

-Thầy cứ đánh nữa cho từ sau nó chừa.<br />

Đúng là ngã xuống bến phà đây.<br />

May mà mẹ đã xuống. Mẹ vừa thay quần<br />

áo khác cho vừa nói:<br />

- Còn ham chơi, còn chết đòn con ạ. Làm<br />

sao mà khổ thê, thân lừa ưa nặng!<br />

Mọi người đã vào mâm cơm trưa. Thiệu<br />

hoàn toàn yên long : cha, mẹ, anh, chị<br />

mắng thế là xong. May là Thiệu tinh ý<br />

xuống ngay bếp. Từ bếp cách một khoảng<br />

nhà trên, cách một cái vườn rồi mới đến<br />

nhà Yến, chắc Yến không nghe thấy. Thiệu<br />

cho việc này giữ kín đáo như thế là phải,<br />

không nên để Yến thắc mắc điều gì.<br />

Buổi chiều hôm đó, chú Hai ở Hà Nội về<br />

chơi mua quà riêng cho Thiệu một bánh<br />

sô-cô-la lớn gồm nhiều thỏi nhỏ và bịch<br />

giấy thiếc. Thiệu lấy ra một thỏi, tìm Yến,<br />

bẻ đưa cho Yến một nửa. Cả hai cùng ăn<br />

ngon lành lắm. Khi ăn xong, Thiệu thấy<br />

bên mép Yến có một vệt sô-cô-la màu nâu<br />

sẫm. Thiệu thích vệt đó lắm, thành thử mỗi<br />

lần lấy ra một thỏi sô-cô-la khác, Thiệu<br />

phải đi tìm Yến bằng được, bẻ cho Yến<br />

một nửa – nhiều khi quá nửa – để được<br />

thấy lại vệt sô-cô-la đọng mép Yến.<br />

( , 1959)<br />

55


CHUYỆN VUI SẦU (JOIES et PEINES)<br />

Nhớ xưa Bùi Giáng hứa : “Tôi sẽ yêu mến<br />

trần gian này mãi mãi, vì nơi đây tôi có cả<br />

vui sầu”. Thật thương ông thi sĩ lấy vui sầu<br />

làm mồi thắp sáng lòng yêu mến trần gian.<br />

Phải chăng nhờ đó mà ông làm thơ hay ?<br />

Thực ra, người Việt xa xứ chúng ta ai cũng<br />

có một bụng chuyện vui sầu, nhưng từ đó<br />

có yêu mến trần gian không là một chuyện<br />

khác. Có ra được vần thờ sâu rụng nào<br />

không lại là một chuyện khác nữa. Tôi dạy<br />

học cho một tổ chức phi lợi nhuận của<br />

người Việt nên được dịp nghe tâm sự của<br />

nhiều người đồng hương. Tôi vẫn ao ước<br />

mỗi người đều có trong mình một ông thi<br />

sĩ, hay tiểu thuyết gia, hay đạo diễn thì đó<br />

sẽ là chất liệu cho bao nhiêu tác phẩm nghệ<br />

thuật để mà chúng ta đem lòng yêu mến<br />

trần gian.<br />

Câu chuyện sau đây được tôi theo dõi như<br />

một cuốn phim sống độ ời tâm sự<br />

của nhân vậ<br />

tai tôi.<br />

“Cô giúp tôi tìm thông tin trên mạng về<br />

mấy chuyến bay đi Hawai được không?”<br />

“Bữa nay con gái chở đi học, tui hết đón xe<br />

“bớt” rồi.<br />

“Con gái thi đậ ồi. Đang tìm<br />

mua xe.”<br />

“Con gái qua rồi. Đang học lái xe.”<br />

“Tui lãnh đứa con gái độc thân, nó sắp<br />

qua.”<br />

Cuốn phim quay nhanh, chiếu lùi trình tự<br />

những bước đời vui của một người Việt<br />

trên đất Mỹ, khớp với khẩu hiệu<br />

“Welcome to America”.<br />

Người kể chuyện là một bác gái tuổi ngoài<br />

70, mặt tròn phúc hậ<br />

. Nghe giọng miền Nam<br />

chân chấ ụ cười nhẹ<br />

ềm vui chừng<br />

mực của người thất thập hiểu sự đời.<br />

Trước khi con gái qua, bác chăm chỉ đón<br />

xe buýt đi học lớp luyện thi quốc tịch. Bác<br />

thà đi chuyến sớm bét để rồi ngồi ở băng<br />

ghế cuối hành lang ôn bài, còn hơn ở nán<br />

lại dọn dẹp nhà cửa rồi hồi hộp sợ lỡ<br />

chuyến xe buýt sát giờ. Bác tâm sự rằng<br />

đứa con gái mang sang một ít vốn liếng từ<br />

Việt Nam, đủ để mua một chiếc xe cũ.<br />

Mua xe của một người quen, chồng tiền rồi<br />

mà người ta còn nhì nhằng cả tháng mới<br />

giao xe. Ngày đầu tiên được con gái chở đi<br />

học, bác đến lớp chỉ mười lăm phút trước<br />

giờ học. Bác giải thích: “Bị bữa nay con<br />

gái chở!” Tôi reo vui dùm bác: “Vậy bác<br />

giã từ đời xe buýt rồi hén”. Bác cười hiền:<br />

“Dạ, hết đón xe “bớt” rồi.”<br />

Được ít lâu, bác lại đi sớm bét. Đón ý dò<br />

hỏi của tôi, bác giải thích:<br />

“Bị bữa nay con gái chở tui đi sớm để nó<br />

còn đi hầu tòa.”<br />

“Ủa, làm sao phải đi hầu tòa vậy bác ?”<br />

“Nó lái xe chưa rành, lại không biết đường<br />

xá, vượt đèn đỏ mà không hay. Năm trăm<br />

56


hai mươi đồng đó cô, lại còn phải ra tòa,<br />

rồi đi học nữa.”<br />

Tôi lắng nghe tiếp, chờ đợi một câu trách<br />

móc. Nhưng không, bác chỉ chép miệng:<br />

“Tội nghiệp con nhỏ!”<br />

Trước Tết vài ngày tôi nhận điện thoại của<br />

bác. Giọng bác khẩn cấp: “Cô giúp tôi tìm<br />

thông tin trên mạng về mấy chuyến bay đi<br />

Hawai được không?”<br />

“Dạ được. Đi ngày nào bác? Vé khứ hồi,<br />

phải không?”<br />

“Đi càng sớm càng tốt. Vé một chiều.”<br />

Khẩn cấp thật, chiếc vé không đường về.<br />

Tôi vào mạng liền và 15 phút sau báo cho<br />

bác biết các chuyến bay đi Hawai trong hai<br />

ngày sắp tới giá một chiều hơn 1000 đồng.<br />

Qua điện thoại, giọng bác sửng sốt: “Mắc<br />

quá, tưởng vài trăm!”<br />

Tôi không dám hỏi thêm, chỉ mách nước<br />

bác đến một văn phòng du lịch ở Phước<br />

Lộc Thọ, lầu 2. Họ có nhiều thông tin hơn.<br />

Hôm sau gặp bác ở lớp học, tôi hỏi liền:<br />

“Bác có mua được vé đi Hawai chưa?” Bác<br />

hớn hở:<br />

“Được rồi. Hôm qua vừa nói chuyện với cô<br />

xong tôi thay quần áo đến văn phòng du<br />

lịch liền. Người ta tìm cho tôi một vé đi<br />

Hawai ngày mùng 3 Tết, giá 310 đồng.”<br />

Tôi mừng cho bác và hơi ngượng vì “tài”<br />

lùng vé của mình. Bác gạt phăng: “Có sao<br />

đâu. Cám ơn cô đã giới thiệu chỗ mua vé.”<br />

Rồi bác loay hoay móc từ bọc ra một chùm<br />

bưởi ba trái nhỏ, có lá xanh tươi. “Biếu cô<br />

