ORDONNANCE DE CLÔTURE
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Populations déplacées 002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427 225. Les personnes forcées à quitter Phnom Penh étaient principalement des civils 801 , hommes, femmes, personnes âgées, enfants 802 , moines, etc 803 . Médecins et infirmiers 804 durent également quitter la ville, ainsi que les patients des hôpitaux, les blessés, les malades 805 et les mères qui venaient d’accoucher 806 . Des familles entières furent forcées à quitter Phnom Penh 807 , les membres d’une même famille étant fréquemment séparés 808 . 226. Le nombre exact de personnes que l’on força à quitter Phnom Penh n’est pas précis, même si le chiffre total est probablement proche des 1,5 à 2,6 millions de personnes 809 . Les témoins parlent de masses de personnes voyageant dans les rues 810 et d’une ville totalement vidée de sa population 811 . Avant le 17 avril 1975, selon le PCK, la population de Phnom Penh et d’autres zones contrôlées par l’ennemi tournait autour du million 812 . Après le 17 avril 1975, le PCK estimait officiellement le nombre total d’évacués à deux millions 813 . Plus tard, le PCK a porté le nombre des évacués de Phnom Penh et des capitales provinciales à environ trois millions 814 (bien que le chiffre de trois millions ait parfois été cité pour Phnom Penh uniquement, notamment par Ieng Sary) 815 . En 1977, le PCK a modifié son estimation du nombre total d’évacués pour le porter à quatre millions 816 . Destination initiale 227. La population civile qui quittait Phnom Penh partait, par les routes nationales, dans toutes les directions : nord, sud, est et ouest 817 . En général, les personnes ne recevaient aucune consigne 818 , pas plus qu’on ne les informait de leur destination finale 819 , si ce n’est qu’on leur disait d’aller dans les zones rurales 820 ou vers leur village d’origine 821 . Les troupes du PCK les faisaient parfois changer de direction 822 . Les témoignages montrent que les gens partaient dans la plupart des régions du pays 823 . Souvent, les communautés locales recevaient l’ordre d’accueillir les nouveaux arrivés et de leur offrir le gîte et le couvert, mais cela ne suffisait pas au regard du nombre d’arrivés 824 . Dans certains cas, les populations civiles venues de Phnom Penh étaient hébergées dans des salles polyvalentes 825 ou devaient se débrouiller seules pour s’installer 826 . Certains tombaient malades du fait du voyage ou du fait des conditions de vie à l’arrivée 827 . Ceux qui venaient de Phnom Penh étaient identifiés comme le « peuple nouveau » ou le « peuple du 17 avril » ou encore le « peuple dépositaire » et furent souvent ciblés à l’arrivée sur la base de cette identité 828 . Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941. 66
Moyens et méthodes de déplacement Moyens 002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427 228. Les personnes qui organisèrent le déplacement des habitants de Phnom Penh ont été désignées par les témoins comme étant les troupes « khmères rouges » 829 . Elles ont été décrites comme portant des vêtements noirs 830 ou kaki 831 , certains avec des écharpes 832 ou kramas autour du cou 833 . Les troupes « khmères rouges » étaient souvent armées 834 . 229. Les troupes faisaient des annonces 835 , généralement par haut-parleur ou mégaphone 836 , pour indiquer à la population qu’elle avait un temps limité pour quitter la ville 837 . Dans certains cas, il a été rapporté que les troupes possédaient des listes de noms 838 et se voyaient attribuer certaines zones spécifiques de la capitale pour superviser les déplacements de population 839 . 230. Différents contingents de l’armée du PCK ont été identifiés comme ayant participé à la mise en œuvre des déplacements de population à Phnom Penh 840 , notamment les forces de la Zone Nord 841 (y compris la Division 1 sous les ordres du commandant Oeun 842 ), de la Zone Sud- Ouest 843 , les forces de la Zone Spéciale 844 , et l’armée de la Zone Est 845 , les uns et les autres ayant parfois, selon les témoignages, des attitudes différentes envers la population 846 . 