26.06.2013 Views

ORDONNANCE DE CLÔTURE

ORDONNANCE DE CLÔTURE

ORDONNANCE DE CLÔTURE

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427<br />

travail forcé de Prey Sar, aux coopératives de Tram Kok, et dans le cadre du traitement<br />

infligé aux Chams.<br />

1409. S’agissant de l’élément matériel, les cadres du PCK ont délibérément infligé à maintes<br />

reprises, par leurs actes ou omissions, de la douleur et des souffrances aiguës, tant physiques<br />

que morales, pendant les interrogatoires.<br />

1410. En prenant en compte tous les éléments objectifs et subjectifs de l’espèce, le traitement de ces<br />

personnes était suffisamment grave pour relever de la torture : les méthodes utilisées,<br />

combinées avec les conditions inhumaines et le contexte de terreur qui régnaient dans les<br />

centres de sécurité, ont eu des conséquences physiques et psychologiques très sérieuses,<br />

entraînant parfois la mort. La torture était préméditée et institutionnalisée comme pièce<br />

maîtresse de la politique du PCK contre les « ennemis ». Elle prenait notamment la forme de :<br />

coups, électrocution, asphyxie à l’aide de sacs en plastique, simulation de noyade, perforation<br />

et arrachage des ongles des doigts de pieds et des mains et insertion d’aiguilles sous<br />

les ongles, brûlures de cigarettes, obligation de se prosterner devant des images de chiens ou<br />

autres objets, obligation de manger des excréments ou de boire de l’urine, menaces directes<br />

ou indirectes de torturer ou de tuer les détenus ou des membres de leur famille, recours à un<br />

langage humiliant, fait d’immerger la tête de détenus dans des jarres d’eau ou de les<br />

suspendre la tête en bas, les mains liées derrière le dos.<br />

1411. Les sévices infligés visaient essentiellement à recueillir des informations et à arracher des<br />

aveux relatifs aux « activités subversives » de la victime et à l’identité des membres de son<br />

« réseau », afin qu’ils soient arrêtés à leur tour.<br />

1412. Par ailleurs, les auteurs de ces crimes agissaient dans l’exercice de fonctions officielles : ils<br />

ont commis ces actes en remplissant le rôle qui leur avait été assigné au sein d’une structure<br />

de commandement bien définie, notamment celle des services de sécurité du PCK.<br />

1413. S’agissant de l’élément moral, les faits de l’espèce démontrent le caractère intentionnel des<br />

actes ou omissions par lesquels la douleur et les souffrances aiguës ont été infligées.<br />

1414. Ces cas de torture, commises en grande partie par des cadres et personnel de sécurité du PCK,<br />

formaient objectivement partie des moyens utilisés pour atteindre l’objectif commun visant à<br />

l’élimination des « ennemis ». Elles faisaient partie de l’attaque dirigée contre la population<br />

civile, ce dont les auteurs et les personnes mises en examen avaient connaissance. Au delà des<br />

centres de sécurité faisant l’objet des poursuites, la pratique de la torture dans tous les centres<br />

Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh<br />

Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941.<br />

377

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!