mấy trái bưởi của vườn nhà chủ. Trái mùa<br />

đầu tiên, tui không biết nó chua ngọt ra<br />

sao. Mới hái đó cô.” Nói thêm dăm ba câu<br />

nữa, bác lại nói “Bưởi mùa đầu, lỡ chua cô<br />

đừng buồn nha.”<br />

Chưa đến giờ học, bác kể lể chuyện đi<br />

Hawai của đứa con gái. Một người bạn kêu<br />

nó đi gấp vì tiệm nail ở đó đang cần người<br />

những ngày Tết. Tính ra một ngày được<br />

100 đồng, một tháng được 3000 đồng. Chủ<br />

bao ăn uống và chổ ở. Kể tới đây bác hạ<br />

giọng nói : “Nói thiệt với cô, mua vé máy<br />

bay cho nó xong, cả nhà chỉ còn 100 đồng.<br />

Tui đưa nó năm chục để đóng tiền hành lý<br />

và tiền xe từ phi trường. Tui giữ năm chục<br />

đợi đến ngày đóng tiền điện nước.”<br />

Không nghe bác nhắc tới tiền ăn.<br />

Tối giao thừa, tôi vừa bầy chùm bưởi của<br />

bác vào mâm cúng đón ông bà vừa cầu<br />

mong bưởi ngọt để bác đừng áy náy.<br />

Sau Tết bác lại đến lớp sớm bét, ngồi ôn<br />

bài ngoài hành lang. Tội nghiệp bác phải<br />

quay lại với kiếp xe “bớt”; chắc bác nhớ<br />

con gái dữ. Tôi hỏi thăm bác: “Con gái bác<br />

đi làm chưa?” “Chưa cô ơi, nó nói bà chủ<br />

chưa sắp xếp.” Tự nhiên tôi thấy lo trong<br />

bụng, nhưng hình như bác vững tâm lắm.<br />

Bác nói: “Hôm qua nó gọi về, tui dặn nó<br />

kiêng ngày mùng 5, làm trễ một ngày cũng<br />

được.”<br />

Tối hôm đó tôi soạn trái cây ngày Tết, chợt<br />

thấy mấy trái bưởi của bác. Vừa định bổ ra<br />

ăn thử một trái thì em tôi cản liền “Đừng<br />

ăn, em đã thử, chua len lét. Em phải bỏ<br />

đi!” Tôi nhìn trái bưởi trong tay, thầm<br />

trách: “Sao mày chua, sao mày không<br />

ngọt?” Tôi tần ngần nhớ đến một trăm<br />

đồng cuối cùng của bác, nhớ đến năm trăm<br />

đồng mất toi cho DMV (department of<br />

motorized vehicles) và ba trăm tiền vé máy<br />

bay cho người con gái đi xa mưu sống.<br />

Cuộc đời đã chua, sao bưởi nỡ lòng nào<br />

còn chua hơn?<br />

Hai ngày sau gặp bác ở lớp học, tôi vẫn<br />

đeo đuổi câu chuyện “Con gái bác đi làm<br />

chưa, bác?” Bác vừa ngồi xuống ghế vừa<br />

57


thở dài: “Nó về nhà rồi cô ơi. Bữa nay nó<br />

chở tui đi học.” Bác kể là người chủ tiệm<br />

chỉ mướn một người nhưng kêu hai người<br />

phòng hờ. Đứa con gái bay đến thì cũng có<br />

người khác đến. Người kia được chọn, nó<br />

phải đi về. Tôi nghe lòng chua chát, nhưng<br />

bác điềm tĩnh kể tiếp : “Người ta cũng tử<br />

tế, mua vé cho nó về. Trước khi về còn chở<br />

nó đi một vòng cho biết Hawai.” Tôi lắng<br />

nghe, vẫn không có lời trách móc nào kế<br />

tiếp.<br />

Chiều hôm ấy về nhà, mắt tôi lại vô tình<br />

trông thấy hai trái bưởi chua còn lại trong<br />

rổ trái cây. Tự nhiên tôi đùng đùng muốn<br />

“thanh toán” cái của chua lét này. Hai trái<br />

mọng nước vắt được một ly lớn. Tôi nếm<br />

thử, nước bưởi chua gắt và có vị đắng. Tôi<br />

vùng vằng bỏ thêm ba muỗng đường.<br />

Nước bưởi bây giờ chua, đắng và ngọt. Tôi<br />

sớt cho đứa cháu gái một ly nhỏ, còn lại tôi<br />

nhắm mắt uống một hơi. Vị chua đắng<br />

ngọt đọng trên lưỡi hồi lâu.<br />

Hai hôm sau bác đi học, giọng chào<br />

“morning, cô” vẫn điềm tĩnh như bình<br />

thường. Nhưng sau đó bác ngồi xuống ghế,<br />

nói liền: “Cô ơi, chuyện buồn gì cũng kể<br />

cho cô nghe, hôm nay tôi có chuyện vui<br />

nè.” Tôi cũng bắt chước giọng điềm tĩnh<br />

của bác: “Vậy hả bác, chuyện vui gì ạ?”<br />

“Hôm trước Tết đứa con ở Việt Nam gọi<br />

qua. Nó trách sao để chị phải đi làm xa.<br />

Tui nói “má kẹt tiền quá con à.” Nó suy<br />

nghĩ vài bữa, hôm qua mới gọi lại nói “Má,<br />

con gửi má hai ngàn đồng nha. Con nói<br />

anh Hai ký check cho má trước, con<br />

chuyển tiền sau.” (Anh Hai ở miền Bắc<br />

nước Mỹ)<br />

Bác ngưng lời kể, hít một hơi dài: “Mừng<br />

quá, cô ơi!”<br />

Nhìn khuôn mặt hằn nét vui buồn của bác<br />

tôi lại nhớ đế<br />

phong trần. Trần gian, quả như ông nói,<br />

sầu vui tiếp nối. Tôi yêu mến trần gian vì ở<br />

đó có những người hứng nhận chuyện vui<br />

sầu mà không khởi tâm hờn giận.<br />

DKK<br />

Ông lão nghèo ở Huế<br />

Một hôm đang lang thang đi mua sắm ở<br />

một đường phố ở Huế, tôi bỗng nghe: "Cô<br />

ơi cho bác vài nghìn bác vá bánh xe đạp<br />

bên kia đường, bác nghèo quá không có<br />

đồng xu nào để sửa xe!". Mới đầu thấy khó<br />

chịu, vì chắc thấy mặt Việt kiều lại bị xin<br />

tiền. Lúc quay laị, thì thấy một ông cụ tóc<br />

bạc phơ, quần áo luộm thuộm, xách chiếc<br />

xe đạp cũ kỹ, bánh xe sau xẹp lép. Tôi<br />

không thích bị xin tiền, nhưng lại buột<br />

miệng nói: "Thì bác cứ đem xe qua bên kia<br />

sửa xem sao". Trong lúc thợ sửa vá bánh<br />

xe, tôi ngồi bệt bên lề đường hỏi han tình<br />

cảnh của ông cụ này. Bánh xe đã vá xong,<br />

tôi trả tiền cho thợ sửa xe, và ông già cứ<br />

chắp tay cám ơn tôi rối rít và không hề xin<br />

thêm một đồng xu nào!<br />

Nhìn theo cụ già gầy gò đạp chiếc xe đạp<br />

cũ kỹ, kót két, trên đường phố bụi mờ của<br />

thành phố Huế, tôi không thể nào không<br />

thương xót cho một mảnh đời khốn khổ.<br />

MĐ<br />

58


Họa thơ<br />

Ngập ngừng<br />

Em cứ hẹn nhưng em đừng đến nhé!<br />

Tôi sẽ trách – cố nhiên, nhưng rất nhẹ<br />

Nếu trót đi, em hãy gắng quay về…<br />

Tình mất vui khi đã vẹn câu thề<br />

Ðời chỉ đẹp những khi còn dang dở<br />