231. Personne ne résista aux ordres de quitter Phnom Penh 847 . Selon quelques témoins, il n’y aurait pas eu de violence particulière du côté de certaines troupes du PCK 848 . Pourtant, la plupart des témoignages attestent de ce que les militaires usaient de menaces 849 et employaient la force pour s'assurer que les gens quittent leur domicile 850 . Des témoins font état de coups de feu 851 . 232. D’autres témoins encore déclarent que les soldats abattaient les gens qui refusaient de quitter leur maison 852 . Des civils ont également été tués par les tirs croisés visant les soldats de Lon Nol 853 . Certains témoins précisent avoir vu des cadavres dans les rues de Phnom Penh 854 . D’autres soulignent que les troupes du PCK avaient ordre d’utiliser tous les moyens pour s’assurer que la population quittait Phnom Penh 855 . 233. Il est également fait état de mauvais traitements et d’actes de violence contre les populations civiles, de coups et de tirs en l’air 856 . On rapporte que les biens personnels des habitants de Phnom Penh furent saisis par les troupes du PCK 857 . 234. En ce qui concerne les soldats de Lon Nol, certains auraient été désarmés par les troupes du PCK 858 et chassés de la ville avec les populations civiles 859 . D’autres auraient été identifiés au Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941. 67
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Moyens<br />
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228. Les personnes qui organisèrent le déplacement des habitants de Phnom Penh ont été désignées<br />
par les témoins comme étant les troupes « khmères rouges » 829 . Elles ont été décrites comme<br />
portant des vêtements noirs 830 ou kaki 831 , certains avec des écharpes 832 ou kramas autour du<br />
cou 833 . Les troupes « khmères rouges » étaient souvent armées 834 .<br />
229. Les troupes faisaient des annonces 835 , généralement par haut-parleur ou mégaphone 836 , pour<br />
indiquer à la population qu’elle avait un temps limité pour quitter la ville 837 . Dans certains cas,<br />
il a été rapporté que les troupes possédaient des listes de noms 838 et se voyaient attribuer<br />
certaines zones spécifiques de la capitale pour superviser les déplacements de population 839 .<br />
230. Différents contingents de l’armée du PCK ont été identifiés comme ayant participé à la mise<br />
en œuvre des déplacements de population à Phnom Penh 840 , notamment les forces de la Zone<br />
Nord 841 (y compris la Division 1 sous les ordres du commandant Oeun 842 ), de la Zone Sud-<br />
Ouest 843 , les forces de la Zone Spéciale 844 , et l’armée de la Zone Est 845 , les uns et les autres<br />
ayant parfois, selon les témoignages, des attitudes différentes envers la population 846 .<br />
231. Personne ne résista aux ordres de quitter Phnom Penh 847 . Selon quelques témoins, il n’y aurait<br />
pas eu de violence particulière du côté de certaines troupes du PCK 848 . Pourtant, la plupart des<br />
témoignages attestent de ce que les militaires usaient de menaces 849 et employaient la force<br />
pour s'assurer que les gens quittent leur domicile 850 . Des témoins font état de coups de feu 851 .<br />
232. D’autres témoins encore déclarent que les soldats abattaient les gens qui refusaient de quitter<br />
leur maison 852 . Des civils ont également été tués par les tirs croisés visant les soldats de Lon<br />
Nol 853 . Certains témoins précisent avoir vu des cadavres dans les rues de Phnom Penh 854 .<br />
D’autres soulignent que les troupes du PCK avaient ordre d’utiliser tous les moyens pour<br />
s’assurer que la population quittait Phnom Penh 855 .<br />
233. Il est également fait état de mauvais traitements et d’actes de violence contre les populations<br />
civiles, de coups et de tirs en l’air 856 . On rapporte que les biens personnels des habitants de<br />
Phnom Penh furent saisis par les troupes du PCK 857 .<br />
234. En ce qui concerne les soldats de Lon Nol, certains auraient été désarmés par les troupes du<br />
PCK 858 et chassés de la ville avec les populations civiles 859 . D’autres auraient été identifiés au<br />
Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh<br />
Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941.<br />
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