ORDONNANCE DE CLÔTURE

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002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427 est heureuse car c’est son chef d’oeuvre qu’on lui donne à voir et c’est sa propre histoire qui est dépeinte » 318 . 107. La photographie, comparée au cinéma, passait pour être secondaire et la seule recommandation était de prendre des photos des cérémonies officielles ou des hôtes étrangers, La radio à des fins documentaires 319 . Il y avait une section de photographie et du cinéma à l’École technique soviétique qui était sous la tutelle du Ministère de la Propagande 320 . 108. Les dirigeants voyaient dans la radio le principal moyen de répandre les idées révolutionnaires au sein de la population 321 . Dans cette perspective, des directives étaient données sur la façon d’interviewer la population dans les zones et d’annoncer les nouvelles, ainsi que sur le contenu des autres programmes 322 . Des spécialistes chinois étaient consultés pour la mise en place technique de la radiodiffusion 323 . 109. Avant 1975, le PCK avaient une station de radio mobile dans le District de Steung Trang 324 . Les chansons étaient enregistrées à Steung Trang avant d’être envoyées dans la station principale du FUNK à Hanoi 325 , qui était dirigée par Ieng Thirith 326 , le travail technique étant effectué par les Vietnamiens 327 . L’unité de radio mobile, qui était en place et diffusait normalement pendant l’évacuation de la population de Phnom Penh, fut ensuite transférée dans la capitale et elle devint alors la seule dans le pays 328 . 110. Le Ministère de la Propagande disposait d’une équipe de rédacteurs, d’intervieweurs, de présentateurs, de censeurs et d’éditeurs 329 . Les émissions diffusaient des informations internationales, tirées des radios étrangères, et des informations nationales, diffusées par le ministère et consistant pour l’essentiel à faire l’éloge des coopératives rurales et des réalisations du régime, à expliquer la ligne du Parti, à présenter les discours des dirigeants, à parler de la défense du pays, en un mot à éduquer la population 330 . 111. Les informations étaient aussi tirées des radios vietnamienne, chinoise, laotienne et thaïlandaise. Aucune information attaquant le régime du Kampuchéa démocratique n’était diffusée 331 . Il y avait aussi des émissions en anglais et en vietnamien. Des émissions en thaï étaient également prévues 332 . Un programme spécial destiné aux khmers du Vietnam (nommé, par le PCK, Kampuchéa Krom) diffusait des informations sur le conflit frontalier Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941. 34

002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427 Khméro-Vietnamien, sur le déplacement des Khmers Krom à Phnom Den au Cambodge et sur leur persécution présumée par les Vietnamiens 333 . 112. Les aveux des prisonniers de guerre vietnamiens interrogés à S-21 étaient diffusés à la radio 334 , notamment dans la perspective de montrer que les Vietnamiens avaient pénétré sur le territoire cambodgien 335 . Un témoin affirme que les prisonniers de guerre vietnamiens étaient interrogés sur le champ de bataille et que les interrogatoires ainsi enregistrés étaient ensuite envoyés à la radio aux fins de diffusion 336 . V. STRUCTURE MILITAIRE A. LA CREATION DE L’ARMEE REVOLUTIONNAIRE DU KAMPUCHEA 113. L’Armée révolutionnaire du Kampuchéa (« ARK ») était une institution clé du Kampuchéa démocratique 337 . La politique du Parti communiste du Kampuchéa comptait beaucoup sur la force pour la réalisation de ses objectifs, érigeant l’Armée en composante essentielle de son appareil administratif. Dès le début, le Parti considéra que « Pour se défendre, se libérer, il fallait utiliser la violence, que ce soit la violence politique, ou la violence armée. Il fallait qu’il y ait une population qui soit armée. Bref, il fallait qu’il y ait une armée. (…) il fallait des armes et une Armée révolutionnaire afin de protéger la population, la révolution et de riposter aux ennemis ». 338 114. L’histoire officielle du PCK veut que ses forces armées naquirent d’une « unité secrète des agents de sécurité » 339 . En 1968, ces forces furent transformées en unités « de guérilleros armés » 340 . Le 17 janvier 1968 marqua le lancement officiel de la lutte armée et la naissance de l’« Armée révolutionnaire » du Parti communiste du Kampuchéa 341 . Le PCK prétendit ultérieurement que, dès 1969, « L’armée avait déjà toutes les conditions favorables requises. (…) à certains endroits, dans les zones d’importance, il y avait déjà des compagnies, et en grand nombre déjà, en plus. (…) Et à d’autres endroits, il n’y avait que des sections, des groupes et des équipes. Cependant ces forces en question représentaient déjà le corps d’une Armée révolutionnaire ! » 342 . En mars 1970, cette dernière prit officiellement le nom de « Forces armées populaires de libération nationale du Cambodge » (« FAPLNC »). 115. La restructuration formelle des forces armées fut rendue publique en juillet 1975, à l’occasion d’un rassemblement qui fut officiellement qualifié d’« importante conférence politique à Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh Boite postale 71, Phnom Penh. Tel: +855(0)23 218914 Fax: +855(0) 23 218941. 35