Thư viết đừng xong, thuyền trôi chớ đỗ<br />

Cho nghìn sau… lơ lửng… với nghìn xưa…<br />

Lỡ Hẹn<br />

Hồ Dzếnh<br />

Em biết không chiều qua em lỡ hẹn<br />

Anh buồn tênh ngồi đếm lá vàng rơi<br />

Xuân ấm êm sao lá úa chơi vơi<br />

Hay tại lá sầu em khi hẹn lỡ<br />

Em cứ vô tình đi đừng đến nhé<br />

Để anh làm thơ trách kẻ hay quên<br />

Đời vẫn vui khi hẹn ước không nên<br />

Anh tự dối lòng thôi vì yếu đuối...<br />

Chàng Ếch họa thơ Hồ Dzếnh<br />

Những giọt lệ<br />

Trời hỡi bao giờ tôi chết đi<br />

Bao giờ tôi hết được yêu vì<br />

Bao giờ mặt nhật tan thành máu<br />

Và khối lòng tôi cứng tơ si<br />

Họ đã đi rồi, khôn níu lại<br />

Lòng thương chưa đã, mến chưa bưa<br />

Người đi một nửa hồn tôi mất<br />

Một nửa hồn tôi bỗng dại khờ…<br />

Hàn Mặc Tử<br />

Nửa dấu lệ đầy<br />

Nửa dấu lệ đầy<br />

Người đi nỡ lấy nửa hồn tôi<br />

Để lại cho ai trái tim côi<br />

Vỡ muôn ngàn mảnh nhưng còn đấy<br />

Một mảnh trọn ghi mối tình ngây<br />

Còn mỗi mình ai nửa dại khờ<br />

Gửi mây nửa dấu lệ vừa khô<br />

Nhặt gom từng mảnh tim xa xót<br />

Một nửa hồn đau đến bao giờ....<br />

Chàng Ếch hoạ thơ Hàn Mặc Tử<br />

59


Thơ Xuân Diệu<br />

Phải Nói<br />

Xuân Diệu<br />

"Yêu tha thiết, thế vẫn còn chưa đủ ?<br />

Anh tham lam, anh đòi hỏi quá nhiều.<br />

Anh biết rồi, em đã nói em yêu ;<br />

Sao vẫn muốn nhắc mọi lời đã cũ ? "<br />

- Yêu tha thiết, thế vẫn còn chưa đủ,<br />

Nếu em yêu mà chỉ để trong lòng ;<br />

Không tỏ hay, yêu mến cũng là không.<br />

Và sắc đẹp chỉ làm bằng cẩm thạch.<br />

Anh thèm muốn vô biên và tuyệt đích,<br />

Em biết không? Anh tìm kiếm em hoài.<br />

Sự thật ngày nay không thật đến ngày mai...<br />

Thì ân ái có bao giờ lại cũ ?<br />

Yêu tha thiết, thế vẫn còn chưa đủ,<br />

Phải nói yêu, trăm bận đến nghìn lần ;<br />

Phải mặn nồng cho mãi mãi đêm xuân,<br />

Đem chim bướm thả trong vườn tình ái.<br />

Em phải nói, phải nói, và phải nói<br />

Bằng lời riêng nơi cuối mắt, đầu mày,<br />

Bằng nét vui, bằng vẻ thẹn, chiều say,<br />

Bằng đầu ngả, bằng miệng cười, tay riết,<br />

Bằng im lặng, bằng chi anh có biết !<br />

Cốt nhất là em chớ lạnh như đồng,<br />

Chớ thản nhiên bên một kẻ cháy lòng,<br />

Chớ yên ổn như mặt hồ nước ngủ.<br />

Yêu tha thiết, thế vẫn còn chưa đủ.<br />

Le poète Xuân Diệu (1916-1985), poète de l'amour, se fit connaître par son recueil Thơ, Thơ<br />

publié en 1938 (Poésie, poésie) et introduisit <strong>un</strong>e forme de prose poétique dans Phấn Thông<br />

Vàng, publié en 1939 sous le titre Pollen doré du pin.<br />

Dans <strong>un</strong>e conférence donnée à l’Université de Paris VII, le 19 octobre1981, Xuân Diêu a fait<br />

part du succès des traductions dans son adolescence : « Dans les années 1920, pendant qu’en<br />

France, après la Première Guerre mondiale, vous a<strong>vie</strong>z le mouvement Dada et le Surréalisme,<br />

chez nous, au Vietnam, mes grands aînés qui avaient vingt ans, commençaient à aimer les<br />

Méditations de <strong>La</strong>martine et récitaient par cœur, avec ivresse, les strophes traduites du <strong>La</strong>c, du<br />

terrible beau <strong>La</strong>c :<br />

« Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, dans la nuit éternelle emportés sans<br />

retour… » : Ừ, rồi cứ trôi đi mãi, trong đêm trường trở lại được nao…».<br />

60


Chuchotement des anges<br />

Confiance<br />

Aie confiance en toi-même<br />

Confiance en tes convictions<br />

Confiance en la Lumière<br />

Lumière de l'équilibre<br />

Lumière de ta Réalisation<br />

Garde la Foi<br />

Foi en ta Conscience<br />

incarnée en ta Sagesse<br />

Sagesse au-delà de toutes<br />

choses<br />

Aie le courage de choisir<br />

et la volonté de matérialiser<br />

la plus haute version de toi-<br />

même<br />

sur le chemin de l'évolution.<br />

TUY-nGA (été 2008)<br />

Paix et Réconciliation<br />

Retrouve<br />

la Paix en toi-même<br />

Accepte<br />

la Réconciliation avec toi-même<br />

Regarde-toi<br />

avec le Regard de l'Amour<br />

celui que la mère porte à son<br />

enfant<br />

N'oublie pas<br />

que tu es Paix<br />

Amour et PArole du Cœur<br />

Réconcilie-toi<br />

avec ton état originel<br />

et toutes les mémoires<br />

contenues en tes cellules<br />

Réconcilie-toi<br />

avec ce que tu es, as été<br />

et ce que tu seras<br />

pour t'engager<br />

sur le chemin d'auto-guérison.<br />

61


J'utilise l'art comme moyen d'expression du non-manif<strong>est</strong>é dans le manif<strong>est</strong>é, dans la quête de<br />

l'Unité d'<strong>un</strong> Esprit qui pénètre TOUT sous les multiples expressions de la Vie.<br />

Un tracé fermé sans soulever la pointe du stylo. Le point d'arrivée rejoint toujours le point de<br />

départ. Un retour inévitable à la Source de toute d<strong>est</strong>inée humaine.<br />

Des traits, des lignes, des boucles, des ronds ... traversent, séparent ou <strong>un</strong>issent les espaces<br />

limités par ce tracé. Autant d'événements joyeux, tristes, agréables, désagréables… qui<br />

<strong>vie</strong>nnent agrémenter toute <strong>vie</strong> dans notre monde de dualités.<br />

Enfin, c'<strong>est</strong> <strong>un</strong> gribouillis à la portée de tous, fait largement constaté lors des ateliers proposés<br />

