ORDONNANCE DE CLÔTURE

002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427
ils recevaient les instructions de l’échelon supérieur 1085 , encore qu’un témoin ait déclaré que
la décision de choisir les villageois à déplacer était prise en secret par les chefs de peloton 1086 .
Ceux qui posaient des questions étaient menacés 1087 . Selon certains témoins, les cadres locaux
du Parti recevaient des listes de noms 1088 et organisaient des réunions où ces noms étaient lus
à voix haute 1089 et c’est eux également qui déterminaient comment transporter les personnes à
déplacer 1090 .
272. Les déplacements étaient supervisés par des troupes, des miliciens ou du personnel de
sécurité. La plupart des témoins rapportent la présence de ces éléments armés à toutes les
étapes du déplacement de populations : pour superviser les départs 1091 , durant les
déplacements de populations 1092 , pour surveiller les personnes embarquées sur les bateaux 1093 ,
dans les camions 1094 , dans les trains 1095 ou les charrettes à bœufs 1096 , et à l’arrivée 1097 . À
l’inverse, quelques témoins déclarent qu’ils ne furent pas toujours escortés par des forces
armées 1098 .
273. À Battambang ou à Pursat, la plupart des personnes déplacées arrivaient par train.
L’organisation du réseau ferré, au sommet duquel se trouvait l’Unité des chemins de fer de
Phnom Penh 1099 , était clairement et hiérarchiquement définie. Un ancien employé des chemins
de fer à Battambang rapporte que les trains étaient escortés par des soldats armés et que les
miliciens prenaient la relève après l’arrivée des trains. Selon son impression « [c]e genre de
transport avait été planifié par la hiérarchie ». 1100 Deux anciens employés des chemins de
fer expliquent que trois soldats s’occupaient des télécommunications aux gares de Pursat 1101 et
de Battambang 1102 . Selon les témoins qui travaillaient aux chemins de fer à Battambang 1103 et
à Pursat 1104 , les cadres du Parti responsables des gares ferroviaires relevaient directement de
l’Unité des chemins de fer de Phnom Penh. De plus, confirmant que le Comité central était
constamment informé de ces mouvements de populations, un de ces témoins explique qu’en
qualité de membre du Parti, le cadre responsable de la gare de Pursat participait à des
séminaires à Phnom Penh 1105 .
274. Les dirigeants locaux du Parti accueillaient les personnes déplacées 1106 et les affectaient aux
coopératives 1107 . Certains témoins déclarent qu’à leur arrivée, ils furent interrogés par les
cadres du Parti au sujet de leur biographie 1108 . Une des parties civiles explique qu’à un
moment donné, elle se vit offrir la possibilité de choisir la coopérative où elle voulait aller 1109 ,
tout en précisant qu’elle fut par la suite envoyée en rééducation, suite à l’arrestation de son
mari 1110 . En ce qui concerne les personnes envoyées dans les régions centrales du pays 1111 ou
à Kratie 1112 , les témoins concernés offrent des témoignages similaires.
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