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ORDONNANCE DE CLÔTURE

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002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427<br />

d’autre part « les actes autres (…) traités par la rééducation dans le cadre des organisations<br />

de l’État ou du peuple » 577 . Une personne suspectée de se livrer à des actes de la première<br />

catégorie était considérée comme un « ennemi » à « écraser » 578 , tandis qu’une personne dont les<br />

actes relevaient de la seconde était considérée comme un « mauvais élément » à rééduquer<br />

conformément à la Constitution 579 . Les centres de sécurité servaient à détenir tant les « ennemis »<br />

que les « mauvais éléments », lesquels étaient respectivement qualifiés de prisonniers « graves »<br />

et « légers » 580 .<br />

180. Le PCK identifiait par divers moyens ceux qui s’étaient livrés à des actes « contre l’État »,<br />

notamment en faisant rédiger des autobiographies et en organisant des réunions<br />

d’autocritique. Les personnes arrêtées puis interrogées dans un centre de sécurité devaient<br />

fournir les noms des membres de leur « réseau » allégué, ce qui se faisait normalement sous la<br />

torture, laquelle était utilisée dans les centres de sécurité de tout le pays et était pratiquée<br />

avant même le 17 avril 1975 581 . Les méthodes d’interrogatoire employées étaient qualifiées de<br />

méthode « froide », « de mastication » ou « chaude » 582 . Ces méthodes semblent avoir été<br />

enseignées au personnel des centres de sécurité par les cadres des secteurs et des districts, les<br />

termes en question étant communément compris 583 . En outre, d’un centre de sécurité à un<br />

autre, les interrogateurs posaient systématiquement les mêmes questions, notamment celle de<br />

savoir si les intéressés étaient des agents de la CIA. L’ordre de mener l’interrogatoire de la<br />

sorte provenait du Centre du Parti ainsi que des zones 584 et reflétait le fait que les dirigeants<br />

redoutaient une entente entre la CIA et les Vietnamiens en vue de renverser le régime 585 . La<br />

création de centres de sécurité et de sites d’exécution était un moyen-clef pour le PCK de faire<br />

en « sorte que les classes dominées vainquent les classes dominantes » 586 .<br />

181. Comme exposé ci-dessous, la liste de ceux que le Parti soupçonnait d’activités hostiles à<br />

l’État s’est élargie et a évolué au fil du temps en fonction de la situation interne du pays et du<br />

conflit armé international qui l’opposait au Vietnam. Sur ce dernier point, le PCK qui se<br />

considérait sous une menace constance d’invasion et d’annexation par les forces<br />

vietnamiemmes, s’est engagé dans un conflit armé international avec le Vietnam s’inscrivant<br />

dans sa politique de défense contre les ennemis extérieurs.<br />

Dates et participation<br />

182. Cette politique a principalement été exécutée par des membres des forces militaires et de<br />

l’appareil de sécurité du PCK (« Santebal ») 587 . Il a évolué avant et pendant le régime. Dès les<br />

années 1970, des centres de sécurité et des sites d’exécution avaient été établis dans les zones<br />

« libérées » et l’on s’y employait à rééduquer et à tuer les ennemis 588 . Cette politique avait été<br />

Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh<br />

Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941.<br />

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