à <strong>un</strong> public de tout âge (à partir de 5 ans), qu'il soit bien portant ou malade (Alzheimer,<br />

maladies mentales…).<br />

Tuý Nga<br />

62


Depuis mon départ pour la France en<br />

1977, c’<strong>est</strong> la première fois que je retourne au<br />

pays natal afin de fêter et de revivre le TÊT.<br />

Arrivée à Saigon, la veille de ce fameux jour,<br />

je suis tout de suite allée au marché central et<br />

je suis très étonnée et à la fois déçue de ne plus<br />

voir les étals de fruits ou de marchandises, ni<br />

les petites échoppes construites autour de<br />

celui-ci comme c’était du temps de mon<br />

enfance ; tout au long de la «rue Catinat »<br />

plutôt Nguyễn Huệ et Lê Lợi maintenant, il n’y<br />

a plus de multitudes de fleurs vendues sur les<br />

trottoirs où les derniers clients se précipitaient<br />

avec empressement, à la recherche d’<strong>un</strong> beau "<br />

Mai "ou d’<strong>un</strong> couple de chrysanthèmes.<br />

Déjà à midi, tous les commerces<br />

commencent à fermer : les employés du<br />

marché de Bến Thanh veulent rentrer chez eux<br />

en toute hâte pour les préparatifs du NOUVEL<br />

AN. Je les comprends mais encore <strong>un</strong>e fois<br />

étonnée et déçue…..car ce n’était pas comme<br />

cela dans le temps !!!<br />

Mais à ce moment précis, moi aussi, j'ai eu ce<br />

même désir : rejoindre mes proches au plus<br />

vite et revivre avec eux ces instants de<br />

bonheur.<br />

Cependant <strong>un</strong>e obligation me retient encore à<br />

l’hôtel...et j’attends l’arrivée du TÊT " Lễ giao<br />

thừa " en tant que touriste car je suis " seule "<br />

loin de ma famille.<br />

Je me fais belle, je déguste <strong>un</strong> bon<br />

repas, j’attends les feux d’artifice sur la<br />

terrasse d’<strong>un</strong> hôtel luxueux, mais rien ne peut<br />

remplacer ma famille, mes petits-neveux et je<br />

remémore mes souvenirs...<br />

<strong>La</strong> fête du TÊT démarre réellement le<br />

soir. Toute la famille se ré<strong>un</strong>it pour aller à la<br />

Pagode où parfois sont déposées les cendres<br />

des Parents ou des Ancêtres. <strong>La</strong> tradition veut<br />

que les ESPRITS des ANCÊTRES re<strong>vie</strong>nnent<br />

<strong>La</strong> Fête du TÊT 2011<br />

pour la nouvelle année pendant les trois<br />

premiers jours. Ils nous observent, il faut donc<br />

« être irréprochable ».<br />

Superstitieux ou pas, tout<br />

VIETNAMIEN doit respecter la tradition afin<br />

d’apporter Bonheur, Chance et Prospérité dans<br />

la famille ... <strong>La</strong> personne qui franchit, la<br />

première, le seuil de la maison, sera la<br />

personne qui doit porter <strong>un</strong> nom chanceux.<br />

Cette journée se passe sous le signe des<br />

symboles qui feront que l'année à venir sera<br />

<strong>un</strong>e bonne année. Chaque petit événement sera<br />

interprété et pourra être de bon ou de mauvais<br />

augure.<br />

Je me revoyais avec mes parents, mon<br />

frère, autour d’<strong>un</strong>e table garnie de bánh chưng<br />

et de fruits confits. Nous attendions l’heure de<br />

passage à la nouvelle année avec joie et<br />

bonheur.<br />

A minuit, le beau spectacle des feux<br />

d’artifice me ramène à la réalité : je me sens<br />

vraiment seule parmi cette foule si dense qu’on<br />

a du mal à se frayer <strong>un</strong> chemin dans ce<br />

capharnaüm de voitures, de motos….<br />

Le lendemain, je découvre enfin le<br />

« Saigon d’aujourd’hui » où les rues<br />

principales, les vitrines des grands magasins<br />

sont décorées de lampions, de fleurs. C’<strong>est</strong> très<br />

beau certes, mais cette décoration ne me fait<br />

pas frémir, elle n’<strong>est</strong> plus comme avant ... elle<br />

n’<strong>est</strong> plus celle du temps jadis ...<br />

Elle n’<strong>est</strong> plus celle de mon enfance !....<br />

Denise Trần Huệ D<strong>un</strong>g<br />

63


Les thèmes de la peinture orientale traditionnelle<br />

<strong>La</strong> beauté dans la peinture orientale ne pro<strong>vie</strong>nt pas <strong>un</strong>iquement de rapports entre les traits et le<br />

caractère dominant de l’ensemble, des rapports entre les formes et les couleurs, mais aussi de<br />

l’inspiration qui a suscité l’œuvre.<br />

Le sujet choisi n’<strong>est</strong> pas essentiellement <strong>un</strong>e copie ou <strong>un</strong>e interprétation de la nature. Il <strong>est</strong> animé d’<strong>un</strong><br />

rythme vivant qui lui <strong>est</strong> propre.<br />

Parmi les nombreux courants de pensées philosophiques qui ont influencé la peinture orientale, le<br />

Confucianisme, le Taoïsme et le Bouddhisme sont les plus connus.<br />

Le courant confucianiste, édifiant et moralisateur, <strong>est</strong> basé principalement sur l’Homme. Les sujets les<br />

plus souvent traités sont les portraits des grands hommes d’autrefois, les illustrations d’événements<br />

historiques ou de livres classiques, décrivant l’Homme dans ses rapports avec les autres et avec le<br />

monde qui l’entoure.<br />

Le courant taoïste, mystique et poétique, empreint de merveilleux et de magie, donne naissance au<br />

« Paysage chinois ».<br />

Le peuple asiatique a <strong>un</strong>e passion pour la nature, <strong>un</strong>e adoration pour les fleurs. Pénétré de cet amour<br />

inné, l’artiste oriental préfère expliquer ses émotions non directement, mais par allusion, sous<br />

l’apparence de la fleur ou de l’oiseau. Il empr<strong>un</strong>te les milles facettes de la beauté de la nature pour<br />

ouvrir à la lumière son cœur le plus secret, pour révéler ses intuitions et ses pulsions qui ont trop de<br />

profondeur et de pudeur pour s’exprimer.<br />

Ainsi la fleur du cerisier <strong>est</strong> l’emblème classique d’<strong>un</strong>e <strong>vie</strong> de héros, le lotus le sujet d’<strong>un</strong>e ardente<br />

contemplation, non pas comme attribut sacré mais comme possédant en lui-même <strong>un</strong>e <strong>vie</strong> parfaite.<br />

Jaillissant de la boue et de la vase, le lotus déploie dans la lumière le trésor de sa pureté native, audessus<br />

de l’eau dont il <strong>est</strong> issu. Le lotus <strong>est</strong> aussi le symbole de la pureté et de la loyauté. Il <strong>est</strong> la fleur<br />

qu’on associe à Bouddha. L’iris et l’orchidée sont les symboles de la victoire. Ils font partie des<br />

plantes précieuses symbolisant les quatre saisons.<br />

Le bourgeon du pr<strong>un</strong>ier ou du bambou représente l’hiver<br />

<strong>La</strong> fleur de pêcher représente le printemps<br />

Le chrysanthème représente l’automne<br />

L’orchidée, l’iris représentent l’été<br />

Le taoïsme insiste aussi sur la passivité du féminin qui agit sur le masculin, sur la douceur de l’eau qui<br />

ronge la pierre la plus dure, sur l’utilité du vide. « L’eau, dit <strong>La</strong>o-Tseu, <strong>est</strong> la plus molle des choses et<br />

pourtant elle triomphe des plus fortes et des plus résistantes »<br />

L’idée de l’eau <strong>est</strong> reprise par le bouddhisme. Le bouddhisme propose à l’homme l’immortalité de<br />

son âme en échange d’<strong>un</strong>e <strong>vie</strong> vertueuse selon les lignes d’<strong>un</strong>e foi simple, obéissant à l’esprit de<br />

sacrifice et à <strong>un</strong> idéal de paix. L’âme qui s’identifie aux caprices du vent, aux mouvements du nuage et<br />

de la brume, sans cesse changeante, prend la forme symbolique du Dragon. Le Dragon s’associe aux<br />