002/19-09-2007-ECCC-OCIJ ЮŲŠ / No: D427<br />

est heureuse car c’est son chef d’oeuvre qu’on lui donne à voir et c’est sa propre histoire qui<br />

est dépeinte » 318 .<br />

107. La photographie, comparée au cinéma, passait pour être secondaire et la seule<br />

recommandation était de prendre des photos des cérémonies officielles ou des hôtes étrangers,<br />

La radio<br />

à des fins documentaires 319 . Il y avait une section de photographie et du cinéma à l’École<br />

technique soviétique qui était sous la tutelle du Ministère de la Propagande 320 .<br />

108. Les dirigeants voyaient dans la radio le principal moyen de répandre les idées<br />

révolutionnaires au sein de la population 321 . Dans cette perspective, des directives étaient<br />

données sur la façon d’interviewer la population dans les zones et d’annoncer les nouvelles,<br />

ainsi que sur le contenu des autres programmes 322 . Des spécialistes chinois étaient consultés<br />

pour la mise en place technique de la radiodiffusion 323 .<br />

109. Avant 1975, le PCK avaient une station de radio mobile dans le District de Steung Trang 324 .<br />

Les chansons étaient enregistrées à Steung Trang avant d’être envoyées dans la station<br />

principale du FUNK à Hanoi 325 , qui était dirigée par Ieng Thirith 326 , le travail technique<br />

étant effectué par les Vietnamiens 327 . L’unité de radio mobile, qui était en place et diffusait<br />

normalement pendant l’évacuation de la population de Phnom Penh, fut ensuite transférée<br />

dans la capitale et elle devint alors la seule dans le pays 328 .<br />

110. Le Ministère de la Propagande disposait d’une équipe de rédacteurs, d’intervieweurs, de<br />

présentateurs, de censeurs et d’éditeurs 329 . Les émissions diffusaient des informations<br />

internationales, tirées des radios étrangères, et des informations nationales, diffusées par le<br />

ministère et consistant pour l’essentiel à faire l’éloge des coopératives rurales et des<br />

réalisations du régime, à expliquer la ligne du Parti, à présenter les discours des dirigeants, à<br />

parler de la défense du pays, en un mot à éduquer la population 330 .<br />

111. Les informations étaient aussi tirées des radios vietnamienne, chinoise, laotienne et<br />

thaïlandaise. Aucune information attaquant le régime du Kampuchéa démocratique n’était<br />

diffusée 331 . Il y avait aussi des émissions en anglais et en vietnamien. Des émissions en thaï<br />

étaient également prévues 332 . Un programme spécial destiné aux khmers du Vietnam<br />

(nommé, par le PCK, Kampuchéa Krom) diffusait des informations sur le conflit frontalier<br />

Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, Route nationale 4, Choam Chao, Dangkao, Phnom Penh<br />

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