ORDONNANCE DE CLÔTURE
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002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427 connaissance. En outre, beaucoup de témoins rapportent des cas comparables de disparitions forcées en dehors des lieux visés par l’instruction, confirmant ainsi le caractère généralisé des disparitions forcées. 1478. Les disparitions forcées formaient une partie intégrante des moyens utilisés pour atteindre l’objectif commun visant à l’élimination des « ennemis » : leur caractère systématique ainsi que leur perpétration généralisée dans l’ensemble du pays indiquent clairement qu’elles étaient décidées et coordonnées par les dirigeants du PCK dans le cadre du projet commun. V. VIOLATIONS GRAVES DE CONVENTIONS DE GENEVE 1479. Les éléments constitutifs du crime de violations graves des Conventions de Genève de 1949, contraire à l'article 6 de la Loi sur les CETC, ont été établis au Centre de Sécurité S-21, à celui d’Au Kanseng et lors d’incursions de l’Armée révolutionnaire du Kampuchéa en territoire vietnamien. A. ELEMENTS DU « CHAPEAU » Existence d’un conflit armé international 1480. Ainsi qu’il a été exposé dans la partie « Conflit Armé », il est établi que, pendant toute la période comprise entre le mois d’avril 1975 et le 7 janvier 1979 au moins, un conflit armé existait entre le Kampuchéa Démocratique et la République socialiste du Vietnam, ce conflit étant de nature internationale 5277 . Personnes protégées 1481. Les co-juges d’instruction considèrent qu’entrent dans la catégorie des « personnes protégées », lors du conflit international entre les deux Etats, les personnes suivantes : a. Les membres des forces armées de la République Socialiste du Vietnam, qui sont tombés au pouvoir des forces du Kampuchéa démocratique (l’armée révolutionnaire du Kampuchéa), protégés en tant que prisonniers de guerre par l’article 4 de la Convention de Genève III. b. Les ressortissants de la République Socialiste du Vietnam, qui se trouvaient au Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941. 392
002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427 pouvoir des forces du Kampuchéa démocratique (l’armée révolutionnaire du Kampuchéa), protégés en tant que civils par l’article 4 de la Convention de Genève IV. 1482. De plus, bien qu’ils ne se prononcent pas sur la question de savoir si la notion de « lien d’allégeance » 5278 relevait du droit applicable à l’époque du conflit armé international, les cojuges d’instruction considèrent que cette notion était insuffisamment accessible et prévisible pour les personnes mises en examen pour que soit respecté, si elle était retenue, le principe nullum crimen sine lege. Cette solution s’impose d’autant plus que la notion n’a été formellement énoncée dans la jurisprudence qu’à la fin des années 1990 et dans le cadre de conflits armés internes consécutifs à la dissolution d’un Etat préexistant, ainsi que dans le cadre de la création de nouveaux Etats, et non dans le cadre de conflits entre Etats, objet premier des Conventions de Genève au moment de leur rédaction. Lien entre le conflit armé international et les crimes 1483. Tous les crimes ici analysés étaient étroitement liés aux hostilités entre le Kampuchéa démocratique et la République Socialiste du Vietnam et l’existence du conflit armé a joué un rôle substantiel dans la commission de ces crimes par les auteurs 5279 . 1484. Au centre de sécurité S-21, toutes les victimes étaient soit des prisonniers de guerre vietnamiens soit des civils vietnamiens capturés par l’ARK lors des hostilités relatives au conflit. Ceux qui étaient faits prisonniers étaient transférés généralement des zones de combats, sur la frontière vietnamienne, au centre de sécurité S-21 pour être interrogés par le personnel de S-21 sur des questions des renseignements militaires ainsi que (s’ils étaient des civils) sur leur qualité alléguée d’espions vietnamiens, ainsi que pour les besoins de la propagande de guerre du PCK. Pendant tout le conflit, des centaines de prisonniers de guerre ou civils vietnamiens ont été amenés à S-21 pour être interrogés et exécutés, le plus grand nombre étant arrivé, entre 1977 et 1978, au cours des pics de combats entre les deux Etats. 1485. Les victimes Jaraï du centre de sécurité d’Au Kanseng étaient des civils vietnamiens qui, à la suite des combats entre les deux Etats, ont été conduits du territoire vietnamien au Kampuchéa démocratique où ils ont été capturés par la Division 801 des forces de l’ARK, à Au Kanseng et exécutés, étant assimilés à des soldats vietnamiens dans le conflit entre les deux Etats. 1486. Lors des incursions de l’ARK à l’intérieur du territoire vietnamien, des civils ont été tués en exécution des ordres reçus par les soldats. Ces incursions territoriales étaient menées par les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941. 393
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pouvoir des forces du Kampuchéa démocratique (l’armée révolutionnaire du<br />
Kampuchéa), protégés en tant que civils par l’article 4 de la Convention de Genève IV.<br />
1482. De plus, bien qu’ils ne se prononcent pas sur la question de savoir si la notion de « lien<br />
d’allégeance » 5278 relevait du droit applicable à l’époque du conflit armé international, les cojuges<br />
d’instruction considèrent que cette notion était insuffisamment accessible et prévisible<br />
pour les personnes mises en examen pour que soit respecté, si elle était retenue, le principe<br />
nullum crimen sine lege. Cette solution s’impose d’autant plus que la notion n’a été<br />
formellement énoncée dans la jurisprudence qu’à la fin des années 1990 et dans le cadre de<br />
conflits armés internes consécutifs à la dissolution d’un Etat préexistant, ainsi que dans le<br />
cadre de la création de nouveaux Etats, et non dans le cadre de conflits entre Etats, objet<br />
premier des Conventions de Genève au moment de leur rédaction.<br />
Lien entre le conflit armé international et les crimes<br />
1483. Tous les crimes ici analysés étaient étroitement liés aux hostilités entre le Kampuchéa<br />
démocratique et la République Socialiste du Vietnam et l’existence du conflit armé a joué un<br />
rôle substantiel dans la commission de ces crimes par les auteurs 5279 .<br />
1484. Au centre de sécurité S-21, toutes les victimes étaient soit des prisonniers de guerre<br />
vietnamiens soit des civils vietnamiens capturés par l’ARK lors des hostilités relatives au<br />
conflit. Ceux qui étaient faits prisonniers étaient transférés généralement des zones de<br />
combats, sur la frontière vietnamienne, au centre de sécurité S-21 pour être interrogés par le<br />
personnel de S-21 sur des questions des renseignements militaires ainsi que (s’ils étaient des<br />
civils) sur leur qualité alléguée d’espions vietnamiens, ainsi que pour les besoins de la<br />
propagande de guerre du PCK. Pendant tout le conflit, des centaines de prisonniers de guerre<br />
ou civils vietnamiens ont été amenés à S-21 pour être interrogés et exécutés, le plus grand<br />
nombre étant arrivé, entre 1977 et 1978, au cours des pics de combats entre les deux Etats.<br />
1485. Les victimes Jaraï du centre de sécurité d’Au Kanseng étaient des civils vietnamiens qui, à la<br />
suite des combats entre les deux Etats, ont été conduits du territoire vietnamien au<br />
Kampuchéa démocratique où ils ont été capturés par la Division 801 des forces de l’ARK, à<br />
Au Kanseng et exécutés, étant assimilés à des soldats vietnamiens dans le conflit entre les<br />
deux Etats.<br />
1486. Lors des incursions de l’ARK à l’intérieur du territoire vietnamien, des civils ont été tués en<br />
exécution des ordres reçus par les soldats. Ces incursions territoriales étaient menées par les<br />
Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh<br />
Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941.<br />
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