64


formes de l’élément Eau, des orages, de la pluie, des cascades. Doué de ce pouvoir de fluidité, le<br />

Dragon <strong>est</strong> le symbole de l’infini.<br />

Mais c’<strong>est</strong> avant tout l’image de Kouan-Yin, personnification de la Miséricorde et de la Bonté qui<br />

nous <strong>vie</strong>nt à l’esprit quand nous évoquons l’Art bouddhique. Ainsi le Bouddhisme nous a laissé <strong>un</strong>e<br />

empreinte permanente sur la totalité de la <strong>vie</strong>, sur les coutumes, sur la culture et sur les arts.<br />

Comme nous l’avons vu, les idées philosophiques et les traditions littéraires jouent <strong>un</strong> grand rôle dans<br />

l’art d’Extrême-Orient. Pour s’harmoniser avec ces coutumes et ces conceptions, l’œuvre du peintre<br />

doit présenter <strong>un</strong> aspect léger provenant à la fois du thème choisi, de la matière et du procédé employé.<br />

Dans la peinture traditionnelle sur soie, l’artiste respecte le principe de la composition qui <strong>est</strong><br />

l’asymétrie, l’imparfait, l’incomplet, tout en tenant compte des propriétés de la soie et des<br />

contingences d’application de la peinture à l’eau.<br />

Dans la peinture comme dans l’<strong>un</strong>ivers, sans le vide, les souffles ne circulent pas. Le vide s’introduit<br />

dans la composition sous la forme de brume, des nuages, de l’eau, du ciel, d’ouverture vers le<br />

lointain…<br />

Au moyen de ce vide l’artiste exprime son sentiment de l’invisible dans lequel baignent les choses. Le<br />

vide évoque la sérénité, le calme, le silence, la distance, la profondeur…<br />

Il <strong>est</strong> aussi l’espace d’évasion, de méditation, de rêve qui invite le spectateur à pénétrer dans <strong>un</strong><br />

<strong>un</strong>ivers nouveau plus riche en émotions et en imagination que le monde réel.<br />

En Extrême-Orient, la peinture <strong>est</strong> conditionnée par le pinceau, le lavis et le support. <strong>La</strong> soie fut à<br />

l’origine le premier support souple adopté en Chine pour l’écriture ; elle servit ultérieurement au<br />

développement de la calligraphie ou plus exactement à l’adoption du pinceau comme instrument<br />

d’écriture, puis de la peinture.<br />

<strong>La</strong> peinture sur soie <strong>est</strong> <strong>un</strong>e technique spécifique r<strong>est</strong>ée identique pendant des milliers d’années.<br />

C’était <strong>un</strong>e technique réservée au travail formel et réfléchi des peintres de la cour, s’apparentant à<br />

certains procédés manuels de teinture.<br />

Extrait de la « Peinture sur soie » de Denise Trần Huệ D<strong>un</strong>g, (éd. Piere Zech, Paris, 1991)<br />

Denise Trần Huệ D<strong>un</strong>g : <strong>est</strong> née à Cho Lon (Vietnam) en 1943 et était professeur de dessin<br />

académique, de décoration et de la technique traditionnelle sur soie dans les écoles au Vietnam de<br />

1969 à 1975 (Lycée Marie-Curie, Institution catholique Regina M<strong>un</strong>di, Ecole secondaire d’art<br />

décoratif, Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts).<br />

Diplômée de fin d’études supérieures des Beaux-Arts à Saigon en 1968, diplômée d’études<br />

approfondies d’arts plastiques (DEA) à Paris en 1983, elle avait perfectionné la technique de la<br />

peinture traditionnelle sur soie au Japon en 1968 et avait participé à de nombreuses expositions au<br />

Vietnam, en France, au Québec et aux Etats Unis. Elle réside à Paris depuis 1977.<br />

Voici certaines de ses œuvres.<br />

65


<strong>La</strong> peinture sur soie de D. Trân Huê D<strong>un</strong>g<br />

Le lotus<br />

Les frangipaniers<br />

Les pivoines<br />

Les nénuphars<br />

66


English poems Shadow<br />

Where I am from…<br />

Shadow on the silent wall<br />

Mirror of the empty past<br />

Reflection of loneliness<br />

Reflection of love...<br />

Clouds in my naked heart<br />

The day I become dust<br />

Cycle of eternal pain<br />

Tears on your velvet touch...<br />

Winter warms my sorrow<br />

Soft as your crazy lips<br />

Autumn has fallen<br />

Like a ghost astray...<br />

I am from the crack of dawn<br />

Hurting my jaw with a long yawn<br />

Wondering why I have to rise<br />

To face the day with such a price<br />

I am from the coffee and scone<br />

Before stepping into the war zone<br />

Savoring the last moment of peace<br />

Before they chew me into pieces<br />

Texas Frog (tormented by a certain Irish California blonde)<br />

I am from the desk behind the window<br />

With nothing but a computer to show<br />

As my eyes see double and triple<br />

I remember my age just... quintupled<br />

I am from the crawling traffic<br />

Asking myself what is more tragic<br />

Wasting my life in a dreadful job<br />

Or being robbed by the mob<br />

I am from the modern woman<br />

Who better not depends on her man<br />

For all the debts that we collect<br />

It takes two to write the checks<br />

I am from the aspiring retiree<br />

Watching her 401K flee<br />

Losing yet another year of hope<br />

To ever reach the end of the rope<br />

I am from the self-made prison<br />

Doing labor through all seasons<br />

Beneath the power blouse and v<strong>est</strong><br />

Is blue stripe, could you have guessed?<br />

I am from burst of frustrations<br />

Followed with long desperation<br />

When will my sentence end<br />

So I can smell the freedom's scent<br />

I am from the day dream of life<br />

Wishing to be just a housewife<br />

Just one morning let me sleep late<br />

And not have to ponder over my fate...<br />

Tuyết Ngọc<br />

67


Anh Không Cần Ngày Valentine<br />

Đặng Vũ Chấn (sáng tác và phổ nhạc)<br />

Anh không cần ngày Valentine<br />

Khi có em bên anh hằng ngày<br />

Anh không cần ngày Valentine<br />

Khi trái tim không ôm một ai<br />

Ngoài hình em<br />

Anh không cần ngày Valentine<br />

Khi chúng ta yêu nhau trọn đời<br />

Anh không cần ngày Valentine<br />

Hạnh phúc ta đong đầy không vơi<br />

Còn dầy thêm<br />

Em ơi<br />

Cần chi ngày Valentines cho giống tình thường<br />

Đôi ta<br />

Cần chi ngày Valentines mới nói yêu đương<br />

Em ơi,<br />

Tình ta mở ra mang đi tô thắm quê hương<br />

Đôi ta<br />

Cùng dân Việt vươn lên qua v<strong>un</strong> đắp tình thương<br />

Nhưng anh mượn ngày Valentine<br />

Để cám ơn em yêu mặn nồng<br />

Nhưng anh mượn ngày Valentine<br />

Xin lỗi em khi em chờ mong<br />

Anh họp xa<br />

Anh xin mượn ngày Valentine<br />

Xin lỗi em khi em buồn lòng<br />

Anh xin mượn ngày Valentine<br />

Để cám ơn em không ngừng trông<br />

Gia đình ta<br />

Anh xin mượn ngày Valentine<br />

Để cám ơn em ban niềm vui<br />

Mình ch<strong>un</strong>g đôi<br />

Anh xin mượn ngày Valentine<br />

Để cám ơn em ban niềm vui<br />

Anh… Yêu… Em….<br />

68


Giấc mơ hồi hương Đặng Vũ Chấn<br />

Rồi mai, đất nước ta sẽ hội nhập vào luồng chính<br />

của thế giới dân chủ văn minh. Lúc ấy, những rào<br />

cản trong cơ chế chính trị đã được gỡ bỏ, và nhân<br />

dân sẽ thực thi quyền của mình để quyết định vận<br />

mạng của đất nước. Lúc ấy, chính quyền do người<br />

dân lựa chọn sẽ đóng vai trò của một chất xúc tác,<br />

điều hòa, tạo điều kiện thuận lợi cho nhân dân phát<br />

huy sức sống mãnh liệt của mình để tân hưng đất<br />

nước. Lúc ấy, sự phát triển của Việt Nam sẽ không<br />

còn bị giới hạn bởi một Ðảng và nhà Nước độc<br />

quyền cùng với ý thức hệ lỗi thời nữa, mà chỉ bị hạn<br />

chế bởi chính trí tuệ và khả năng canh tân của dân<br />

tộc mình.<br />

Trong giai đoạn đầu tân hưng đó, nước Việt ta sẽ<br />

vừa có những khó khăn và thuận lợi cơ bản như<br />

sau:<br />

*Thuận lợi thứ nhất là sức sống trẻ. Hiện nay hơn<br />

phân nửa dân số Việt Nam là thành phần từ 30 tuổi<br />

trở xuống. Sức sống năng động này đang cần<br />

những điều kiện và môi trường tích cực để bừng lên<br />

xây dựng đất nước, thay vì lãng phí năng lực trong<br />

những sinh hoạt đồi trụy trác táng, đua xe bạt<br />

mạng.<br />

Thuận lợi thứ hai là dân ta đã được tôi luyện trong<br />

những hoàn cảnh khó khăn khắc nghiệt, từ đó khắc<br />

phục vươn lên sống còn. Sự thông minh, linh động<br />

thích ứng này cũng đang cần được điều hướng để<br />

cùng nhau xây dựng cái ch<strong>un</strong>g và thăng tiến nhân<br />

trong sự hài hòa với môi trường và tập thể ch<strong>un</strong>g<br />

quanh.<br />

Thuận lợi thứ ba là nguồn tài chánh và nhân lực từ<br />

các cộng đồng người Việt ở nước ngoài, đã nhờ<br />

môi trường tự do dân chủ pháp trị mà phát triển<br />

vượt bực. Những chuyên viên Việt Nam ở nước<br />

ngoài, tuỳ theo điều kiện, sẽ sẵn sàng mang kinh<br />

nghiệm làm việc và kiến năng được đào tạo từ các<br />

nước tiên tiến về đóng góp cho đất nước.<br />

*Song song với các thuận lợi trên là những khó<br />

khăn. Khó khăn thứ nhất là vì luôn luôn phải đấu<br />

tranh sinh tồn trong hoàn cảnh bấp bênh, từ chiến<br />

tranh loạn lạc sang tới thời kỳ bao cấp ngăn sông<br />

cấm chợ, phải chạy miếng ăn từng ngày ; qua tới<br />

thời đổi mới kinh tế thì phải lo chụp giựt cơ hội làm<br />

ăn, trước khi nhà nước đổi ý, đổi luật, nên dân ta đã<br />

tiêm nhiễm thói quen làm ăn theo tinh thần "ăn sổi”,<br />

lo việc trước mặt mà không để ý tới hậu quả tương<br />

lai lâu dài.<br />

Thêm vào đó tệ nạn tham nhũng và sự mất niềm tin<br />

vào hệ thống luật pháp, mà người dân cho là chỉ<br />

phục vụ giai cấp lãnh đạo, đang tập cho dân ta<br />

nhiễm thói quen coi thường luật pháp quốc gia,<br />

thậm chí còn tìm cách qua mặt luật pháp. Thói quen<br />

này dễ đưa tới những di hại về văn hóa đạo đức xã<br />

hội, môi trường, môi sinh trên đường dài, mà một<br />

nước Việt tân hưng phải đối phó.<br />

Ngoài ra sau những năm dài đấu tranh ý thức hệ,<br />

sống dưới một chế độ luôn đề cao hận thù đấu<br />

tranh, kỳ thị giai cấp, luôn đề cao cảnh giác, nghi<br />

ngờ những thế lực gọi là “thù địch” ; trường trực<br />

nuôi dưỡng sự sợ hãi bị tố khổ trù dập, cùng cái<br />

nhìn nhất nguyên độc quyền ; nhân dân ta dễ mất đi<br />

niềm tin vào nhau, nhiễm tinh thần phân hóa cục<br />

bộ, có thể ảnh hưởng tiêu cực trên sự đại đoàn kết<br />

dân tộc. Xác xuất chia rẽ phe nhóm cục bộ càng dễ<br />

xẩy ra sau này, khi người Việt nước ngoài đổ về<br />

giúp nước, mang theo những ảnh hưởng khác nhau<br />

từ Mỹ hay Pháp hay Ðức, Nhật, Úc v.v... so với nội<br />

địa.<br />

69


Ðể đối phó với những nan đề trên, nước Việt tân<br />

hưng cần ưu tiên tiến hành hai hướng sau:<br />

*Thứ nhất, củng cố và hoàn thiện một cơ chế chính<br />

trị và môi trường dân chủ pháp trị để xây dựng lại<br />

niềm tin của nhân dân vào luật pháp và chế độ. Khi<br />

nhân dân thấy có cơ chế chính trị và luật pháp vững<br />

chắc, thực sự bảo vệ mình thay vì phục vụ giai cấp<br />

lãnh đạo, bảo đảm cho người dân điều kiện có thể<br />

chọn lựa lãnh đạo và sa thải chính quyền bất xứng<br />

đi ngược lại quyền lợi nhân dân qua bầu cử định kỳ,<br />

dân sẽ thấy nhu cầu phải tôn trọng luật pháp và yên<br />

tâm lo nghĩ tới tương lai dài hạn. Cơ chế chính trị<br />

này được thể hiện qua một bản hiến pháp tối cao<br />

mà không một ai hay một tập thể nào có thể chà<br />

đạp coi thường. Bản hiến pháp này ngăn cấm mọi<br />

sự độc quyền độc tôn lãnh đạo của bất cứ một<br />

Đảng hay cá nhân phe nhóm nào và quy định tam<br />

quyền phân lập, bảo đảm tính độc lập giữa nhà<br />

nước hành pháp, quốc hội lập pháp, và tòa án tư<br />

pháp. Ba ngành này sẽ kiểm soát nhau để tránh mọi<br />

sự lạm dụng chi phối dễ đưa đến tình trạng vừa đá<br />

bóng vừa thổi còi như Đảng CS hiện nay. Cơ chế<br />

chính trị cũng phải triệt để bảo đảm quyền tự do<br />

ngôn luận, để tối thiểu người dân có thể an toàn tri<br />

hô la làng khi bị ức hiếp hay thấy những sai trái của<br />

chính quyền, và có thể tự do thảo luận phê phán<br />

đúng sai. Nói ch<strong>un</strong>g cơ chế phải bảo đảm mọi<br />

quyền tự do quy định trong bản tuyên ngôn quốc tế<br />

nhân quyền, và các lực lượng vũ trang, bán vũ<br />

trang độc lập với mọi Đảng phái, chỉ mang sứ mạng<br />

duy nhất là bảo vệ lãnh thổ, bảo vệ hiến pháp và<br />

luật pháp quốc gia.<br />

Khi dân trí được nâng cao với kiến thức<br />

mở rộng, người dân sẽ thấy những khác<br />

biệt nhau là điều bình thường<br />

*Hướng thứ hai là đề cao phát huy tinh thần Hòa và<br />

Ðồng. Ðây là tinh thần đa nguyên, chấp nhận tôn<br />

trọng sự khác biệt và thuận hòa với nhau, để đồng<br />

lòng cùng nhau hướng tới lo việc ch<strong>un</strong>g. Có như thế<br />

thay vì phân hóa cục bộ, những khác biệt sẽ thành<br />

sự bổ túc tổng hợp, để đoàn kết cùng nhau đưa đất<br />

nước chóng đi lên hàng tiên tiến trên thế giới. Ðể<br />

phát huy tinh thần này, giáo dục sẽ là lãnh vực ưu<br />

tiên để nâng cao dân trí và xây dựng nơi những thế<br />

hệ tương lai một tư duy và phong cách của con<br />

người mới tự tin, khách quan khoa học và khai<br />

phóng. Khi dân trí được nâng cao với kiến thức mở<br />

rộng, người dân sẽ thấy những khác biệt nhau là<br />

điều bình thường, không những thế, còn cần thiết<br />

để cho đời sống được đa dạng, phong phú và ngày<br />

càng thăng tiến hơn. Thấy được sự khác biệt đa<br />

dạng là cần thiết, và tự tin vào tư thế đồng làm chủ<br />

thực sự, để chủ động quyết định vận mạng đất<br />

nước và hướng đi của xã hội, người dân sẽ càng<br />

cảm nhận nhu cầu phải cùng nhau trách nhiệm bảo<br />

vệ phát huy những giá trị tốt đẹp ch<strong>un</strong>g, và canh tân<br />

xã hội càng ngày càng tốt đẹp hơn.<br />

Những ưu tiên tiến hành kể trên nằm trong hai<br />

hướng Canh Tân Con Người và Canh Tân Môi<br />

Trường mà dân ta trong cũng như ngoài nước cần<br />

chuẩn bị điều kiện ngay từ bây giờ cho một Nước<br />

Việt Mới. Chuẩn bị như thế nào là câu hỏi thách đố<br />

của mỗi người chúng ta. ĐVC<br />

70


Áo dài Việt-Nam<br />

71


Áo dài Le Mur :<br />

ÁO DÀI (la t<strong>un</strong>ique traditionnelle <strong>vie</strong>tnamienne)<br />

Vào thập niên 1930 một họa sĩ tên Cát Tường, hay "Le Mur" là cách dịch sang tiếng Pháp đã thực hiện một cải<br />

cách quan trọng trên chiếc áo tứ thân để biến nó chỉ còn lại hai vạt trước và sau mà thôi. Vạt trước được họa sĩ<br />

nối dài chấm đất để tăng thêm dáng vẻ uyển chuyển trong bước đi đồng thời thân trên được may ôm sát theo<br />

những đường cong cơ thể người mặc tạo nên vẻ yêu kiều và gợi cảm rất độc đáo. Để tăng thêm vẻ nữ tính, hàng<br />

nút phía trước được dịch chuyển sang một chỗ mở áo dọc theo vai rồi chạy dọc theo một bên sườn. Tuy nhiên,<br />

áo dài Le Mur có nhiều biến cải mà nhiều người thời đó cho là "lai căng" thái quá, như áo may ráp vai, ráp tay<br />

phồng, cổ bồng hoặc cổ hở. Thêm nữa áo Le Mur mặc cho đúng mốt phải với quần xa tanh trắng, đi giày cao,<br />

một tay cắp ô và quàng vai thêm chiếc bóp đầm. Lối tân thời này đã bị một số dư luận khi đó tẩy chay và cho là<br />

"đĩ thõa" (như được phản ảnh không hề thiện cảm trong tác phẩm Số đỏ của Vũ Trọng Phụng).<br />

Áo dài Lê Phổ :<br />

Năm 1934, một họa sĩ khác là Lê Phổ bỏ bớt những nét lai căng, cứng cỏi của áo Le Mur, đồng thời đưa thêm<br />

các yếu tố dân tộc từ áo tứ thân, ngũ thân vào, tạo ra một kiểu áo vạt dài cổ kính, ôm sát thân người, trong khi<br />

hai vạt dưới được tự do bay lượn. Sự d<strong>un</strong>g hợp này quá hài hòa, vẹn vẻ giữa cái mới và cái cũ, được giới nữ thời<br />

đó hoan nghênh nhiệt liệt. Từ đây áo dài Việt Nam đã tìm được hình hài chuẩn mực của nó, và từ bấy đến nay dù<br />

trải bao thăng trầm, bao lần cách tân cách điệu, hình dạng chiếc áo dài về cơ bản vẫn giữ nguyên.<br />

Áo dài với tay « raglan » :<br />

Thập niên 1960 có nhà may D<strong>un</strong>g ở Dakao, Sài Gòn đưa ra kiểu may áo dài với cách ráp tay raglan (giác lăng).<br />

Cách ráp này đã giải quyết được vấn đề khó khăn nhất khi may áo dài: những nếp nhăn thường xuất hiện hai bên<br />

nách. Cách ráp này cải biến ở chỗ hàng nút cài được bố trí chạy từ dưới cổ xéo xuống nách, rồi kế đó chạy dọc<br />

một bên hông. Với cách ráp tay raglan làn vải được bo sít sao theo thân hình người mặc từ dưới nách đến lườn<br />

eo, khiến chiếc áo dài ôm khít từng đường cong của thân hình người phụ nữ, tạo thêm tính thẩm mỹ theo đánh<br />

giá của một số nhà thiết kế.<br />

Áo dài nam :<br />

Theo nhà biên khảo Trần Thị <strong>La</strong>i Hồng thì áo ngũ thân đi đôi với quần hai ống và khăn đội đầu cũng là quốc<br />

phục của phái nam. Các bà các cô dùng mầu sắc óng ả dịu mát trong khi đàn ông con trai chỉ dùng màu đen,<br />

trắng, hoặc lam thẫm. Suy cứ này có cơ sở vì từ chiếc áo dài ngũ thân trang trọng cho phụ nữ tỉnh thành chắc<br />

chắn phải tồn tại bên cạnh đó một thứ áo trang trọng cho giới nam để cân xứng. Tuy nhiên theo sắc dụ ban hành<br />

từ thời Chúa Nguyễn Vũ Vương thỉ sự quy định trang phục cho nam giới ít gò bó và thoáng hơn, "Thường phục<br />

thì đàn ông, đàn bà dùng áo cổ đứng ngắn tay, cửa ống tay hoặc rộng hoặc hẹp tùy tiện. Áo thì hai bên nách trở<br />

xuống phải khâu kín liền không cho xẻ mớ. Duy đàn ông không muốn mặc áo cổ tròn và hẹp tay cho tiện làm<br />

việc thì cũng được" (trích sắc dụ này). Từ thập niên 1930 trở đi mới xuất hiện áo dài nữ phục hai vạt, vậy về lý,<br />

áo dài nam phục hai vạt cũng phải xuất hiện khoảng thời gian đó.<br />

Một giả thuyết khác cho rằng từ khi Chúa Nguyễn Phúc Khoát ban hành sắc dụ về quốc phục đã xuất hiện lối ăn<br />

mặc theo cách Việt Nam ở phái nam cho khác biệt với lối ăn mặc của người khách trú. Cơ sở chính của cách tạo<br />

ra khác biệt là lối cài nút về bên trái thay vì bên phải giống như người Hoa kiều (theo sách Việt Nam Văn Hóa<br />

Sử, tác giả Đào Duy Anh, đã chú dẫn trên phần đầu mục Lịch Sử Áo Dài). Sự khác biệt thứ hai là trên chất liệu<br />

vải (thường bằng the mỏng, và mặc ra ngoài áo bà ba trắng, với phụ tùng lệ bộ kèm theo là khăn đóng (tức khăn<br />

vành cho nam). Có thể ngay từ đầu, "quốc phục sơ khai" của nam giới đã chỉ có hai vạt và được biến cách trên<br />

chiếc áo Tàu "nhà Thanh": dài gần tới gối và có đường xẻ hai bên từ hông trở xuống. Đến thập kỷ 1930 khi xuất<br />

hiện áo nữ với hai tà dài thì được thay đổi chút ít cho gần gũi chiếc áo dài nữ phục.<br />

Vậy nếu nói đến quốc phục truyền thống thì chính chiếc áo dài nữ phục mới đậm nét hơn, được quy định bởi<br />

những văn bản pháp quy (sắc dụ chúa Nguyễn Vũ Vương) và chuẩn mực ăn mặc rõ ràng hơn (chiếu chỉ quy định<br />

của vua Minh Mạng về trang phục hoàn chỉnh cho áo dài nữ phục). Do đó khi nói đến áo dài Việt Nam, người<br />

trong lẫn ngoài nước thường nghĩ đến chiếc áo dài nữ phục.<br />

72


Áo dài nam phục Việt Nam lại không có số phận may mắn như áo dài nữ phục. Ngày nay ta ít có dịp bắt gặp<br />

hình ảnh một thanh niên, thậm chí một ông cụ già Việt Nam, vận chiếc áo dài nam phục truyền thống. Áo dài<br />

nam phục chỉ còn xuất hiện tại những lễ hội mang đậm nét truyền thống Việt Nam.<br />

Trong thơ ca :<br />

Hình ảnh phụ nữ/con gái Việt Nam với chiếc áo dài truyền thống đã được nhiều nhà nghệ sĩ ghi lại, nổi bật nhất<br />

là trong thơ và nhạc. Bài thơ nổi tiếng về chiếc áo dài có thể kể là "Áo lụa Hà Đông" của Nguyên Sa, bài này<br />

được phổ nhạc thành một bài hát nổi tiếng và là cảm hứng cho một bộ phim điện ảnh cùng tên, với những câu:<br />

Nắng Sài Gòn anh đi mà chợt mát<br />

Bởi vì em mặc áo lụa Hà Đông...<br />

Bài "Tương tư" của Nguyên Sa cũng có đoạn ca ngợi chiếc áo dài:<br />

Có phải em mang trên áo bay<br />

Hai phần gió thổi, một phần mây<br />

Hay là em gói mây trong áo<br />

Rồi thở cho làn áo trắng bay<br />

"Ngày xưa Hoàng Thị" của Phạm Thiên Thư kể về chuyện tình thuở học sinh với cô gái họ Hoàng, cô xuất hiện<br />

trong bài với những nét phác họa:<br />

Áo tà nguyệt bạch<br />

Ôm nghiêng cặp sách<br />

Vai nhỏ tóc dài".<br />

Phạm Duy phổ nhạc bài này cũng không quên làm nổi bật hình ảnh áo dài khi sửa thành:<br />

Ôm nghiêng tập vở, tóc dài, tà áo vờn bay...<br />

Áo dài cũng in đậm nét trong những vần thơ nghịch ngợm của Nguyễn Tất Nhiên:<br />

Tháng giêng em áo dài trang nhã<br />

Tỉnh lỵ còn nguyên nét Việt Nam<br />

Đài các chân ngà ai bước khẽ<br />

Nguyện theo tà lụa cả phương Đông (Tháng giêng, chim)<br />

đưa em về dưới mưa/ áo dài sầu hai vạt/ khi chấm bùn lưa thưa... (Em hiền như Ma-soeur)<br />

Trong thơ Bùi Giáng, màu áo dài của ký ức được nâng lên thành huyền thoại:<br />

Biển dâu sực tỉnh giang hà<br />

Còn sơ nguyên mộng sau tà áo xanh (Áo xanh)<br />

Và có lẽ trong những vần thơ rất d<strong>un</strong>g dị sau đây của Huy Cận cũng có hình bóng của chiếc áo dài trắng nữ sinh:<br />

Áo trắng đơn sơ mộng trắng trong<br />

Hôm xưa em đến mắt như lòng<br />

Nở bừng ánh sáng em đi đến<br />

Gót ngọc dồn hương bước tỏa hồng (Áo trắng).<br />

Chiếc áo dài cũng phảng phất hay xuất hiện nhiều trong các ca khúc Việt Nam. Trong nhạc Trịnh Công Sơn có<br />

thể nhìn thấy khá nhiều. Theo hồi ký, chính những bước chân hoàng c<strong>un</strong>g của những nữ sinh áo tím Huế đã làm<br />

cho nhạc sĩ họ Trịnh viết nên bài "Diễm xưa" nổi tiếng. Hay trong bài "Hạ trắng", hình ảnh áo dài cũng chập<br />

chờn:<br />

Gọi nắng trên vai em gầy đường xa áo bay... (Hạ trắng)<br />

73


"Bé ca" của Phạm Duy viết cho con gái mới lớn, có bài "Tuổi ngọc" tả về niềm hân hoan của cô bé khi bước<br />

chân vào tr<strong>un</strong>g học, lần đầu khoác lên mình "một chiếc áo như mây hồng":<br />

Xin cho em một chiếc áo dài, cho em đi mua xuân tới rồi<br />

Mặc vào đời rồi ra, mừng lạy chào mẹ cha<br />

Hàng lụa là thơm dáng tuổi thơ<br />

Phạm Duy cũng không quên nhắc về chiếc áo này trong một giấc mơ hòa bình từ thập niên 1940:<br />

Nằm mơ, mơ thấy trăm họ tốt tươi, mơ thấy bên lề cuộc đời, áo dài đùa trong nắng cười... (Quê nghèo)<br />

Bài "Một thoáng quê hương" của Từ Huy nổi tiếng một thời với câu:<br />

Tà áo em... bay, bay, bay, bay... trong gió nhẹ nhàng...<br />

Dù ở đâu, Paris, Luân Đôn hay ở những miền xa. Thoáng thấy áo dài bay trên đường phố, sẽ thấy tâm<br />

hồn quê hương ở đó... em ơi...<br />

Các nhạc sĩ tiền chiến cũng hay ca ngợi áo dài như bài "Tà áo xanh" của Đoàn Chuẩn - Từ Linh. Và cảm xúc về<br />

chiếc áo dài cũng làm nên những câu hát nổi tiếng của Hoàng Trọng:<br />

Ngàn thu mưa rơi trên áo em màu tím<br />

Ngàn thu đau thương vương áo em màu tím<br />

Nhuộm tím những chuỗi ngày ấy nhau<br />

Tháng năm càng lướt mau<br />

Biết bao giờ ấy nhau(Ngàn thu áo tím)<br />

Wikipedia VN.<br />

Áo tứ thân (t<strong>un</strong>ique à 4 pans de l’époque) và nón quai thao.<br />

74


Professeurs et élèves.<br />

75


Gala MC72, Mai 2009, Paris.<br />

Gala MC72, J<strong>un</strong>e 2010, Orange Co<strong>un</strong>ty, CA.<br />

76

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